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24 mars 2006

Réponse...

... au premier commentaire de cette page

Je trouve bien dommage que des hétéros bien-pensants "s'acharnent" à penser que nous sommes incapables d'élever un enfant!...

Et puis c'est quoi une famille "normale"??? Toutes les familles homme-femme sont-elles donc si exemplaires?

Je me "rends compte du poids que l'on oblige à porter à un enfant" lorsqu' un(e) blanc(he) l'a conçu avec une personne de couleur par exemple, et qu'on se moque de lui en classe, qu'on l'insulte, voire qu'on le violente.
Je me "rends compte du poids que l'on oblige à porter à un enfant" quand on devient veuf ou veuve et qu'on l'élève seul(e).
Je me "rends compte du poids que l'on oblige à porter à un enfant" quand on fait partie d'une minorité quelle qu'elle soit et qu'on fait un enfant et qu'on l'élève dans un contexte pas toujours si démocratique et égalitaire qu'on veut bien le dire.


Je me rends surtout compte du poids que l'on fait porter à un enfant quand on lui bourre le crâne avec des propos racistes, homophobes, sexistes, qu'on brise ainsi ses chances de nouvelles amitiés et qu'on limite son ouverture d'esprit.
Je me rends compte de la chance de l'humanité: sa force devant l'adversité et les difficultés font qu'elle souhaite toujours enfanter.
Je me rends compte que c'est l'amour de la vie qui donne la vie.
Je me rends surtout compte du danger qu'il y aurait à rendre notre société bien plane et bien aseptisée, à gommer les imperfections supposées telles. Une vie pâle et triste, tous pareils, quelle horreur!


Vous ne semblez pas avoir encore compris, madame l'hétéro, que notre richesse à nous humains résidait justement dans nos différences, toutes nos différences!

 

 

 

Comment ça, ce n'est pas encore fait? N'oubliez pas de signer la pétition ICI

 

 

Pour celles et ceux à qui il faut du concret pour croire, voici quelques études à vous mettre sous la dent...

23 mars 2006

SIGNEZ LA PETITION!

Les personnes homosexuelles
réclament le droit d'être PARENTS

Le 23 janvier 2006, le Centre Lesbien Gai Bi et Trans de Paris et Ile-de-France dénonçait le «Manifeste pour la défense du droit fondamental de l'enfant d'être accueilli et de pouvoir s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère», signé par 174 élus députés et sénateurs. Profitant de la remise du rapport de la mission d'information sur la famille, ces élus tentaient de bloquer tout débat sur l'homoparentalité avec des arguties psychologiques et psychanalytiques d'un autre âge.

Tandis que l'Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Belgique ont légalisé l'adoption pour les couples de même sexe, une partie du Parlement français refuse toute évolution du droit sur ce point.

Aujourd'hui, l'orientation sexuelle homosexuelle d'une personne ou d'un couple, candidat à l'adoption, les disqualifie systématiquement, enfreignant en cela non seulement la loi nationale mais également la Charte des Droits Fondamentaux de l'Union Européenne. La persistance de cette situation, dénoncée, par nombre de juristes, de psychanalystes, de sociologues, d'associations et même d'élus, constitue une atteinte grave à l'égalité des droits et à la dignité de la personne.

Le manifeste prétend que le « droit à l'enfant est alors présenté comme un dû ». Cette affirmation est purement fantaisiste. Jamais un « droit à l'enfant » n'a été revendiqué car jamais l'enfant n'a été considéré comme une marchandise.

Les personnes homosexuelles revendiquent le droit à être parents. Elles revendiquent, non pas seulement un droit mais avant tout la possibilité d'exercer les devoirs que chaque parent a envers l'enfant. L'analyse ignore volontairement cet aspect pour faire des personnes homosexuelles des irresponsables quand tout montre que la recherche de l'exercice des responsabilités parentales, loin d'être le signe d'un quelconque « communautarisme », les inscrit bien d'avantage dans la communauté nationale.

Enfin, la reconnaissance pour les personnes homosexuelles à être parents est également utile pour faire en sorte que la situation des quelque 200 000 familles homoparentales qui existent aujourd'hui soient régularisée.

Merci au CGL pour son article


Signez la pétition ICI

22 mars 2006

La mallette pédagogique d'Homoedu: il y en a pour tout le monde!

Une mine d'informations!

Pour les jeunes et les parents, pour les enseignants et les éducateurs, pour les homos et les hétéros, pour tous les travailleurs sociaux, diverses brochures téléchargeables sur le site d' Homoedu, mallette pédagogique "on line"

A consommer sans modération...

15 mars 2006

La fin d'un mythe (II): les "vraies" familles

Le Mythe

La seule structure familiale qui convienne à un enfant est un couple marié composé d'un homme et d'une femme.
Les familles homoparentales ne sont pas de "vraies" familles.

Les Faits

Les enfants grandissent dans des familles qui peuvent être petites ou nombreuses. Il y a des familles monoparentales, des familles avec deux parents et d'autres dirigées par des grands-parents. Il y a des familles d'accueil, des familles recomposées, les familles de naissance et les familles de fait. Il y a des familles avec un enfant, des familles avec dix enfants, des familles sans parents et des familles éclatées à cause de l'activité des membres de la famille. Les familles sont interraciales, multiraciales, intergénérationnelles, homoparentales et hétéroparentales. La réalité d'aujourd'hui est que la définition traditionnelle du couple marié hétérosexuel avec 1.5 enfants est seulement une forme de famille parmi beaucoup d'autres dans lesquelles les enfants grandissent et prospèrent. Dire que le couple marié est la seule structure familiale acceptable pour les enfants est une marque de mépris à l'égard de toutes les familles qui ne ressemblent pas à ce schéma. Nous pensons que la famille "acceptable" pour un enfant est celle dans laquelle il existe amour, solidarité et soutien entre les membres de la famille. Il n'y a aucune preuve que nos enfants aient à faire face à plus de difficultés dans leur socialisation à l'école que les enfants des parents hétérosexuels.

Les parents gais et lesbiens préparent le dîner, changent les couches et prennent le temps de s'occuper de leurs enfants, de les aider avec leurs devoirs. Ils négocient le temps de TV, conduisent les enfants à leurs loisirs, se soucient de leur mode de garde, lavent le linge, le repassent, font le ménage et lisent des histoires quand c'est l'heure de se coucher!

Nous devons faire un effort supplémentaire pour protéger nos familles en créant des liens reconnus par la loi pour nous assurer que nos enfants auront les mêmes droits que les enfants de parents hétérosexuels, que ceux-ci soient mariés ou pas.

Ce qui définit la famille, c'est plutôt l'amour, le sens de la responsabilité, l'engagement et le soutien que les adultes offrent à leurs enfants.

[Merci à AlterHéros]

06 mars 2006

Un site à découvrir absolument!

Family Gay

Un site qui vaut le détour!

En voici deux extraits:

- Le premier nous parle d'un livre pour apprendre et cesser de juger, voire de condamner ou de renier par pure ignorance.

- Le second est un témoignage qui m'a profondément émue:

"Vivre avec un père gai ou une mère lesbienne" de Deborah-A Miller

Votre père est gai ? Votre mère est lesbienne ? Et puis, qu'est-ce que ça peut bien faire dans votre vie d'adolescent... Ce livre répond justement à cette question. Qu'une famille soit fondée sur un couple ou qu'elle soit monoparentale, ou encore établie sur le modèle traditionnel, le fait que son père soit gai ou que sa mère soit lesbienne n'est pas nécessairement facile à vivre pour un adolescent ou une adolescente. Tous les modèles familiaux présentent des avantages et des inconvénients.
Ce livre direct, clair et sans détour, aborde les aspects spécifiques des familles gaies ou lesbiennes. Suis-je gai ou lesbienne parce que mes parents le sont ? Comment réagiront mes amis et mes amies ? Quels sont mes droits ? Suis-je victime des préjugés des autres ou de mes propres préjugés ? vous permettra de comprendre votre cadre familial. Cet ouvrage refuse le sensationnalisme et trouve toujours le ton juste pour expliquer les nouvelles réalités d'aujourd'hui. Il donne des conseils judicieux à tous les adolescents et adolescentes.

 

 

 

 

Témoignage de Laure :

 

 

" Le 8 septembre 2005

 

A mes parents,

 

 

Je sais que mes choix de vie sont pour vous une source de déception énorme et j’en suis profondément désolée.

Mais pour autant, je me sens à un âge où je dois faire des choix personnels et assumés.

Je ne crois pas être adulte et responsable si je mène ma vie en fonction de vos attentes personnelles.

Je ne veux pas faire des choix de vie qui soit des choix de confort ou de convenance.

Peut-être qu’il est temps pour vous de comprendre et d’accepter que je suis différente de vous, que j’ai une conception de la vie qui m’est propre et qui s’est construite à travers l’éducation que vous m’avez donnée, certes, mais pas seulement.

Chaque personne construit sa vie d’une façon individuelle, avec son bagage éducatif et son histoire familiale mais aussi avec des rencontres amicales, amoureuses et intellectuelles, des études, une histoire professionnelle, et beaucoup d’autres choses.

Autant d’héritages qui font que chaque individu est différent de son prochain et qu’il est si difficile de nous comprendre.

Je sais quel espoir représente un enfant parce que de temps en temps je me laisse aller à envisager le meilleur pour Gabriel.

Un meilleur qui serait fait de ce que je n’ai pas réussi à être ou à faire. Un meilleur de ce que je n’ai pas eu.

Mais peut être que nous devons accepter l’idée que nos enfants vont prendre des chemins loin des nôtres et devenir des sortes d’étrangers.

Et que leurs meilleurs n’aura rien à voir avec nos espoirs déçus, nos rêves ou nos manques.

Vous avez fait de votre mieux et vous n’êtes pas seuls responsables de ce que je suis devenue. Vous avez posé les fondations et la vie s’est chargée du reste.

Mais vous devriez être fiers de vous, d’avoir su me donner la force de faire des choix difficiles et de les assumer.

J’aime ce que je suis, non pas que je pense être parfaite, mais parce que j’ai le courage de me voir telle que je suis … avec mes qualités mais aussi avec mes incohérences, mes contradictions, mes impossibilités.

Vous avez rendu possible pour moi cette chose tellement difficile à atteindre, qui est l’estime de soi.

Vous devriez être fiers de vous et heureux.

 

Au sujet de Gabriel et de votre souhait de l’avoir chez vous pour un mardi soir, un mercredi ou des vacances, je souhaite laisser passer un peu de temps.

Ce n’est en en aucun cas un souhait de rompre les liens que vous avez tissés ensemble ou de vous empêcher de le voir.

Mais vous êtes les bienvenus chez moi pour passer des moments avec lui, en ma présence.

En effet au cours des trois mariages de cet été, j’ai eu l’occasion de discuter avec des gens qui m’ont mise en garde par rapport à mon «style de vie», qui ont essayé de comprendre, qui m’ont donné des conseils et m’ont aussi rapporté les propos de mes parents à mon sujet et notamment à propos de ma façon de m’occuper de Gabriel.

Sur ce dernier point, je souhaite éclaircir la situation :

Je suis la maman de Gabriel, je m’en occupe correctement et il va relativement bien compte tenu de la séparation récente de ses parents.

JE suis tout à fait équilibrée et saine d’esprit.

Il est faux de dire «qu’heureusement que vous êtes là pour lui» … vous remplissez correctement votre rôle de grands-parents … vous n’avez fait que l’avoir en vacances une semaine comme n’importe quels grands-parents, ni plus ni moins.

Je souhaite que le temps que passera Gabriel chez vous à l’avenir ne soit pas considéré comme un temps où je me «débarrasse de lui», où je me «décharge de lui», où «vous m’aidez à m’occuper de lui puisque je n’en suis pas capable», où «vous garantissez seuls son équilibre» , mais tout simplement comme un temps de vacances.

Car j’estime qu’il est souhaitable pour lui qu’il passe du temps avec des personnes qui ont de l’estime pour sa mère et qui la reconnaisse comme quelqu’un de tout à fait apte à l’éduquer correctement.

Il est en mesure de percevoir les sentiments des adultes à son égard et à mon égard hors vos sentiments à mon égard ne sont pas propice à garantir son bon équilibre, pour le moment en tout cas.

Car il est tout à fait en mesure de percevoir que les personnes qu’il aime et qui sont importantes pour lui ne s’entendent pas, ne se comprennent pas et ne se soutiennent pas dans l’épreuve.

Vous n’avez pas d’autre rôle à jouer avec lui que celui de son papou et de sa malou.

Pour ce qui est de l’éducation et de la gestion au quotidien il a une maman qui s’en sort très bien et un papa qui j’en suis sure, sitôt qu’il ira mieux, reprendra un rôle de papa tout à fait adapté.

Quant à mes choix de vie ou à la place d’une tierce personne auprès de Gabriel, je suis tout à fait disposée à en discuter avec vous quand vous le souhaiterez si tant est que cette discussion soit possible dans un bon esprit d’ouverture et de souci réel de compréhension de votre part.

Il n’est pas question pour moi d’avoir à me justifier auprès de vous de quoique ce soit, mais je comprends que vous soyez inquiets et je peux vous aider à appréhender la situation si vous le souhaitez vraiment.

Laure."

05 mars 2006

La fin d'un mythe (I): un désir "égoïste".

Le Mythe

Les couples homosexuels veulent des enfants pour des motifs égoïstes.

Les Faits

Les couples homosexuels veulent des enfants pour les mêmes motifs que les couples hétérosexuels. Parce qu'ils s'aiment, qu'ils souhaitent fonder une famille, et qu'ils se sentent prêts à s'engager en couple sur un projet à long terme engageant leur responsabilité, leur temps, leur énergie, leur amour et leur don de soi.
Il y a des pays comme la France où existe un principe naturel du droit à l'enfant pour le couple hétérosexuel - quel qu'en soit le coût pour la collectivité et la lourdeur du traitement médical - auquel on oppose un droit de l'enfant pour le couple homosexuel, comme si naître dans un type de famille minoritaire remettait en cause les droits de l'enfant et par conséquent celui du couple à en avoir. Qu'en est-il alors du désir d'enfant dans tous les autres types de familles minoritaires par leurs origines, leurs convictions religieuses ou leurs constitutions? Accuse-t-on d'égoïsme et donc cherche-t-on à culpabiliser tous les couples qui souhaitent avoir un ou des enfants lorsqu'ils ne correspondent pas à l'image normalisée, consensuelle de la famille en Europe?
Nous nous préoccupons avant toute chose d'assurer à nos enfants amour, protection, éducation, respect de soi et des autres et nous laissons à d'autres le soin de justifier leur désir d'enfants par des motivations altruistes.

[Merci à AlterHéros]

03 mars 2006

Pensée du jour

"La famille a toujours été un montage; pour les familles homosexuelles, comme pour les familles hétérosexuelles, il s’agit de bricoler de la famille à partir de divers arguments de parenté: le biologique, le social, l’affectif, le juridique, le culturel, l’historique; mais les familles homosexuelles font tomber notre illusion d’une parenté naturelle, d’une adéquation de la parenté biologique à la parenté sociale; tout est à construire et sans doute plus que tout la nécessité d’une reconnaissance de plusieurs formes de parenté, d’une parenté plurielle. "

Anne Cadoret, Figures d’homoparentalité, dans
Martine Gross, Homoparentalités, État des lieux.
Parentés et différence de sexe, ESF, 2000.

02 mars 2006

Simple comme... UNE FAMILLE HOMOPARENTALE

Les familles homoparentales se heurtent toujours au même discours :
Cf. le mythe de la famille homoparentale sur: Alterheros
et le site d' APGL (onglet "documents")

De nombreuses familles homoparentales existent déjà. Comme je n'imagine pas qu'on va toutes les abattre, d'autant moins que j'en fais partie (allez, un sourire, ...) , il est beaucoup plus "vraisemblable" que le temps va régler le problème et que les opposants se verront dans l'obligation d'admettre la situation. Cela fera comme les filles-mères en leur temps ou l'avortement. Il ne reste plus qu'à tenir bon jusqu'à cette époque bénie! Faudra-t-il deux générations pour que la famille homoparentale devienne banale? Comme d'habitude ce sont les pionniers et pionnières du genre qui s'en prennent plein les dents. Mais nous montrerons que nous sommes respectables et nous nous ferons respecter.

Se battre pour obtenir des droits c'est très bien. Mais ce n'est pas certain que ce soit le seul chemin ou le plus rapide, même si moi aussi je me bats de ce côté-là, car je n'aime pas rester les bras croisés. Ni nécessairement celui que la vie va emprunter.

Savez-vous à quoi sont REELLEMENT confrontées les familles homoparentales dans la vie de tous les jours? Savez-vous qu'on n'a JAMAIS la paix?

Il y a toujours quelqu'un quelque part pour vous renvoyer votre différence à la gueule. Il faut s'adapter sans cesse à tout changement de prof, d'école, d'adresse, de voisins, de boulot: le risque d'homophobie est partout. Vous devez sans cesse faire la preuve que vous éduquez vos enfants comme tout le monde, que votre famille est comme les autres.
Et c'est pourtant si simple! Quoi d'exceptionnel dans notre vie quotidienne: boulot, ménage, repassage, école, conflits, rires, jeux, etc..., qu'est-ce qui vous choque là-dedans?
Nous devons armer nos enfants aussi pour qu'ils puissent se sentir à l'aise dans leur vie et recevoir leurs copains à la maison. Si nous n'avons pas honte, ça se passe très bien et ce sont tous ces gosses-là aussi qui témoignent chez eux du bonheur de vivre chez nous aussi...

Dur, dur de faire cesser les préjugés. Mais délicieux quand vous apprenez que le fils du voisin a choisi l'homoparentalité comme sujet de mémoire et est prêt à défendre votre cause alors qu'il est hétéro.

Je crois que ce sont les exemples de vies pas si déséquilibrées que ça qui montreront à tous les jeunes que la famille homoparentale n'est pas à bannir. La théorie viendra en second plan pour étayer les faits EXISTANTS et leur donner un cadre légal. Mais je reste persuadée que la banalisation de la situation viendra par l'exemple, y compris de familles imparfaites car il ne s'agit pas non plus de prétendre que les nôtres sont/seront exemplaires!

Certes l'échéance électorale va rendre le sujet brûlant, mais j'entends encore aussi beaucoup trop d'homos qui eux-mêmes ne sont prêts à soutenir ni l'homoparentalité ni l'égalité des droits, comme s'ils n'étaient pas concernés.

Il y a quarante ans, vivre avec qqn de même sexe était secret et dit pervers. Beaucoup l'acceptent aujourd'hui ou s'en foutent. on jase de moins en moins. Pourtant les lois qui nous protègent sont récentes. C'est l'ignorance qui nous fait le plus de mal. Nos garants pour l'avenir sont notre visibilité et l'éducation de nos jeunes. D'où l'intérêt de nos actions en milieu hétéro, scolaire, professionnel, quotidien.

Leur dire "c'est pas bien ce que vous dites/ faites/pensez, vous vous trompez" ne va pas suffir à persuader tous les traditionnalistes arriérés et réac: leur montrer qui nous sommes, c'est mieux.

23 janvier 2006

Méandres administratifs et autres lois kafkaïennes

Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Nantes se penche aujourd'hui sur la demande d'une mère réclamant le droit au congé paternité...

Alors que des parlementaires et maires déclarent tout azimut s'opposer à la reconnaissance des familles homoparentales, au droit à l'adoption pour les couples homos et au mariage gay, la réalité de ces familles et les discriminations juridiques, sociales et administratives dont elles sont victimes s'invitent à la barre du Tribunal des Affaires de la Sécurité Sociale (TASS) de Nantes aujourd'hui.

En attendant les conclusions de la mission parlementaire sur la Famille, Elodie et Karine entendent que leur famille soit reconnue par les administrations. Ce couple lesbien de Nantes élève un premier enfant issu d'une Fécondation In Vitro (FIV) réalisée en Belgique et attendent un second enfant, issu du même donneur danois, porté ce coup-ci par Elodie, Karine étant la mère biologique du petit garçon né en 2004.

En novembre dernier la CAF avait reconnu les deux femmes comme « mères » de l'enfant au titre des prestations sociales, la CPAM refusant quant à elle l'octroi d'un congé « paternité » de 11 jours à Elodie. En droit, Karine, mère biologique, est seule reconnue comme mère célibataire et reçoit les allocations correspondantes. Elodie, mère sociale, est inconnue aux yeux de l'administration et de la Caisse d'Allocation Familiale (CAF). Après s'être tournées légitimement vers la caisse de Nantes dont elles dépendent, les deux femmes sont considérées dès lors comme un couple au même titre qu'un couple hétérosexuel, la caisse jugeant opportunément que ce constat engendrait une diminution des aides à verser. Seule ombre au tableau, le traitement informatique du dossier du couple, le logiciel de la CAF ne prenant en compte que les couples hétérosexuels, Elodie s'est vue attribuée un nouveau numéro INSEE la désignant comme un homme. « Pour l'administration, je devais avoir un numéro de Sécu commençant par 1 et non par 2 ; alors, je suis devenue un homme pour elle et j'ai commencé à recevoir du courrier au nom de Monsieur Elodie. On a pris le parti d'en rire. » déclarait-t-elle au quotidien Le Parisien.

C'est maintenant face à la sécurité sociale que le couple réclame un traitement égalitaire de leur situation. L'issue fait peu de doute, mêmes pour les demanderesses, le directeur de la CPAM ayant indiqué qu'il n'avait rien contre le fait d'accorder un tel congé au parent social mais que la loi actuelle ne lui permettait pas de le faire, le parent social n'étant pas reconnu. On peut douter que le TASS face oeuvre de jurisprudence sur le sujet, lié par la loi, et renverra certainement dans ses motifs au législateur le soin d'apporter ou non une modification de la loi qui ne parle que du « père » comme bénéficiaire de ce congé.

Elodie a créé un site Internet, forum de la Famille et de la future famille homoparentale afin de renseigner toutes les femmes qui sont dans la même situation et d'échanger avec les familles homoparentales ses conseils. Karine a déjà prévenu qu'elle ne demanderait pas de congé paternité pour leur nouvel enfant à naître mais prendrait des congés payés joints aux jours que son employeur lui accorde pour qu'elle bénéficie des mêmes droits que les salariés (pères) de son entreprise.


On attend le 20 mars pour que le tribunal statue sur leur sort

Je préfèrerais en rire!
Pour éviter d'en pleurer on peut se rendre sur Le site d'Elodie .

28 octobre 2005

Pour l'adoption homoparentale

Nadine Morano, députée UMP, après la conférence sur l'homoparentalité:

«Je suis favorable à l'adoption par un couple de même sexe»

par Charlotte ROTMAN, extrait de LIBERATION : vendredi 28 octobre 2005

La troisième conférence internationale sur l'homoparentalité s'est achevée mercredi à Paris. 43 chercheurs français, européens et nord-américains ont examiné les familles homoparentales sous toutes leurs formes. «Selon le dernier sondage Louis Harris, 66 % des Français estiment qu'un couple homosexuel est autant qu'un couple hétérosexuel capable d'assurer son rôle de parent. Reste que ceux-là mêmes qui ont la charge de légiférer sont pour l'instant sourds aux injustices faites aux homoparents et à leurs enfants», constate l'APGL, Association des parents et futurs parents gays et lesbiens. Celle-ci avait invité tous les députés et sénateurs, cinq seulement se sont déplacés, dont Valérie Pécresse et Patrick Bloche, respectivement rapporteuse UMP et président PS de la mission d'information sur la famille à l'Assemblée nationale. Nadine Morano, député de Meurthe et Moselle, secrétaire nationale de l'UMP, catholique, mariée, mère de famille, y est non seulement venue, mais elle a tenu à prendre la parole. Pour la reconnaissance de l'homoparentalité.

Etes-vous pour la prise en compte des familles homoparentales ?
Il y a une réalité. On peut se la cacher, la nier, dire que "ça n'existe pas". Qu'il n'y a pas de couples homosexuels qui ont des enfants, qu'il n'y a pas d'hommes et de femmes homosexuels qui s'arrangent ensemble par insémination artisanale pour avoir un enfant, qu'il n'y a pas de lesbiennes qui vont en Belgique se faire inséminer. Soit on ferme les yeux, soit on décide de regarder la réalité en face. Ces enfants doivent avoir le même niveau de sécurité que les autres. Il faut faire évoluer la législation.

Qu'est-ce qui vous a fait basculer ?
Je suis mère de trois enfants, catholique pratiquante. Mon statut de législateur me force à m'ouvrir, tout comme j'ai pu le faire sur les questions de fin de vie. Dans ma circonscription, rurale, les gens s'étonnent de m'entendre tenir ces propos. Ça fait peur de dire que deux personnes de même sexe peuvent élever un enfant. Mais il suffit d'un exemple pour comprendre. Si vous prenez le cas d'une mère biologique qui décède, sa compagne n'a pas de statut vis-à-vis de l'enfant. Si les grands parents veulent lui retirer l'enfant qu'elle a elle aussi élevé, ils le peuvent. Où est l'intérêt de l'enfant ? Pourra-t-elle continuer à le chercher à l'école, à lui donner de l'affection, sans statut légal ?

Etes-vous pour l'adoption par des couples homosexuels, comme au Royaume-Uni, en Espagne, en Suède ou aux Pays-Bas ?
Oui. Je suis favorable à l'adoption par un couple de même sexe. Et ce pour la sécurité de l'enfant, pour sa protection.

Etes-vous pour autoriser l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA) à laquelle de nombreux couples de lesbiennes ont recours en allant dans des pays européens voisins ?
Pourquoi faut-il que nos concitoyennes s'expatrient, comme certaines auparavant pour l'IVG, ou d'autres pour l'aide à mourir. Il n'est pas normal qu'une femme qui, de toute façon, se fera inséminer à l'étranger, s'exile ainsi. On ne peut pas interdire le désir de maternité. Au nom de l'égalité, il faut les laisser avoir accès à la PMA en France.

Vous sentez-vous isolée dans votre camp ?
Je ne me sens pas majoritaire. Certains, dont Nicolas Sarkozy, reconnaissent que la droite a eu une posture idiote au moment du PACS, que le combat idéologique droite-gauche sur ces questions était une erreur. Il y a des réactions hostiles : j'entends qu'il faut à tout prix interdire qu'un enfant vive chez un couple homosexuel. On se voile la face. Je suis pragmatique : il faut faire quelque chose pour ces familles, d'autant que cela n'empiète pas sur le droit des autres, cela tend vers l'égalité des droits.
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