05 avril 2006
Hypocrisie et société de consommation
Tout ça (cf. mon article "C'est la récré!") m'amène à un sujet plus grave: la publicité et le couple homosexuel.
Pour le monde de la publicité, pas de doute: le mariage homo c'est pour demain! Je ne parle pas d'autres pays européens qui exploitent le filon depuis déjà quelques années, mais de notre belle France. Prenons par exemple le clip V*z*r de mars 2004 (cf. Article 1 sur Media-G). La marque récidive en septembre 2004 avec un deuxième clip: il faut croire que le marché est porteur! (cf. Article 2 sur Media-G).
En juin 2004, c'était la P**te qui se prenait au jeu (cf. Article 3), dans la sobriété la plus évidente: simple question d'accord, "un" au lieu de "une"...). Nous rêvions de banalisation, et si on y était? A moins qu'il ne s'agisse d'un timide coming-out...
En février 2005, c'est l'émission Culture Pub qui montre des couples homo (cf. Article 4).
Parfois l'information est plus subliminale! Souvenez-vous, la pub Ch**al pour la viande: un jeune homme annonce à ses parents: "Papa, Maman, j'ai quelque chose à vous dire... j'aime la viande!". Puis il part en claquant la porte. Les parents abasourdis prononcent un truc du genre "Qu'est-ce qu'on a fait de mal?". Plan final sur le jeune homme au volant de sa voiture avec, à ses côtés, une énorme côte de boeuf." Du coming out du carnivorace chez les végétariens à celui de l'homo dans sa famille coince-man pur hétéro, il n'y a qu'un pas! A franchir allègrement...
Je mets toutefois en doute la bonté d'âme de nos chers publicistes, peu persuadée qu'ils nous veulent du bien. Ca sent le bon filon, la nouvelle catégorie sociale à exploiter, les consommateurs oubliés à presser comme des citrons. La rançon de la "gloire" sans doute: au moment où l'on commence à reconnaître notre existence et notre nombre, vive les homos! Pour du fric tout est bon à prendre, à bas l'homophobie, vive nos sous! En plus il paraît que nous sommes riches, alors...
Un point positif dans tout ça, l'augmentation de notre visibilité. A condition que l'on ne nous fasse pas passer pour n'importe quoi avec force clichés ravageurs.... Je me demande aussi quelle place sera réservée aux femmes... Quand je pense que certains homos s'opposent au mariage gay sous prétexte de ne pas vouloir 'singer' les hétéros! Le monde de la pub va se charger de nous mettre à égalité: à nous les rôles ridicules et les remarques débiles à propos de lessive, de courses, de repas, d'aménagement, etc... vous verrez!
On pourra également consulter cet article
sur la place des homos dans le paysage audiovisuel .
09:35 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
C'est la récré !
C'est vraiment les jeans qu'on cherche à vendre là? je trouve la première photo plutôt sexiste.... et puis ces demoiselles n'ont plus que leur jeans à se mettre, les pauvres!
De toute façon, pour la seconde, au point où elle en est, de jeans elle n'a plus la nécessité, semble-t-il... jolies ces courbes... chuuut, Happy, sois sage! ... Héhé...
Je préfère les pubs de cette marque: c'est beaucoup plus esthétique, limite provoc, enfin ça me parle quoi!
Merci enfin à Marion pour cette très belle photo que je me permets de lui emprunter, qui m'a beaucoup plu! Là je comprends mieux pourquoi elles n'ont plus que les jeans, enfin pour le moment...
Cliquer sur les vignettes, of course, pour voir grandeur nature! Enfin presque!
A propos, si, si, il n'y a pas que les mecs qui montrent des photos sur leur blogs, nous aussi on peut être un peu frivoles de temps en temps...
00:10 Publié dans Frivolidad | Lien permanent | Commentaires (0)
04 avril 2006
Pour ceux qui ne connaissent pas encore
Il était une fois
Stonewall
Le soulèvement gay de Stonewall à New-York contre les forces de police le 28 juin 1969 lança le mouvement de libération homosexuel et lesbien aux Etats-Unis puis en Europe. Cet événement fait figure de mythe tant il contribua à lancer les mouvements d'émancipation dans de nombreux pays et à développer de nouveaux droits pour les homosexuels comme le PACS en France ou les contrats de partenariat enregistré dans d'autre pays. Cette révolte préfigura le puissant activisme dans des pays comme les Pays-Bas, où les néerlandais accordent désormais mariage et possibilité d'adoption d'enfants pour les couples gays et lesbiens. La scène militante gay française a sa part d'héritage des émeutes de Christopher Street qui fonda la visibilité homosexuelle.
Petit flash back: "Vers trois heures du matin, ce 27 juin 1969, 9 officiers en civil de la Police New-Yorkaise pénètrent à l'intérieur de "Stonewall Inn", un bar gay situé au numéro 53 de Christopher Street dans le quartier du Village. Le prétexte de cette troisième descente dans le quartier au cours des 15 derniers jours, est aussi ordinaire qu'habituel: contrôle des licences de vente d'alcool. La police prononce la fermeture immédiate de l'établissement et jette les clients un par un à la rue après avoir procédé au contrôle des identités. Deux cents jeunes gens sont expédiés sur le pavé. Au lieu de s'évanouir dans la nuit comme d'habitude, ils s'agglutinent sur les trottoirs environnants. Un barman, le portier, et trois travestis sont arrêtés et traînés vers un fourgon de police. Un petit groupe de folles se lance à leur rescousse. La tension monte. Des bouteilles de bière et des briques volent en direction des policiers. Les travestis, blacks, latinos, prostitués, étudiants, lesbiennes, rameutés du quartier, contre-attaquent et disputent le terrain à une police en difficulté. Surpris, les officiers battent retraite et se réfugient dans l'établissement.La foule, qui dépasse les 400 personnes, hurle des injures et tente d'enfoncer la porte du bar.(...)Un manifestant essaie de mettre le feu à l'établissement, sans succès. Un parcmètre arraché vient coincer la porte du bar, bloquant plusieurs officiers à l'intérieur. La foule continue à grossir. Un feu de rue éclate. Seule l'arrivée d'importants renforts policiers marquera le début de la dispersion.
Treize personnes sont arrêtées et déférées devant la justice. De nouvelles échauffourées éclatent le lendemain (28 juin) devant le "Stonewall Inn", où une foule s'est rassemblée pour protester contre la descente de la veille. La police anti-émeute intervient. Les manifestants leur jettent des bouteilles et allument des feux: "Légalisez les bars gais! Gay is good!" Un groupe d'homme se tenant par le bras exécute un numéro de French Cancan au milieu de la rue. La police change à coups de matraque. L'affrontement dure deux heures et le lendemain, le New York Daily titre: "Descence dans une ruche homo: les abeilles piquées comme des folles". Le soir du 29, un groupe de 500 personnes descend Christopher St. en chantant des slogans pro-pédé. La police anti-émeute charge à la matraque avec une extrême violence et fait de nombreux blessés. Le 9 juillet a lieu le premier "Gay Power Meeting", qui rassemble un amalgame de gens divers, piliers de bar, socialistes, étudiants, excités variés et des membres de la "Mattachine Society", une organisation homosexuelle américaine créée à la fin des années cinquante. L'un propose d'aller manifester devant la Cathédrale St-Patrick contre l'homophobie de l'Eglise. Un autre suggère de boycotter les grands magasins Bloomingdales. Des rumeurs d'émeutes et de confrontation armée avec la police circulent. (...)."
-- Texte de Joseph-Marie Hulewicz, dans Tribu magazine, Juin 1994.
En 1994, lors du 25e anniversaire de cette rébellion, une gigantesque marche s'ébranla en direction du siège des Nations-Unies à New-York afin d'exiger que les états membres prennent toutes les dispositions nécessaires pour que les promesses contenues dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ne soient refusées à aucun être humain, aucune lesbienne, aucun gai, aucun bisexuel, aucun travesti ou transexuel, ni aucune personne séropositive ou atteinte du sida. Une minute de silence fut observée en mémoire des victimes de l'épidémie et de celles de l'homophobie.
Selon Allen Ginsberg, les évènements de Stonewall eurent d'utiles conséquences pour les homos: "Ils ont perdu cette expression de douleur qu'avaient tous les pédés il y a dix ans".
Selon Edmund White: "Jusqu'à Stonewall, la plupart des gays n'imaginaient pas qu'ils pouvaient être un groupe organisé comme les Noirs ou les femmes. Tout au long des années 60, il y avait eu les féministes, les Noirs, les Black Panthers, mais les pédés continuaient à penser "nous sommes des malades", pas "nous sommes des militants". Six mois après les émeutes (...) tout d'un coup il y a eu des vrais discos, avec des gogos boys, des milliers de gens. Tous s'étaient ouverts".
Stonewall fut une vraie prise de conscience que l'homosexualité était politique. Elle ne relevait pas seulement du privatif, mais de libertés, de droits de réunion, de droits sociaux, et surtout d'un droit d'aimer et d'être ce que l'on est. Les gays et lesbiennes se redéfinissaient. Ils n'étaient plus des "malades", des "anormaux" mais des membres d'une minorité. Ce fut une date pour beaucoup d'homos à partir de laquelle on commença à penser différemment, à s'accepter, à assumer son homosexualité... Stonewall est un réel acte fondateur d'une marche vers une situation légale pour les homosexuels. On peut dire que pendant les émeutes de Stonewall, deux générations se croisèrent. Le paysage militant se modifia complètement. La stratégie d'assimilation inspirée des mouvements des "droits civils" céda la place à un discours radical et fonda dès lors le nouveau concept de libération.
On commença à parler de Stonewall en France vers 1971. Pour les associations homos françaises de l'époque, la "révolution des pédés" date en fait de mai 68. Une vision différente de Stonewall vint plus tard. Mais les choses étaient déjà amorcée en France depuis 1968. De 1971 à 1979, le processus sera long avant que n'apparaisse une presse homosexuelle. Après les évènements de 1969, des gay pride apparurent sur la scène internationale, des gays commencèrent à ouvrir des commerces gay à titre personnel (avant les bars de New-York étaient tenus par la mafia). Le premier bar du Marais à Paris ouvrit en 1970 mais connut des ennuis, d'autres ouvrirent en 1980, vrai date de naissance du centre d'activité gay. En France, c'est le texte de Guy Hocquenghem publié par le Nouvel Observateur où il révélait son homosexualité, le féminisme et la manifestation du FHAR en mai 71 qui marquèrent davantage que Stonewall le mouvement naissant d'émancipation des gays et lesbiennes français.
Selon Patrick Cabasset, "Stonewall est d'abord perçu comme une révolte de coiffeuses et pas une révolte d'intellectuels comme mai 68 en France". Selon Maxime Journiac, "l'héritage de Stonewall, c'est alors de pouvoir exprimer qui l'on est, c'était l'affirmation du droit à être".
( extrait de Ex-Aequo n°29/ juillet-août-septembre 1999)
On pourra consulter également l'article sur Wikipedia.
"Stonewall", par Martin Duberman, Editions Dutton
"The gay metropolis" par Charles Kaiser (Harvest Book).
08:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (2)
03 avril 2006
Ado et homo (I)
Familles, ô familles!
Aidez-les,
aimez-les,
ils ont tant besoin de vous!
"Ce n'est pas l'homosexualité qui conduit les jeunes homosexuels au suicide, mais plutôt les conditions de vie dans lesquelles ils vivent. D'où l'importance de leur donner le droit de parole et de les écouter, dans un monde encore peu ouvert à la diversité sexuelle."
C'est ce qu'a expliqué Simon Louis Lajeunesse, lors d'une conférence donnée sur le campus en février 2005 dans le cadre de la Semaine de la prévention du suicide. Étudiant au doctorat en service social, Simon Louis Lajeunesse a livré les résultats d'une recherche réalisée en 2001 auprès de 40 répondants, dont 32 étaient homosexuels. Tous les participants, dont l'âge variait entre 18 et 35 ans, avaient fait au moins une tentative de suicide, certains dès l'âge de 11 ans.
L'enquête a permis de dégager deux profils de répondants: les "précoces", identifiés très tôt comme homosexuels par leur entourage, soit entre 6 et 14 ans, et les "tardifs", dont l'homosexualité a été révélée vers la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte, souvent à la surprise générale de leurs familles ou de leurs amis. "Tous les répondants homosexuels ont ressenti depuis l'enfance qu'ils étaient différents, sans pour autant être en mesure de mettre des mots sur cette impression", constate Simon Louis Lajeunesse.
À partir des récits de vie de ces jeunes, le chercheur a identifié quatre types, correspondant à autant de scénarios. D'abord, le gars parfait, excellent élève, qui essaie de racheter sa "faute" en visant la perfection. Ensuite, "le fif de service", souvent efféminé, celui qu'il ne faut pas être, nécessairement "précoce", donc très tôt victime de harcèlement et de discrimination. Puis, le caméléon, un "tardif" qui prend les couleurs de son environnement et qui vit dans la peur constante de se faire prendre. Enfin, le rebelle. Pour se faire accepter, il n'hésitera pas à fréquenter des gangs de rue, par exemple. Cela étant dit, de souligner Simon Louis Lajeunesse, certaines personnes vont tenter de "contourner" un scénario ou en essayer un en particulier, pour l'abandonner ensuite. But de l'opération pour ces jeunes hommes en mal d'acceptation: se sentir bien dans leur peau, en harmonie avec leur environnement.
Briser le silence
"Les parents qui savent ou se doutent que leur fils est homosexuel ont peur de nommer les choses, de crainte d'encourager leur fils à l'homosexualité ou, tout simplement, à cause de la honte qu'ils ressentent eux-mêmes du fait d'avoir un enfant homosexuel, note Simon Louis Lajeunesse. À l'école, les jeunes étiquetés comme homosexuels ne savent jamais quand et où on va les insulter, les menacer ou les agresser. Aux dires de nos répondants, aucune figure d'autorité n'intervient lors des agressions. Le plus insidieux, c'est que les rares fois où un jeune se plaint auprès d'un responsable d'être harcelé, il se fait dire que c'est à lui de se défendre."
Devant la dévalorisation dont il est victime et qu'il finit par intégrer, le jeune homosexuel voit dans le suicide la seule façon de mettre fin à son cauchemar. Évidemment, tous les jeunes hommes identifiés comme homosexuels ne tentent pas de se suicider. Parmi eux se trouvent des résilients, qui ont la capacité de s'en sortir, même après avoir vécu du rejet pendant des années. C'est justement cette capacité de résilience qu'il faut développer chez les jeunes, estime Simon Louis Lajeunesse. "Il faut briser le silence, tendre la main et respecter la diversité sexuelle. Il suffit parfois d'un détail comme un dépliant sur l'homosexualité qui traîne dans la salle d'attente du médecin, ou d'une affiche sur la question sur les murs de l'école pour que le jeune homosexuel qui se sent isolé sache qu'il n'est pas seul au monde. Dans le meilleur des cas, il peut décider de se confier à un adulte en qui il a confiance. Autrement, l'idée d'en parler à quelqu'un à l'esprit ouvert peut faire lentement mais sûrement son chemin."
source: Université LAVAL (Canada)
On pourra consulter aussi Redonner aux jeunes gays et lesbiennes une estime de soi
10:15 Publié dans Ado et homo, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
01 avril 2006
Sidaction: c'est MAINTENANT!
12:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
30 mars 2006
Vous avez dit dis-cri-mi-na-tion?
Comme ça, en Grèce, les homosexuels sont interdits de service militaire et de carrière dans l'armée? Bon alors, pas de bérets verts à la Gay Pride. Ni bleus non plus. Parce que chez nous, on sait bien qu'il y en a plein, mais chuuuut faut pas le dire...
Pas de soutane non plus puisque l'Eglise ferme ses séminaires aux homosexuels. Pour les femmes c'est fait depuis longtemps, comme ça c'est clair, pas de surprise... Des mères Thérésa lesbiennes, z'en veulent suuurtout pas! L'Abbé Pierre a bien fait son p'tit scandale, mais d'ici qu'on vienne nous dire qu'il perd la tête en raison de son grand âge, il n'y a qu'un pas.
Dans les hautes fonctions, que nous reste-t-il? Ah ben oui, tiens, la politique... Mais là aussi chuuut faut pas l'dire non plus (à part quelques courageux et courageuses qui ont osé à leurs risques et périls, comme Mme Gaspard par exemple, n'oublions pas que ça lui a coûté sa carrière politique tout de même...). Et puis, d'ailleurs, vaut mieux pas non plus être femme ou de couleur dans ce monde-là, ça fait désordre. "Parce que c'est vrai quoi, les noirs et les arabes, c'est bien dans le monde du sport, mais faut pas déconner non plus et les laisser aller partout, hein? Et t'as vu la Mauresmo, elle est barraquée, dis-donc, un vrai mec!" qu'ils disaient tout bas en le pensant tout fort, les cons gens "bien" (ils ne sont pas "bons", ils sont "bien", tout est dans la nuance!)... Comme quoi la Halde c'est un début, mais les mentalités ont bien du mal à changer.
Donc résumons-nous: si tu veux accéder aux plus hautes fonctions de l'Etat, tu es homme et surtout pas efféminé, bien blanc vraiment blanc (note à moi-même, réécouter Muriel Robin), jeune et hétéro. Un tempérament carriériste serait un plus. Compétence en paniers de crabes requise. Pur beur s'abstenir. Intelligence souhaitée mais pas indispensable.
Comment ça je suis amère aujourd'hui? Attendez un peu que je m'énerve!
11:55 Publié dans Etre gay ou lesbienne en 2008, Homosexualité, Société | Lien permanent | Commentaires (1)
Pensée du jour
Enseigner,
ce n'est pas remplir un vase,
c'est allumer un feu.
09:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
29 mars 2006
Pourquoi ai-je publié cet article? Hein? Pourquoi?
La question: Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route ?
RENÉ DESCARTES : Pour aller de l'autre côté.
PLATON : Pour son bien. De l'autre côté est le Vrai.
ARISTOTE : C'est la nature du poulet de traverser les routes.
KARL MARX : C'était historiquement inévitable.
CAPITAINE JAMES T. KIRK : Pour aller là où aucun autre poulet n'était allé auparavant.
HIPPOCRATE : En raison d'un excès de sécrétion de son pancréas.
MARTIN LUTHER KING JR. : J'ai la vision d'un monde où tous les poulets seraient libres de traverser la route sans avoir à justifier leur acte.
MOISE : Et Dieu descendit du paradis et Il dit au poulet : "Tu dois traverser La route". Et le poulet traversa la route et Dieu vit que cela était bon.
RICHARD M. NIXON : Le poulet n'a pas traversé la route, je répète, le poulet n'a JAMAIS traversé la route.
NICOLAS MACHIAVEL : L'événement important c'est que le poulet ait traversé la route. Qui se fiche de savoir pourquoi ? La fin en soi de traverser la route justifie tout motif quel qu'il soit.
SIGMUND FREUD : Le fait que vous vous préoccupiez du fait que le poulet ait traversé la route révèle votre fort sentiment d'insécurité sexuelle latente.
BILL GATES : Nous venons justement de mettre au point le nouveau Poulet Office 2003", qui ne se contentera pas seulement de traverser les routes, mais couvera aussi des oeufs, classera vos dossiers importants, etc...
BOUDDHA : Poser cette question renie votre propre nature de poulet.
GALILEE : Et pourtant, il traverse.
ERIC CANTONA : Le poulet, il est libre le poulet. Les routes, quand il veut il les traverse.
CHARLES DE GAULLE : Le poulet a peut-être traversé la route, mais il n'a pas encore traversé l'autoroute !
JACQUES CHIRAC : Parce que je n'ai pas encore dissous la route.
L'EGLISE DE SCIENTOLOGIE : La raison est en vous, mais vous ne le savez pas encore. Moyennant la modique somme de 10 000 F par séance, plus la location d'un détecteur de mensonges, une analyse psychologique nous permettra de la découvrir.
BILL CLINTON : Je jure sur la constitution qu'il ne s'est rien passé entre ce poulet et moi.
EINSTEIN : Le fait que ce soit le poulet qui traverse la route ou que ce soit la route qui se meuve sous le poulet dépend uniquement de votre référentiel.
ZEN : Le poulet peut vainement traverser la route, seul le Maître connaît le bruit de son ombre derrière le mur.
JEAN-PIERRE RAFFARIN : Le poulet n'a pas encore traversé la route, mais le gouvernement y travaille.
JEAN ALESI : Je ne comprends pas, théoriquement, le poulet il avait le temps de passer.
NELSON MONTFORT : J'ai à côté de moi l'extraordinaire poulet qui a réussi le formidable exploit de traverser cette superbe route: " Why did you cross the road ? " " Cot cot !" "Eh bien il dit qu'il est extrêmement fier d'avoir réussi ce challenge, ce défi, cet exploit. C'était une traversée très dure, mais il s'est accroché, et..."
RICHARD VIRENQUE : C'était pas un lapin ?
ORANGINA ROUGE : PASKEEEEEEUUUUUHHHH
KEN LE SURVIVANT : Peu importe, il ne le sait pas mais il est déjà mort.
JEAN-CLAUDE VANDAMME : Le poulet la road il la traverse parce qu'il sait qu'il la traverse, tu vois la route c'est sa vie et sa mort, la route c'est Dieu c'est tout le potentiel de sa vie, et moi Jean Claude Super Star quand je me couche dans Timecop quand le truck arrive je pense à la poule et à Dieu et je fusionne avec tout le potentiel de la life de la road ! Et ça c'est beau !
FOREST GUMP : COURS POULET COURS !!!
STALINE : le poulet devra être fusillé sur le champ, ainsi que tous les témoins de la scène et 10 autres personnes prises au hasard, pour n'avoir pas empêché cet acte subversif
GEORGE W. BUSH : Le fait que le poulet ait pu traverser cette route en toute impunité malgré les résolutions de l'ONU représente un affront à la démocratie, à la liberté, à la justice. Ceci prouve indubitablement que nous aurions dû déjà bombarder cette route depuis longtemps. Dans le but d'assurer la paix dans cette région, et pour éviter que les valeurs que nous défendons ne soient une fois de plus bafouées par ce genre de terrorisme, le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique a décidé d'envoyer 17 porte-avions, appuyés au sol par 243000 G.I. et dans les airs ... Nous avons décidé qu'ensuite, ce pays sera généreusement pris en charge par notre gouvernement, qui rebâtira des poulaillers suivant les normes de sécurité en vigueur, avec à leur tête, un coq démocratiquement élu par l'ambassadeur des Etats Unis...
La vraie question n'est-elle pas plutôt "Comment le vivre?"
08:35 Publié dans Rire | Lien permanent | Commentaires (0)
27 mars 2006
Mots d'enfants (I)
C'était il y a quelque temps déjà. Nous étions à table et Junior était en train de saloper consciencieusement la nappe tout autour de son assiette comme souvent.
Moi:" Junior, fais attention, la sauce coule sur la nappe, ta manche traîne dans ton assiette, essuie ta bouche ça dégouline sur ton menton, ramasse ton couteau qui-est-tombé-plein-de-gras sous ta chaise en-dégueulassant-ton-pantalon-tout-propre au passage, ferme ta bouche quand tu manges, etc... "
Junior (chougnant):" J'l'ai pô fait exprès " (argument qui a le don de m'irriter GRAVE!)
Moi:" Encore heureux! (Illumination soudaine). Je t'avertis, si tu continues, le jour de ton mariage je te referai tout ce que tu as fait, tout! "(Là je mime Junior mâchant la bouche ouverte, je fais mine de m'essuyer sur ma manche, je renifle bruyamment, j'esquisse un rot, etc...)
Junior (mi-figue, mi-raisin, même s'il est plié de rire):"Aaaarrrghhhh! Non pas ça, pas ça! Je vais manger proprement, regarde!" (et c'est vrai il s'applique, comme quoi quand il veut...).
Et il se marre aussi tant qu'il peut, je vois dans ses yeux qu'il s'y voit déjà. Il m'imagine parfaitement en train de l'imiter, car en bon clown qu'il est lui-même, il me croit sur parole.
Hier, à table en famille, rebelote: de la sauce de poulet partout sur la nappe, des morceaux de légumes poussés par un os facétieux tombent tout autour de son assiette, il veut s'essuyer une main luisante de jus, il rate la serviette et flarf! c'est le pull qui prend!
Moi:"Junior, fais un peu attention, regarde comment tu manges, il y en a partout... Rappelle-toi, le jour de ton mariage, je refais tout, absolument TOUT!"
Junior (les yeux pétillants):" AAAArrrgggh! Non! Pas çaaa!....Oh, et puis de toute façon je dirai aux invités: c'est ma belle-mère, elle est vieille, faut pas faire attention, elle ne sait plus ce qu'elle fait!"
Junior, je t'aime!
10:30 Publié dans Vie de famille ... homoparentale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : On les aime tant!
"Vivons en paix, exterminons discord; Ieunes et vieux, soyons tous d'un accord"
François Villon, Ballades en argot homosexuel, 1455 et 1461.
Ballade IV
Saupicqué frouans des gours arques
Pour desbouser beausires-dieux
Allez ailleurs planter voz marques !
Bevards, vous estes rouges gueux :
Berart s'en va chez les joncheux,
Et babigne qu'il a plongis.
Mes frères, soiez embraieux
Et gardez les coffres massis !
Si gruppés [vous] estes des grappes,
De ces angelz si [gras de lifres]
Incontinant mantheaulx et chappes
Pour l'embou[r]e ferez eclipses ;
De vos farges seres bésifles,
Tout de bout [et] nompas assis.
Pour ce, gardez d'estre [en leur griffes]
Dedans ces gros coffres massis.
Nïaiz qui seront attrappés,
Bien tost s'embrouëront au halle.
Plus n'y vault que tost ne happez :
La baudrouse de quatre talle
(Destirer fait la hirenalle
Quant le gosier est asségis),
Et si hucque la pirenalle
Au saillir des coffres massis.
Prince des gayeuls : [Luez marques],
Que voz contres ne soient greffiz
Pour doubte de frouer aux arques.
Gardez-vous des coffres massis !
Traduction de la Ballade des enculés
Tamponneurs qui cognez de gros culs
Pour avoir vidé les priapes :
Allez ailleurs planter votre poinçon !
Fellateurs, vous êtes de faux passifs :
Bérard-le-fourbe s'en va chez les pigeons
Et biberonne ceux qu'il a trompés.
Mes frères, ayez la bouche engluée de « résine »,
Puis sabrez les derrières fessus !
Si on vous écluse la grappe,
Aussitôt vous éclipserez [dans votre cul] la poutre et le gland
De ces loubards aux lèvre poissées [par votre sperme]
Pour qu'ils vous bourrent.
Vous aurez le train qui vous sifflera,
[Vous serez] sur un bout et non pas enfoncés [dans un séant].
Pour cette raison, protégez-vous de leurs griffes
Au fond de ces gros derrières fessus.
Les niais qui seront attrapés
S'englueront bientôt [le pénis de sperme] à cause d'un tarissage.
Que vous happiez une bite ne vaut pas mieux :
La baudruche pousse [alors] d'équerre
(Quand le gosier est « assiégé »
Il fait s'étirer l'antenne),
Et ensuite elle heurte à votre guichet
A l'assaut des derrières fessus.
Prince des baiseurs : Sucez les plantoirs,
Pour que votre pilon ne soit pas branlé
Sur le soupçon de [vouloir]cogner dans un cul.
Fuyez les derrières fessus !
Pourquoi parler de Villon aujourd'hui? Parce que Jean Teulé vient de se glisser dans la peau du "mauvais garçon" , débauché sublime, poète maudit... qui nous a laissé la Ballade des pendus, la Ballade des dames du temps jadis, chantée par Brassens, les Ballades en Argot homosexuel, etc...
Et que je brûle d'envie de me l'offrir ce bouquin. (Cf. l'article sur L'Express Livres)
08:50 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
26 mars 2006
Pierre Seel: le "paragraphe 175"
"Pierre Seel nous a légué la mémoire de son martyre à travers qui il était, dans la gentillesse et la disponibilité, nous permettant de savoir qui nous sommes et d'où nous venons, sans toutefois que la Nation lui ait rendu un hommage mérité". (Inter LGBT)
il était l'ami de Jean Le Bitoux, suite à la création du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH), en 1989, et l'écriture commune du livre "Moi Pierre Seel, déporté homosexuel" (1994, Calmann-Lévy) ".
Le président du Mémorial de la déportation homosexuelle a rappelé qu’avec la disparition de Pierre Seel, "on perdait notre seul témoin".
En effet, en France, les associations n'ont pu jusqu'à présent retrouver que 207 noms de déportés pour homosexualité dans les archives de l'administration militaire et civile, auxquelles ils ont de grandes difficultés à accéder et aucun de ces déportés n’a jamais publiquement revendiqué son statut à l’exception de Pierre Seel.
L'Etat français a reconnu, pour la première fois, le 26 avril 2001 les persécutions subies par les homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale, dans un discours du Premier ministre d'alors, Lionel Jospin.
Une cérémonie en hommage à la disparition de Pierre Seel, unique déporté homosexuel officiellement reconnu en France, le 31 mars à l’Arc de Triomphe à Paris à l'initiative des Oubliés de la mémoire et en présence de la chorale gay Mélo’Men.
La cérémonie prendra place dans le cadre du "ravivage de la Flamme" à 18h30 (rendez-vous des participants à 17h45 à l'angle de l'avenue de Friedland et des Champs-Elysées). Le groupe Mélo’Men interprètera, à l’issue du dépôt de gerbes sur la Tombe du Soldat Inconnu, le "Chant des Marais", hymne européen de la déportation, créé en 1933 dans le camp de concentration nazi de Boergermoor.
Site sur la déportation homosexuelle
Site sur le film "PARAGRAPH 175" (terrible, mais à voir absolument)
00:25 Publié dans Films, Histoire, Homosexualité | Lien permanent | Commentaires (0)
24 mars 2006
ET SI ON INVERSAIT LES RÔLES? La lutte pour les droits des hétérosexuels...
Dans longtemps, très longtemps, ... imaginez-vous un monde bien différent où l’homosexualité est la norme. Comment en est-on arrivé à une norme homosexuelle ?
Nous sommes en 2100. Le monde vit dans le grand bonheur. Les problèmes de la faim ont enfin été maîtrisés grâce aux changements de moeurs. Et oui, en 2100, tout le monde est pédé ou gouine, sauf quelques hétérosexuels réfugiés dans le XVIème arrondissement. Comment en est-on arrivé là ? Les dirigeants de notre monde, lassés de l’augmentation perpétuelle de la population que l’on n’arrivait plus à nourrir, ont décidé de brider les naissances. Le préservatif ou la contraception n’ayant qu’un impact très limité, on en est arrivé que la meilleure façon de restreindre le nombre de naissances était de promouvoir le couple homosexuel. Plusieurs mesures ont ainsi été prises successivement :
- les dirigeants homosexuels ont commencé par afficher leurs préférences (vers 2000).
- ensuite, on a révélé les bisexualités, les aventures homosexuelles passées. La presse en était à ce point friande qu’elle n’imaginait pas avoir un président purement hétérosexuel.
- de larges campagnes de publicité ont été menées au moment de l’instauration d’un mariage gay et de l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. Ces campagnes avaient pour slogan "l’homosexualité est naturelle : les garçons restent entre eux et les filles entre elles."
- les garçons n’embrassaient plus les filles dans les rues, des pédés en cuir avec des fouets leur couraient après hurlant des "ET" (diminutif américain d’hétérosexuels) "hétérosexuels", "enculeur"... C’est à ce moment-là qu’a commencé à apparaître le coming out hétérosexuel. On n’annonçait de moins en moins son homosexualité et de plus en plus son hétérosexualité.
- le discours homophile se transformait doucement en discours hétérophobe. Nous reviendrons là-dessus, mais de nombreux moralistes raillaient la curiosité malsaine à vouloir découvrir le sexe opposé, les conséquences diaboliques qui en résultaient à savoir la prolifération d’enfants non désirés alors qu’entre garçons et entre filles, cela ne posait aucun problème.
- on en vint à interdire aux couples hétérosexuels de garder leurs enfants. Différentes études, plus ou moins sérieuses agrémentées d’un rapport parlementaire de complaisance conclurent que les enfants élevés par des hétérosexuels étaient moins vifs d’esprit et moins épanouis. On vit des scènes déchirantes de mères s’agrippant désespérément à leur enfant, mais ces scènes furent cachées à une presse plus prompte à constater l’écrasante majorité de couples homosexuels.
- les hétérosexuels se terraient à présent. Plusieurs scientifiques en parlaient comme d’une maladie contagieuse. Des filles erraient dans le XVIème arrondissement à la recherche de garçons pour des soirées de débauche qui scandalisaient le bon peuple. La police arrachait la paix civile en fermant les yeux sur ces pratiques. Bref, le monde en 2100 était un monde homosexuel.
Il advint que quelques personnes finirent par clamer leur hétérosexualité, montrant qu’elles n’étaient pas si terribles ou si débauchées qu’on voulait bien le faire croire. Une ou deux célébrités en fin de carrière touchèrent miraculeusement quelques âmes sensibles. A la télé, on eut un débat sur l’hétérosexualité. Nous le relatons ici avec quelques détails pour faire sentir l’ambiance dans laquelle se tenait ce débat.
Diffusé à une heure de grande écoute dans une émission grand public, il réunissait :
- Jacques S., représentant de l’Association des Parents Responsables (APR), association qui avait toujours été très critique avec les parents hétérosexuels.
- Paul D., député bisexuel dont un certain penchant vers l’hétérosexualité avait été révélé par des hétérosexuels militants lui reprochant son hétérophobie.
- Henri M., médecin qui affirmait que l’hétérosexualité était aussi dangereuse que contagieuse.
- Mathilde F., ministre de la famille connue pour ces positions conservatrices. Les mauvaises langues raillant son physique peu avantageux la qualifiaient de monosexuelle.
- Jeanne K., chanteuse populaire ayant il y a peu dévoilé son hétérosexualité.
- Françoise H., mère d’un jeune hétérosexuel qui préfèrera parler à visage couvert de peur de représailles.
La présentatrice commença avec le ton grave qui sied à l’hypocrisie comme de coutume dans ces émissions : "Bonjour, mesdames et messieurs. Ce soir, nous allons parler d’un problème qui vous concerne tous : l’hétérosexualité. Vous allez dire : ça ne peut pas arriver chez moi. Non, pas mon enfant. Il a été bien éduqué. Vous avez même peut-être déjà arrangé les fiançailles, alors qu’il traîne le soir dans le XVIème. Je voudrais commencer par Françoise H.. Elle cache son visage pour des raisons que vous comprendrez tous. Françoise, comment avez-vous découvert l’hétérosexualité de votre enfant ?"
Françoise H. : "Ca a été long. Il a été par ailleurs, je veux le dire, un fils parfait. Il est très travailleur, va avoir une belle situation et je ne veux pas que ces histoires sordides ne gâchent une prometteuse carrière. Vers 15 ans, à l’âge où l’on fréquente toujours un garçon en l’embrassant en douce, quand on croit le regard des parents ailleurs, il était très sociable mais n’avait pas de petit copain. Je pensais qu’il était solitaire. Et puis, vers 16 ans, il a commencé à mal s’habiller. Il s’installait devant les matchs de foot avec des bières, rôtait comme un hétéro. J’ai pris très peur. J’ai renouvelé sa garde robe avec des tee-shirt "I’m not gay but my boyfriend is". Mais, il ne les portait pas. Il s’excluait au fur et à mesure des autres garçons. Je sais même qu’un gros lui a fait des avances qu’il a brutalement rejeté. Enfin, j’ai eu la certitude de son hétérosexualité, un jour où je l’ai vu surfer sur un site hétérosexuel. Je n’ai rien dit à ma femme qui l’aurait probablement rejeté." Elle explose en larmes.
La présentatrice : "Je comprends, je comprends... Et vous lui en avez parlé ?"
Françoise H. : "Oui, mais il s’est muré dans son silence. Il refuse d’en parler. Vous comprenez : notre unique enfant. Nous qui rêvions d’être grand-mères. Nous n’aurons jamais d’êtres à serrer dans nos bras. Ou alors, nous aurons une ribambelle de macaques qu’ils traîneront derrière eux clandestinement. Je ne veux pas de ça, vous comprenez ?"
La présentatrice : "Oui je comprends."
Encore plus que précédemment, à prendre au deuxième voire au troisième degré.
La présentatrice : "Je me tourne à présent vers Henri M.. Vous êtes médecin à l’hôpital B., professeur à Paris VI et vous avez travaillé sur l’hétérosexualité à plusieurs reprises. Vous en avez tiré plusieurs ouvrages : je citerai ici L’hétérosexualité, ce douloureux problème, Les mécanismes de transmission de l’hétérosexualité, Les dangers de l’hétérosexualité et il y en a bien d’autres. Que pensez-vous du témoignage de Françoise H. ?"
Henri M. : "Je pense que ce témoignage est caractéristique de l’hétérosexuel. Il ne peut s’intégrer dans les fondements de notre société, à savoir une société qui respecte autrui, plaçant l’homme, le respect de l’autre au dessus de tout. Or, c’est très simple, l’hétérosexuel homme se complaît dans une relation sexuelle de domination du partenaire. La femme est soumise rappelant les pires heures de notre histoire. Voici pour l’aspect social qui est indiscutable et que seuls quelques esprits querelleurs, mal intentionnés, et de mauvaise foi peuvent venir discuter. Pour ce qui est de l’aspect plus scientifique du problème, on ne peut nier que l’hétérosexualité empêche une maîtrise de la fécondité. Pendant des siècles, les hétérosexuels ont empêché le monde de vivre calmement par leur frénésie sexuelle insidieuse. Enfin, les modes de transmission sont mal connus, mais plusieurs faits ont pu être établis : une exposition prolongée à la culture hétérosexuelle pousse n’importe qui à cette perversion. D’autre part, le contact avec un hétérosexuel tend à le rendre sympathique. Et, c’est là que prend racine un des grands maux de notre temps : l’hétérosexuel devient sympathique et nous prenons en sympathie non l’être hétérosexuel mais l’hétérosexualité. Et l’on oublie les méfaits des hétérosexuels une fois de plus. Je conclurai ainsi : ce n’est pas l’hétérosexualité qui est sympathique, bien au contraire, mais le malheur dont est victime l’hétérosexuel qui doit attirer notre attention. Et, il faut soigner ce qu’il faut bien appeler une maladie."
La présentatrice : "Et, plus précisément, que pensez-vous du cas de Françoise ?"
Henry M. : "C’est un cas assez typique : il a dû fréquenter trop assidument un hétérosexuel et se laisser attirer. Une crise adolescente, l’aspect contestataire d’un enfant qui cherche à se singulariser, tout cela peut pousser cet enfant à faire ce choix. Quel doit être votre attitude ? En parler avec lui, le convaincre de se faire soigner. C’est la seule issue. Sachez chère madame que je connais la solution de facilité qui consiste à laisser votre enfant vivre sa vie comme il l’entend. Beaucoup l’ont essayé, mais croyez-en mon expérience, ce n’est pas la bonne option. Regardez-vous dans la glace, redressez-vous : voulez-vous voir votre fils vivre et mourir en hétérosexuel ?"
Suivait un reportage montrant à quel point les quartiers que fréquentaient les hétérosexuels étaient sales, sordides et répugnants.
Dans cette troisième partie du débat, on revient sur un reportage sur les moeurs hétérosexuelles. On ne cherche pas tant à faire rire ici qu’à faire réfléchir sur la facilité avec laquelle on peut dénigrer qui nous dérange. Revenons-y plus longuement.
La voix off : "Vendredi soir, près du boulevard S. dans le XVIème arrondissement à Paris, quartier notoirement connu pour sa faune hétérosexuelle".
On voyait des policiers de la brigade des moeurs nous amener dans un parking un vendredi soir. Silence pesant.
Un officier de police à voix basse : "Vous voyez, ici. Et bien régulièrement, on trouve des hétéros qui baisent entre deux voitures. Comme ça, comme si c’était normal. Et puis, ils ne sont pas gênés en plus."
Au loin, des petits cris étouffés. Les policiers font des gestes pour préparer l’interpellation. La caméra n’en perd pas une miette. Arme à la main, les policiers encerclent les deux victimes et les saisissent. La caméra se hasardent un instant sur les corps dénudés des deux êtres, corps qu’elle voilera à l’antenne pour ne pas choquer comme l’on dit. Ils ont une vingtaine d’années, baissent la tête, maugréent après la caméra. Ils supplient humblement la caméra de ne pas les filmer. Passage coupé au montage, on ne peut pas tout montrer. Les deux policiers jubilent.
L’un d’eux reprend : "Et c’est comme ça tous les vendredis et samedis soirs. Là, il n’y avait que deux hétérosexuels, mais des fois, ils font ça à plusieurs, à trois quatre, en meute."
La voix off : "Changement de décor. Tous les hétérosexuels n’ont pas des rapports sexuels dans des parkings. Ils passent aussi pas des hôtels spécialisés. En voici un. Nous utilisons une caméra cachée de peur d’être repéré."
L’hôtel est plutôt spartiate s’adressant de toute évidence à des gens de modestes revenus. Le journaliste a choisi de laisser traîner en fond des petits cris qui semblent provenir des étages au dessus, autant de présomptions pernicieusement juxtaposées.
Le journaliste : "Bonjour monsieur. Est-ce que je peux réserver une chambre pour 2 heures avec cette dame ?"
L’hôtelier : "Comme vous voulez ! J’ai de la place. C’est 300 francs."
Le journaliste : "Mais, il y a beaucoup de gens qui vous font la même demande que nous. Je craignais que l’on ne nous pose des tonnes de questions."
L’hôtelier : "Vous savez, les gens font ce qu’ils veulent. Moi, je ne me mêle pas de leur vie."
La voix off : "N’ayant pu en tirer plus, nous nous rendons aux syndicats des hôtels. Nous obtenons un rendez-vous avec le secrétaire général de ce syndicat."
Le journaliste : "Existe-t-il à votre connaissance ou non des hôtels servant de maison de passe pour les hétrosexuels ?"
Le secrétaire général : "Oui, nous sommes au courant, on essaye de juguler ce phénomène en dressant des listes d’hôtels posant des problèmes à ce niveau. Nous commençons par les avertir et si les problèmes persistent, nous en informons la police."
On revient en plateau brusquement. Silence grave de la présentatrice qui reprend sa mine contrite. La caméra s’attarde sur les visages indignés des débatteurs.
La voix off : « Jacques M., vous êtes président de l’association des parents responsables (A.P.R.). Depuis des années, vous vous opposez à l’adoption par des parents hétérosexuels. Est-ce que vous pourriez nous expliquer les raisons de votre position ? »
Jacques M. : « Oui, bien sûr. Mais, je pense que le reportage que nous venons de voir est le meilleur argument qui soit. Ce reportage avait une force : il montrait la vérité, ce qui est, c’est à dire les hétérosexuels tels qu’ils sont. Et ça, c’est un fait ! »
Jeanne K. : « Mais, c’est odieux de dire cela ! Cela fait des années que vous faites tout pour exclure les hétérosexuels et vous vous étonnez que cela débouche sur du sexe ! »
Jacques M. : « Calmez-vous madame, calmez-vous, nous ne mettons pas tous les hétérosexuels dans le même panier, nous disons juste que les hétérosexuels sont très portés sur la chose comme on dit! Et, dans cette optique, on ne peut pas pour l’intérêt, les fantasmes de quelques hétérosexuels remettre en cause un des fondements de notre société. Nous nous sommes battus pendant des siècles vous m’entendez, oppressés, humiliés par des hétérosexuels avides de violence et intolérants. Nous n’avons rien, vous le savez bien, contre les hétérosexuels. Au contraire, nous voulons leur bien. Des cures pour devenir homosexuel existent. Elles sont d’ailleurs remboursées par la sécurité sociale. Il existe aussi des centres d’accueil pour que les hétérosexuels se confient et essaient de changer. Il existe des numéros verts. Non, les hétérosexuels ne nous indiffèrent pas, bien au contraire. (Le numéro de SOS Hétérosexualité s’affiche). Bref, nous faisons beaucoup pour les hétérosexuels, la seule chose que nous ne faisons pas pour eux, c’est de leur permettre de s’occuper d’enfants. Et nous ne voyons là que l’intérêt des enfants, leur équilibre tout simplement. Voilà notre position tout simplement. »
Jeanne K., hétérosexuelle qui a effectué son coming out avec grand bruit et grand scandale devient pourpre. Sur un plan mal cadré, on voit la présentatrice faire signe à la chanteuse de se calmer et de bien vouloir laisser son interlocuteur finir de parler. Elle finit par exploser à la fin du laïus du président de l’A.P.R..
Jeanne K. : "Mais vos propos sont scandaleux. C’est vous qui avez patiemment mis les hétéros au banc de la société. Faut-il vous rappeler les nombreuses campagnes de lobbying, de désinformation visant à faire croire "1 hétéro = 1 baiseur en série, débauché, irresponsable, incapable de sentiment, s’habillant mal etc...". Non, je n’ai rien inventé, j’ai juste repris vos façons de vous exprimer, de juger les autres. Jusqu’à ces reportages qui sont atterrants. Vous ne montrez que le sensationnel, ce qui peut créer le dégoût, vous répondez à une mère malade et bouleversée par une froide absence de sentiments. Et je suis là pour cautionner ce procédé, cette parodie de procès? J’aime mieux partir : restez entre vous, continuez à exclure, à soigner vos malades imaginaires, restez dans votre intolérance bienséante, je vous laisse dans votre monde. Vous n’avez pas compris que la sexualité est autre chose qu’une norme !"
Et elle sortit, laissant désemparés la masse des invités. La présentatrice ne chercha même pas à la retenir.
Jacques M. : "Vous voyez, c’est toujours pareil avec les hétérosexuels : on cherche à les aider et ils se cabrent. Non, décidément, on ne peut pas parler avec eux!"
Suite au débat, les hétérosexuels décident enfin de sortir de leurs placards en lançant l’hétéropride, manifestation qui suscite la méfiance de nos amis gouines et pédés :)
A la suite de ce débat, la communauté hétérosexuelle, scandalisée par la façon sordide dont elle était traitée à la télévision décida de lancer une grande manifestation pour montrer le vrai visage de l’hétérosexualité, c’est à dire un ensemble de personnes tout à fait respectables. La police, en vain, chercha à empêcher le déroulement d’une telle manifestation, n’osant heurter le mouvement de front.
Cette première manifestation fut très discrète. Il y avait un millier de participants tout au plus. Le cortège était composé de garçons et de filles habillés de jeans et de vieux survêtements qui avaient trop servis.
Le cortège se voulait festif. L’arrière-petite-fille d’Yvette Horner avait été invitée et faisait valser quelques impudents sous l’accordéon de la débauche pour les plus âgés. Les plus jeunes avaient préféré le heavy metal avec des musiques plus violentes. Ces jeunes corps se remuaient violemment avec un oubli radical de la sensualité qui offusquait les quelques homosexuels imprudents qui avaient eu la drôle d’idée de promener leur animal de compagnie dans ce quartier.
La télévision s’empara de l’évènement oubliant que c’était elle qui avait poussé par son attitude à cette manifestation. On pouvait montrer un reportage sur de jeunes inconscients à demi drogués filmés se déhanchant sur les rythmes heavy metal sans le moindre commentaire pour (diront-ils plus tard) ne pas prendre parti.
En contrepoids, on interviewait sur les trottoirs un vieil homosexuel furibond, promenant son Yorkshire au bras de son compagnon : "Mais, c’est incroyable ! Ils se croient tout permis ! On les tolère ces petits cons d’hétéros en dépit de leurs maladies et ils ne trouvent rien de mieux que de s’exhiber de la sorte dans la rue. C’est une honte ! Et combien de gosses aura-t-on demain à l’assistance publique ?"
Un autre homosexuel, plus jeune et plus mignon, plus calme, disait tout sourire : "Il y a un jeune là-bas que j’aurais bien ramené chez moi, mais bon... C’est quand même dommage qu’ils ne se soignent pas ! C’est déprimant de se dire qu’ils vont mourir hétérosexuels !"
Un dernier homosexuel concluait : "On les laisse vivre alors qu’ils ne le méritent pas et ils trouvent le moyen de se faire remarquer une fois de plus par des manifestations ridicules ! C’est à regretter notre tolérance !"
Le reportage sur cette manifestation se finissait sur le compte rendu d’une altercation entre un groupe d'homosexuels venus pour "casser de l’hétéro" et quelques hétéros lors de la dispersion.
Le lendemain, il y eut un comique pour faire ce commentaire lapidaire : "Hétéropride : deux nouveaux-nés cherchent leurs parents! ". Dans la même veine, une autre blague circulait : "Comment savoir combien de fois un hétéro a fait l’amour dans sa vie ? Il suffit de lui demander combien de gosses il a."
A propos, ce que ça vous fait à certains hétéros, de lire ça, et bien à nous, ça nous le fait tout le temps: vos remarques, vos blagues, votre morale à deux sous, vos insultes, vos dénigrements derrière notre dos ou ... devant, mais en groupe alors, parce que seul on a moins de courage, hein?
Au fait elle est signée cette pétition? C'est mou, c'est mou, seulement 1386 signatures à cette heure... allez on s'engage, c'est facile, c'est ICI!
17:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (4)
Réponse...
... au premier commentaire de cette page
Je trouve bien dommage que des hétéros bien-pensants "s'acharnent" à penser que nous sommes incapables d'élever un enfant!...
Et puis c'est quoi une famille "normale"??? Toutes les familles homme-femme sont-elles donc si exemplaires?
Je me "rends compte du poids que l'on oblige à porter à un enfant" lorsqu' un(e) blanc(he) l'a conçu avec une personne de couleur par exemple, et qu'on se moque de lui en classe, qu'on l'insulte, voire qu'on le violente.
Je me "rends compte du poids que l'on oblige à porter à un enfant" quand on devient veuf ou veuve et qu'on l'élève seul(e).
Je me "rends compte du poids que l'on oblige à porter à un enfant" quand on fait partie d'une minorité quelle qu'elle soit et qu'on fait un enfant et qu'on l'élève dans un contexte pas toujours si démocratique et égalitaire qu'on veut bien le dire.
Je me rends surtout compte du poids que l'on fait porter à un enfant quand on lui bourre le crâne avec des propos racistes, homophobes, sexistes, qu'on brise ainsi ses chances de nouvelles amitiés et qu'on limite son ouverture d'esprit.
Je me rends compte de la chance de l'humanité: sa force devant l'adversité et les difficultés font qu'elle souhaite toujours enfanter.
Je me rends compte que c'est l'amour de la vie qui donne la vie.
Je me rends surtout compte du danger qu'il y aurait à rendre notre société bien plane et bien aseptisée, à gommer les imperfections supposées telles. Une vie pâle et triste, tous pareils, quelle horreur!
Vous ne semblez pas avoir encore compris, madame l'hétéro, que notre richesse à nous humains résidait justement dans nos différences, toutes nos différences!
Comment ça, ce n'est pas encore fait? N'oubliez pas de signer la pétition ICI
Pour celles et ceux à qui il faut du concret pour croire, voici quelques études à vous mettre sous la dent...
09:10 Publié dans Homoparentalité, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
23 mars 2006
SIGNEZ LA PETITION!
réclament le droit d'être PARENTS
Le 23 janvier 2006, le Centre Lesbien Gai Bi et Trans de Paris et Ile-de-France dénonçait le «Manifeste pour la défense du droit fondamental de l'enfant d'être accueilli et de pouvoir s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère», signé par 174 élus députés et sénateurs. Profitant de la remise du rapport de la mission d'information sur la famille, ces élus tentaient de bloquer tout débat sur l'homoparentalité avec des arguties psychologiques et psychanalytiques d'un autre âge.
Tandis que l'Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Belgique ont légalisé l'adoption pour les couples de même sexe, une partie du Parlement français refuse toute évolution du droit sur ce point.
Aujourd'hui, l'orientation sexuelle homosexuelle d'une personne ou d'un couple, candidat à l'adoption, les disqualifie systématiquement, enfreignant en cela non seulement la loi nationale mais également la Charte des Droits Fondamentaux de l'Union Européenne. La persistance de cette situation, dénoncée, par nombre de juristes, de psychanalystes, de sociologues, d'associations et même d'élus, constitue une atteinte grave à l'égalité des droits et à la dignité de la personne.
Le manifeste prétend que le « droit à l'enfant est alors présenté comme un dû ». Cette affirmation est purement fantaisiste. Jamais un « droit à l'enfant » n'a été revendiqué car jamais l'enfant n'a été considéré comme une marchandise.
Les personnes homosexuelles revendiquent le droit à être parents. Elles revendiquent, non pas seulement un droit mais avant tout la possibilité d'exercer les devoirs que chaque parent a envers l'enfant. L'analyse ignore volontairement cet aspect pour faire des personnes homosexuelles des irresponsables quand tout montre que la recherche de l'exercice des responsabilités parentales, loin d'être le signe d'un quelconque « communautarisme », les inscrit bien d'avantage dans la communauté nationale.
Enfin, la reconnaissance pour les personnes homosexuelles à être parents est également utile pour faire en sorte que la situation des quelque 200 000 familles homoparentales qui existent aujourd'hui soient régularisée.
Merci au CGL pour son article
09:00 Publié dans Etre gay ou lesbienne en 2008, Homoparentalité, Société | Lien permanent | Commentaires (1)