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22 mai 2006

Les Cailloux

Un jour, un vieux professeur de l'École nationale d'administration publique (ÉNAP) fut engagé pour donner une formation sur " La planification efficace de son temps " à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines. Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour " passer sa matière ".

Debout devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner ), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : " Nous allons réaliser une expérience ". De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot Mason d'un gallon (pot de verre de plus de 4 litres) qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda : " Est-ce que ce pot est plein? ". Tous répondirent : " Oui ". Il attendit quelques secondes et ajouta : " Vraiment? ".

Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux... jusqu'au fond du pot. Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda : " Est-ce que ce pot est plein? " Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège. L'un d'eux répondit : "Probablement pas ! " " Bien! " répondit le vieux prof. Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table une chaudière de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce pot est plein ? " Cette fois, sans hésiter et en choeur, les brillants élèves répondirent : " Non ! "

" Bien ! " répondit le vieux prof. Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'à ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda : " Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ? "

Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondit : "Cela démontre que même lorsque l'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire ".

" Non, répondit le vieux prof, ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante: si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite."

Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos. Le vieux prof leur dit alors : " Quels sont les gros cailloux dans votre vie? "
" Votre santé? "
" Votre famille? "
" Vos ami(e)s? "
" Réaliser vos rêves? "
" Faire ce que vous aimez? "
" Apprendre? "
" Défendre une cause? "
" Vous relaxer? "
" Prendre le temps...? "
" Ou... toute autre chose? "

medium_cailloux_big.3.jpg

" Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses GROS CAILLOUX en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir... sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie. Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question : " Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie ? " Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot/vie. "

D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle...

PS: Vous la connaissiez déjà? Pour ma part c'est Elle qui me l'a racontée au tout début de notre rencontre et j'ai pris grand plaisir à la retrouver sur un site... dédié à la maladie ce soir! Alors j'ai pensé à nos gros cailloux à nous, à toutes les choses que nous rêvons de vivre, à tout ce que nous rêvons de partager! Demain à ton réveil, nous reparlerons de nos rêves et nous verrons comment les accomplir! Tous! Un de mes gros cailloux de ce soir est d'entendre ton souffle régulier dans notre chambre tout près, et de veiller encore un moment sur ton sommeil paisible... avant d'y plonger à mon tour...

Alors au fait, vos cailloux à vous, quels sont-ils?

02:25 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1)

04 avril 2006

Pour ceux qui ne connaissent pas encore

Il était une fois


Stonewall


Le soulèvement gay de Stonewall à New-York contre les forces de police le 28 juin 1969 lança le mouvement de libération homosexuel et lesbien aux Etats-Unis puis en Europe. Cet événement fait figure de mythe tant il contribua à lancer les mouvements d'émancipation dans de nombreux pays et à développer de nouveaux droits pour les homosexuels comme le PACS en France ou les contrats de partenariat enregistré dans d'autre pays. Cette révolte préfigura le puissant activisme dans des pays comme les Pays-Bas, où les néerlandais accordent désormais mariage et possibilité d'adoption d'enfants pour les couples gays et lesbiens. La scène militante gay française a sa part d'héritage des émeutes de Christopher Street qui fonda la visibilité homosexuelle.

Petit flash back: "Vers trois heures du matin, ce 27 juin 1969, 9 officiers en civil de la Police New-Yorkaise pénètrent à l'intérieur de "Stonewall Inn", un bar gay situé au numéro 53 de Christopher Street dans le quartier du Village. Le prétexte de cette troisième descente dans le quartier au cours des 15 derniers jours, est aussi ordinaire qu'habituel: contrôle des licences de vente d'alcool. La police prononce la fermeture immédiate de l'établissement et jette les clients un par un à la rue après avoir procédé au contrôle des identités. Deux cents jeunes gens sont expédiés sur le pavé. Au lieu de s'évanouir dans la nuit comme d'habitude, ils s'agglutinent sur les trottoirs environnants. Un barman, le portier, et trois travestis sont arrêtés et traînés vers un fourgon de police. Un petit groupe de folles se lance à leur rescousse. La tension monte. Des bouteilles de bière et des briques volent en direction des policiers. Les travestis, blacks, latinos, prostitués, étudiants, lesbiennes, rameutés du quartier, contre-attaquent et disputent le terrain à une police en difficulté. Surpris, les officiers battent retraite et se réfugient dans l'établissement.La foule, qui dépasse les 400 personnes, hurle des injures et tente d'enfoncer la porte du bar.(...)Un manifestant essaie de mettre le feu à l'établissement, sans succès. Un parcmètre arraché vient coincer la porte du bar, bloquant plusieurs officiers à l'intérieur. La foule continue à grossir. Un feu de rue éclate. Seule l'arrivée d'importants renforts policiers marquera le début de la dispersion.

Treize personnes sont arrêtées et déférées devant la justice. De nouvelles échauffourées éclatent le lendemain (28 juin) devant le "Stonewall Inn", où une foule s'est rassemblée pour protester contre la descente de la veille. La police anti-émeute intervient. Les manifestants leur jettent des bouteilles et allument des feux: "Légalisez les bars gais! Gay is good!" Un groupe d'homme se tenant par le bras exécute un numéro de French Cancan au milieu de la rue. La police change à coups de matraque. L'affrontement dure deux heures et le lendemain, le New York Daily titre: "Descence dans une ruche homo: les abeilles piquées comme des folles". Le soir du 29, un groupe de 500 personnes descend Christopher St. en chantant des slogans pro-pédé. La police anti-émeute charge à la matraque avec une extrême violence et fait de nombreux blessés. Le 9 juillet a lieu le premier "Gay Power Meeting", qui rassemble un amalgame de gens divers, piliers de bar, socialistes, étudiants, excités variés et des membres de la "Mattachine Society", une organisation homosexuelle américaine créée à la fin des années cinquante. L'un propose d'aller manifester devant la Cathédrale St-Patrick contre l'homophobie de l'Eglise. Un autre suggère de boycotter les grands magasins Bloomingdales. Des rumeurs d'émeutes et de confrontation armée avec la police circulent. (...)."

-- Texte de Joseph-Marie Hulewicz, dans Tribu magazine, Juin 1994.



En 1994, lors du 25e anniversaire de cette rébellion, une gigantesque marche s'ébranla en direction du siège des Nations-Unies à New-York afin d'exiger que les états membres prennent toutes les dispositions nécessaires pour que les promesses contenues dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ne soient refusées à aucun être humain, aucune lesbienne, aucun gai, aucun bisexuel, aucun travesti ou transexuel, ni aucune personne séropositive ou atteinte du sida. Une minute de silence fut observée en mémoire des victimes de l'épidémie et de celles de l'homophobie.

Selon Allen Ginsberg, les évènements de Stonewall eurent d'utiles conséquences pour les homos: "Ils ont perdu cette expression de douleur qu'avaient tous les pédés il y a dix ans".

Selon Edmund White: "Jusqu'à Stonewall, la plupart des gays n'imaginaient pas qu'ils pouvaient être un groupe organisé comme les Noirs ou les femmes. Tout au long des années 60, il y avait eu les féministes, les Noirs, les Black Panthers, mais les pédés continuaient à penser "nous sommes des malades", pas "nous sommes des militants". Six mois après les émeutes (...) tout d'un coup il y a eu des vrais discos, avec des gogos boys, des milliers de gens. Tous s'étaient ouverts".

medium_stonewall_militants.jpgStonewall fut une vraie prise de conscience que l'homosexualité était politique. Elle ne relevait pas seulement du privatif, mais de libertés, de droits de réunion, de droits sociaux, et surtout d'un droit d'aimer et d'être ce que l'on est. Les gays et lesbiennes se redéfinissaient. Ils n'étaient plus des "malades", des "anormaux" mais des membres d'une minorité. Ce fut une date pour beaucoup d'homos à partir de laquelle on commença à penser différemment, à s'accepter, à assumer son homosexualité... Stonewall est un réel acte fondateur d'une marche vers une situation légale pour les homosexuels. On peut dire que pendant les émeutes de Stonewall, deux générations se croisèrent. Le paysage militant se modifia complètement. La stratégie d'assimilation inspirée des mouvements des "droits civils" céda la place à un discours radical et fonda dès lors le nouveau concept de libération.

On commença à parler de Stonewall en France vers 1971. Pour les associations homos françaises de l'époque, la "révolution des pédés" date en fait de mai 68. Une vision différente de Stonewall vint plus tard. Mais les choses étaient déjà amorcée en France depuis 1968. De 1971 à 1979, le processus sera long avant que n'apparaisse une presse homosexuelle. Après les évènements de 1969, des gay pride apparurent sur la scène internationale, des gays commencèrent à ouvrir des commerces gay à titre personnel (avant les bars de New-York étaient tenus par la mafia). Le premier bar du Marais à Paris ouvrit en 1970 mais connut des ennuis, d'autres ouvrirent en 1980, vrai date de naissance du centre d'activité gay. En France, c'est le texte de Guy Hocquenghem publié par le Nouvel Observateur où il révélait son homosexualité, le féminisme et la manifestation du FHAR en mai 71 qui marquèrent davantage que Stonewall le mouvement naissant d'émancipation des gays et lesbiennes français.

Selon Patrick Cabasset, "Stonewall est d'abord perçu comme une révolte de coiffeuses et pas une révolte d'intellectuels comme mai 68 en France". Selon Maxime Journiac, "l'héritage de Stonewall, c'est alors de pouvoir exprimer qui l'on est, c'était l'affirmation du droit à être".
( extrait de Ex-Aequo n°29/ juillet-août-septembre 1999)

 

On pourra consulter également l'article sur Wikipedia.

Stonewall bibliographie:
"Stonewall", par Martin Duberman, Editions Dutton
"The gay metropolis" par Charles Kaiser (Harvest Book).

08:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (2)

26 mars 2006

Pierre Seel: le "paragraphe 175"

Seul déporté français pour homosexualité à avoir osé porter témoignage, Pierre Seel est décédé à Toulouse fin novembre 2005 à l’âge de 82 ans.

medium_bougie2.jpg"Pierre Seel nous a légué la mémoire de son martyre à travers qui il était, dans la gentillesse et la disponibilité, nous permettant de savoir qui nous sommes et d'où nous venons, sans toutefois que la Nation lui ait rendu un hommage mérité". (Inter LGBT)

il était l'ami de Jean Le Bitoux, suite à la création du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH), en 1989, et l'écriture commune du livre "Moi Pierre Seel, déporté homosexuel" (1994, Calmann-Lévy) ".

Le président du Mémorial de la déportation homosexuelle a rappelé qu’avec la disparition de Pierre Seel, "on perdait notre seul témoin".

En effet, en France, les associations n'ont pu jusqu'à présent retrouver que 207 noms de déportés pour homosexualité dans les archives de l'administration militaire et civile, auxquelles ils ont de grandes difficultés à accéder et aucun de ces déportés n’a jamais publiquement revendiqué son statut à l’exception de Pierre Seel.

L'Etat français a reconnu, pour la première fois, le 26 avril 2001 les persécutions subies par les homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale, dans un discours du Premier ministre d'alors, Lionel Jospin.

Une cérémonie en hommage à la disparition de Pierre Seel, unique déporté homosexuel officiellement reconnu en France, le 31 mars à l’Arc de Triomphe à Paris à l'initiative des Oubliés de la mémoire et en présence de la chorale gay Mélo’Men.

La cérémonie prendra place dans le cadre du "ravivage de la Flamme" à 18h30 (rendez-vous des participants à 17h45 à l'angle de l'avenue de Friedland et des Champs-Elysées). Le groupe Mélo’Men interprètera, à l’issue du dépôt de gerbes sur la Tombe du Soldat Inconnu, le "Chant des Marais", hymne européen de la déportation, créé en 1933 dans le camp de concentration nazi de Boergermoor.
Site sur la déportation homosexuellemedium_paragraph_175.jpg


Site sur le film "PARAGRAPH 175" (terrible, mais à voir absolument)

10 février 2006

Un peu d'histoire: c'était hier !

08:50 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)