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28 février 2006

Et vous, vous êtes quoi?

Andromane ou homophile?
Amphiphylophile ou autosexuel?
Philogyne ou misogyne?

On veut savoir !!!

[De petits liens fort intéressants sur cette page, si vous savez y regarder... de près]

20 février 2006

Arrrggghh! Où est passé le petit garçon d'hier?

Qui est ce grand machin presque aussi haut que moi qui descend prendre le petit déjeuner en traînant des pieds dans l'escalier et en se raclant la gorge? Que fait ce mec si grand dans la cuisine? Qui est ce grand type brun avec de la moustache et des yeux d'enfant dans une gueule de dur? Quelle est cette grosse voix au bord de muer qui houspille le petit? Que fait-il dans les bras de ma femme le regard encore tendu du besoin de tendresse maternelle? Pourquoi veut-il regarder mes films, chercher dans mon dictionnaire, vider notre frigo? Pourquoi dit-il autant de conneries? Pourquoi cette voix de petit garçon timide ou gentil lorsqu'il veut que je lui explique quelque chose ou qu'il a besoin d'aide pour son devoir de maths? Pourquoi ponctue-t-il toutes ses phrases d'un pourquoi, d'un je l'ferai pas, d'un j'ai pas envie ou d'un keskonbouf ahbon yapad'frites? Pourquoi ont-ils toujours faim? Pourquoi n'a-t-il plus six ans comme hier? Pourquoi le temps passe? Keskeujefais à bouffer, non, je te l'ai déjà dit cent fois, on dit manger moi ce midi hein? Pourquoi les repas reviennent si vite? Pourquoi je dis "pourquoi" tout le temps? Pourquoi je les aime tant? Pourquoi? Hein, pourquoi?

16 février 2006

Le mariage homosexuel est bon pour la santé


Un centre américain de psychothérapie pour personnes LGBT affirme que l’interdiction du mariage homosexuel sape la santé mentale des gays et lesbiennes. A l’inverse, sa légalisation est bénéfique pour le moral, selon une étude britannique.
C’est un centre de la villle d’Austin qui proposent des services de psychothérapie à destination de la population LGBT qui a dressé le constat. L’interdiction du mariage entre personnes de même sexe au Texas en novembre dernier a eu une influence néfaste sur la santé psychologique des personnes de la communauté gay.

"Après le vote de rejet (du mariage gay, ndlr) et tout au long du mois de décembre, nous avons constaté que le nombre de personnes en proie à des idées suicidaires a dramatiquement augmenté" affirme Derek Leighton du Centre de conseil Waterloo.

Le sentiment dominant observé chez les personnes consultant le centre était celui "d’une privation de droit de représentation". Les gens se sentaient "largués" explique encore Derek Leighton.

"Je me suis sentie seule. Le sentiment que 90% du Texas me niait, au-delà même de la question du mariage" reconnaît elle-même la directrice exécutive du Centre Gail Goodman, interrogée par le site d’information gay 365 Gay.com. J’ai même songé à déménager et à changer d’Etat ".
La négation des droits des personnes LGBT aurait donc provoqué un véritable traumatisme psychologique sur la population gay et lesbienne d’un des Etats américains les plus anti-gay du pays.

Parallèlement à ce constat, une étude britannique révèle que la légalisation du mariage homosexuel au Royaume-Uni a stimulé la santé physique et mentale des gays et lesbiennes du pays.
Le Journal of Epidemiology and Community Health va même plus loin et affirme que les personnes mariées présentent une meilleure forme et un meilleur moral que les célibataires.
La même étude pointe que l’amélioration de l’état de santé général des gays et lesbiennes est proportionnelle au degré d’acceptation de la société dans laquelle ils vivent.

On connaissait déjà l’impact de l’acceptation sociale des homosexuels sur la santé des personnes ; ces nouvelles données renforcent la tendance : le mariage homosexuel est bon pour la santé.

14 février 2006

Une excellente initiative!





Affiches diffusées dans de nombreux campus de grandes écoles à l'initiative de Centrale Gay
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10 février 2006

Témoignage

Etre lesbienne aujourd'hui au Maroc


L'article sur Kelmaghreb

Un peu d'histoire: c'était hier !

08:50 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

09 février 2006

Des femmes osent parler partout dans le monde et briser leurs chaînes.

Je ne pense pas à des héroïnes ni à des êtres d'exception, je pense à des femmes courageuses qui affrontent la bien-pensance de leurs concitoyens et qui bousculent les traditions pour gagner liberté et droit au respect.
Quelques liens...
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08:15 Publié dans Femmes | Lien permanent | Commentaires (0)

04 février 2006

REACTION

La Fédération LGBT répond!

EN REACTION A L'ENTENTE DES 174 DEPUTES
Le texte intégral

"Comme nous l'ont brillamment démontré 174 parlementaires, il existe encore une partie franche de la population, inconsciente des réalités modernes ou sous-informées qui considère l'homosexualité ou l'homoparentalité comme des déviances."

"Le déni de l'existence de l'homoparentalité est une aberration et ne tient en aucune façon compte des réalités de la société moderne."

"De nombreuses études sociologiques démontrent que l'éducation d'un enfant par un couple de même sexe n'est nullement générateur de traumatisme spécifique"

"Depuis la dépénalisation de l'homosexualité en 1982, les avancées sont indéniables, il n'en demeure pas moins que les personnes lesbiennes, gaies, bi et trans sont toujours considérées comme des " sous citoyens " au regard de la loi et au regard de la mentalité et du comportement d'une partie des Français, même si, bienheureusement, les mentalités évoluent de plus en plus rapidement, si l'on en croit plusieurs sondages d'opinion sur des questions liées à l'orientation sexuelle ou l'identité de genre."

"Nos associations militent depuis des années afin que l'ensemble des citoyens LGBT accède enfin à une véritable et effective égalité de droits, comme tout un chacun. Cependant, notre but n'est pas de convaincre aveuglément, nous restons persuadés que le dialogue demeure le plus sûr et le plus durable moyen pour expliquer notre position et nos idéaux. C'est à ce titre que nous avons désiré inviter les parlementaires locaux ayant signé ce manifeste à venir nous rencontrer, afin de discuter ensemble et échanger nos points de vue sur ces questions de société qui concernent de nombreux citoyens, quelles que soient leur orientation sexuelle ou leur identité de genre."

01 février 2006

Hier soir j'ai vu "LE SOLEIL ASSASSINE"

Un film qui prend aux tripes...


Le poète Jean Sénac, également animateur de radio, est un Pied-noir qui a choisi de rester en Algérie après l'indépendance de son pays en 1962. Dix ans plus tard, il est surveillé par la police du régime.
Ses poèmes attirent un public populaire et son émission rencontre un véritable succès auprès de la jeunesse. Aussi, quand Hamid et Belkacem, deux étudiants, apprennent que la pièce qu'ils ont écrite et présentée au premier festival national du théâtre algérien est déclassée sous prétexte qu'ils l'ont jouée en français, leur peine va être atténuée par la présence en coulisses de Jean Sénac qui les félicite. Ces derniers vont devenir des intimes du poète et assister à son combat pour la liberté et la culture de la jeunesse algérienne.
Le nouveau régime va le stigmatiser, le persécuter pour sa différence parce qu’il est d’origine française, catholique, et en plus homosexuel, dans un pays qui s'appuie sur l’Islam.



Que voilà un beau playdoyer pour la liberté et la tolérance!
De bonnes répliques y reflètent un débat identitaire toujours d'actualité.

"Que me reproche-t-on au juste ? De ne pas être dans mon travail, dans ma vie sociale, dans ma vie privée, un larbin servile ? De ne pas manier la prose à reluire ? "(Jean Sénac)

"Et maintenant nous chanterons l'amour
Car il n'y a pas de Révolution sans Amour,
Il n'y a pas de matin sans sourire.
La beauté sur nos lèvres est un fruit continu." (Jean Sénac)

Charles Berling y est poignant et les jeunes acteurs, dont le beau et émouvant Mehdi Dehbi, remarquablement justes.
Ajoutez une B.O. superbe (ah! la voix de Souad Massi), et vous obtenez un film beau et courageux.
Vous ai-je dit que j'ai aimé?
Bande annonce

18:30 Publié dans Films | Lien permanent | Commentaires (0)

31 janvier 2006

" Dictionnaire des idées reçues sur le mariage gai "

par Eric Fassin

Homophobes, si les injures grossières comme "sale pédé" ou "sale gouine" vous répugnent, et si la référence au "péché" ou à la "contre-nature" vous paraissent trop "archaïques", rassurez-vous : il existe une manière cultivée, laïque et moderne, d’exprimer votre homophobie. Cette homophobie distinguée, dominante dans la classe politique (de l’UMP au PS de Lionel Jospin ou Ségolène Royal) et dans le monde merveilleux de l’éditorialisme, consiste à afficher sa tolérance tout en multipliant les "bonnes" raisons de refuser - ou, plus subtilement, de différer indéfiniment - l’égalité de traitement entre relations homosexuelles et relations hétérosexuelles. Si vous êtes homophobes et si vous souhaitez parler la langue des maîtres, cet abécédaire est l’outil qu’il vous faut!

Anecdotique : Le mariage gai distrait des vrais sujets (par contraste, voir Fin du monde). N’avoir rien contre, mais regretter qu’on en parle ; il y a des choses plus importantes (voir 21 avril).

Autre : Les homosexuels aiment le Même (clonage), les hétérosexuels l’Autre (à diplôme égal). Au nom de l’ouverture à l’Autre, refuser l’ouverture du mariage aux homosexuels.

Beurre : Les homosexuels veulent le beurre et l’argent du beurre, autrement dit, la jouissance et le mariage (les hétérosexuels, eux, ont su choisir).

Bien-pensance (on disait naguère : politiquement correct) : Tonner contre. Pour y résister, avoir l’audace de rappeler une vérité trop souvent négligée : pour faire un enfant, il faut un homme et une femme.

Communautarisme : Les gays sont communautaristes (comme les Américains) ; nous sommes républicains (puisque Français).

Conformiste : Qui veut changer les mœurs et les lois. Par anticonformisme, vouloir les conserver.

Débat : Déplorer son absence. Ne rien faire pour qu’il s’engage. Ne pas se contenter d’un débat, mais exiger un vrai débat. Attendre un vrai débat avant de faire quoi que ce soit. S’il n’y en a pas, c’est à cause de Noël Mamère (ou des militants). Les revendications empêchent un débat serein. Ne pas l’engager en période électorale, c’est un sujet trop grave (voir Fondements anthropologiques). Ne pas l’engager en période électorale, c’est un sujet trop futile (voir Anecdotique). Attendre l’été pour avoir un vrai débat. Ou la rentrée (mais elle s’annonce chargée). Le mariage gai, un faux débat.

Désobéissance civile : En Amérique, mouvement civique des Noirs : une cause noble. Pour le mariage de Bègles, parler plutôt d’illégalité : exiger le respect de la loi républicaine.

Différence des sexes : Culturelle et naturelle, bref anthropologique. Valeur républicaine. Universelle, butoir indépassable de la pensée, comme le jour et la nuit ; en tout cas, à ne pas dépasser ; du moins pas dans la culture française (voir Harmonie).

Droit à l’enfant : N’existe pas (sauf pour les hétérosexuels) ; lui opposer le droit des enfants. Les homosexuels qui veulent des enfants sont égoïstes ; les hétérosexuels qui veulent des enfants sont altruistes. Il est vrai que les homosexuels qui ne veulent pas d’enfants sont égoïstes aussi : ils ne vivent que pour la jouissance (voir Beurre).

Droit des enfants : Parler pour eux. Tous les experts le savent, les enfants ont besoin d’un père et d’une mère (les familles monoparentales et l’adoption par un célibataire, sujets délicats). Quand les enquêtes disent le contraire, s’inquiéter des effets à la 3ème génération, ou sinon à la 7ème.

Egalité : Etre pour, bien sûr, mais tant qu’on ne touche pas à la différence des sexes. Rappeler que d’ailleurs, historiquement, le mariage est au cœur de l’inégalité entre les sexes (voir Féministes).

Elections européennes : C’est le mariage homosexuel qui a empêché de s’y intéresser. La gauche s’est emparée du sujet faute d’idées sur l’Europe. Ou bien : la gauche a été distraite de ses idées sur l’Europe par ce faux débat. Raisonner de même sur les retraites, la Sécu, etc. Exemple : le mariage gai empêche de parler du voile islamique (un vrai sujet).

Espagne : Zapatero, un modèle pour la gauche française. Célébrer son féminisme, taire son projet d’ouvrir le mariage aux homosexuels.

Europe : Notre culture (voir Fondements anthropologiques). N’y appartiennent donc pas : les Pays-Bas et la Belgique, où le mariage gai est légal. Si la liste devait s’allonger (Suède, Espagne...), souligner que l’Europe n’a pas vocation à dissoudre les cultures nationales.

Expert : Psychanalyste (juriste, sociologue, journaliste, prêtre, ou autre) opposé à l’ouverture du mariage et de la filiation. S’il y est favorable, s’appelle un militant.

Féministes : Hier, toutes lesbiennes. Aujourd’hui, applaudir leur critique du mariage.

Fin du désir : Dès qu’on touche à la différence des sexes. A l’époque du pacs, en référence à l’hétérosexualité ; désormais, s’inquiéter aussi pour le désir homosexuel, qui n’est plus ce qu’il était.

Fin du monde : L’annoncer au cas où le pacs serait voté ; après le vote, ne plus en parler (éviter de dire : “ la fin du monde n’a pas eu lieu ”). Remplacé aujourd’hui par : Anecdotique.

Fondements anthropologiques de la culture : On dit plutôt désormais : Fondements anthropologiques de notre culture.

Fondements anthropologiques de notre culture : S’utilise quand des cultures voisines ont récemment changé de fondements anthropologiques. Voir Harmonie, et Europe.

Foucault (Michel) : Philosophe de la sexualité, très républicain, très pour la libération. Aurait bien ri de voir les gays revendiquer le mariage.

Gays : Souvent tristes (hier, de par leur marginalité ; en raison de leur conformisme aujourd’hui). Toujours misogynes. Vivent dans un ghetto.

Ghetto : Dénoncer le ghetto homosexuel (ex. : la Gay Pride). Si les gays en sortent, ironiser sur leur normalisation.

Guerre des sexes : Tradition américaine (voir par contraste Harmonie entre les sexes), héritage du puritanisme et du féminisme lesbien.

Harmonie entre les sexes : Exception française (voir Hétérosexualité), héritage de l’Ancien Régime, et donc valeur républicaine.

Hétérosexualité : Tradition française (Jacques Chirac), malgré des exceptions notables ; par contraste, les Anglais sont souvent homosexuels (Edith Cresson).

Homoparentalité : Les gays peuvent élever des enfants (pourquoi pas ?). Pas en adopter ! (voir Principe de précaution)

Homophobe : Dire : “ Je ne suis pas homophobe, mais... ”. Ou : “ On peut être contre le mariage des homosexuels sans être homophobe. La preuve ? Moi. ”

Homophobie : Aggravée par le mariage de Bègles (naguère, par la Gay Pride). Dès qu’on parle de mariage gai, se rappeler que la lutte contre l’homophobie est une priorité.

Homosexuels : Ne rien avoir contre eux. Se vanter de ses nombreux amis homosexuels (mais pas de ses enfants). Ils ont une face sombre. Les préférer discrets (hier) ; subversifs (aujourd’hui) : Genet, Mishima.

Intérêt de l’enfant : A l’égalité des droits, opposer l’intérêt de l’enfant. Ne s’applique pas au divorce (là, critiquer les usages conservateurs de cette notion).

Jospin (Lionel) : Il a eu le courage de dire tout haut ce que chacun pense tout bas ; il a eu le courage de s’opposer au nouveau “ politiquement correct ” (voir Bien-pensance). Appeler au retour de l’ancien Premier ministre socialiste (surtout si l’on est de droite).

Lesbiennes : Vivent en couples. N’ont pas besoin de loi pour faire des enfants, elles ! Le mariage, une revendication masculine, non ?

Liberté : Être pour (voire libertaire !), donc contre l’ouverture du mariage. S’oppose à l’égalité : les homosexuels sont d’autant plus libres qu’ils sont moins égaux.

Lobby : A cause du lobby homosexuel, on ne peut plus rien dire sans se faire traiter d’homophobe.

Mamère (Noël) : Maire vert médiatique. Le mariage de Bègles est électoraliste (tourisme gai dans la ville pendant la Fête de la morue). Provocateur quand il opte pour la désobéissance civile. Opportuniste quand il emprunte la voie parlementaire. Avoir le vrai courage de ne pas le soutenir quand il est sanctionné.

Mariage : Dire un bon mot (“ Il n’y a plus que les prêtres et les homosexuels pour vouloir se marier ”). Conformiste, petit-bourgeois (voir Foucault). Inégalitaire (voir Féministes). Les homosexuels sont bien bêtes de le réclamer ! Pour se faire peur, proposer d’abolir le mariage.

Médias : Ce sont les homosexuels qui contrôlent les médias.

Médiatiques (coups) : Dénoncer ceux des autres quand on ne parvient pas à intéresser les médias.

Militants : Partisans de l’égalité. Aveuglés par leur engagement (voir Terroristes). Heureusement, il y a face à eux des analystes lucides et impartiaux (voir Experts).

Minorités : Organisées en lobbies. Le vrai pouvoir. Se dire minoritaire, se croire majoritaire. Se poser en victime des minorités qui jouent du statut de victimes.

Norme : S’opposer au mariage, ce n’est pas défendre la norme hétérosexuelle, mais refuser la normalisation de nos amis homosexuels.

Opinion : L’opinion n’est pas prête. Si les sondages disent le contraire, dire haut et fort qu’il ne faut pas courir après l’opinion. Finir par courir après l’opinion (hier sur le pacs, aujourd’hui sur le mariage, demain sur l’adoption), la gauche un peu avant la droite - si possible.

Ordre symbolique (vieilli) : Voir différence des sexes (indémodable).

Pacs : Etre contre hier, pour aujourd’hui. S’interroger : “ Ils ont déjà le pacs, pourquoi demandent-ils le mariage ? ” Dénoncer le pacs parce qu’il légalise la répudiation (mais refuser le mariage qui permettrait le divorce). Prendre le temps d’évaluer le pacs (ignorer les évaluations qui existent).

Parenté : Fondement anthropologique de notre culture. Seuls les anthropologues y comprennent quelque chose ; n’est pas une affaire politique. Invoquer d’un air docte Claude Lévi-Strauss.

Parenté homosexuelle : Impensable au moment du pacs ; pensable aujourd’hui, car l’opinion a évolué. Pour autant, reste à penser (demande un vrai débat).

Politiciennes (manœuvres) : En politique, se dit de la politique des adversaires, et plus encore des concurrents du même bord : voir Médiatiques (coups).

Principe de précaution : S’applique aux OGM et aux enfants d’homosexuels. Renvoie à la sagesse de la nature (et des nations). L’homosexualité n’est plus contre-nature ; elle n’est pas pour autant naturelle. Ce n’est plus une maladie ; mais elle risque de rendre les enfants malades.

Priorité : Le mariage gai n’est pas une priorité. Ni par rapport aux autres revendications homosexuelles (la loi sur l’homophobie, un vrai sujet). Ni par rapport aux vrais enjeux de société (voir 21 avril).

Réac : Dire : “ Vous allez peut-être me trouver réac, mais... ” (et se montrer réac).

Repères : Notre société manque de repères. Et de pères.

Repères symboliques : Ce n’est pas le chômage qui a déstructuré la société ; c’est mai 68.

République : Le mariage républicain est universel ; il est donc interdit aux homosexuels (voir Communautarisme). S’indigner qu’ils violent la loi républicaine qui les exclut.

Revendication : Pour gagner du temps, dire d’abord : “ Pourquoi pas ? ” Puis : “ Pourquoi ? ” Les associations ne revendiquent pas le mariage. Les gays revendiquent le mariage, pas les lesbiennes. D’ailleurs, les gays ne veulent pas se marier (ajouter : “ j’en ai parlé autour de moi ”).

Royal (Ségolène) : L’annonce du mariage de Bègles est “ un peu paillettes ” (dixit notre Zapatera : voir Espagne) : c’est qu’il empêche de remarquer la poutre dans l’œil des socialistes français ?

Singer : Les homosexuels veulent singer le mariage hétéro : déplorer qu’ils aient renoncé à subvertir les normes les plus archaïques. Le mariage gay est une parodie : dénoncer cette dérision des normes les plus sacrées.

Terroristes : Ceux qui ne pensent pas comme vous (on disait naguère : staliniens). Refuser de débattre avec les terroristes, c’est prouver son sens démocratique.

21 avril : En tirer les leçons. Plutôt qu’aux homosexuels, s’intéresser au peuple, même s’il manque de repères. L’homosexualité est un luxe de privilégiés. L’homophobie est surtout répandue dans les milieux populaires, hélas encombrés d’idées reçues.

Eric Fassin

Éric Fassin, sociologue et américaniste, enseigne à l'École normale supérieure. Il est chercheur au Laboratoire de sciences sociales (ENS/EHESS) et dans l'Unité mixte de recherche Genèse et transformations des mondes sociaux (EHESS/CNRS). Il a codirigé, avec D. Borrillo et M. Iacub, Au-delà du pacs (PUF 1999). Ce texte a été publié dans : Liberté, égalité, sexualités. Actualité politique des questions sexuelles (entretiens avec Clarisse Fabre), 2ème édition augmentée, 10/18, 2004.

26 janvier 2006

"Katzenball"

Ce documentaire est sorti sur les écrans français le 18 janvier 2006 (à Paris dès le 11).

Cinq portraits de femmes suisses, issues de différentes générations, retraçant près de 100 ans d’histoire lesbienne.

Les deux premiers concernent Samira Zingaro, 25 ans, et Johanna Berends, née en 1912, laquelle était déjà épouse et mère de famille quand elle rencontra la femme de sa vie.


S’appuyant sur de nombreuses photos, d’anciens documents télévisuels et des extraits de films pour ses débuts derrière la caméra, la réalisatrice bernoise Veronika Minder donne également la parole à la photographe Liva Tresch, à la styliste Ursula Rodel et enfin à la féministe Heidi Oberli, figures réputées ayant contribué à travers leurs actions ou leurs arts à mettre en avant le saphisme.
Ces femmes ont traversé pour certaines des chemins difficiles et nous apportent avec humour et tendresse une belle leçon de vie et d’affirmation de soi !
Katzenball est le lauréat du Teddy du meilleur documentaire gay et 1er prix du documentaire au 17ème festival Cinéfable de Paris.

Bande annonce visible sur: Epicentre Films , ainsi que des photos et le dossier de presse.

Ne pas baisser les bras...

Les "fresh news" m'enchantent et me révoltent à la fois!

* Un député condamné pour propos homophobes: il ne l'a pas volé, il y a des propos qu'on ne peut décemment pas se permettre si on veut être soi-même respecté en tant qu'humain, or là monsieur le député, vous aviez sacrément dépassé les bornes! Comment ça, vous faites appel? Mais vous devriez avoir honte!

* Trois lycéens condamnées pour violences homophobes à l'encontre d'un de leurs camarades, âgé de 16 ans: pauvre gosse, imaginez sa terreur, son humiliation, et combien il restera marqué par cet évènement tragique.
Je pense aux nôtres, d'enfants... faire tout pour qu'ils gagnent en liberté, ne pas baisser les bras dans le combat contre toutes les dicriminations... tous sont importants. Les comportements bestiaux et vils ont si tôt fait de réapparaître, même chez des gosses à peine sortis de l'oeuf, ça fait froid dans le dos! Les condamner c'est bien, les informer et leur apprendre le respect pour éviter toute dérive serait tellement mieux.

* Le rapport de la mission parlementaire sur la famille: améliorations du pacs certes, mais refus d'accorder aux homosexuels le droit de se marier et de fonder une famille.

Oui on parle de nous, mais pour dire quoi? Injures, violences, déni, interdit!
Du chemin parcouru depuis mon enfance, certes, mais tant à faire encore!


Ne pas baisser les bras, ne pas baisser les bras...

08:25 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

23 janvier 2006

Méandres administratifs et autres lois kafkaïennes

Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Nantes se penche aujourd'hui sur la demande d'une mère réclamant le droit au congé paternité...

Alors que des parlementaires et maires déclarent tout azimut s'opposer à la reconnaissance des familles homoparentales, au droit à l'adoption pour les couples homos et au mariage gay, la réalité de ces familles et les discriminations juridiques, sociales et administratives dont elles sont victimes s'invitent à la barre du Tribunal des Affaires de la Sécurité Sociale (TASS) de Nantes aujourd'hui.

En attendant les conclusions de la mission parlementaire sur la Famille, Elodie et Karine entendent que leur famille soit reconnue par les administrations. Ce couple lesbien de Nantes élève un premier enfant issu d'une Fécondation In Vitro (FIV) réalisée en Belgique et attendent un second enfant, issu du même donneur danois, porté ce coup-ci par Elodie, Karine étant la mère biologique du petit garçon né en 2004.

En novembre dernier la CAF avait reconnu les deux femmes comme « mères » de l'enfant au titre des prestations sociales, la CPAM refusant quant à elle l'octroi d'un congé « paternité » de 11 jours à Elodie. En droit, Karine, mère biologique, est seule reconnue comme mère célibataire et reçoit les allocations correspondantes. Elodie, mère sociale, est inconnue aux yeux de l'administration et de la Caisse d'Allocation Familiale (CAF). Après s'être tournées légitimement vers la caisse de Nantes dont elles dépendent, les deux femmes sont considérées dès lors comme un couple au même titre qu'un couple hétérosexuel, la caisse jugeant opportunément que ce constat engendrait une diminution des aides à verser. Seule ombre au tableau, le traitement informatique du dossier du couple, le logiciel de la CAF ne prenant en compte que les couples hétérosexuels, Elodie s'est vue attribuée un nouveau numéro INSEE la désignant comme un homme. « Pour l'administration, je devais avoir un numéro de Sécu commençant par 1 et non par 2 ; alors, je suis devenue un homme pour elle et j'ai commencé à recevoir du courrier au nom de Monsieur Elodie. On a pris le parti d'en rire. » déclarait-t-elle au quotidien Le Parisien.

C'est maintenant face à la sécurité sociale que le couple réclame un traitement égalitaire de leur situation. L'issue fait peu de doute, mêmes pour les demanderesses, le directeur de la CPAM ayant indiqué qu'il n'avait rien contre le fait d'accorder un tel congé au parent social mais que la loi actuelle ne lui permettait pas de le faire, le parent social n'étant pas reconnu. On peut douter que le TASS face oeuvre de jurisprudence sur le sujet, lié par la loi, et renverra certainement dans ses motifs au législateur le soin d'apporter ou non une modification de la loi qui ne parle que du « père » comme bénéficiaire de ce congé.

Elodie a créé un site Internet, forum de la Famille et de la future famille homoparentale afin de renseigner toutes les femmes qui sont dans la même situation et d'échanger avec les familles homoparentales ses conseils. Karine a déjà prévenu qu'elle ne demanderait pas de congé paternité pour leur nouvel enfant à naître mais prendrait des congés payés joints aux jours que son employeur lui accorde pour qu'elle bénéficie des mêmes droits que les salariés (pères) de son entreprise.


On attend le 20 mars pour que le tribunal statue sur leur sort

Je préfèrerais en rire!
Pour éviter d'en pleurer on peut se rendre sur Le site d'Elodie .

Une lesbienne gagne le prestigieux prix Whitbread du meilleur roman!



J'apprends qu'Ali Smith a remporté le prestigieux prix Whitbread (Royaume-Uni) pour le meilleur roman de 2005. L'Écossaise a été couronnée le mercredi 4 janvier pour son livre The Accidental. Ali Smith, l’écrivain d’Inverness aujourd’hui basé à Cambridge (sud est de l’Angleterre) s’est imposée face à de très grands noms de la littérature britannique, Salman Rushdie ("Shalimar le clown") et Nick Hornby ("A long way down") notamment.
Déjà finaliste à deux reprises pour le Booker Prize, le plus célèbre des prix littéraires britanniques, en 2001 et 2005, Ali Smith a enfin décroché la récompense avec l’histoire d’Ambre, une femme qui va totalement bouleverser la famille Smart en débarquant à l’improviste sur le pas de sa porte, dans le Norfolk.

Son roman raconte l'histoire d'une femme mystérieuse qui séduit le fils adolescent d'une famille en vacances sur la côte est anglaise, semant le désordre dans leur vie, le tout sur fond de guerre en Irak. The Accidental, comme tous les livres de l'auteure jusqu'à présent, est dédié à sa compagne Sarah, avec laquelle elle vit depuis 18 ans.

Professeur d'université en Ecosse, Ali Smith avait abandonné son poste, victime de fatigue chronique, il y a quelques années, pour se consacrer définitivement à l'écriture. "The Accidental" est son troisième roman, après "Like" (1997) et "Hotel World" (2001). Il est maintenant en lice pour le prix Whitbread du meilleur livre de l'année, qui met en compétition les lauréats de 5 catégories: roman, premier roman, biographie, poésie et livre pour enfants. Ce prix, décerné le 24 janvier, est accompagné de 36.000 euros.

Cela m'inspire quelques réflexions:
* Tant mieux si une lesbienne voit son talent reconnu, ce n'est pas si souvent que cela arrive!.
* Je regrette toutefois que son histoire ne soit pas homo, cela fait un moment que je n'ai pas lu de bon roman homo, pas depuis les romans de Sarah Waters je crois.
* C'est bien, un prix de 36000 euros, pour une fois qu'un écrivain ne crève pas de faim, mais ça, c'est pour le ou la meilleure! Les autres peuvent continuer à faire la manche...