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15 juin 2008

Parce que c'est foutrement beau

Le dernier et émouvant hommage de Pierre Bergé à YSL, suivi de la chanson de Brel :

Note à moi-même: bon ben j'me dis juste que 50 ans de vie commune avec une femme, je connaîtrai pô vu mon âge... ou alors je vais vous emmerder vraiment très très longtemps... faites gaffe on n'sait jamais j'en suis capable...

14 février 2008

Pour toi

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14 septembre 2007

Crémation

Trois jours après les obsèques. C'est au fin fond de la campagne, loin de Paris. On a pris un taxi, tôt le matin. C'est une journée radieuse comme il y en a si rarement: le ciel est d'un pur, l'air est si doux et frais à la fois, c'est délicieux. Le taxi a un toit ouvrant, ce qui donne l'impression que le ciel est partout et que les hauts murs des immeubles de banlieue n'existent plus.
 
Puis l'autoroute, les champs, les bois. Nous partons vers une destination magnifique. Je ne connais pas cet endroit, mais les noms lus sur les panneaux me disent quelque chose: nous sommes dans une région de chasse. Le taxidriver donne quelques précisions sur l'itinéraire: il me semble alors me souvenir qu'une rivière assez importante borde la commune où nous nous rendons, ce qui se vérifiera par la suite. La vie est ainsi faite que nous partons pour un haut-lieu de chasse et de pêche, qui plus est, situé dans le département qui est le berceau de ma famille maternelle: clins d'oeil! Et oui, on meurt tant à Paris de nos jours que les délais de crémation sont inimaginables, à moins de faire comme nous, partir en province.
 
L'homme de circonstance qui nous accueille est de sombre vêtu, il s'excuse il n'a pas sa veste, il court la chercher. Nous devons être les premières ce jour-là. Entrée, petit salon, fleurs artificielles, tout est sans vie là-dedans. Voulez-vous boire quelque chose, mesdames? Oui, enfin non pas tout de suite, on voudrait... il comprend à demi-mot et nous mène dans la pièce où est disposé le cercueil. Nous avons une heure d'avance et j'ai mal pour ma mère qui commence à fléchir je le sens. Paradoxalement, cette pièce-là est vivante: au dehors, un ouvrier repeint de neuf les barreaux et les croisillons d'une des fenêtres de la salle. Clope au bec, imperturbable, il s'applique, il est minutieux, ses gestes me rappellent ceux de mon père, cigarette comprise. Je comprends que mon père restera vivant en moi pour toujours.
 
Ma mère a regardé les cartes sur les fleurs en pots qui accompagnent le cercueil. Non, aucune de la famille. Elle serre le cercueil dans ses bras et commence à craquer, à dire je ne sais quoi sur le paradis, j'attire doucement son attention sur l'homme au travail et ça y est, je vois que ça la frappe: cette application méthodique et soignée, elle ne peut que voir elle aussi! Je lui dis que c'est comme un clin d'oeil de papa: il y a des fenêtres sur la vie, il sera bon qu'elle n'oublie pas de porter son regard au dehors aussi, le monde extérieur existe encore et il y fait beau... Elle s'apaise et se souvient de ses gestes à lui: je sens que ça lui fait du bien.
 
L'employé tout bien sanglé dans son costume sombre nous repropose une boisson, oui un thé ça sera très bien. Une autre salle, un petit bar, quatre tables, des chaises, nous nous installons. Sur le bar, des gravures accrochées, scènes de sport, pêche ou chasse. Non mesdames il n'y a ni la couture ni le tricot, on en déduira ce qu'on veut. Deuxième belle-soeur arrive, très triste elle aussi. Elle confirme, nous ne serons effectivement que quatre, les autres n'ont pas le temps - faut-il comprendre pas les couilles ou pas l'envie? - d'être là...
 
Le préposé est maintenant accompagnée d'une préposée en tailleur très strict, très sombre. Nous retournons dans la salle au cercueil, on nous explique que la cérémonie va pouvoir commencer: nous allons dépiquer nos fleurs de leur tapis de mousse et les disposer directement sur le bois, les mousses et supports métalliques ne brûlant pas, ils seront retirés. Non seulement cela va être très beau, mais cela donne un rôle actif aux participants, c'est moins dur pour ma mère. Arrive pourtant le moment où il faut bien qu'ils emportent le cercueil...
 
La salle est vide maintenant, l'écran vidéo s'allume. Le cercueil est mis en place sur un plan devant un mur où se  découpe une plaque très épaisse verticale: c'est la porte du crématorium. Un autre employé, très raide, se recueille un moment près du cercueil. puis il fait trois pas sur la droite et actionne un bouton sur le mur. La plaque commence à monter, puis se lève  complètement. Un bras mécanique pousse le cercueil lentement dans l'enceinte du crématorium, la plaque redescend lentement, silencieusement, comme le marbre du tombeau se referme sur la tombe.
 
Nous sortons. Il fait un temps radieux. Ma mère et ma belle-soeur parlent un long moment dehors, de papa, puis de mon frère qui a eu de graves ennuis de santé ces derniers temps lui aussi. Il fait toujours aussi beau, le soleil a monté dans le ciel, et cet air si pur... je me revois près de quarante ans en arrière, sur le port de M*** où nous passions nos vacances. C'est la même qualité d'air, quand le beau temps revient au beau fixe après un coup de vent d'est, une température chaude juste ce qu'il faut, une petite brise qui caresse le visage. Je nous revois sur ce port, mon père en maillot de bain, affairé à préparer le bateau pour la journée, joyeux, bronzé, dans la pleine force de l'âge. Cela fait partie des moments les plus heureux de sa vie. Je sens le soleil et je suis sur le port de M***.
 
Soudain, j'entends même les drisses qui tapent sur les mâts des voiliers voisins! Je me retourne: c'est notre peintre qui a fait le tour du bâtiment et qui s'attaque à une nouvelle fenêtre, il tapote les barreaux avec son pinceau pour faire tomber des débris de rouille et de vieille peinture! Synchronicité... Je regarde à nouveau vers les arbres qui entourent la bâtisse et goûte la magie de ce moment où passé et présent coexistent. Je suis à la fois ici à P*** où le corps est en train de devenir cendres et à M*** sur le bateau, prête à passer une journée délicieuse en mer. Merci la vie.  

15 mai 2007

Jonas de Dieppe !

Jonas, je ne le connais que par mail ou chat. Cela date de mon 'époque' gayattitude, j'avais été touchée par son blog, sa personnalité. Nos échanges sont rares mais riches. Si je passe un jour par Dieppe, j'aimerais faire sa connaissance.

Surtout, son écriture est belle, dense et touffue certes, mais vraie, chaude et rugueuse comme les voix du soul ou du blues. En quête permanente de beauté et de vérité, de SA vérité, ce garçon est intense, il n'éprouve jamais rien de tiède, il est exigeant avec lui-même et ... sûrement avec les autres d'ailleurs! Son aptitude marquée à l'autodestruction est contrecarrée par une immense créativité, sa distance certaine au monde féminin n'a d'égale que son amour des hommes, charnel, viscéral et émouvant.

Jonas, c'est aussi le couple qu'il forme avac Alaska, depuis plusieurs années. Vie quotidienne, usure du temps, quête d'harmonie, déchirements, le couple s'affronte, se cherche, se redéfinit, s'étouffe et repart, survit, respire et parfois vibre encore. L'érotisme frôle le sublime, l'écriture est sensuelle, tendre et violente à la fois, pourtant Jonas est fidèle à son homme lorsqu'il dévore des yeux les beaux mâles à la terrasse des cafés! Ne vous y fiez pas, quoique hanté parfois de contradictions et de doutes, en apparence écorché, las, abattu, il reste accro à la vie et à l'amour.

Son nouveau site, ouvert il y a peu, me paraît encore plus abouti que les deux précédents (ne les cherchez plus, ils sont fermés). Plus serein également. Je n'ai pas toujours le temps de suivre tout ce qu'il publie, mais j'aime ce que je lis! Vous y trouverez également des photos, des vidéos, de la musique, des dessins.

" Nous étions assis dans nos fauteuils d'osier, face à l'écran, bloc-note sur le genou. Il fallait visionner, recenser, vanner la récolte d'images. L'un de mes rôles principaux lors de ces séances consiste à cristalliser des types et des suites de scènes autour des grains de parole qui me remontent en surface et me taquinent. Mémoriser la moindre séquence, l'attribuer à l'un des projets en gestation, réagir aux nouvelles idées, préfigurer, remanier les primes pulsions. Comme si j'affrontais plusieurs parties d'échecs à la fois. Or ce soir-ci, de très mauvaises et très ennuyeuses séries de prises de vue firent chemin. Des bouts de film mal éclairés, des sujets mous, sans intérêt : lui, moi, sa guitare et mon tricot paumés loin de tout, entre déclin vespéral et Lune nébuleuse.

(...)

 

... la photo est pour Jonas ...

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 MOI : Tu possèdes l'oreille absolue. Accorder cette guitare te suffit (tu en joues si rarement, sinon jamais...) Tu possèdes l'oreille absolue et cela te suffit à y entendre quelque chose. Tu écoutes tout, absolument, jusqu'aux échos les plus enfouis. Et ce mystère-là m'émerveille. Quand tu accordes l'instrument, notre guitare, moi, ça m'émerveille.

    LUI : Comment fais-tu ? J'entends le cliquetis de tes aiguilles, le bruissement du coton et du chanvre. Comment fais-tu pour d'un brin de laine tricoter cette fresque de mailles ? On dirait que tu écris un livre, que tu tisses un texte. Tes mains fabriquent, tes yeux devinent, et ça me fascine. Aussi parce qu'il me faut six cordes, et qu'une seule te suffit. "
 
 extraits de   3e Gwerz, carnet de Jonas

 

14 avril 2007

One year!

Aujourd'hui ça fait pile un an. Un an depuis l'annonce de cette saloperie  foutue maladie de merde  #§x@+*& !

Pas bon ce genre d'anniversaire. Ca fout la trouille! Que de questions!

Comment être sûre qu'on ne s'en refabrique pas un de crabe? Comment être sûre qu'on a bien tout compris et qu'on ne se remettra pas en situation d'en héberger un, d'affreux bestiau qui te bouffe dedans sournoisement pour avoir ta peau?

Avec tout ça en tête, elle a peur et elle est triste aussi. Triste de se sentir encore fatiguée, parfois.

Pas si souvent d'ailleurs, moi je trouve, après ce qu'elle a subi! Et courageuse avec ça, pour faire plein de choses à la maison et éduquer les enfants et m'aider aussi.

Je trouve qu'elle a la force de faire beaucoup et même de très bien s'occuper de son grand qui a subi une petite intervention cette semaine: elle n'a pas hésité à rester près de lui une nuit parce qu'il avait peur d'être seul après son opé, à sauter un repas parce qu'on n'avait pas prévu que ça se passe comme ça. Elle est restée auprès de lui pour parler de tout, pour faire passer la nuit plus vite et chasser la douleur, pour échanger des histoires de maman avec son grand fils, pour qu'il apprenne à grandir un peu plus, lui qui se fait tant d'illusions encore sur la vie et ne fait que découvrir qu'il faudra s'y battre!

Même que ça faisait rudement longtemps qu'on n'avait pas été séparées comme ça la nuit et qu'on était très très contentes de se retrouver, encore plus que quand elle partait deux ou trois jours en mission pour son boulot. Depuis la maladie, c'était la première fois que ça arrivait. D'habitude, moi qui aime tant veiller et travailler dans le silence de la nuit, je chasse les ombres de son sommeil avant de venir la rejoindre et la prendre dans mes bras pour ne pas laisser le mal se faufiler. Et je la sens toute endormie qui se blottit très fort contre moi, paisible et rassurée.

Elle est courageuse ma douce. Je l'admire et je l'aime.

15 janvier 2007

Suite au commentaire précédent...

... Non à l'apologie du suicide!

 

Et bien moi tu vois, la tendresse et l'amour et l'amitié, c'est ma vie et ma raison de vivre.

L'alcool juste pour boire, ça me fait gerber, au sens propre et figuré. C'est comme la baise pour la baise, on en a vite fait le tour.

Moi ce que j'aime c'est le bon vin, les bons plats simples, la musique qui me fait vibrer et l'art qui me parle. Ce que j'aime, c'est déguster, c'est partager.

C'est prendre le temps. C'est la verdeur des arbres, le bleu du ciel et les nuages et la brise au-dessus de mon gave.

C'est tenir sa main dans la mienne et lui faire l'amour. C'est me réveiller tous les matins dans ses bras, dans sa chaleur, dans son souffle.

C'est servir et me sentir utile, même un peu, un tout petit peu. Alors c'est pour ça que je bosse. Parce que je crois qu'il y a encore des échanges et des partages à faire.

C'est voir ses petits grandir et contribuer à leur rendre la vie possible. J'ai bien dit possible, parce que facile, ça ce n'est pas possible. La vie n'est pas facile, elle est la vie.

Ce n'est pas consommer dont tu as envie finalement: toi, tu te consumes! Tu t'épuises sans but, tu t'étourdis, mais jamais tu ne jouis vraiment! Tu ne connais pas la joie!

Et la vie, ce n'est pas la fuite, mais la lutte et le don de soi. A bras le corps!

Qu'attends-tu? 

00:55 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Joie

28 octobre 2006

Un p'tit beurre, des touyoux!

 

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Joyeux

 

Anniversaire

 

Cabs !

 

Plein de douceur pour Toto! 

 

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11:55 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : On les aime tant!

02 août 2006

C'est son anni - ver - saiiii - reuh!

Certains de nos amis ont déjà pensé à toi
et t'encouragent également dans ton combat:
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La maladie? On l'aura!

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Pas de gâteau aujourd'hui?
Qu'à cela ne tienne, j'ai ce qu'il te faut 
 
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Et pour arroser ça
 
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On fera la fête quand même
en toute sérénité
avec mes bras pour te choyer
mon amour ! 
  
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JOYEUX ANNIVERSAIRE
 
MARY L !
 

00:00 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : anniv

01 août 2006

Gemme! (II)

Le bonheur

Si tu ne trouves pas le bonheur,
c’est peut-être que tu le cherches ailleurs...
Ailleurs que dans tes souliers.
Ailleurs que dans ton foyer.

Selon toi, les autres sont plus heureux.
Mais, toi, tu ne vis pas chez eux.
Tu oublies que chacun a ses tracas.
Tu n’aimerais sûrement pas mieux leur cas.

Comment peux-tu aimer la vie
si ton coeur est plein d’envie,
si tu ne t’aimes pas,
si tu ne t’acceptes pas ?

Le plus grand obstacle au bonheur, sans doute,
c’est de rêver d’un bonheur trop grand.
Sache cueillir le bonheur au compte-gouttes :
ce sont de toutes petites qui font les océans.

Ne cherche pas le bonheur dans tes souvenirs.
Ne le cherche pas non plus dans l’avenir.
Cherche le bonheur dans le présent.
C’est là et là seulement qu’il t’attend.

Le bonheur, ce n’est pas un objet
que tu peux trouver quelque part hors de toi.
Le bonheur, ce n’est qu’un projet
qui part de toi et se réalise en toi.

Il n’existe pas de marchands de bonheur.
Il n’existe pas de machines à bonheur.
Il existe des gens qui croient au bonheur.
Ce sont ces gens qui font eux-mêmes leur bonheur.

Si, dans ton miroir, ta figure te déplaît,
à quoi te sert de briser ton reflet ?
Ce n’est pas ton miroir qu’il faut casser.
C’est toi qu’il faut changer !

Charles-Eugène PLOURDE, Une lumière sur mes pas,
Trois-Rivières 2003

18:10 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Propos

27 juillet 2006

Merveilleux Robert

Envoyé par Antonia pour Elle et moi.
Faut absolument que je partage ça!
 
L'éloge de la fatigue
 
Vous me dites Monsieur que j'ai mauvaise mine
Qu'avec cette vie, que je mène, je me ruine
Que l'on ne gagne rien à trop se prodiguer.
Vous me dites enfin que je suis fatigué :
Oui, je suis fatigué Monsieur, mais je m'en flatte
J'ai tout de fatigué, le coeur, la voix, la rate
Je m'endors épuisé, je me réveille las
Mais grâce à Dieu, Monsieur, je ne m'en soucie pas.
Et quand je m'en soucie je me ridiculise
La fatigue souvent n'est que vantardise
On n'est jamais aussi fatigué que l'on croit.
Et quand cela serait n'en a-t-on pas le droit?
Je ne vous parle pas de tristes lassitudes
Qu'on a lorsque le corps amassé d'habitudes
N'a plus pour se mouvoir que de pâles raisons.
Lorsqu'on fait de soi son unique horizon
Lorsqu'on n'a rien à perdre, à vaincre ou à défendre
Cette fatigue-là est mauvaise à entendre.
Elle fait l'oeil morne, le front lourd, le dos rond
Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond.
Mais se sentir plié sous le poids formidable
Des vies dont un beau jour on s'est fait responsable,
Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses mains,
Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain
Savoir qu'on est la clef, savoir qu'on est la source
Aider une existence à continuer sa course
Et pour cela se battre à s'enliser le coeur:
Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur.
Et sûr qu'à chaque pas, à chaque assaut qu'on livre
On va aider un être à vivre ou à survivre
Et sûr qu'on est le port, la route et le gué
Ou prendrait-on le droit d'être trop fatigué?
Ceux qui font de leur vie une belle aventure
Marque chaque victoire au creux sur leur figure
Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus
Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu
La fatigue Monsieur est un prix toujours juste
C'est le prix d'une journée d'efforts et de lutte
C'est le prix d'un labeur, d'un pleur ou d'un exploit
Non pas le prix qu'on paie mais celui qu'on reçoit.
C'est le prix d'un travail et d'une journée remplie
Et c'est la preuve aussi qu'on vit avec la vie.
Quand je rentre la nuit et que ma maison dort
J'écoute les sommeils et là je me sens fort
Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance
Et ma fatigue alors c'est une récompense

Et vous me conseillez d'aller me reposer ?
Mais si j'acceptais là ce que vous me proposez
Si je m'abandonnais à votre douce intrigue
Mais je mourrais, Monsieur, tristement, de fatigue!
 
Robert Lamoureux
 
 
 
 

15:30 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Vaincre la maladie

04 juin 2006

Mon ami

Ce garçon-là est mon ami et je l'aime beaucoup.
http://www.syldemon.gayattitude.com

Il écrit avec ses tripes, avec ses larmes, avec sa joie, avec son sang, avec sa sueur, avec son rire clair, avec sa force, de tout son talent d'homme qui aime la vie et les lettres. C'est un coeur si plein d'amour qu'il a fait ce post pour ma belle et que j'en ai eu les larmes aux yeux.... Attention, image très dure, âmes sensibles s'abstenir!

http://blog.syldemon.gayattitude.com/20060523201408.

C'est un mec, un vrai! Et dans ma bouche, c'est un sacré compliment!

15 mai 2006

Télégramme

J - 2 stop

Un merveilleux dimanche stop

Rechargées à bloc du bonheur d'être ensemble, de joies simples partagées, tendresse, repas, rangements stop

L'aménagement de notre chez nous continue stop

Avec elle, même le ménage ou le linge deviennent une fête stop

Le soleil a brillé toute l'après-midi, dehors et dedans stop

Elle a souri tout le jour stop

Je suis heureuse stop

Nous allons vaincre.

13 mai 2006

Votre visage

Je ne saurais vous dire la jouissance que me donne votre corps, lorsque vous me l'abandon­nez. Aucun langage ne la recueille. Aucun regard ne la contient. Les amants éprouvent, sans le comprendre, ce qu'est l'éternité: elle se confond avec la faiblesse qui précipite leur souffle. Elle obscurcit leur sang et fait la nuit autour d'eux, comme il arrive dans une souffrance, lorsqu'une flamme élance les chairs les plus tendres. La jouissance engendre un savoir sans équivalence sur l'éternel: elle révèle en nous bien trop d'enfance et de douceur pour que mourir, jamais, en vienne à bout. Les mains sur la peau touchent l'âme à vif. Elles en sentent la palpitation. Elles en devinent le trouble. Mais rien, non, rien n'égale en volupté la contemplation de votre visage.

(...)

En vous regardant, j'apprends ce que c'est qu'un visage, et qu'il s'ouvre dans la grâce d'une offrande. En vous regardant, je me souviens du monde, et combien il est sombre, monotone et sans air. Le visage amoureux est visage des hau­teurs. Il est exposé aux poussières des saisons, aux passages des étoiles. Il est rendu à sa substance première, celle du vent qui passe et tourmente les feuillages. Tout peut se lire en lui. Il baigne dans cette impudeur qui est la forme extrême de l'innocence, et sa matière est si fine que la moindre parole l'agite infiniment. Le visage amoureux est visage du profond et du clair. Il revient du lointain, de ce temps où l'enfance était chassée de nos traits, comme on renvoie dans sa mansarde une servante malhabile. Il est fait de cette pureté en nous, que rien n'entame.

Christian BOBIN. "Lettres d'Or"

 

12:15 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)

Armes d'amour

Aux déclarations hallucinantes des trois paranoïaques notoires - j'ai nommé monsieur V, madame B et Benoît XIIIetIII -, qui voient en nous des "terroristes" seulement capables "d'unions fondées sur un amour faible" à exclure ou à bannir, j'aurais pu répliquer très méchamment. La tentation fut grande et il m'a fallu un peu de temps pour me maîtriser, je l'admets.

Mais non, ne rentrons pas dans ce jeu-là. La lutte sera associative, politique, juridique. Pour ma part sur ce blog, je continuerai à parler d'amour. Cet amour qui leur a sans doute fait si cruellement défaut qu'ils ne savent plus eux, mais alors plus du tout, aimer les autres, ni même les tolérer... Quand on a charge d'âmes ou des citoyens, ça fait désordre! Regrettable pour des politiciens et un homme d'église, profondément regrettable!