12 mai 2006
La magie du Cantique des Cantiques
Oui, tu es belle, mon amie ! oui, tu es belle ! Tes yeux sont des yeux de colombe, sous les plis de ton voile. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres suspendues aux flancs du Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues qui sortent du bain ; chacune d’elles porte deux jumeaux, aucune d’elles n’est stérile. Tes lèvres sont comme un fil de pourpre, et ta bouche est charmante. Ta joue est comme une moitié de grenade, sous les plis de ton voile. Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour servir d’arsenal, où sont suspendus mille cuirasses et tous les boucliers des braves. Tes deux seins sont comme des jumeaux de gazelle, qui paissent au milieu des lisses. Quand le jour fraîchira et que les ombres s’inclineront, je m’acheminerai vers le mont de la myrrhe, vers la colline de l’encens.
Tu es toute belle, mon amie, et il n’y a pas de tache en toi.
(...)
Tu m’as rendu le cœur, ma sœur fiancée, tu m’as rendu le cœur par un de tes yeux, par une des boucles qui flottent sur ton cou. Que ton amour est charmant, ma sœur fiancée ! Que tes caresses sont douces ! Elles valent mieux que le vin, et l’odeur de tes parfums vaut mieux que tous les baumes. Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée ; le miel et le lait se cachent sous ta langue, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban. C’est un jardin fermé que ma sœur fiancée, une source fermée, une fontaine scellée ; un bosquet où le grenadier se mêle aux plus beaux fruits, le troène au nard, le nard, le safran, la cannelle, le cinname à toutes sortes d’arbres odorants, la myrrhe et l’aloès à toutes les plantes embaumées ; une fontaine dans un jardin, une source d’eau vive, un ruisseau qui coule du Liban. Levez-vous, aquilons ; venez, autans ; soufflez sur mon jardin, pour que ses parfums se répandent.
(...)
Mets-moi maintenant comme un sceau sur ton cœur, comme un anneau sur ton bras, car l’amour est fort comme la mort ; la passion est inflexible comme l’enfer. Ses brandons sont des brandons de flamme, des flèches du feu de Jéhovah.
Les grandes eaux ne sauraient éteindre l’amour ; les fleuves ne sauraient l’étouffer.
Cantique des cantiques 4 (Traduction d'Ernest RENAN. )
09:30 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
"Tu me donnes du sens"
Au fil de mes lectures, j'ai rencontré cette bien belle déclaration sur l'une des pages des Mademoiselles.
Tout y est: tergiversations pour enfin s'accepter différente, la rencontre "envers et contre tous", le lâcher-prise, l'autre, les autres, le Nous, la Joie. Mademoiselle Lin a 25 ans!
Soupir... Moi aussi je les ai eus, il y a... 25 ans! A ce propos, je ne crois pas vous avoir raconté comment c'était d'avoir 20 ans et de se découvrir lesbienne dans les années 75 ( le premier qui dit "18...75?" , je lui casse son clavier sur la tête et je lui fais bouffer sa souris!). J'y songerai.
08:55 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (1)
10 mai 2006
Pensée du soir
En vous lisant ces derniers temps, et notamment les interrogations de certaines et de certains sur l'amour, et surtout sa durée (durera, durera pas?), j'avais songé un moment écrire un long post sur le sujet, sur la rencontre et les rencontres.
Les rencontres qui améliorent notre amour de soi, qui satisfont notre narcissisme, qui modèlent, qui transforment, qui nous mettent sur notre voie et qui nous font croiser des êtres et des sentiments forts mais passagers, qui cessent lorsque la relation n'est plus nécessaire à l'un(e) comme à l'autre.
La rencontre, ou plutôt la Rencontre, dont on ne sait pas toujours immédiatement qu'elle s'écrit avec un R! Ecrire sur le sentiment d'absolu qui l'accompagne - ça on le découvre au fil du temps - , sur la sensation forte, indiscutable, éprouvée jusqu'à la moelle des os (au passage, "éprouver", c'est "faire la preuve"...) que "ma place est là et pas ailleurs", en dépit des chagrins, des coups du sort, des coups de griffes que parfois l'on s'inflige par ignorance, par dépit ou par bêtise..., sur le sentiment de complétude qui dépasse même le désir et l'attirance physique si forts soient-ils! Quand l'amour vous soulève et vous transporte, que votre union devient unité et que votre couple s'ouvre sur le monde, radieux! Et la magie qui opère car l'autre éprouve la même chose et qu'aucun mot n'est assez fort pour exprimer le ressenti ni ce qui passe alors de peau à peau, d'âme à âme...
Et puis non, je n'en dirai pas plus. Aujourd'hui ce n'est pas cela qui s'impose à moi le plus fortement. On m'a ô combien souvent reprochée d'être entière, on m'a aimée aussi pour cela..., tant pis, je ne puis être que moi-même. Pour faire réponse - ou écho - à vos questionnements, une seule phrase me hante aujourd'hui et me remplit toute:
L'amour n'est pas fait pour les tièdes
19:10 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (3)
27 avril 2006
Message personnel
Pour toi mon amour
Ma femme courageuse et déterminée qui est repartie vaillamment au travail entre deux séries d'examens, je t'aime.
Je suis là et je t'aime.
Et si le droit au mariage nous est donné, je te dirai oui, sans hésiter une seconde.
Comment ça copier les hétéros? Mais de quoi parlez-vous?
Dire devant tous les nôtres que nous nous aimons et que nous souhaitons partager notre vie et nous engager l'une envers l'autre pour la vie, c'est quoi le problème?
Avoir les mêmes droits que tout le monde parce que nous formons un couple depuis déjà un moment - et pour ça nous n'avons pas attendu votre autorisation - c'est quoi le problème?
Je m'engage à te chérir et à veiller sur toi et tes petits (total euphémisme!) aussi longtemps que mes forces me le permettront. Et comme dans ma famille les femmes ont la peau dure...
Je t'aime.
PS: j'ai décidé de fermer les commentaires de ce post après le passage de ma belle. Je pense que vous comprendrez.
11:10 Publié dans Aimer, Lame de fond, Vie de famille ... homoparentale | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Vaincre la maladie