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13 mai 2006

Votre visage

Je ne saurais vous dire la jouissance que me donne votre corps, lorsque vous me l'abandon­nez. Aucun langage ne la recueille. Aucun regard ne la contient. Les amants éprouvent, sans le comprendre, ce qu'est l'éternité: elle se confond avec la faiblesse qui précipite leur souffle. Elle obscurcit leur sang et fait la nuit autour d'eux, comme il arrive dans une souffrance, lorsqu'une flamme élance les chairs les plus tendres. La jouissance engendre un savoir sans équivalence sur l'éternel: elle révèle en nous bien trop d'enfance et de douceur pour que mourir, jamais, en vienne à bout. Les mains sur la peau touchent l'âme à vif. Elles en sentent la palpitation. Elles en devinent le trouble. Mais rien, non, rien n'égale en volupté la contemplation de votre visage.

(...)

En vous regardant, j'apprends ce que c'est qu'un visage, et qu'il s'ouvre dans la grâce d'une offrande. En vous regardant, je me souviens du monde, et combien il est sombre, monotone et sans air. Le visage amoureux est visage des hau­teurs. Il est exposé aux poussières des saisons, aux passages des étoiles. Il est rendu à sa substance première, celle du vent qui passe et tourmente les feuillages. Tout peut se lire en lui. Il baigne dans cette impudeur qui est la forme extrême de l'innocence, et sa matière est si fine que la moindre parole l'agite infiniment. Le visage amoureux est visage du profond et du clair. Il revient du lointain, de ce temps où l'enfance était chassée de nos traits, comme on renvoie dans sa mansarde une servante malhabile. Il est fait de cette pureté en nous, que rien n'entame.

Christian BOBIN. "Lettres d'Or"

 

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Armes d'amour

Aux déclarations hallucinantes des trois paranoïaques notoires - j'ai nommé monsieur V, madame B et Benoît XIIIetIII -, qui voient en nous des "terroristes" seulement capables "d'unions fondées sur un amour faible" à exclure ou à bannir, j'aurais pu répliquer très méchamment. La tentation fut grande et il m'a fallu un peu de temps pour me maîtriser, je l'admets.

Mais non, ne rentrons pas dans ce jeu-là. La lutte sera associative, politique, juridique. Pour ma part sur ce blog, je continuerai à parler d'amour. Cet amour qui leur a sans doute fait si cruellement défaut qu'ils ne savent plus eux, mais alors plus du tout, aimer les autres, ni même les tolérer... Quand on a charge d'âmes ou des citoyens, ça fait désordre! Regrettable pour des politiciens et un homme d'église, profondément regrettable!

12 mai 2006

La magie du Cantique des Cantiques

Oui, tu es belle, mon amie ! oui, tu es belle ! Tes yeux sont des yeux de colombe, sous les plis de ton voile. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres suspendues aux flancs du Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues qui sortent du bain ; chacune d’elles porte deux jumeaux, aucune d’elles n’est stérile. Tes lèvres sont comme un fil de pourpre, et ta bouche est charmante. Ta joue est comme une moitié de grenade, sous les plis de ton voile. Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour servir d’arsenal, où sont suspendus mille cuirasses et tous les boucliers des braves. Tes deux seins sont comme des jumeaux de gazelle, qui paissent au milieu des lisses. Quand le jour fraîchira et que les ombres s’inclineront, je m’acheminerai vers le mont de la myrrhe, vers la colline de l’encens.

Tu es toute belle, mon amie, et il n’y a pas de tache en toi.

(...)

Tu m’as rendu le cœur, ma sœur fiancée, tu m’as rendu le cœur par un de tes yeux, par une des boucles qui flottent sur ton cou. Que ton amour est charmant, ma sœur fiancée ! Que tes caresses sont douces ! Elles valent mieux que le vin, et l’odeur de tes parfums vaut mieux que tous les baumes. Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée ; le miel et le lait se cachent sous ta langue, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban. C’est un jardin fermé que ma sœur fiancée, une source fermée, une fontaine scellée ; un bosquet où le grenadier se mêle aux plus beaux fruits, le troène au nard, le nard, le safran, la cannelle, le cinname à toutes sortes d’arbres odorants, la myrrhe et l’aloès à toutes les plantes embaumées ; une fontaine dans un jardin, une source d’eau vive, un ruisseau qui coule du Liban. Levez-vous, aquilons ; venez, autans ; soufflez sur mon jardin, pour que ses parfums se répandent.

(...)

Mets-moi maintenant comme un sceau sur ton cœur, comme un anneau sur ton bras, car l’amour est fort comme la mort ; la passion est inflexible comme l’enfer. Ses brandons sont des brandons de flamme, des flèches du feu de Jéhovah.

Les grandes eaux ne sauraient éteindre l’amour ; les fleuves ne sauraient l’étouffer.

 

Cantique des cantiques 4 (Traduction d'Ernest RENAN. )

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"Tu me donnes du sens"

Au fil de mes lectures, j'ai rencontré cette bien belle déclaration sur l'une des pages des Mademoiselles.

Tout y est: tergiversations pour enfin s'accepter différente, la rencontre "envers et contre tous", le lâcher-prise, l'autre, les autres, le Nous, la Joie. Mademoiselle Lin a 25 ans!

Soupir... Moi aussi je les ai eus, il y a... 25 ans! A ce propos, je ne crois pas vous avoir raconté comment c'était d'avoir 20 ans et de se découvrir lesbienne dans les années 75 ( le premier qui dit "18...75?" , je lui casse son clavier sur la tête et je lui fais bouffer sa souris!). J'y songerai.

08:55 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (1)

10 mai 2006

Pensée du soir

En vous lisant ces derniers temps, et notamment les interrogations de certaines et de certains sur l'amour, et surtout sa durée (durera, durera pas?), j'avais songé un moment écrire un long post sur le sujet, sur la rencontre et les rencontres.

Les rencontres qui améliorent notre amour de soi, qui satisfont notre narcissisme, qui modèlent, qui transforment, qui nous mettent sur notre voie et qui nous font croiser des êtres et des sentiments forts mais passagers, qui cessent lorsque la relation n'est plus nécessaire à l'un(e) comme à l'autre.

La rencontre, ou plutôt la Rencontre, dont on ne sait pas toujours immédiatement qu'elle s'écrit avec un R! Ecrire sur le sentiment d'absolu qui l'accompagne - ça on le découvre au fil du temps - , sur la sensation forte, indiscutable, éprouvée jusqu'à la moelle des os (au passage, "éprouver", c'est "faire la preuve"...) que "ma place est là et pas ailleurs", en dépit des chagrins, des coups du sort, des coups de griffes que parfois l'on s'inflige par ignorance, par dépit ou par bêtise..., sur le sentiment de complétude qui dépasse même le désir et l'attirance physique si forts soient-ils! Quand l'amour vous soulève et vous transporte, que votre union devient unité et que votre couple s'ouvre sur le monde, radieux! Et la magie qui opère car l'autre éprouve la même chose et qu'aucun mot n'est assez fort pour exprimer le ressenti ni ce qui passe alors de peau à peau, d'âme à âme...

Et puis non, je n'en dirai pas plus. Aujourd'hui ce n'est pas cela qui s'impose à moi le plus fortement. On m'a ô combien souvent reprochée d'être entière, on m'a aimée aussi pour cela..., tant pis, je ne puis être que moi-même. Pour faire réponse - ou écho - à vos questionnements, une seule phrase me hante aujourd'hui et me remplit toute:

L'amour n'est pas fait pour les tièdes

19:10 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (3)

09 mai 2006

Voir les étoiles en plein jour!

Plus que 8 jours...

 

Rappelez-vous... http://lecritquigratte.hautetfort.com/archive

La Journée mondiale de lutte contre l’homophobie est organisée chaque année le 17 mai, car c'est le 17 mai 1990 que l'Organisation Mondiale de la Santé a supprimé l'homosexualité de la liste des maladies mentales.
Alors, n'hésitez pas à vous montrer, à leur montrer sans honte qui nous sommes nous les homos, à être rayonnants et à exiger le respect qui vous est dû!

Pour fêter ça cette année, nous, on a décidé de lutter... en milieu hospitalier! Ce sera la première grande étape de notre combat personnel, en espérant que nous n'aurons pas à en mener un autre de front contre une homophobie toujours possible!

Il est vrai que ces jours-ci, c'est moi qui ai le plus la pétoche: je ne supporte PAS l'idée qu'elle ait mal, qu'elle soit mal! Le comble? C'est elle qui me rassure! Elle me dit que tout va bien se passer et que maintenant, passé le choc des premiers jours, elle se sent de mener ce combat et de le gagner. Que la semaine de vacances avec les enfants a été une chance aussi pour retrouver des forces, accumuler des réserves de bonheur, et les préparer un peu mieux eux aussi. Alors, quand je la vois si forte et si vaillante, je nous sens parées à affronter la suite!

Et puis vous savez quoi? Dans les tarots, le XVII, c'est l'Etoile, une lame d'espérance et de succès!

La Kabbale nous enseigne qu' avec L'Etoile, en fin de Tarot, la route du cosmique s'ouvre avec ce qui est le plus loin de nous et pourtant reste visible! Egalement première vision de l'eau, l'Etoile baigne sous de multiples rayons. Un medium_etoile17.jpgflot d'ondes cosmiques devient source d'ondes au sol. Recevoir du haut et émettre vers le bas, maîtriser toutes les formes d'ondes, semble être le discours de l'arcane.
Pour la première fois un être est entièrement nu. Après un dépouillement, l'accès au cosmique se fait donc quand on sait voir en l'être au-delà de l'habillage, quand on voit les étoiles même en plein jour.
Huit étoiles pour illustrer cette deuxième forme du 8 (17=1+7). Ondes de l'eau et ondes de l'haut (rayonnement des étoiles) sont étroitement mises en rapport, et l'être semble faire l'intermédiaire (le bleu dans l'eau, dans la chevelure et dans les étoiles). Avec "L'Etoile" le Tarot nous dit "Elle toi" .

En outre, la position de la femme, de trois-quarts vers la gauche, montre par là une tendance réfléchie allant vers sa réalisation, un état de passivité devenant actif. La dénomination "L'ETOILE" lui a été donnée comme représentation de la force illuminatrice et rédemptrice, symbolisée par les étoiles, celles-ci apportant une clarté venant de l'infini. La lame symbolise l'aide, une force à utiliser, et donne l'inspiration de ce qu'on doit faire. Porteuse d'équilibre et de rayonnement, elle signifie également satisfaction, amour de l'humanité dans sa beauté, réalisation des choses par l'ordre et l'harmonie, grâce à un rayonnement qui attire autrui.

Bref, c'est une lame de rayonnement et de réussite, où l'être se transforme pour un mieux.

Alors finalement, cela me plaît beaucoup que cette opération ait lieu le 17! Je sens que nous allons encore faire de grandes choses toi et moi, ma belle! Une mise à nue pour savoir encore mieux aller à l'essentiel... et pas seulement ça hein (hum, hum)... et pour faire de notre vie à venir un plus grand bonheur encore. Un flot d'ondes pour te guérir! Et que ce soit un jour de lutte aussi pour nos ami(e)s me paraît significatif!

Quant à l'hôpital, zonka bien se tenir! Le premier qui moufte j' lui pète la gueule va en entendre, ça c'est sûr... faudrait pas croire aussi que je suis diminuée, non mais!

 

02 mai 2006

Le certif

Vendredi après-midi.

Coup de fil à la mairie de Au-fin-fond-de-la-France-profonde:

- Allo, l'état-civil? Bonjour, madame, nous aimerions savoir comment obtenir un Certificat de Vie Commune.

- Un certificat de quoi? Attendez, je me renseigne... (la dame chuchote à une collègue notre demande, la collègue visiblement au courant lui répond qu'il s'agit du certificat de concubinage).

Rassurée, ça elle connaît!, elle me répond:

- C'est très simple. Vous apportez une attestation manuscrite spécifiant que vous résidez à la même adresse, un justificatif de domicile, quittance de téléphone, eau, électricité ou autre, et surtout n'oubliez pas de vous munir de vos cartes d'identité à tous les deux. Nous sommes ouverts jusqu'à 18 heures.

Je glisse sur le "tous les deux" (ô combien cet hétérosexisme de base me navre...). Je me tourne vers ma belle qui me regarde les yeux brillants et me déclare:

- On y va aujourd'hui? J'en ai très envie. Ca mettrait du soleil dans notre journée. En ce moment, ça nous ferait du bien.

L'attestation est rédigée en moins de deux sur l'ordi, nous la signons un peu émues. Nous sautons dans nos chaussures, la voiture est devant la porte et nous à la mairie en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire.

- Bonjour, madame. c'est moi qui vous ai appelée tout à l'heure pour le Certificat ...

Si elle est surprise, elle ne le montre pas et reste avenante. Avenante mais perdue. Toutefois elle prend nos papiers, avec un:

- Veuillez patienter, je vais chercher le formulaire.

S'ensuit une discussion animée dans le bureau voisin. A travers la porte nous percevons des "c'est la première fois que ça arrive, je ne sais pas comment faire, oui mais là on ne peut vraiment pas laisser la phrase vit-maritalement-avec (tiens donc et pourquoi ça?), faut que j'appelle le maire/un confrère/quelqu'un, et surtout, oui surtout ça, c'est le pompon, cette réflexion inimaginable: je ne voudrais pas aller en prison à cause de ça!

La dame de l'accueil réapparaît, accompagnée de la collègue, hostile, qui nous assène:

- Le formulaire ne prévoit pas cette situation. Et puis "vit maritalement avec" ne convient pas. Et il y a le PACS (sous-entendu, c'est pas chez nous, cassez-vous de mes bureaux au plus vite). Nous, nous ne sommes pas obligées de vous faire ce certificat! (Maintenant elle hurle presque) Qu'est-ce qui me prouve que c'est vrai, ce que vous me dites? Et puis pourquoi le voulez-vous d'abord, ce certificat?

Je sens que j'ai les crocs qui poussent...

- Madame, je le sais bien, la loi ne vous oblige pas à le délivrer. Je vous suggère toutefois de passer un coup de fil à Monsieur D, sénateur-maire de Z, qui nous connaît personnellement et pourra attester de la véracité de...

Dans la foulée, je tourne mon regard vers Mary qui a soudain les larmes aux yeux, et dont je mesure toute la déception si nous n'obtenons pas ce bout de papier aujourd'hui. Malgré son émotion palpable qui me retourne jusqu'aux tripes, elle prend la parole d'une voix calme, douce et ferme à la fois:

- Madame, je viens d'apprendre que j'ai un cancer et je dois être opérée dans les jours qui viennent. Nous n'avons pas le temps de préparer un PACS. Je souhaite que ma compagne puisse m'accompagner à l'hôpital et ne rencontre aucune difficulté pour rester auprès de moi, de jour comme de nuit, surtout les premières nuits (sa voix se brise un peu) pour m'accompagner dans cette épreuve. Je ne veux pas qu'à l'hôpital elle soit considérée comme une personne étrangère. Voilà pourquoi nous avons besoin de ce certificat...

La dame est ébranlée et fléchit. Elle part chercher un document que la secrétaire, qui nous regarde avec sympathie, commence à remplir pendant qu'elle téléphone. Ah bon, ce formulaire n'est plus d'actualité? Pouvez-vous me mailer le bon, merci? Bien, bien, je vais leur dire.

Elle revient triomphante:

- Ce formulaire n'a plus cours. Mais surtout, l'attestation n'est plus valable, il vous faut deux témoins. L'état-civil ferme dans moins d'une heure. Nous conservons les autres documents, revenez la semaine prochaine avec vos témoins.

Nous quittons la mairie en râlant, je sens que ma douce va avoir le moral à zéro si rien ne se passe, on remonte à la maison, et coup de chance, notre voisine de droite arrive du supermarché. Nous lui racontons notre mésavanture: elle est partante pour descendre à la mairie de suite. Dans l'intervalle, l'autre voisine sort de chez elle, je pique un sprint dans la rue (ceux qui me connaissent mesureront à quel point c'est exceptionnel!). Rapidement brifée, elle se fend d'un "Oh mais c'est sympa, ça!" qui nous réchauffe le coeur et déclare tout sourire "Je partais chercher la petite à l'école, j'y vais et nous vous attendrons devant la mairie".

Munies de nos deux témoins et d'une gamine, nous déboulons au bout de quinze minutes dans les bureaux de l'état-civil sous les yeux ébahis des employées. Contraintes de rédiger le document demandé, elles s'exécutent d'assez bonne grâce finalement et nous papotons avec nos voisines pendant ce temps. Tout le monde signe et nous repartons avec le sourire. Et surtout, je sens ma belle si heureuse!

Quand on pense que cela ne fait que quatre mois que nous habitons à cette adresse! Vous savez quoi? Nos voisins sont épatants! Et nous, on a décidé qu'après six ans de fiançailles, finalement ce PACS, dès qu'on aura un moment, on va le signer. Et on ira boire le champagne avec les voisins! Devant la mairie! Et puis quand la loi changera, on ira se marier... à la mairie!

27 avril 2006

Message personnel

Pour toi mon amour

Ma femme courageuse et déterminée qui est repartie vaillamment au travail entre deux séries d'examens, je t'aime.
Je suis là et je t'aime.

Et si le droit au mariage nous est donné, je te dirai oui, sans hésiter une seconde.

Comment ça copier les hétéros? Mais de quoi parlez-vous?
Dire devant tous les nôtres que nous nous aimons et que nous souhaitons partager notre vie et nous engager l'une envers l'autre pour la vie, c'est quoi le problème?
Avoir les mêmes droits que tout le monde parce que nous formons un couple depuis déjà un moment - et pour ça nous n'avons pas attendu votre autorisation - c'est quoi le problème?

Je m'engage à te chérir et à veiller sur toi et tes petits (total euphémisme!) aussi longtemps que mes forces me le permettront. Et comme dans ma famille les femmes ont la peau dure...


Je t'aime.

 

 

PS: j'ai décidé de fermer les commentaires de ce post après le passage de ma belle. Je pense que vous comprendrez.

 

Ne croyez pas que je vais me laisser abattre!

Tsss, on ne peut pas tourner le dos cinq minutes sans qu'il se passe bien des choses dans ce vaste monde.

Je découvre donc que les Belges ont donné le droit à l'adoption aux couples homosexuels, que de nombreuses violences homophobes ont défrayé la chronique ces derniers jours dans notre pays (merci au blog de Régis pour les infos regroupées), qu' "une sensibilisation à la lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle" est envisagée par l'Education Nationale - enfin! -, que ça bouge en Suède et en Italie, que les employeurs ne peuvent plus nous insulter comme bon leur semble (c'est la MOINDRE des choses!), qu'un candidat à la présidence de la République est favorable au mariage homo mais pas à l'adoption (en Belgique aussi c'était comme ça au début, puis ils ont évolué, EUX! La France serait donc à la traîne ? Quelqu'un a dit une fois de plus? Mmmh?), que l'holocauste homosexuel sort de l'ombre et se voit reconnu, etc...

Ca bouge, ça bouge, et comme toujours dans ces cas-là, certains en profitent pour lâcher leurs bas instincts, un dernier sursaut de vilaine bête, espérons-le! Leurs actes inadmissibles sont du même acabit que ceux des tortionnaires nazis, et plutôt que de nous juger et de nous maltraiter comme ils le font, ils feraient mieux de se regarder dans un miroir et de chasser cette noirceur qui encombre leur âme.

Nous, nous voulons vivre et aimer, c'est tout. Ca vous dérange?

24 avril 2006

100e note

Je vous l'avais bien dit: à quelque chose malheur est bon!

Ce week-end, mes beaux-parents sont venus chez nous!

Après des années de déni de notre vie, de refus de venir nous voir et de m'adresser la parole, ils ont passé une partie du week-end chez nous! Ils ont mangé à notre table, ont dormi dans notre maison et se sont comportés normalement à mon égard!

Quel changement! Avant, à les entendre dire (au téléphone, vive les écouteurs, avec on n'en rate pas une...), on aurait pu croire que j'avais dévoyé leur fille et qu'elle ne pouvait tout bonnement pas être CELA. Comme si je l'avais forcée à vivre avec moi et que sa vie n'était qu'obligation à mon égard, alors que franchement je n'ai pas eu à la pousser (aujourd'hui encore, elle vient dans mes bras très très spontanément !). Elle est lesbienne dans l'âme, ne leur en déplaise, même si elle a tenté de s'adapter à une vie hétérosexuelle durant une partie de son passé! N'empêche qu'elle a enduré combien de fois le leitmotiv "retourne avec ton mari", ou pire, "quand on est (naît?) comme toi, on ne fait pas d'enfants!" (sympa pour les gamins...) et cela des années encore après son divorce.

Eh bien ce week-end, ce fut quasi idyllique! Et je sais maintenant que j'ai eu raison d'insister pour que nous les invitions à venir pendant que la situation est encore assez simple. Sur le moment, j'ai craint leur refus et que notre proposition tourne court, ce qui aurait été encore plus douloureux pour Mary, s'ils ne s'étaient même pas déplacés! Ils ont fait un grand pas vers nous et ont passé un bon moment eux aussi. Avec sans doute un pincement au coeur de toutes ses années perdues à se priver de partager des petits bonheurs si simples mais si importants. Et ils ont pu constater que Goudouland n'est pas l'enfer, que j'aime les enfants et qu'ils me le rendent bien. Enfants qui d'ailleurs ont été absolument ravis d'accueillir leurs grands-parents chez nous. Enfin, sauf que Champion a dû partager la chambre de Junior, "éteins la lumière je veux dormir" "fais ch...arrête de ronfler" "je ronfle pas d'abord, et puis tu renifles tout le temps", etc... classique!

Et, ô combien essentiel, nous savons maintenant que nous pourrons compter sur leur soutien dans les épreuves qui nous attendent.

Ah familles, familles, quand comprendrez-vous que nous ne sommes pas des monstres? Faut-il vraiment que vous ayez peur de nous voir mort(e)s pour que vous daigniez nous accepter tels(telles) que nous sommes?

20 avril 2006

Excédent de bagages

Se faire à l'idée... Laisser l'information pénétrer les couches profondes de la conscience.

Accuser le choc. Accepter ce poids sur le coeur, cette tension des entrailles, cette douleur sourde. Faire face.

Reconnaître la présence de cet hôte malsain qui s'est imposé à bord. Il était dans ton corps, tapi, silencieux, oeuvrant sournoisement à son entreprise de destruction; il vient de se frayer un chemin massivement dans nos têtes et tente d'y prendre toute la place. Mieux le cerner pour mieux le combattre.

Se préparer à la suite. Rassembler des indices, comprendre, connaître l'ennemi pour mieux l'éradiquer.

Mettre en oeuvre des énergies enfouies, renforcer le corps, se donner les moyens de la lutte.

Que vienne l'heure de la rage!

Vaincre.

18 avril 2006

Parenthèse...

Non ça n'arrive pas qu'aux autres...

La maladie grave, les traitements lourds, la peur au ventre, la vie qui bascule, non ça n'arrive pas qu'aux autres.

Notre vie et nos projets viennent de basculer. L'avenir maintenant devra tenir compte des prises de rendez-vous, des consultations, du subir et de l'attendre, et des mots qui font peur: hospitalisation, opération, radiations, chimio, médications, réorganisation... Un long congé qui n'est ni vacances, ni congé de maternité. Un temps autre pour laisser plus de place à soi-même aussi, à la méditation et à l'élaboration de la renaissance.

Avec notre amour si fort depuis le début pour faire face et affronter ce nouveau défi de la vie. Accepter ce temps différent et se rappeler qu'à quelque chose malheur est bon. Que rien jamais n'est que mauvais. Qu'on ne peut sortir que grandies d'une telle épreuve. Nous avons toujours beaucoup parlé ensemble, beaucoup échangé, mais aujourd'hui je nous sens encore plus proches.

Qu'il convient d'expliquer aux enfants du mieux possible, chacun en fonction de son âge et de sa sensibilité. Ne pas oublier qu'on pourra rire encore. Et sourire et s'aimer. Et qu'on pourra être bien tous les quatre et que ce n'est pas la fin du bonheur. Même si on a le droit d'être triste et d'avoir peur. Parce que les larmes, ça soulage et ça fait revenir le sourire. Et que l'amour est une force invincible. Et qu'on va en profiter pour s'aimer mieux.

Garder notre foi en la vie: on en a vu d'autres et on y est arrivé, alors cette fois aussi on ne va pas se laisser faire comme ça. On va se battre. On va gagner.

Si je pouvais prendre cette saloperie charge sur mes épaules, je le ferais: mais c'est toi et pas moi, ça m'arrache les tripes et le coeur! Alors je vais t'aimer encore plus fort et te donner tout ce que je peux d'attention et de tendresse pour que tu ne perdes pas courage et que tu le gagnes ce putain de combat!

15 avril 2006

Même si...

Joyeuses

 

Pâques

 

à

 

toutes

 

et

 

tous!

 


13 avril 2006

Bientôt le week-end... un peu de Musik?

Voilà un site
que je consulte
régulièrement!
C'est un petit bijou!

 

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14:35 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)