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20 janvier 2006

Tant mieux!

Le Parlement européen adopte une résolution contre l'homophobie

Le Parlement européen a voté avant-hier, mercredi 18 janvier, une résolution historique afin de prendre position contre les discriminations à l'encontre des homosexuels. Suite au débat lors de la première session plénière de l'année (houleux débat du 17 janvier), les députés se sont prononcés par 468 voix en faveur de ce texte, 149 contre et 41 abstentions.
Statuant que «l'homophobie peut être définie comme une peur et une aversion irrationnelle contre les homosexuels», le texte condamne les répressions de manifestations en Pologne et les changements de la constitution lettone pour bloquer le mariage des couples gay et lesbiens. Il adopte également une série de mesures pour lutter contre la discrimination et l'intolérance .

" L’Europe repose sur des valeurs absolues, la tolérance, l'humanisme et l’égalité. L’Europe c’est la lutte contre les discriminations et le respect des droits. La Charte des Droits fondamentaux interdit toute discrimination sur la base de l'orientation sexuelle. Prenons aujourd'hui un engagement ferme afin que toutes ces formes d'intolérance soient activement dénoncées et combattues", a plaidé en session plénière à Strasbourg l'eurodéputée lyonnaise Martine Roure, par ailleurs coordinatrice socialiste de la commission parlementaire des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures. " Ces fondamentaux ne supportent aucune exception, ils s’imposent à nous simplement et les autorités doivent les défendre quand ils sont attaqués, coûte que coûte."

" L'Union européenne se doit de réagir face à cette homophobie que certains Etats membres de l'Union européenne ne se cachent pas de vouloir légaliser, ajoute Adeline Hazan, membre de la même commission parlementaire. Cela met en péril l'intégrité de l'Europe toute entière et des valeurs auxquelles le peuple européen adhère, nous ne pouvons pas le tolérer".

" Nous avons le devoir de résistance contre la haine et le rejet de l'autre", poursuit Martine Roure. Et de reprendre les paroles du pasteur NIEMÖLLER, résistant allemand :
« Quand ils sont venus arrêter mon voisin communiste, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus arrêter mon voisin tzigane, je n’ai rien dit, je n’étais pas tzigane.
Quand ils sont venus arrêter mon voisin juif, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus m’arrêter, il n’y avait plus personne pour me défendre ».

15:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

MIREILLE HAVET DE SOYECOURT:

"Le monde entier vous tire par le milieu du ventre"

Ecrivaine prodige, Mireille Havet publie son premier livre lorsqu'elle a 17 ans. Reconnue immédiatement par Colette, Cocteau, Apollinaire, E. Jaloux, Rachilde, Natalie Barney..., Mireille Havet affiche précocement également son amour pour les femmes (Madeleine de Limur, Marcelle Garros) et son penchant pour les stupéfiants. Elle brûle sa vie très vite et meurt, malade, seule et pauvre à 34 ans. A travers ses écrits, c'est le Tout-Paris mondain et littéraire qui revit et c'est une personnalité passionnée, lucide, au destin fulgurant, que l'on découvre.

C'est à Paris, la nuit du 30 octobre 1918, un mercredi, que débute le journal de Mireille Havet («Journal 1918-1919», par Mireille Havet, Editions Claire Paulhan). Douze jours avant la fin officielle des hostilités. «L'avant-guerre tombe en poudre», note-t-elle. Née à Médan, en région parisienne, le 4 octobre 1898, Mireille Havet est âgée de 20 ans et elle n'a plus qu'à peine quatorze ans à vivre, sourdement délitée par les mélanges de stupéfiants et le manque. En 1918, elle a déjà vécu une bonne part de sa carrière d'enfant prodige de la littérature, «petite poyétesse» couvée par Guillaume Apollinaire. Bien avant Paul Nizan, Mireille Havet voit ses vingt ans comme « l'âge de l'amertume » : « A force d'exigences et de retombements, de projets et de défaites froides comme l'averse qui donne la fièvre dont on crève à vingt ans, je n'attends plus rien que moi-même.»

Amie de Cocteau et de Copeau, lectrice avide de­ Gide, Colette, Maeterlinck, Claudel, Walt Whitman...­ la jeune Mireille Havet est donc pleinement consciente que le monde d'avant est «décoloré», fini, plombé. Comme Apollinaire, l'ami d'enfance, mort deux jours après l'armistice et qu'elle enterre. Il fut longtemps l'invité de ses parents, ainsi que Paul Fort et bien d'autres poètes et artistes postimpressionnistes et symbolistes, auxquels le père de Mireille était très lié. C'est grâce à Apollinaire que, adolescente insoumise ayant fui le lycée, elle publie ses premiers écrits dans des revues d'avant-garde, dont Soirées de Paris, qu'il dirigeait. Les pages qu'elle consacre à son enterrement au cimetière du Père-Lachaise disent sa douleur, son indignation devant la mort : « Notre pauvre Guillaume, dans cet affreux cimetière plein de petites maisons bourgeoises... comme des cabinets, d'inscriptions idiotes, de noms ridicules que soulignent de vieilles perles. [...] Et nous l'avons laissé. Que pouvions-nous faire ? Nos larmes étaient bien peu en comparaison de notre désespoir. Que c'est bête ! [...] Je me sens diminuée de tous ces êtres en moins. »

Ce Paris insomniaque qui l'appelle lui procure un mélange nerveux d'ennui et d'exaltation, «quelque chose que j'ignore mais qui doit m'appeler, me désirer quelque part, et je n'éprouve pas de calme à rester chez moi. Il faut que je sorte, que j'achète, que je parle...» . La dérive moderne s'effectue en automobile ; ainsi décrit-elle l'équipée d'une première sortie en voiture. «Nous étions là cinq fous de 18 à 22 ans, cinq fous échappés plus ou moins entiers à la guerre afin de reprendre cette bête d'existence et de la perpétuer encore un peu (...) durant nos vies oisives et criardes d'enfants têtus. Olivier aux épaules bleu de ciel entourées de fourragères. Tania Stall jolie et distinguée (...). Mima en grande tenue d'infirmière et sa bonne figure tannée par le vent, par l'espace, par la guerre. Et Sacha, enfin, beau comme un ange... sur trois jambes dont deux, hélas, sont en bois.»

En quelques mots, surgit devant nos yeux une génération à la fois libre et abîmée, âge tendre et jambes de bois, que «parachève et parafine chaque jour la vie parisienne et son fouet à neuf queues». L'effet stupéfiant du Journal de Mireille Havet tient d'abord à sa capacité de formuler d'une phrase superbe ce récit parisien, d'imager «le sucre triste» de Paris sous la neige, les odeurs de ses nuits, de ses tangos, de ses chapeaux, de sa mélancolie. Avant tout, il est merveilleusement écrit.

L'autre bombe que recèle cet écrit autobiographique est celui d'une sexualité formulée sans détour. Car Mireille Havet est tenaillée par le désir des femmes, qui apparaît dès la seconde page du journal ­ «J'ai une nouvelle fixité, cette Petite Nicoll, si séduisante et belle...» ­, pour ne plus jamais disparaître. C'est son «fix», le vrai, même si apparaissent également les plaisirs éthérés et opiacés : la rencontre amoureuse d'un nouveau visage et l'anticipation des «étreintes les plus souples», la poursuite de la personne jusqu'à l'inévitable trahison, «les défaites froides», pour aussitôt la remplacer par une autre. Elle a beau mettre pas mal de cinéma dans ses tentatives de séduction (envoi d'oeillets surmultipliés, bombardement de lettres tendres...) : c'est la première fois, dans l'âge moderne, qu'une femme sort du placard pour dire avec les mots les plus charnels son homosexualité. Sans honte, sans châtiment, sans crime. C'est un journal, elle n'a pas besoin de se cacher. Elle n'écrit pas non plus pour un homme, complaisamment. Mireille Havet ne se pare aucunement des complications poétiques de l'amitié à la grecque. Exemple direct : «Ah Laure, coucher avec toi jusqu'à en mourir.» D'ailleurs Mireille Havet n'aime pas tellement «les gousses», comme elle appelle cette société saphique qui converge autour des salons de Natalie Barney ou Romaine Brooks, ces Américaines riches qui vivent leur lesbianisme à Paris et qu'elle fréquente avec ferveur, mais également avec quelque cynisme, prête, dit-elle, à succomber contre rétribution (elle travaillotte alors, grâce à Cocteau, aux éditions de la Sirène). Dans la focale de ses excitations défilent, non celles-là, mais des femmes en fleur, Edma Nicoll, Magdeleine Clauzel, Laure de Traz, Madeleine de Limur (à qui elle consacre son roman unique, Carnaval, en 1923) jusqu'à Yvonne de Bray, l'actrice, qui lui file son adresse en douce....

Elle fréquente les salons, mais ne perd pas sa cruauté lucide : « Une curiosité violente me mène partout, chez tous, chez Natalie Barney, chaque vendredi, où l'on ne voit guère que des gousses et des vieux messieurs décorés. » « J'écoute tout, je vois tout, dit-elle encore, et cependant mon coeur est si loin, ma tête pleine d'une étonnante marée qui bourdonne. Je souris, insolente, tête nue, à la foule qui dévisage ma scandaleuse jeunesse. »
De même que Jean Genet n'était pas de ces homosexuels que les maîtresses de maison snobs trouvent « tellement amusants » pour égayer leurs dîners convenus, Mireille Havet n'était pas de ces « femmes préférant les femmes », en une sorte d'exotisme qui fait sourire les hommes et, parfois, les excitent. Elle était de ces lesbiennes impardonnables, conquérantes, envahissantes, prenant volontiers aux maris leurs épouses et proclamant leur détestation du masculin : « Tristesse ! Tristesse, je ne puis rien supporter, j'ai en moi la haine de l'homme, l'instinct unique de la défense, de la fuite et de l'injure. Tout en eux me semble grossier et ridicule, j'ai la haine de leur corps, de leur sexe, de leur désir. Ils sont pour moi d'infâmes faiseurs d'enfants, blesseurs de rêves, ennemis et bourreaux de nos tendresses et de nos féminités. »

Elle a les cheveux courts et la dégaine provocante, porte des cravates mauves, une bague pierre de lune et une canne de jonc, fume des cigarettes, s’adonne à l’opium et rame, dans la lumière d’hiver, sur le lac du bois de Boulogne. Elle hante les lieux chics d’un Paris qui exhale «un parfum d’équivoquerie cérébrale, de demi-monde et de maison close». Contemporaine de Radiguet, elle déteste son image de poète prodige, mais s’applique à en abuser chez Natalie Barney, «où l’on ne voit que des gousses et de vieux messieurs décorés»; dans les salons de Misia Sert, des Berthelot, de la princesse Murat; au Ritz, au Savoy, chez Vatel, où elle drague des «femmes claires» dont elle veut faire chanter les corps; dans les «tam-tam» des Champs-Elysées où elle danse le tango jusqu’à l’aube; dans les cocktails où l’on offre «de la coco comme un bonbon» et les Rolls Royce qui sentent l’eau de Guerlain. Elle cherche à s’étourdir, à se perdre. Elle crâne. Elle incarne, jusqu’au pathétique, les Années folles.
Dans ce journal rédigé comme une longue plainte, avec un lyrisme de condamnée, on est saisi par le désarroi d’une jeune fille en quête d’absolu, par le regret qu’elle a de son enfance perdue, par sa nostalgie de la campagne qu’elle dit avoir trahie pour les paradis artificiels. Il y a là un mélange de naïveté et de maturité, de romantisme et de cynisme. Elle se surestime et se méprise à la fois. L’ange fait la bête. «Je suis, écrit-elle, un si drôle de personnage, à la fois si surfait et si enfantin, si périmé et si outrageusement curieux d’avenir, si mort de toutes les morts et si vivant d’une vie qui s’estompe à peine, à peine... »

Mireille Havet rédigea, de 1913 à 1929, un extraordinaire et monstrueux Journal, dans lequel elle décrit sa « vie de damnation », une vie de guet et d’attente, de songe et d’outrance, une vie aimantée par son « goût singulier » pour l’amour des femmes et les stupéfiants. « À force d’exigence et de retombements, de projets et de défaites froides comme l’averse qui donne la fièvre dont on crève à vingt ans, je n’attends plus rien que moi-même, ma belle petite âme que parachève et paraffine chaque jour la vie parisienne et son fouet à neuf queues. Je suis un jouet entre les mains, les lèvres des foules, où mon nom, ma petite identité qui aspirait au lyrisme est balancée comme un numéro de foire, une attraction vernie qui ne coûte pas cher. Je suis une barque haletante et fracassée sur la mer sans étoile, où nous naviguons de compagnonnage avec les lames mauvaises, lourdes comme l’huile, et les petits poissons changeants qui se cachent dans la lune selon les marées. Hélas !… »



Claire Paulhan, son éditrice, a voulu amorcer l'édition des 5 millions et demi de signes du Journal d'Havet par cette année d'après-guerre. Il y encore l'enfant prodigue d'avant la guerre (à partir de 1913) et le volume allant jusqu'au naufrage en 1929 dans la morphine, la cocaïne et l'héroïne (elle meurt de tuberculose en 1932).
Selon Claire Paulhan « La grande particularité de ce journal est d'être, à ma connaissance, la première autobiographie publiée à ce jour qui décrit ouvertement l'homosexualité de son auteur, avec une liberté de ton, une indécence naturelle, une amoralité lucide, mais aussi [...] une indéniable qualité d'écriture. »



[Un grand merci à Libération, au Nouvel Observateur, à Télérama et aux Editions Claire Paulhan qui m'ont fourni la documentation me permettant d'élaborer cet article]

09:10 Publié dans Célèbres | Lien permanent | Commentaires (0)

17 janvier 2006

"Le secret de Brokeback Mountain":

Love is a Force of Nature


Ca commence comme un bon vieux western, par une histoire qui pourrait être celle d'une amitié virile entre deux jeunes cow-boys. Mais alors que l'on pourrait logiquement s'attendre à l'intrusion de méchants personnages venus de l'extérieur, on découvre que le danger, inattendu, vient de l'intérieur, et de l'attirance irrésistible que Jack et Ennis éprouvent l'un pour l'autre.
Car dans l'Amérique profonde des années 1960, baignée par des valeurs machistes et traditionnelles, c'est un sentiment honteux, interdit. Leur liaison devra donc rester cachée, comme le résume le titre du film, "Le secret de Brokeback Mountain" (mercredi 18/01 sur les écrans français).

Nous sommes en 1963. C'est l'été et dans le Wyoming, comme chaque année, il faut recruter des cow-boys pour garder un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Jack Twist (Jake Gyllenhaal) et Ennis Del Mar (Heath Ledger) sont embauchés pour remplir cette tâche. Isolés dans une nature sauvage, leur complicité se tranforme peu à peu en une attirance charnelle.
Et si Ennis le taciturne, le renfermé, qui incarne "l'ouest ancien", n'aurait probablement jamais franchi le pas, Jack, qui représente "l'ouest nouveau", va jusqu'au bout de ses sentiments, et entraîne son partenaire dans une aventure aux lendemains plus qu'aléatoires.
Car à la fin de la saison de transhumance, les deux hommes doivent se séparer. Ennis épouse sa fiancée, la douce Alma (Michelle Williams), tandis que Jack, l'as du rodéo, se marie avec la belle Lureen (Anne Hathaway). Mais quatre ans plus tard, quand Jack vient rendre visite à Ennis pour la première fois, l'apparente stabilité qu'ils ont construite dans leurs couples vole en éclat devant la passion qu'ils ressentent l'un pour l'autre. Alma, qui les aperçoit dans une attitude ne laissant planer aucun doute sur la nature de leur relations, en ressent une honte qu'elle garde pour elle. Quant à Lureen, elle semble ne pas vouloir en savoir trop sur cette amitié un peu trop encombrante.
Ennis et Jack vont alors se revoir régulièrement, pendant plusieurs années. Mais pour Jack, cette relation n'est pas suffisante. Il voudrait vivre avec Ennis... Ce qui semble totalement impossible dans l'Ouest américain de l'époque. D'autant qu'Ennis a honte d'éprouver ce désir.
Un peu comme dans l'excellent "Loin du paradis", de Todd Haynes, sorti en 2003, où Julianne Moore incarne une jeune femme délaissée par son mari plus attiré par les hommes que par elle, "Brokeback Mountain" nous plonge dans une Amérique puritaine qui interdit formellement l'homosexualité.
Alors pour sauver les apparences, il faut se marier, avoir des enfants, souvent dans la plus grande hypocrisie. Certains font le choix de refouler complètement leurs sentiments, et d'autres, comme Ennis et Jack, essayent tant bien que mal de vivre avec.
Réalisateur notamment de "Garçon d'honneur", "Raison et sentiments" et "Tigre et dragon", trois films qui lui ont déjà valu de nombreux prix, Ang Lee frappe une nouvelle fois très fort avec ce nouveau film tiré d'une nouvelle de l'Américaine Annie Proulx, qui nous fait découvrir des paysages montagneux grandioses, symboles de liberté, mais aussi des villes ternes, où le quotidien est souvent beaucoup plus pesant.
Déjà récompensé par le Lion d'Or à la 62e Mostra de Venise, "Le secret de Brokeback Mountain" vient de rafler quatre Golden Globes (considérés comme un avant-goût des Oscars): meilleur film dramatique, meilleur scénario, meilleur chanson originale et surtout meilleur réalisateur!

Heath Ledger


Jake Gyllenhaal

Les 2h14 du film passent très vite: excellents acteurs qui savent rester sobres, scénario original, qui sonne juste et ne tombe jamais dans le manichéisme. En quête d'identité, les deux personnages principaux sont tiraillés entre des sentiments contradictoires, qu'ils tentent d'assumer sans pour autant savoir faire des choix définitifs.
"Nous avons tous des secrets", résume Ang Lee. "Mais nous avons besoin de vivre avec d'autres personnes et nous devons nous intégrer. Vous pourriez facilement dire qu'Ennis et Jack vivent dans le mensonge, mais ils y sont obligés. Je ne pense pas qu'ils aient connu d'autre façon de survivre. Ce n'est pas comme s'ils avaient eu le choix".

08:10 Publié dans Films | Lien permanent | Commentaires (0)

12 janvier 2006

LES JOIES DU DEMENAGEMENT

Tout d'abord, débrouillez-vous pour être déjà bien malade et bien entamée par de nombreux soucis.
Puis vous faites vos cartons et vous arrivez très vite au stade où vous ne savez plus où les mettre: ce n'est pas grave, de toute façon vous avez une fièvre de cheval, même si vous ne voyez plus très bien où vous mettez les pieds, les tas de cartons empilés un peu partout vous empêcheront de tomber.

Indispensable si vous êtes une fille, avoir vos règles le jour J , ça vous crève encore plus!

Autre détail capital, faire le déménagement professionnel en même temps que le personnel, ça ajoute du piquant à la situation. Si en plus vous oubliez de marquer le contenu d'un ou deux cartons, vous êtes sûre de chercher vos affaires deux à trois semaines plus longtemps. C'est toujours ça de pris pour vous pourrir la vie.

De toute façon, le Jour J est arrivé (enfin? déjà?), vous n'avez plus de cartons, mais encore le contenu de deux placards à emballer, qu'à cela ne tienne, vous continuerez avec les cartons du camion des déménageurs pendant qu'ils emportent le reste et démontent les meubles.
Bon c'est vrai, vous seriez mieux couchée, mais de toute façon un des premiers trucs qu'ils ont emportés c'est votre lit, et le canapé aussi d'ailleurs, vous vous êtes couchée à quatre heures pour vous lever à cinq, c'est à peine si vous savez encore votre nom. Vous dormirez plus tard!
Oui, tard ce soir, quand vous aurez enfin retrouvé le savon et le shampooing, parce qu'on ne le dit pas assez, mais quand on déménage, le soir on est dans un état de crasse répugnant. Alors on évite d'égarer le carton où l'on a soigneusement mis de côté de quoi se prendre une bonne douche bien chaude avant de se glisser dans un bon lit. Parce que chercher le savon pendant deux heures, alors que cette fois on a bien pris soin de ne pas égarer les draps ni les couvertures, c'est trop bête, hein? Ben quoi, nobody's perfect...

Donc on garde son calme, on ouvre le carton, on scotche le bas, on remplit, on ajuste, on met à niveau, faut cinq fois plus de temps pour remplir les dix derniers centimètres que tout le reste, et puis pourquoi les livres n'ont pas tous la même taille, hein?
Pendant ce temps les cent trente douze cartons déjà terminés sont déjà embarqués par les gros bras. Et zlirp, le fort-à-bras qui vient d'en empiler quatre les uns par dessus les autres, vient de laisser glisser les trois du dessus! Pas grave ma petite dame, qu'il a dit le monsieur, on remettra sous tension à l'arrivée pour voir si tout va bien, mais vous savez dans les magasins, i' font pas mieux, pas pire!
Keskidi? Sous tension? Vous vérifiez le contenu des trois cartons: le lecteur DVD, le magnétoscope et un élément de stéréo... Là vous verdissez salement, celle-là on ne vous l'avait encore jamais faite, pas grave, pas grave, c'est vite dit...
On vous l'avait dit pourtant qu'il ne faut pas déménager à Noël, qu'ils prennent des intérimaires parce que tout le monde veut déménager pendant les vacances scolaires! Ben oui, mais avec les gamins, on fait comment hein? Bon c'est ce qu'ils disent aussi les autres! Enfin bon, vous déménagez la veille de Noël, l'autre avec son traîneau il fait quoi, hein? Lui aussi il a plein de paquets!

Résumons-nous: température extérieure le Jour J, moins cinq degrés, c'est normal près des montagnes; mais beaucoup moins de traîner dehors avec un virus grippal, une trachéite, et un beau début d'extinction de voix. Enfin mon médecin ne me l'aurait pas conseillé....
Il y a autre chose de pas normal, c'est quand ses copains le laissent tout seul pour faire le boulot et qu'il râle un peu, le-déménageur-tout-seul ("qui vient m'aider, hein?") et que vous croisez les autres innocemment à l'extérieur, ben oui quoi, vous étiez bêtement sortie jeter des poubelles, les déménagements, c'est toujours l'occasion de se débarrasser de vieux trucs inutiles, et que les autres sont en train de jouer au ballon près du camion! Là, bizarrement, vous voyez rouge, et avec ce qui vous reste de voix, vous appelez leur patron pour qu'il les recadre, comme il dit. Ce qu'il a fait avec sûrement un ton si convaincant que ça a mis une chaude ambiance l'après-midi: tout le monde se tirait la gueule et plus personne ne s'adressait la parole! Ca m'a bien arrangée parce que de toute façon je n'avais plus de voix du tout!
Leur patron, lui, devait avoir toute sa voix le soir, quand il les a retrouvés au dépôt après avoir été obligé de nous envoyer une équipe de secours en fin de matinée pour compenser le retard lié à leur match de foot!

Une fois déchargés nos 60 m3 de bordel - dans une autre vie, je le jure, je ne lis pas, tu ne lis pas, les enfants ne lisent pas, on ne s'intéresse à rien et on ne change jamais de fringues!- , ils ont présenté la facture qu'on a réglée avec les réserves d'usage: les cartons qui sont tombés bien sûr et l'armoire abîmée et la moquette toute neuve pas assez protégée donc elle est moins neuve. Et bien sûr on a donné un bon pourboire à notre déménageur tout seul, oui le pourboire qui était prévu pour partager entre tous, faut pas déconner non plus, hein? Il était content le gars, et moins fatigué de sa dure journée soudain, finalement il n'appellera même plus les autres la prochaine fois, Joyeux Noël M'sieur!

Ca y est! On est dans notre nouveau chez nous!
On va en avoir pour un temps fou à ranger tout ça, mais ça y est on est chez nous!
On n'a plus d'ADSL pour un bon moment, c'est pour le boulot que ça va être rigolo, on n'a rien à bouffer ce soir à part un petit déjeuner, mais demain à la première heure, on fait les courses et on prépare notre premier vrai repas à la maison!
Et puis regarde, c'est Noël, il y a des paquets partout!
Chérie, tu sais où est le dentifrice?

Finalement ne me demandez pas pourquoi je suis crevée!

13 décembre 2005

Un Français raconte son incarcération pour homosexualité

Un Français raconte son incarcération pour homosexualité

En Tunisie, où l'homosexualité est toujours condamnable par une justice inspirée de la charia (loi islamique), la répression peut brusquement devenir réalité, y compris pour les occidentaux.


Le témoignage de Bruno L., 50 ans, médecin à Paris, rappelle cette réalité. «Je suis arrivé en Tunisie en avril dernier, raconte Bruno. Je m'y rends chaque trimestre. Le 22 avril, j'ai donné rendez-vous à un ami, Khaled, dans un café sur l'avenue Bourguiba à Tunis. Khaled est un Tunisien d'une vingtaine d'années que je retrouve à chacun de mes voyages là-bas. Nous sommes ensuite allés dans l'appartement que je co-loue à 400 mètres du centre-ville. Apparemment, nous étions suivis: à notre sortie, une heure plus tard, un groupe de policiers nous attendait. Ils ont fouillé l'appartement et trouvé des préservatifs usagés.» Cette «preuve» d'un rapport sexuel, pourtant dans un espace privé, a été considérée comme suffisante pour procéder à leur arrestation. En Tunisie, la sodomie est punie d'emprisonnement, en vertu de l'article 230 du code pénal pour «attentat aux mœurs». Les deux hommes sont condamnés à six mois de prison le 13 mai. Malgré l'aide de son avocat, Bruno perd également le procès en appel, un mois plus tard.

Après la brutalité de son arrestation, Bruno se dit «plus secoué» encore par les conditions de détention: «Nous étions 80 personnes dans une cellule de 55 mètres carrés. On se tassait à trois par matelas. Dans une cellule dite «des étrangers», j'étais le seul blanc et bien sûr, tout le monde savait que j'étais homosexuel. J'étais régulièrement agressé pour cela. Un détenu nigérian voulait me brûler, «comme dans [son] pays». J'ai fait une grève de la faim pour changer de cellule. Pour ceux qui n'ont pas de famille sur place pour leur apporter à manger, la prison ne fournissait que quelques miches de pain. Je devais aussi me battre pour ne pas me faire couper la barbe avec le même rasoir qui avait servi aux autres, avec le risque sanitaire que cela entraînait. Tout le monde avait la gale, on ne se douchait qu'une fois par semaine. J'ai vu des policiers corrompus, des prisonniers avec des marques évidentes de torture.» Finalement, grâce à son statut d'occidental et à des soutiens en France, Bruno est sorti de prison fin juillet. Son ami a effectué l'intégralité de sa peine: il vient tout juste d'en sortir. Aujourd'hui, Bruno cherche à faire connaître son histoire, pour les homosexuels tunisiens et pour améliorer le statut des prisonniers. Il prépare un essai où il racontera sa mésaventure.

Lu sur TETU. com (article de Paul Parant. 12 décembre 2005)

12 décembre 2005

Pas le temps de poster...

J'emballe, tu emballes, elle emballe, nous emballons, elles emballent... Qu'est-ce qu'on emballe en ce moment!


06 décembre 2005

Vas-y Flannan!

''La France doit prendre exemple''

par Flannan Obé, président de SOS-Homophobie

Après la Belgique, le Canada, l'Espagne et les Pays-Bas, le Royaume-Uni a voté une loi autorisant le mariage homosexuel. Pourquoi ces pays l'ont-ils accepté ? Ont-ils des points communs ?

- Ce sont quand même des pays aux cultures divergentes. On ne peut pas dire que la politique ou la culture espagnoles et néerlandaises se ressemblent. Même si des disparités existent entre ces deux Etats, la population a choisi majoritairement de suivre le cours inéluctable de l'histoire. Ce sont des réactions positives, même si elles sont quelque peu tardives.

Le débat en France peut-il être affecté par ces prises en considération européennes ?

- C'est assez positif. Il serait bien de prendre exemple sur nos voisins pour changer le paysage français. Mais cela n'oblige en rien les politiques à changer la donne. Le mariage homosexuel en France, ce n'est pas gagné.

La Belgique a adopté le 2 décembre une proposition de loi ouvrant l'adoption aux couples de même sexe. Le mouvement pourrait-il être identique à celui du mariage homosexuel ?

- L'adoption est un débat très actuel mais très tabou. L'homoparentalité existe, les familles sont de plus en plus nombreuses.

L'APGL (l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens) est la plus grosse association homosexuelle de France. Mais le débat sur les conditions pratiques de l'homoparentalité reste très étouffé. C'est regrettable. On oppose aux choses concrètes de la vie de parents homos la théorie, la morale. Il faudrait plus d'enquêtes, de chiffres. Les parents réclament, tout autant que leurs détracteurs, des droits afin de favoriser l'épanouissement de leurs enfants. Ce sont certes des poncifs que je vous dis, mais il est parfois nécessaire de les ressasser. Si le problème de l'homoparentalité met si longtemps à venir aux oreilles des politiques, c'est uniquement pour des raisons idéologiques. On s'insurge contre la déstabilisation de la famille. Mais les homosexuels veulent garder les liens, des droits égaux. Bref, être protégés.

NOUVELOBS.COM | 05.12.05 | 18:02

05 décembre 2005

Voilà pourquoi je ne ferai pas de lettre au Père Noël

Devenir adulte, c'est reconnaître, sans trop souffrir, que le "Père Noël" n'existe pas.
Hubert Reeves
L'espace prend la forme de mon regard

Je compte plutôt continuer à:
- apprendre à maîtriser ou du moins à apprivoiser la souffrance
- vivre et regarder vivre autour de moi
- essayer de toute mes forces d'être un bon compagnon (le masculin est ici volontaire, au féminin cela a une autre connotation) pour moi-même et pour les autres
- profiter intensément de tous les petits bonheurs, ainsi que les provoquer et les partager autant qu'il est possible
- rendre grâce humblement pour les grands quand merveilleusement il en arrive, tout en sachant que mon bonheur ne réside pas dans cette attente
- me maintenir en bonne santé autant qu'il est possible
- développer la joie en moi, en dépit de tout (même quand pour ce faire je dois d'abord passer par la colère pour épurer mon coeur...)
- communiquer de la joie
- goûter le présent (ça peut toujours être pire) et profiter de mes chances.

Voix de femmes

14:55 Publié dans Femmes | Lien permanent | Commentaires (0)

03 décembre 2005

Si vous avez une recette pour lutter contre la connerie, ça m'intéresse!

A quand un statut pour les beaux-parents?

Homoparentalité

Par moments ça me fatigue de compter pour du beurre...
Et encore même pas, c'est pire, je suis trans-pa-rente!
Quand il y a un problème de santé, de scolarité, ou autre, je n'existe pas à leurs yeux!
Le temps que je passe à soigner, éduquer, choyer, jouer, instruire, être présente, à l'écoute, c'est NEANT!

Mais le pire, c'est quand je les entends lui dire "si tu avais été normale, on n'en serait pas là" ou bien "quand on est comme toi, on ne fait pas d'enfants!" ou bien si quelque chose va de travers: "ce n'est pas étonnant vu la situation, ce n'est pas une manière normale d'éduquer des enfants ".... mon stoïcisme naturel et ma tendance à positiver s'effritent dangereusement...

* LEURS/ILS/LES: désignent tous les emmerdeurs homophobes de nos familles qui ne trouvent rien de mieux à faire que de faire chier tout le monde sous prétexte que, je cite, deux femmes ensemble c'est pas bien!
Et le problème dans tout ça, n'est pas pour nous deux: adultes, nous pouvons les envoyer bouler ou nous en moquer!
Non, LE VRAI PROBLEME, c'est ce que les enfants entendent, ce qu'ils encaissent depuis des années, oui, j'ai bien dit des années!
Ah! l'image de leur mère qui leur est donnée, j'en frémis!
Vivement qu'ils aient l'âge de penser par eux-mêmes...

02 décembre 2005

Elle s'est envolée.

Elle s'est envolée.



Ils disent que tu t'es envolée comme un oiseau!
Tu disais qu'il ne fallait pas pleurer.
Surtout, ne me pleurez pas!
Tu es partie pour le grand voyage.
Tu sais maintenant.
L'indicible.
Le grand mystère.
Le crabe ne te dévore plus.
Enfin tu as retrouvé la paix du corps,
Plus rien ni personne ne te la prendront maintenant.
Petite femme frêle, ton corps abritait un coeur grand comme le monde.
Tu as connu tant de peine pour toi-même
Toi qui ne distillais que la lumière et la vie!
Sans pitié pour les faiseurs de malheur et de misère,
Tu as tout donné à ceux que tu as pris par la main
Pour les sortir des torsions de leur âme.
Ils sont légion ceux que tu as guidés sur leur chemin!
Tu savais rendre l'impossible possible
Pour qu'ils retrouvent leur dignité,
Tu savais donner ce dont les autres avaient besoin.
Je n'oublierai pas l'intensité de ton regard clair.
Tu fus comme une deuxième mère.
Mais toi tu m'as appris à être libre.

10:05 Publié dans Tristesse | Lien permanent | Commentaires (0)

29 novembre 2005

J'aime ses écrits

À quoi reconnaît-on ce que l'on aime? À cet accès soudain de calme, à ce coup porté au coeur et à l'hémorragie qui s'ensuit - une hémorragie de silence dans la parole. Ce que l'on aime n'a pas de nom. Cela s'approche de nous et pose sa main sur notre épaule avant que nous ayons trouvé un mot pour l'arrêter, pour le nommer, pour l'arrêter en le nommant.

Il n'y a pas de connaissance en dehors de l'amour. Il n'y a dans l'amour que de l'inconnaissable.

Qui n'a pas connu l'absence ne sait rien de l'amour. Qui a connu l'absence a pris connaissance de son néant - de cette connaissance lointaine qui fait trembler les bêtes à l'approche de leur mort.

Ce qu'on apprend dans les livres, c'est la grammaire du silence, la leçon de lumière. Il faut du temps pour apprendre. Il faut tellement plus de temps pour s'atteindre.

Il y a plus de clarté dans les livres que dans le ciel. Il y a plus de clarté dans le sommeil des amants que dans les livres.

Aimer quelqu'un, c'est le dépouiller de son âme, et c'est lui apprendre ainsi - dans ce rapt - combien son âme est grande, inépuisable et claire. Nous souffrons tous de cela: de ne pas être assez volés. Nous souffrons des forces qui sont en nous et que personne ne sait piller, pour nous les faire découvrir.
Pour s'éprendre d'une femme, il faut qu'il y ait en elle un désert, une absence, quelque chose qui appelle la tourmente, la jouissance. Une zone de vie non entamée dans sa vie, une terre non brûlée, ignorée d'elle-même comme de vous.

Nous ne sommes faits que de ceux que nous aimons et de rien d'autre.
 
Tu es, mon amour, la joie qui me reste quand je n'ai plus de joie.
 
Citations extraites ds livres de Christian Bobin

Pierre Seel n'est plus!


Décès de Pierre Seel : hommage des associations LGBT françaises


Au lendemain du décès de Pierre Seel, la communauté LGBT lui rend un hommage unanime. Seul déporté français pour homosexualité à avoir osé porter témoignage, Pierre Seel est décédé à Toulouse dans la nuit de jeudi à vendredi, à l’âge de 82 ans.
La quasi-totalité des associations françaises réunies au sein de la Fédération des Centres LGBT, de la Coordination InterPride et de l’Inter-LGBT " expriment leur très vive émotion à l'annonce du décès de Pierre Seel ". Pour elles, " Pierre Seel nous a lègué la mémoire de son martyre à travers qui il était, dans la gentillesse et la disponibilité, nous permettant de savoir qui nous sommes et d'où nous venons, sans toutefois que la Nation lui ait rendu un hommage mérité ".

" Nous nous inclinons devant la peine des enfants, de la famille de Pierre Seel et tenons à exprimer toute notre affection à Eric Feliu, son compagnon de tous les instants qui l'aura accompagné jusqu'à son dernier souffle, ainsi qu'à Jean Le Bitoux avec qui il noua de solides liens d'amitié et d'affection, suite à la création du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH), en 1989, et l'écriture commune du livre "Moi Pierre Seel, déporté homosexuel" (1994, Calmann-Lévy) ", ajoutent les fédérations LGBT.

Le président du Mémorial de la déportation homosexuelle rappelle qu’avec la disparition de Pierre Seel, "on perd notre seul témoin".

En effet, en France, les associations n'ont pu jusqu'à présent retrouver que 207 noms de déportés pour homosexualité dans les archives de l'administration militaire et civile, auxquelles ils ont de grandes difficultés à accéder et aucun de ces déportés n’a jamais publiquement revendiqué son statut à l’exception de Pierre Seel.

L'Etat français a reconnu, pour la première fois, le 26 avril 2001 les persécutions subies par les homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale, dans un discours du Premier ministre d'alors, Lionel Jospin.

Une cérémonie religieuse à la mémoire de Pierre Seel aura lieu lundi à 9H30 en l'église des Dominicains à Toulouse. La famille du disparu souhaite y conserver un caractère privé. Les messages de condoléances peuvent également être adressés au Mémorial de la déportation homosexuelle.

Site sur la déportation homosexuelle
Site sur le film PARAGRAPH 175

24 novembre 2005

Vivre sa sexualité avec une personne séropositive

Vivre sa sexualité avec une personne séropositive

"Comment aimer quelqu'un en sachant qu'on peut lui donner la mort ? Comment aimer quelqu'un en sachant qu'il peut nous donner la mort ? La question de l'amour, de la sexualité et du sida est donc terriblement complexe. Si certains aiment cette idée de jeu avec la mort, et sont d'autant plus excités qu'existent un risque, d'autres au contraires sont totalement inhibés et perdent tout désir sexuel. Il peut aussi arriver, qu'emportés par l'amour et la passion, certains refusent de se protéger pendant les rapports sexuels..."
"Vivre avec une personne séropositive n'est pas facile, et souvent ces personnes, au regard de ce que vit l'autre, n'osent pas parler de leurs difficultés."
Le reste de l'article


Je note simplement que lorsque l'on cherche des renseignements pour pouvoir apporter une réponse à ce genre de questions, on ne trouve pas grand chose, à part que certains ont "résolu" le problème en restant seuls, d'autres en ayant un partenaire séropo comme eux... Parce que personne n'a envie de se la poser, la question, finalement!
C'est aussi comment aimer, quand on croit savoir qu'on va enterrer l'autre, parce que finalement il n'y a rien de moins sûr, un bête accident est si vite arrivé... C'est plutôt que d'habitude on préfère ne pas y penser à la mort de l'autre ou à la sienne, mais là d'un coup elle paraît inéluctable, la mort; elle l'était déjà avant, on l'avait oublié... Il est vrai que nous l'avons tellement aseptisée dans nos pays, tellement rendue invisible!
Et puis, c'est encore et toujours le bon vieux problème de l' acceptation de la différence, de la rupture entre notre idéal et la réalité, du fossé qui sépare le malade du bien portant, l' handicapé du valide, le jeune du vieux, cette intime et fausse conviction qu'on va être heureux comme ci et pas comme là, l'incapacité que nous avons de prendre les choses comme elles sont et la vie comme elle vient!
Pour cela, les orientaux sont souvent mieux élevés que nous autres. Apprendre à dire Malesh! (qu'importe !) et à avoir un peu plus confiance en la vie. De toute façon, c'est un passage pour nous tous, pourquoi ne pas en accepter les expériences, les défis? Somme toute, ils sont source d'évolution, de transmutation, et s'ils permettent à notre petit moi étriqué de respirer un peu plus largement et de s'offrir une belle ouverture, alors pourquoi se fermer?
Oui, prendre la vie comme elle vient et suivre l'amour comme il se présente...
Et ça peut foutre une sacrée frousse! D'ailleurs l'amour fait toujours peur, surtout au début! Même si la vaincre, cette fichue trouille, est très difficile, si un VRAI bonheur est au bout, pourquoi ne pas tenter sa chance?
Ou réussir à ne pas s'en vouloir si c'est la peur qui gagne la bataille pour cette fois...
Se savoir humain, c'est-à-dire faillible et merveilleux tout à la fois!