Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23 juin 2008

Libé

http://www.liberation.fr/
«Sur l’homophobie,
l’Education nationale est incontournable»
 
Il y aura, selon les organisateurs, 600 000 personnes dans les rues de Paris samedi lors de la Marche des fiertés (ancienne Gay Pride). Ce défilé est non seulement un événement festif mais aussi politique où tous les partis (sauf l’extrême droite) se font représenter. L’occasion aussi pour les associations de faire avancer des revendications d’égalité. Cette année, les organisateurs ont choisi comme slogan : «Pour une école sans aucune discrimination».
Alain Piriou, porte-parole de l’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT), qui organise la Marche des fiertés, explique les raisons de ce choix.

Pourquoi ce mot d’ordre ?

Nous savons que ce n’est pas cette année qu’une marche de 500 000 personnes fera changer d’avis Nicolas Sarkozy, qui a clairement dit qu’il était contre le mariage et l’adoption par des couples de même sexe. Plutôt que de perdre notre temps, autant le mettre à profit pour avancer.

Cette année, on a choisi le thème spécifique de l’école. Sur la question de l’homophobie, l’Education nationale est un acteur incontournable. Le sujet reste difficile. Rien n’est gagné d’avance. Mais il vaut mieux se battre là où il y a un espoir d’aboutir à court terme.

Pourquoi est-ce un sujet difficile ?

C’est très dur de parler de sexualité à l’école. Tout ce qui touche aux adolescents est potentiellement un sujet d’hystérie collective. Et c’est peut-être encore plus dur de parler d’homosexualité. On nous dit : «L’homosexualité à l’école, c’est une affaire privée.» Personne ne dit que l’hétérosexualité est une affaire privée, elle s’affiche partout. Les jeunes à l’école ne sont pas désincarnés, ils ont une vie sociale, sexuelle, affective, qui peut être hétérosexuelle comme homosexuelle.

Mais on entend encore des recteurs d’académie résister à la délivrance d’agrément à des associations qui viennent parler de l’homophobie dans les classes. Ils nous parlent d’«atteinte à la laïcité», ou de «prosélytisme». On ne va pas convertir les têtes blondes à l’homosexualité ! Il y a encore beaucoup de barrières à lever.

Votre slogan n’est-il pas gentillet, alors ?

Ce n’est pas un slogan bisounours. Nous croyions que la question de l’homophobie était évidente pour tous. Qu’il y avait un clivage droite-gauche sur le mariage des couples de même sexe ou l’homoparentalité, mais pas sur la lutte contre l’homophobie. En fait, tout le monde a besoin de beaucoup d’explications. Y compris les plus basiques. Nadine Morano [secrétaire d’Etat à la Famille, ndlr], qui a un bon discours sur l’homoparentalité, parlait récemment de l’homosexualité comme «un choix de vie», alors que c’est loin d’être un choix.

Il faut souvent tout reprendre à la racine. Malgré les progrès, il y a des poches de résistance. L’homophobie est souvent décomplexée, pas forcément organisée, ni idéologique, mais elle est rémanente. Et elle s’exprime avec beaucoup de violence. On a remarqué que les auteurs des agresseurs homophobes sont souvent très jeunes : ils ont 20 ans, ou sont même mineurs. Cela veut dire qu’il faut redoubler d’efforts et de prévention.

De même, il faut vraiment travailler sur le mal-être des jeunes homos qui ont encore davantage de risques de se suicider que les autres. Dans la construction identitaire d’un jeune garçon aujourd’hui, il faut être viril, dominateur, et tout ce qui échappe à ce modèle est critiqué. Les filles qui veulent échapper à la domination masculine et les garçons désignés comme efféminés sont des cibles de choix. Il y a beaucoup de travail à faire pour contrer le machisme.

Ce message ne passe pas à l’école ?

Il passe par les infirmières scolaires, par certains enseignants. Mais dans la formation initiale, cette préoccupation n’est pas prise au sérieux. Là, on laisse chaque enseignant trouver lui-même les outils pour le faire. Or, parler de l’intimité n’est pas une chose facile. Il faut former les enseignants face à ces comportements discriminatoires.

Comment ?

Il faut par exemple permettre aux associations et aux professionnels d’intervenir dans les classes. Les professeurs ne peuvent pas tout faire. La loi de 2001 impose pourtant des cours d’éducation à la sexualité durant toute la scolarité, avec des objectifs d’acceptation de la diversité, de lutte contre les stéréotypes masculins-féminins, mais elle n’est pas appliquée.

Dans ce contexte, qu’attendez-vous de la circulaire de rentrée qui prend en compte l’homophobie ?

C’est un grand pas en avant. L’Education nationale est très hiérarchisée. Les proviseurs et les recteurs la prennent très au sérieux. La circulaire prévoit que l’école doit combattre les comportements violents et discriminatoires, en particulier l’homophobie. C’est important que ce mot apparaisse, noir sur blanc.

On a déjà des retours d’enseignants qui nous disent : «On en parle enfin !» Ce n’était même pas imaginable il y a encore un an. Avant on était reçu poliment dans les ministères par un conseiller chargé du handicap ou alors chargé des associations, celui qui est chargé de faire patienter les gens dans la salle d’attente. Cette année, les rythmes de réunions se sont intensifiés. Nous espérons que les syndicats d’enseignants aident les professeurs à se saisir de la circulaire. Dans les lycées et les collèges, il reste beaucoup à faire.

Alain Piriou de l’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans :
Recueilli par CHARLOTTE ROTMAN QUOTIDIEN :

 

20 avril 2008

Homoparentalité et homosexualité

Éric Fassin

L'INVERSION DE LA QUESTION HOMOSEXUELLE

EXTRAIT

Introduction
La démocratie sexuelle et l'intellectuel démocratique

 

 

Ce livre s’inscrit dans une histoire, en même temps qu’il entreprend de l’écrire. C’est le recueil d’une sélection de textes publiés depuis novembre 1997, au moment où s’engage en France un débat public sur homosexualité, mariage et famille. Sans doute, en principe, s’agit-il seulement à l’époque de ce qui deviendra bientôt le pacte civil de solidarité – le PaCS, comme on l’écrit dans un premier temps. Cependant, la discussion se porte aussitôt au-delà, puisqu’il est d’emblée question de l’ouverture du mariage et de la filiation aux couples de même sexe. Aussi le débat ne s’arrête-t-il pas avec le vote de la loi, en 1999. Sans doute le pacs entre-t-il très vite dans les mœurs, en même temps que dans la langue, en perdant ses majuscules pour devenir un nom commun en même temps qu’une réalité ordinaire. Et les adversaires les plus farouches du projet, à droite comme à gauche, se rallient rapidement à la réforme, lorsqu’il devient évident que l’opinion la soutient. Déjà, pendant le débat, nul ne se voulait homophobe; désormais, tous prétendent combattre l’homophobie. Nous voici bien au-delà du pacs.
Mais la lutte contre les actes ou les propos homophobes n’empêche pas de poser la question de l’homophobie d’État qui les cautionne implicitement – autrement dit, de l’inégalité instituée entre les sexualités, en particulier à travers le mariage et la famille. Ainsi, la mobilisation politique autour des noces de Bègles, en 2004, répond à la fois à l’actualité internationale des unions de même sexe, en écho au geste du maire de San Francisco, et à l’actualité nationale d’un fait divers, en réaction à l’agression subie par Sébastien Nouchet: le mariage célébré par Noël Mamère fait le lien entre la discrimination hétérosexiste et la violence homophobe. Les enjeux de l’homophobie d’État sont d’ailleurs révélés au grand jour, en 2005, à Rueil-Malmaison, lorsque la justice s’oppose au mariage de deux personnes de sexe opposé, l’une transsexuelle, l’autre transgenre, qui se déclarent toutes deux femmes. Si l’État écarte l’état civil, pour exiger, non plus seulement la différence de sexe, mais aussi la différence de genre, c’est bien qu’il ne s’agit pas seulement de la loi, mais des normes – de l’ordre des sexes en même temps que des sexualités. L’État n’intervient plus seulement comme garant de la loi, mais aussi de la Loi. Il s’agit bien de l’ordre symbolique, c’est-à-dire des normes qui régissent l’ordre sexuel.
Si le « mariage trans » révèle aujourd’hui une transphobie d’État, comme le « mariage homosexuel » manifestait hier une homophobie d’État, le parallèle apporte aussi un éclairage rétrospectif sur les combats qui ont accompagné le pacs dans notre pays. Aux États-Unis, quand émerge au début des années 1990 la revendication du « mariage gai », c’est en partie à l’initiative d’homosexuels conservateurs. Il s’agit donc bien sûr d’égalité des droits, mais aussi d’une volonté explicitement exprimée de « civiliser » les gays, autrement dit, de domestiquer leur sexualité en l’assujettissant aux règles matrimoniales – avec l’idée implicite qu’il n’est pas besoin d’imposer pareille régulation aux lesbiennes, supposées naturellement civilisées… En France, il est vrai qu’à l’instar des militants radicaux américains, certains redoutent que l’ouverture du mariage et de la famille ne participe d’une semblable entreprise de normalisation de l’homosexualité, désormais condamnée à singer l’hétérosexualité. Or si (la bataille autour de l’ordre symbolique le montrait déjà) ce sont les adversaires de cette revendication qui se sont faits les hérauts de l’ordre normatif, le prolongement transsexuel de la question homosexuelle dissipe aujourd’hui toute équivoque.
En effet, et l’État français ne s’y est pas trompé, après le mariage de Bègles, la demande de Rueil-Malmaison vient jeter le trouble dans la norme – qu’il s’agisse de genre, de sexualité, ou de mariage. Trouble dans le genre, d’abord, puisque Camille et Monica défont l’évidence naturelle du sexe. D’un côté, si Camille est bien aujourd’hui une femme par l’anatomie comme pour l’état civil, sa définition chromosomique masculine n’en est pas modifiée pour autant. D’un autre côté, si pour sa part Monica n’envisage pas l’opération qui la ferait changer de sexe, elle n’en refuse pas moins de se « travestir » en homme pour se conformer, le temps d’une cérémonie qui ne serait pour elle qu’une mascarade, aux injonctions de l’État. Les assignations de l’état civil se révèlent donc arbitraires, et non pas naturelles.
Trouble dans la sexualité, ensuite. En effet, si le mariage homosexuel semble à première vue se résumer au mariage des homosexuels, autrement dit, si l’adjectif se confond aisément avec le substantif, loin de cristalliser une alternative identitaire qui exclurait tout autre terme, le mariage transsexuel porte au jour le caractère problématique des orientations sexuelles. Si Camille et Monica sont nées de sexe masculin, et si toutes deux se définissent aujourd’hui comme des femmes, alors que la première a changé de sexe, et non pas la seconde, leurs amours doivent-elles être définies comme lesbiennes ou gaies, bisexuelles ou hétérosexuelles? Ou bien au contraire, ces distinctions somme toute rassurantes ne sont-elles pas aujourd’hui, grâce à elles qui ne s’y reconnaissent guère, quelque peu troublées? L’orientation sexuelle nous apparait un peu moins comme la vérité ultime de l’identité.
Trouble dans le mariage, enfin. Si se défait l’évidence d’une organisation du mariage fondée sur la différence des sexes et l’hétérosexualité, loin que l’ouverture du mariage, et au-delà, de la famille, à ceux qui en sont encore exclus dans notre pays, signifie que toutes et tous rentrent dans le rang de la normalité, on le voit bien ; le désordre que redoute le ministère public n’est autre qu’une interrogation sur la nécessité de l’ordre des choses. Il devient donc absurde de dénoncer le conformisme du mariage ou de la famille, à l’heure où le mariage et la famille sont les armes avec lesquelles se battent des hommes, des femmes, ou plus simplement – qu’importe? – des personnes, indépendamment de leur sexe ou de leur sexualité, pour résister aux assignations normatives de l’ordre symbolique relayées par l’État. Bref, loin qu’aujourd’hui les débats sur le mariage participent d’une dépolitisation des minorités sexuelles, ils ressortissent à une remise en cause, une problématisation, une interrogation.

***

La question minoritaire ne touche pourtant pas les seules minorités. C’est l’hypothèse qui traverse ce recueil, du premier au dernier texte, et les passions que suscitent ces débats dans la société tout entière, bien au-delà de l’importance statistique des populations directement concernées, viennent la confirmer. Ainsi, les questions posées à partir des marges interrogent l’ordre sexuel dans son ensemble. C’est qu’il en va des normes – non seulement de leur contenu, mais aussi de leur statut. En effet, il ne s’agit pas seulement de la définition du genre et de la sexualité, du mariage et de la famille; on touche ici à l’emprise des normes en général, à partir de l’exemple spécifique des normes sexuelles.
Le débat sur le pacs l’avait déjà montré, la bataille porte sur l’extension du domaine démocratique. Sans doute sommes-nous tous d’accord pour considérer que les choix économiques ou politiques relèvent de la négociation politique. Mais doit-on considérer que les questions sexuelles, qu’il s’agisse de genre ou de sexualité, de mariage ou de famille, de filiation ou de reproduction, échappent à la délibération démocratique? Peut-on soutenir l’idée que tout est politique, sauf l’ordre sexuel, qui transcenderait la politique? On comprend dès lors pourquoi les questions sexuelles sont aujourd’hui stratégiques: elles représentent l’ultime frontière d’une définition des normes qui demeurerait naturelle, et non politique, c’est-à-dire intemporelle, et non pas historique.
Autrement dit, l’enjeu des controverses actuelles, au-delà des objets spécifiques qui en sont la matière (le pacs ou le mariage, l’adoption ou l’assistance médicale à la procréation), c’est le statut des normes dans les sociétés démocratiques. Aujourd’hui, les normes sont-elles jamais définies d’une manière qui transcende l’histoire, sur un principe tel que Dieu ou la Tradition, la Nature ou la Culture, voire la Science – ou bien sont-elles toujours immanentes à l’histoire, définies par la délibération démocratique et la négociation politique? Les normes sont-elles jamais naturelles – ou bien est-ce toujours la société qui s’autodéfinit? Bref, dans des sociétés démocratiques, les normes peuvent-elles encore ne pas être appréhendées comme des normes sociales?
On comprend dès lors pourquoi ces questions agitent les fondamentalismes religieux de diverses obédiences. Leur inquiétude porte précisément sur la possibilité de préserver une autorité transcendante dans le cadre de sociétés démocratiques, soit un principe absolu en surplomb des normes. C’est bien pourquoi la droite protestante, les islamistes radicaux et les catholiques conservateurs peuvent se retrouver dans un même combat pour l’ordre sexuel, tandis qu’aujourd’hui s’engagent ensemble contre l’ouverture du mariage aux homosexuels les États-Unis, l’Iran et le Vatican. C’est pour la même raison que le Conseil pontifical pour la famille, dans son récent « Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques », consacre pas moins de trois articles à la notion de « genre ».
Pour ces théologiens avertis des débats les plus actuels, le genre ouvre la porte au mariage homosexuel, puisqu’il dénaturalise l’ordre des sexualités en même temps que des sexes. Aussi dénoncent-ils les féministes comme Judith Butler, dont l’usage du genre défait les évidences de l’ordre sexuel, pour promouvoir « une définition renouvelée du genre, acceptable pour l’église » : « Dimension transcendante de la sexualité humaine, compatible avec tous les niveaux de la personne humaine, englobant le corps, la pensée, l’esprit et l’âme. Le genre est donc perméable aux influences sur la personne humaine, aussi bien intérieures qu’extérieures, mais il doit se conformer à l’ordre naturel qui est déjà donné dans le corps. » La transcendance religieuse, c’est donc bien l’ordre naturel, que viennent ébranler, de la même manière, le féminisme du genre, et les revendications homosexuelles.
Toutefois, l’enjeu politique des questions sexuelles ne concerne pas seulement les institutions. Il porte aussi, pour emprunter un terme que Judith Butler reprend de Michel Foucault, sur l’assujettissement qui constitue le sujet en même temps qu’il le contraint, qui le fait exister en même temps qu’il lui impose sa loi. En effet, si l’autorité au principe des normes se trouve ébranlée par la politisation des questions sexuelles, et en particulier de la question homosexuelle, c’est l’emprise des normes sur chacun qui s’en trouve affectée. La fin de la transcendance, ce n’est certes pas la disparition des normes au profit d’un individualisme sans frein; mais c’est l’autorité absolue des normes qui cède la place à une autorité relative – moins assurée, plus indécise, bref, problématique. L’individu n’est pas affranchi de l’emprise des normes; mais leur empire est assorti d’un point d’interrogation, qui ouvre pour chacun une marge de liberté.

***

Cette interrogation participe de ce qu’on appellera l’inversion de la question homosexuelle. On se demandait hier encore: comment peut-on être homosexuel? Aujourd’hui, on se pose de plus en plus la question inverse: comment peut-on être homophobe? De manière générale, ce n’est plus tant la société qui interroge l’homosexualité, que l’homosexualité qui soumet la société à la question. Et ce qui est vrai pour la société ne l’est pas moins en ce qui concerne les savoirs – qu’il s’agisse des sciences sociales, comme la sociologie de la famille ou l’anthropologie de la parenté, ou de discours par définition engagés dans une pratique, comme le droit ou la psychanalyse. Les uns et les autres sont aujourd’hui soumis à la question homosexuelle, qui interroge leurs prémisses, prénotions ou préjugés. Qu’en est-il de l’Œdipe ou de l’échange matrimonial, du couple ou de la famille, à la lumière de l’ouverture du mariage et de la filiation aux couples de même sexe?
Mais il y a plus: de même que pour les normes, la question des savoirs ne porte pas seulement sur leur contenu, mais aussi sur leur statut. En effet, la démocratisation des normes nous engage à réfléchir à nouveaux frais sur la démocratisation des savoirs. Si la société, prise dans l’histoire, invite les discours qui la prennent pour objet à penser leur historicité, qu’en est-il, non seulement de l’autorité des normes, mais aussi de l’autorité scientifique et intellectuelle dans une société qui se définit comme démocratique? Là encore, de même que la remise en cause de l’emprise absolue des normes n’implique nullement leur effacement, de même, la critique de l’absolutisme dans la vie intellectuelle et scientifique ne signifie pas le renoncement à la vérité. L’historicité du savoir ne nous condamne pas davantage au relativisme que l’historicité des sociétés ne nous fait verser dans l’individualisme.
Il nous reste toutefois à penser le statut du savant et de l’intellectuel dans les sociétés démocratiques, et la nature d’une autorité non naturelle – autrement dit, à repenser la science sans la transcendance d’une majuscule. Comment dessiner une pratique démocratique de la vie intellectuelle, qui permette d’appréhender la démocratie dans les normes, et donc au premier chef la démocratie sexuelle? À l’occasion du dernier entretien publié de son vivant, dans Le Monde daté du 19 août 2004, Jacques Derrida marquait son soutien au mariage de Bègles qui, disait-il, « constitue un exemple de cette belle tradition que les Américains ont inaugurée au siècle dernier sous le nom de « civil disobedience » : non pas défi à la Loi, mais désobéissance à une disposition législative au nom d’une loi meilleure – à venir ou déjà inscrite dans l’esprit ou la lettre de la Constitution. »
Mais dans ce qu’on peut lire comme son testament intellectuel, le philosophe s’interrogeait, en même temps que sur la démocratie sexuelle, sur la démocratie intellectuelle. En effet, il revenait aussi sur cette génération qui disparaissait avec lui: tous ces penseurs, qu’il s’agisse de Foucault, Deleuze, Barthes, ou Derrida lui-même, partageaient une même valeur – un « ethos d’écriture et de pensée intransigeant, voire incorruptible », bref, une « exigence ». Or la montée en puissance de l’intellectuel médiatique aurait mis fin à cette exigence, et à cette époque. Ou plus précisément, pour reprendre l’expression si derridienne à laquelle recourt alors Jacques Derrida, cette « époque provisoirement révolue. » Il nous faut donc réfléchir, non pas sur le mode nostalgique en évoquant un passé achevé, mais bien plutôt en élaborant pour l’avenir, sinon pour le présent, des manières de conjuguer les exigences de la vie intellectuelle avec la logique démocratique qui expose le savoir aux interrogations de la société.
Qu’est-ce qu’une science démocratique, qui ne soit pas pour autant soumise à la demande sociale, et qu’est-ce qu’un intellectuel démocratique, qui ne soit pas pour autant subordonné à la demande médiatique? On sait qu’aujourd’hui c’est la vie intellectuelle et scientifique dans son ensemble qui est traversée par ces interrogations, même si peut-être l’actualité brulante des questions sexuelles permet moins encore de s’y soustraire que dans d’autres domaines. Mais, plutôt que de le déplorer, mieux vaut s’en réjouir, pour porter l’exigence au cœur même de la logique démocratique. « Résistance ne signifie pas qu’on doive éviter les médias », ajoute le philosophe. Peut-être faut-il commencer – et l’on voudrait que les textes recueillis dans ce volume en portent la trace, jusque dans leur orthographe « démocratisée » – par revendiquer cet échange avec la société, y compris avec les médias, non seulement bien sûr pour les interpeler, mais aussi pour faire une place à leur interpellation, sans toutefois s’y réduire ou s’y assujettir. Il ne s’agit donc pas pour le savant de se démettre, ni pour l’intellectuel de se soumettre, mais, dans l’espoir que l’époque de haute exigence qui nous a précédés ne soit que « provisoirement révolue », de travailler à définir une exigence démocratique non moindre, mais renouvelée.

 

Ce livre vient d'être réédité aux éditions Amsterdam

C'est un thème d'actualité on ne peut plus actif. Nadine Morano a récemment fait grincer des dents au Palais Bourbon, avec ses propos favorables à l'homoparentalité. La secrétaire d'État à la famille trouvera ce mois-ci un écho à sa réflexion dans cette publication de la maison Amsterdfam, qui réédite le livre du sociologue Éric Fassin.

Pour lui, les débats sur le Pacs, l’ouverture du mariage, l’homoparentalité et l’homophobie marquent une rupture historique: une inversion de la question homosexuelle. « Si depuis un siècle la psychanalyse, l’anthropologie et la sociologie interrogeaient l’homosexualité, c’est aujourd’hui la politique gaie et lesbienne qui met en question ces disciplines et, au-delà, nos sociétés. L’évidence des normes a cédé la place à une interrogation sur le processus normatif : trouble dans la norme, donc. »

Une nouvelle édition au format poche, donc, enrichie de quelques nouveaux articles qui éclairent la réflexion et la situation, en reprenant justement des éléments politiques depuis l'accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy.

28 janvier 2008

Eau de Paris


Perdu! Nan, c'est pô un parfum!

Visuel représentant Logo Eau de Paris.jpg 

La société Eau de Paris

accorde des congés homoparentaux!

YEAH!

 

«Le congé paternité pourra être pris par le conjoint dans les mêmes conditions, qu'il s'agisse d'hétéro ou d'homoparentalité.» Une phrase prononcée par Pascal Bernard, le directeur des ressources humaines d'Eau de Paris, et relevée par Les Échos dans son édition d'aujourd'hui, lundi 28 janvier. Il se serait amusé, au moment de signer un accord sur la diversité avec les syndicats: «Je crée le congé paternité pour les femmes.» Une salariée lesbienne dont la compagne accouche ou adopte pourrait ainsi bénéficier. «Une première en France», estime le quotidien économique, qui relève que la société Eau de Paris (Sagep), par ailleurs contrôlée en grande partie par la Ville de Paris, proposait déjà à ses salariés pacsés les mêmes droits que ceux des couples mariés (mutuelle, voyages d'entreprises, etc). «L'affaire devrait embarrasser l'assurance-maladie et relancer le débat», estime le journal, tandis que la cour d'appel de Rennes doit rendre son jugement cette semaine dans l'affaire d'Élodie et Karine.

Copyright tetu.com

24 janvier 2008

L'actualité

Adoption et homoparentalité : réactions à la condamnation de la France

La Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la France pour discrimination parce qu’elle refusait de donner l’agrément à l’adoption à une institutrice lesbienne. Voici une compilation des premières réactions :

Adoption par une personne homosexuelle : La France condamnée pour discrimination par la Cour Européenne des droits de l’Homme

Communiqué du Centre LGBT Paris-Ile de France - 22 janvier 2008

Ce jour, la Grande Chambre de la CEDH, par dix voix contre sept, a conclu à la violation de l’article 14 de la Convention Européenne des droits de l’homme, qui interdit la discrimination et de l’article 8 qui traite du respect de la vie privée et familiale.

L’ILGA-Europe (Branche européenne de l’International Lesbian and Gay Association), la FIDH (Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme) l’APGL (Association des Parents Gays et Lesbiens) s’étaient constituées partie civiles.

Dans cette affaire, l’agrément avait été refusé à Madame E. B enseignante qui n’avait pas caché son orientation sexuelle.

Il est important de relever que l’arrêt qui ne pouvait être plus clair, précise que « la requérante a fait l’objet d’une différence de traitement, que cette différence se rapporte uniquement à l’orientation sexuelle, ce qui constitue une discrimination au regard de la convention ».

En 2002, dans un cas similaire : Fretté contre France, la Cour avait considéré le refus d’agrément, justifié.

Le Centre LGBT Paris IDF se félicite de la décision de la CEDH qui constitue une formidable avancée pour tous les célibataires homosexuels, candidats à l’adoption, auxquels il ne sera plus possible d’opposer un refus à l’agrément en raison de leur homosexualité.

Toutefois, la décision de la CEDH ne porte que sur l’adoption par une personne célibataire, la question de l’adoption conjointe par un couple homosexuel n’est toujours pas résolue.

Dans l’intérêt de l’enfant et des familles, il n’est guère envisageable de dépendre de décisions de justice, les états doivent certes respecter la Convention Européenne des Droits de l’Homme sur laquelle s’est fondée la Cour pour prendre sa décision mais également adopter des législations nationales conformes afin d’assurer une stabilité juridique aux familles qui vivent actuellement dans une situation de non droit.

Christine Le Doaré,
Présidente Centre LGBT Paris IDF

Homoparentalité : une formidable avancée pour l’égalité des droits !

Communiqué de presse Collectif contre l’homophobie et pour l’égalité des droits Montpellier - 22 janvier 2008

Ce mardi 22 janvier 2008 la Cour européenne des droits de l’Homme a rendu un arrêt (par 10 voix contre 7) condamnant la France pour discrimination liée à l’orientation sexuelle, pratiquée dans le cadre des procédures d’agrément pour adoption engagées par une homosexuelle française.

La Cour indique que la plaignante a été injustement victime d’une différence de traitement constitutive d’une discrimination au regard de la Convention européenne des droits de l’Homme.

En effet sa demande d’agrément en vue d’une adoption avait été rejetée en 1998 par le Conseil Général du Jura, ce refus avait été confirmé par un arrêt du Conseil d’Etat en 2002.

Les juges de la Grande chambre ont conclu à, la violation de l’article 14 (interdiction de la discrimination) combiné avec l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) ; ils ont alloué 10.000€ à la requérante pour son préjudice moral ainsi que 14.528€ pour les frais et dépens.

Le Collectif contre l’homophobie (C.C.H.) se réjouit de cette victoire judiciaire qui constitue une formidable avancée pour l’égalité des droits.

Cet arrêt interdit désormais à la France de refuser un agrément à une personne célibataire en raison de son homosexualité et il en sera de même pour tous les pays membres du Conseil de l’Europe.

En 2002 la Cour européenne avait débouté Philippe Fretté, un homosexuel français qui se plaignait de la même situation. Les juges estimaient alors que le France disposait « d’une certaine marge d’appréciation » s’agissant d’un sujet qui met en balance « les intérêts concurrents du requérant et des enfants pouvant être adoptés ».

Il convient donc de noter une évolution jurisprudentielle, probablement liée aux multiples études, enquêtes et témoignages ayant définitivement balayé tous les arguments des opposants à l’adoption d’enfant(s) par des personnes homosexuelles.

Cette décision place le gouvernement français face à ses responsabilités et l’obligera tôt ou tard à les assumer en mettant fin à cette discrimination injustifiée.

En effet, nous regrettons que l’hostilité de l’actuelle majorité ait privé la France d’un débat parlementaire sur un vrai sujet de société en refusant d’inscrire à l’ordre jour l’une des multiples propositions de loi déposées par l’opposition ces dernières années.

Si la décision de la CEDH porte sur l’adoption par une personne célibataire, la question de l’adoption conjointe par un couple homosexuel n’est toujours pas résolue.

L’intérêt de l’enfant et des familles ne peut être suspendu à des décisions de justice longues et aléatoires ; les Etats membres doivent désormais légiférer pour assurer une stabilité juridique aux familles qui vivent actuellement dans une situation de non droit.

Le Collectif contre l’homophobie (C.C.H.) invite le Président de la République, le Premier Ministre, le Gouvernement et la Majorité Parlementaire à oser le débat.

Neuf pays européens (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Islande, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède) autorisent l’adoption par des couples de même sexe.

Hussein BOURGI

Refus d’agrément en vue de l’adoption à une femme lesbienne : la France condamnée pour discrimination

L’Inter-LGBT appelle le gouvernement à prendre enfin les décisions nécessaires - communiqué Inter-LGBT - 22/1/2008

La Cour européenne des droits de l’Homme vient de condamner la France pour un refus d’agrément en vue de l’adoption à une femme lesbienne. En France, l’adoption est ouverte aux individu-e-s, et non seulement aux couples. Dans la pratique, si de plus en plus de Conseils généraux délivrent l’agrément sans faire de distinction selon l’orientation sexuelle, certains les refusent au motif plus ou moins assumé de l’homosexualité du/de la candidat-e. La Cour européenne des droits de l’Homme vient donc de considérer de tels refus comme discriminatoires.

Une fois de plus, la justice vient établir que l’on ne peut plus opposer l’intérêt supposé de l’enfant à l’orientation sexuelle de ses parents. Et ce, au niveau le plus fondamental du droit, puisque c’est la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales qui l’impose.

C’est pourquoi, l’Inter-LGBT appelle le gouvernement français à tirer toutes les conséquences de cette décision. En effet, alors que le parquet semble ne pas avoir relâché sa mobilisation contre les couples homoparentaux qui demandent le partage de l’autorité parentale, le projet de loi annoncé sur la création d’un statut du tiers (beau-parent et co-parent) n’est toujours pas à l’ordre du jour du parlement, bien qu’il soit d’une ambition très modérée. Au delà de ce texte qui tarde, l’Inter-LGBT demande au président de la République, au gouvernement et à sa majorité de lever enfin leur opposition à l’adoption conjointe pour les couples de même sexe, qui ne relève plus que d’un blocage idéologique.

Alain Piriou, porte-parole

Adoption et homoparentalité : La Cour Européenne condamne la France

Communiqué d’Adeline HAZAN, Secrétaire nationale du Parti socialiste aux Droits de l’Homme et Libertés, et François VAUGLIN, délégué national du Parti socialiste aux questions LGBT - 22/1/2008

Aujourd’hui, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la France qui refusait l’adoption d’un enfant à une institutrice vivant en concubinage avec sa compagne.

La demande d’adoption émanait de l’institutrice seule, la loi française permettant l’adoption par une seule personne à la condition d’être âgé de plus de 28 ans. Le refus de cette adoption était fondé par l’orientation sexuelle de l’institutrice, ce qui constitue une discrimination.

Cette décision de justice est essentielle puisque jusqu’ici, les présidents des Conseils Généraux invoquaient parfois l’orientation sexuelle pour refuser leur agrément.

La Cour Européenne des Droits de l’Homme a jugé qu’une telle pratique est une violation de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

La capacité d’adopter qu’a une personne homosexuelle est donc désormais établie, du moment que sont réunies les conditions de l’adoption.

Dès lors, quel argument pourrait justifier encore qu’un couple homosexuel ne peut adopter ? Il n’y a en effet pas par nature une incapacité des couples de même sexe à éduquer un enfant. C’est pourquoi les parlementaires socialistes ont redéposé il y a quelques jours les propositions de loi permettant l’ouverture du mariage et de ses conséquences en matière de filiation aux couples de même sexe.

Les Socialistes demandent solennellement au gouvernement d’inscrire ces textes à l’ordre du jour du Parlement sans délai, pour que la France tire toutes les conclusions de la condamnation de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Homoparentalité : l’Europe au service de l’égalité des droits !

Communiqué de presse d’Homosexualités et Socialisme - 22/1/2008

Dans son arrêt rendu public le 22 janvier 2008, la grande chambre de la Cour européenne des droits de l’Homme a demandé à la France de mettre un terme à la discrimination basée sur l’orientation sexuelle, pratiquée dans le cadre des procédures d’agrément pour adoption.

Homosexualités et Socialisme (HES) se réjouit de cette décision, qui place le gouvernement français devant ses responsabilités. Le débat doit désormais s’ouvrir au Parlement. Les députés socialistes ont déposé, dès 2006, et à nouveau le 15 janvier 2008, une proposition de loi visant à aménager les conditions d’exercice de la parentalité. Cette proposition prévoit en particulier l’ouverture de l’adoption aux couples de même sexe.

Ce sont les Conseils généraux qui sont chargés de la procédure d’agrément pour adoption. Homosexualités et Socialisme (HES) invite les candidats aux élections cantonales à s’exprimer pendant la campagne : s’engagent-ils à ne jamais retenir le critère de l’homosexualité pour refuser l’agrément pour adoption ?

Les socialistes ont rappelé le 20 janvier, à l’occasion du forum de la rénovation du PS "Les socialistes et l’individu", leur volonté d’ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. La commission de la rénovation du PS a par ailleurs proposé l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation pour toutes les femmes.

Propositions de loi du groupe socialiste déposées en janvier 2008 :

24 avril 2007

A lire absolument

 

20 avril 2007

Le temps de l'égalité des droits

"Le temps de l’égalité des droits",

par Adeline HAZAN.

Adeline HAZAN, Secrétaire nationale aux Droits de l’Homme et Libertés et François VAUGLIN, Délégué national aux questions LGBT, ont publié la tribune suivante le 20 avril 2007.

Pourra-t-on demain, comme dans d’autres pays de l’Union européenne, voir deux hommes ou deux femmes s’unir devant le Maire ? L’évocation de cette simple question semble créer un étonnant traumatisme chez les responsables politiques de la droite et du centre. Pour eux, le mariage serait l’union d’un homme et d’une femme, dans le but unique de procréer. Fin du débat.

Tentons encore, à quelques jours de l’élection présidentielle, de les convaincre du bien fondé de ces réformes de société. Car il est vrai qu’avec le temps, tous se sont accordés à reconnaître que le pacs est une réussite et qu’il ne procède pas de la réponse à une revendication communautariste mais bien de l’évolution cohérente d’une société progressiste. Combien de temps devrons-nous attendre cette fois-ci pour que les faits nous donnent raison et voir la droite changer d’avis, au moins en façade ?

Les doutes sur cette évolution ont d’ailleurs été partagés partout, à droite comme à gauche, dans tous les partis - mais avec des raisons différentes à gauche ou à droite. Dans un tel débat, les dogmes n’ont pas leur place, pas plus que l’invective ou la stigmatisation. On peut être hostile au mariage sans être homophobe, mais son ouverture aux couples de même sexe nécessite tout de même de poser quelques questions.

Cette évolution est le fruit d’une longue réflexion à gauche, allant de la dépénalisation de l’homosexualité en 1982 à la lutte contre les discriminations en 1985, 1989 et 1992, puis arrivant à la création du pacs en 1999. Il est temps aujourd’hui d’affirmer que l’égalité des droits est enfin possible. En amenant le parti socialiste à se prononcer dès le mois de mai 2004 pour l’ouverture du mariage et de l’adoption au nom de l’égalité des droits, nous avons fait le choix du débat et de la concertation pour pouvoir changer la loi.

Aujourd’hui, un pacs est signé pour 3,5 mariages. Pourquoi le pacs a-t-il connu un tel succès ? Ce statut a enfin fait du couple une finalité en soi, car il fallait bien dire dans la loi que l’union de deux personnes n’a pas nécessairement pour seul horizon la transmission de la vie ou du patrimoine. Il fallait cette reconnaissance légale pour dire aussi que tous les couples sont égaux. L’amour qui lie deux personnes n’a pas de sexe, ni d’orientation sexuelle.

Nous avons réfuté à l’époque la voie d’un sous-mariage, tout comme nous refusons aujourd’hui le projet d’union civile proposé par Nicolas Sarkozy et François Bayrou, union factuellement réservée aux seuls homosexuels. Car en créant un statut identique au mariage sauf sur le plan de la filiation, les couples hétérosexuels n’auraient évidemment aucune raison de signer un tel contrat plutôt qu’un mariage.

Ce projet d’union civile donne donc des droits spécifiques à une population particulière. C’est une démarche communautariste, et qui enferme. Il faut le dénoncer fortement car le seul critère de cet enfermement serait l’orientation sexuelle. C’est d’une grande violence symbolique : un sous-mariage réservé aux homosexuels, c’est un sous-statut pour des gens traités comme des sous-citoyens. Il s’agirait alors d’une législation homophobe.

Cette proposition portée tant par Nicolas Sarkozy que François Bayrou insiste sur la différence sexuelle quand l’important est dans le projet de vie. Introduire dans la loi une hiérarchie entre les couples est une attaque sournoise contre notre modèle républicain et un grave recul pour le principe d’égalité.

François Bayrou a voulu faire plus que cela pour mieux marquer sa différence. Dans un mouvement louable de reconnaissance de la situation d’enfants élevés par des couples de même sexe, il propose d’ouvrir l’adoption simple de l’enfant du partenaire - rejetant dans le même mouvement l’accès à l’adoption plénière et s’opposant à l’adoption conjointe par des couples de même sexe ou non mariés.

Cette posture constitue en réalité d’un leurre terrible qui créée une hiérarchie entre les parents. Prenons un exemple parmi d’autres : un couple de femmes conçoit un enfant par procréation médicalement assistée en Belgique. Celle qui porte l’enfant aura un lien de filiation avec son enfant. Si l’autre mère bénéficie d’une adoption simple de l’enfant, elle n’aura qu’un statut révocable qui ne donne que des droits inférieurs en matière successorale. Au final, cette proposition revient simplement à déplacer l’inégalité actuelle, qu’elle soit entre les parents ou entre les enfants. Voilà le résultat lorsqu’on tergiverse avec les droits et que la morale traditionnelle passe avant l’égalité républicaine.

Sur l’homoparentalité, le débat semble habité par les clichés et la raison passe par pertes et profits. Plusieurs dizaines de milliers d’enfants sont élevés par un couple de même sexe : c’est un fait social constaté par l’INED. Cela devrait permettre une évolution des mentalités sur cette question, tant il nous semble scandaleux de maintenir, au nom de dogmes symboliques, une inégalité de droit entre des enfants selon la composition du couple de leurs parents. Car c’est bien de l’intérêt de l’enfant dont nous parlons, et non d’une vision idéalisée et dogmatique de la famille.

Alors posons les bonnes questions, parlons ce langage de la vérité cher à Nicolas Sarkozy. Un homosexuel serait-il par nature inapte à élever un enfant ? L’adoption par une seule personne est possible depuis plus de quarante ans sans que l’orientation sexuelle n’en soit un critère - et nombreux sont les exemples d’adoption par une personne homosexuelle. Va-t-on nous expliquer que ça ne marche pas ?

Un couple homosexuel serait-il par nature inapte à élever un enfant ? Les dizaines de milliers d’enfants élevés par deux hommes ou deux femmes seraient heureux de l’apprendre ! Plus sérieusement, trois cents études sociologiques ont été recensées sur ce sujet en France. Aucune n’arrive à une telle conclusion. Cette question est désormais bien connue et largement étudiée par les spécialistes de la famille et de l’enfant, et tous s’accordent sur le banal constat que les couples de même sexe forment des parents ni pires ni meilleurs que les couples hétérosexuels.

Faut-il un référent masculin et un référent féminin pour élever un enfant ? Alors dépêchons-nous d’interdire les familles monoparentales ! Faut-il concevoir la famille comme un enfermement et méconnaître la réalité pour imaginer que l’enfant élevé par un couple homosexuel serait coupé du monde au point qu’il ne pourrait nouer de rapport affectif avec des personnes du sexe opposé à ses parents ? L’école, la famille, les amis sont autant de viviers dans lesquels l’enfant puise des modèles adultes des deux sexes pour la construction de sa personnalité.

À vrai dire, il est heureux que les questions liées au couple homosexuel et aux familles homoparentales se soient invitées dans la campagne présidentielle, car cela permet aux candidats de préciser leurs conceptions de la famille, du couple, de l’enfant, dans notre société, et de dessiner au passage un vrai clivage gauche-droite.

Au nom de l’égalité des droits, l’ensemble de la gauche est rassemblé sur les propositions portées par Ségolène Royal pour la lutte contre l’homophobie, l’amélioration du pacs, et l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe.

Au nom de la prééminence des symboles, l’ensemble de la droite persiste dans son refus de la reconnaissance du fait social homoparental. Et force est de constater qu’au-delà de l’aggiornamento de convenance sur le pacs, l’UMP et l’UDF donnent une nouvelle illustration de leurs convergences politiques : ils n’acceptent toujours pas cette reconnaissance moderne du couple, l’un et l’autre cherchant en réalité sa disparition.

La solution est pourtant simple : il suffit de reconnaître humblement avec Ségolène Royal que la famille, cellule essentielle de notre société, n’est pas un moule virtuel qui enferme, mais un lieu symbolique, accueillant et ancré dans une réalité vivante, qui se conjugue harmonieusement au pluriel.

Site de provenance: http://www.reformer.fr/article.php3?id_article=273 

 

C'est moi qui ai surligné! 

02 avril 2007

" The " débat

La France franchira-t-elle le pas
du mariage homosexuel ?

 

Les sondages sur le mariage homosexuel et l’homoparentalité se succèdent... Les élections approchent...

Le projet socialiste s’engage à ouvrir le mariage et l'adoption aux couples homosexuels en 2007. Même Ségolène Royal, longtemps réticente, se déclare prête à appliquer les engagements de son parti.

Le ministre de la jeunesse et des sports, Jean-François Lamour s'est déclaré favorable au mariage gay. Mais côté UMP, c'est l'opposition * à ces mesures qui domine. Rappelez-vous le nombre de signataires de la majorité pour le "Manifeste pour le droit fondamental de l’enfant à être accueilli et de pouvoir s’épanouir dans une famille composée d’un père et d’une mère" lancé par le député Jean-Marc Nesmes. Tout au plus, le gouvernement s’accorderait pour une "amélioration du PACS"…

 

Les termes du débat

A priori homophobes et arguments contraires se bousculent:

L'argument juridique: le mariage est dans son principe l'union d'un homme et d'une femme.;
L'argument religieux: le Pape Benoît XIIIetIII a réaffirmé récemment sa condamnation du mariage homosexuel.
L'argument du faux débat: Il ne s'agirait pas d'une vraie demande des homosexuels… Pourtant dès 1991, les associations homosexuelles demandaient pourtant "l'égalité sur les droits liés au mariage et au concubinage hétérosexuel" dans leur premier livre blanc.
L'argument faussement rebelle: " Pourquoi les homos iraient-ils s'embêter avec une institution aussi ringarde? "Rarement issues des associations, ces déclarations confortent la vision de l'homo sexuellement hyperactif et éternellement anti-conformiste… bref d'une personne différente. Si le mariage est ringard, pourquoi ne pas laisser chaque couple homosexuel ou non en décider ? La véritable égalité ne passe-t-elle pas par le libre choix ?
L'argument de l'homoparentalité: derrière la légalisation du mariage se dessine un autre débat, celui de l'adoption d'enfants par des parents homosexuels. C'est sans doute là que réside la pierre d'achoppement, le véritable bouleversement des repères de notre société.
 

L'homoparentalité : une remise en cause difficile

En France, l'adoption est aujourd'hui ouverte à toute personne âgée de plus de 28 ans ou à tout couple marié présentant des garanties d'équilibre pour l'enfant (article 343-1 du code civil). Rien n'interdit donc en théorie l'adoption pour des couples homosexuels, même si dans les faits cela s'avère souvent difficile. La légalisation du mariage des homosexuels pourrait faciliter les démarches.

La société s'interroge sur les éventuelles répercussions psychologiques pour les enfants adoptés, les conséquences de l'absence de "repères classiques" sur leur équilibre affectif et même leur orientation sexuelle **… Actuellement, plusieurs études semblent attester d'un développement comportemental et psychologique identique à celui des enfants de couples hétérosexuels. Menées à petite échelle, elles n'apportent cependant pas de conclusion indiscutable ***. Dans une interview accordée à l'Humanité, le sociologue et directeur de recherche au CNRS Jean-Claude Kaufman estime que le risque principal pour ces enfants est la réaction des autres **** : " La société est-elle prête à accepter des familles qui révolutionneraient tous les repères habituels ? Il est certain que si l'enfant s'entend dire par ses copains dans la cour de récréation "t'as deux papas, t'as deux mamans" et que les parents, derrière, alimentent les critiques, le môme peut en subir les effets négatifs ".

 

La vraie question: la société est-elle prête à accepter ces bouleversements ? *****

Selon un sondage Ipsos-Têtu, 61 % des Français sont favorables au mariage homosexuel mais 55 % sont contre l’adoption.
Un sondage BVA-le Figaro-LCI retrouve les mêmes proportions : 60 % des français sont favorables au mariage gay et 48 % favorables à l’adoption pour les couples homosexuels.

 

Et vous, qu’en pensez-vous?

 

* l'opposition est dans la majorité mouhahahaha!

** ça m'amuse toujours beaucoup cette crainte, tous les homos que je connais sont issus du mariage d'un homme et d'une femme, pour la plupart hétérosexuels pur porc!

*** ça aussi ça me fait doucement rigoler, aucun couple hétéro de ma connaissance ne se voit objecter/imposer tant de choses avant de faire un gosse, ils le font et après ils se débrouillent comme ils peuvent. Et ce n'est pas toujours au mieux!

**** que celui qui n'a jamais été emmerdé dans une cours de récré leur jette la première pierre!

***** heureusement qu'on n'a pas attendu l'avis des couards et des cons de la société pour faire des progrès, sinon on aurait pu attendre longtemps!

19 mars 2007

Jouissif!

Je suis totalement pour le mariage entre catholiques. Je crois que c’est à la fois une erreur et une injustice que de leur refuser ce droit.

    Le catholicisme n’est pas une maladie. Même si beaucoup de gens les rejettent ou les trouvent bizarres, les catholiques sont des personnes normales et doivent pouvoir jouir des mêmes droits que les autres, par exemple les informaticiens ou les homosexuels.

    Je suis conscient que beaucoup des comportements des personnes catholiques, tels que leur attitude presque maladive face au sexe, peuvent nous sembler étranges. Je sais aussi que l’on pourrait employer des arguments de santé publique, comme leur dangereux et délibéré rejet du préservatif… Enfin je n’oublie pas que beaucoup de leurs coutumes, comme l’exhibition publique d’images de corps torturés, peuvent heurter certains.

    Mais tout cela, qui du reste relève davantage de l’image médiatique que de la réalité, n’est pas une raison pour leur interdire l’accès au mariage.

    Certains affirment qu’un mariage entre catholiques n’est pas vraiment un mariage, parce que pour eux il s’agit d’un rituel et d’un précepte religieux devant leur dieu, au lieu d’être une union entre deux personnes. De plus, étant donné que la procréation en dehors du mariage est fermement condamnée par l’Église, certains considèrent qu’en autorisant le mariage aux catholiques, le nombre de mariages dus aux qu’en-dira-t-on
augmenterait, ou que beaucoup ne se marieraient que par recherche du sexe (que leur religion interdit hors du mariage), augmentant du même coup la violence domestique et la déstructuration des familles.

    Mais il faut rappeler que tout cela ne se passe pas uniquement chez les familles catholiques, et que comme nous ne pouvons pas nous glisser dans leur esprit, nous n’avons pas à leur faire de procès d’intentions.

    D’autre part, ceux qui disent que le mariage entre personnes catholiques n’est pas un mariage, qu’il faudrait trouver un autre nom, ceux-là ne font que dévier le débat vers des questions sémantiques qui ne sont pas l’enjeu essentiel : même si c’est entre des catholiques, un mariage reste un mariage, et une famille reste une famille.


    Et par cette allusion à la famille je passe au deuxième sujet, peut-être encore plus polémique ; j’espère que mon opinion n’apparaîtra pas trop radicale : je défends également la possibilité pour les catholiques d’adopter des enfants.

    Je sais que beaucoup vont être scandalisés par cette position. Il est probable que certains s’exclament sur le mode "Comment ? Des enfants adoptés par des catholiques ? Mais ces enfants pourraient finir catholiques à leur tour !" .

    Voici ce que je réponds à ce type de critiques : s’il faut bien reconnaître que les enfants de catholiques ont une probabilité largement supérieure à celle des autres enfants de se convertir au catholicisme (à la différence de ce qui se passe avec l’informatique ou l’homosexualité par exemple), je viens de le dire et je le répète : les catholiques sont des personnes comme les autres.

    Malgré les opinions de certains, il n’y a pas de preuves concluantes qui démontrent que les parents catholiques seraient moins capables que les autres de bien éduquer leurs enfants ; rien ne prouve non plus que l’ambiance religieuse d’un foyer catholique ait une influence négative sur l’enfant. Et de toute façon, les services d’adoption décident au cas par cas, et leur travail consiste précisément à évaluer les qualités des parents potentiels.

    Pour conclure, et contre l’opinion de certains milieux, je crois que nous devons permettre aux catholiques d’accéder à ces deux droits fondamentaux que sont le mariage et l’adoption. Exactement comme on le permet aux informaticiens et aux homosexuels.

 

Ce texte est extrait d'un post jubilatoire du blog de Mathieu


À la suite de l'arrêt rendu par la Cour de Cassation qui annule le mariage célébré à Bègles entre Stéphane Chapin et Bertrand Charpentier, ce billet a circulé en Espagne. C'est sa traduction par Mathieu, journaliste français à Madrid: vous pouvez vous en régaler avec délices. Merci à lui.

18 mars 2007

Pour Indilou, Spide et les autres

On donne la vie parce qu'on aime la vie. Qu'on soit homo ou hétéro! On donne la vie parce qu'on a envie d'aimer plus et de prolonger la vie. Quel qu'on soit!

Certains donnent même la vie par inattention, par erreur, par violence, et pourtant c'est la vie qui se donne à elle-même, dans le trouble ou l'horreur, et l'on n'a pas le droit de haïr cet enfant-là non plus... Chez les homos, ce n'est pas le cas: faire un enfant est un véritable parcours du combattant, qu'on ne peut souhaiter effectuer qu'avec une motivation très sincère et très forte.

Une femme est faite pour porter des enfants, et si elle en a envie c'est son droit. Si elle n'en a pas envie c'est son droit aussi. Qu'elle soit homo ou hétéro!

Une lesbienne n'en est pas moins femme, et elle a le droit de porter des enfants comme les autres. Qu'on se le dise! Surtout quand c'est par amour! Parce que l'amour est et reste la meilleure motivation pour faire des enfants! Pourquoi haïr l'enfant de l'amour?

La société? Elle fera comme pour les 'filles-mères' de mon enfance, elle s'y fera!

Les profs de l'Education Nationale? Ils s'y feront aussi! D'ailleurs nous, on n'a jamais eu de problèmes avec eux depuis toutes ces années, que ce soit pour notre grand au collège ou pour Junior à l'école primaire! Il n'y a pas que des cons abrutis à l'EN, y a aussi des gens très bien et heureusement. D'ailleurs, eux aussi sont homos ou hétéros, et ils ont souvent des enfants!

Quant aux autres ailleurs... il y a toujours eu des enfants dans les cours de récré pour s'en prendre à toi parce que tu es jaune, noir, maigre, petit, gros, grand, bègue, handicapé, en avance, en retard, que tu louches, que ton père est flic, ta mère en prison, tes parents pauvres, ton oncle célèbre, ta famille bourgeoise, tes ascendants cultivateurs bornés, ton oncle communiste, ta tante catho, et j'en passe. Il y a toujours eu des collègues de bureau pour juger ta coiffure, tes fringues, ton allure, tes vacances, ton conjoint et j'en passe! So what?

Avoir deux mamans, deux papas, deux belles-mères ou deux beaux-pères ne fera pas de vos/nos petits des monstres plus que les autres enfants. Cela fera partie de leur histoire. Cette différence leur enseignera peut-être même plus sûrement la tolérance que n'importe quel beau discours!

Les cons? Il y en a toujours eu, dans tous les milieux, tous les âges, tous les sexes, toutes les cultures, toutes les origines, et alors? Je les em*§¤°#de! Qu'ils passent leur chemin et s'occupent plutôt de leurs fesses leur progéniture, il y a du boulot!

Vous avez conçu ces enfants avec amour et souvent un long combat. Vous allez les aimer, c'est palpable dans vos discours, ça se sent, c'est viscéral, c'est fort, c'est vrai! Et ça, vos gosses vont le sentir et pouvoir s'appuyer sur cette force! So please, just don't worry! 

 

PS: Indilou c'est ici et Spide c'est là 

06 novembre 2006

Quand on s'appelle "héritier"...

Françoise Héritier,

 

sur le mariage homosexuel
et les questions de parenté

 

Anthropologue, a été directeur d’études à l’EHESSS puis professeure honoraire au collège de France, où elle a enseigné l’étude comparée des sociétés Africaines de 1982 à 1998. Pour ses travaux sur le fonctionnement des systèmes semi complexes de parenté et d'alliance, Françoise Héritier s'est vue décerner en 1978 la médaille d'argent du CNRS au titre des Sciences humaines. Disciple de Claude Lévi-Strauss et auteur de "Masculin/Féminin", Françoise Héritier est aujourd’hui l’une des figures les plus importantes de sa discipline. Elle a également été présidente du Conseil national du sida et membre du Comité consultatif national d’éthique.

 

"Aujourd’hui, l’obstacle au mariage homosexuel n’est plus que de nature législative et concerne la représentation que s’en font les sociétés.
Les choses peuvent changer institutionnellement quand elles deviennent « pensables » par les populations. Grâce au PACS, les choses sont devenues « pensables ». Le PACS a entraîné l’égalité et la démocratie entre les sexes. Désormais, on admet les unions homosexuelles. Le mariage interviendra certainement bientôt. La pente qui fait augurer que cet événement arrivera découle du fait qu’il est devenu pensable. "

 

"Un modèle existe dans nos sociétés, mais il n’est pas définitif, et il est même en ce moment en train d’évoluer. L’observation de la différence sexuée n’est pas porteuse de hiérarchie. De nouveaux modes de pensée vont progressivement être mis au point, modes où il y aura toujours un modèle binaire de pensée mais qui ne sera pas nécessairement un modèle hiérarchique. Ce modèle ne sera pas porteur en lui même d’antinomie face au mariage homosexuel."

 

"Il serait plus sage et moins injuste de donner à tous les couples les mêmes droits en matière de parentalité, en explicitant les divers moyens autorisés pour avoir des enfants. S'agissant de l'engendrement, même si le droit français s'oriente de plus en plus vers une définition bilogique de la filiation, celle-ci est d'abord et avant tout l'expression d'une reconnaissance sociale. Et la parentalité , si elle n'est pas liée à la filiation biologiquement fondée l'est à la volonté, critère auquel il faudrait donner toute sa place. Nous ne devons pas avoir peur de l'innovation sociale, expression du génie humain. Ces reconfigurations plus généreuses que les anciennes sauront s'accommoder de nos problèmes de modèles parental et même de notre inconscient."

 

Pour en savoir plus:

http://sciencespo2005.free.fr/anthropologie/francoise_her...

et aussi:
 
et encore:

03 novembre 2006

Témoignage d'un père

Interview (novembre 2004):
Gilles, parent et homo,
parle de son expérience

Gilles, 32 ans, est assistant dentaire et habite dans un petit village près de Montpellier. Gilles est gay et a deux enfants: Marie, 6 ans et Léo, 4 ans.

A lire sur le site du MAG

 

18 octobre 2006

Un peu de lecture...

...pour les jours de pluie.

 

Lu sur Wikipedia

Rappel de cuti

Une petite visite sur France 5?

"Ripostes"

 

Et nous alors, ce mariage...

on l'adopte quand? 

30 août 2006

La coparentalité, ça l'fait!

Si vous ne connaissez pas déjà cette petite merveille, n'hésitez pas à y faire un tour! 

Et un site sur la coparentalité, un!