23 juin 2008
Libé
l’Education nationale est incontournable»
Pourquoi ce mot d’ordre ?
Nous savons que ce n’est pas cette année qu’une marche de 500 000 personnes fera changer d’avis Nicolas Sarkozy, qui a clairement dit qu’il était contre le mariage et l’adoption par des couples de même sexe. Plutôt que de perdre notre temps, autant le mettre à profit pour avancer.
Cette année, on a choisi le thème spécifique de l’école. Sur la question de l’homophobie, l’Education nationale est un acteur incontournable. Le sujet reste difficile. Rien n’est gagné d’avance. Mais il vaut mieux se battre là où il y a un espoir d’aboutir à court terme.
Pourquoi est-ce un sujet difficile ?
C’est très dur de parler de sexualité à l’école. Tout ce qui touche aux adolescents est potentiellement un sujet d’hystérie collective. Et c’est peut-être encore plus dur de parler d’homosexualité. On nous dit : «L’homosexualité à l’école, c’est une affaire privée.» Personne ne dit que l’hétérosexualité est une affaire privée, elle s’affiche partout. Les jeunes à l’école ne sont pas désincarnés, ils ont une vie sociale, sexuelle, affective, qui peut être hétérosexuelle comme homosexuelle.
Mais on entend encore des recteurs d’académie résister à la délivrance d’agrément à des associations qui viennent parler de l’homophobie dans les classes. Ils nous parlent d’«atteinte à la laïcité», ou de «prosélytisme». On ne va pas convertir les têtes blondes à l’homosexualité ! Il y a encore beaucoup de barrières à lever.
Votre slogan n’est-il pas gentillet, alors ?
Ce n’est pas un slogan bisounours. Nous croyions que la question de l’homophobie était évidente pour tous. Qu’il y avait un clivage droite-gauche sur le mariage des couples de même sexe ou l’homoparentalité, mais pas sur la lutte contre l’homophobie. En fait, tout le monde a besoin de beaucoup d’explications. Y compris les plus basiques. Nadine Morano [secrétaire d’Etat à la Famille, ndlr], qui a un bon discours sur l’homoparentalité, parlait récemment de l’homosexualité comme «un choix de vie», alors que c’est loin d’être un choix.
Il faut souvent tout reprendre à la racine. Malgré les progrès, il y a des poches de résistance. L’homophobie est souvent décomplexée, pas forcément organisée, ni idéologique, mais elle est rémanente. Et elle s’exprime avec beaucoup de violence. On a remarqué que les auteurs des agresseurs homophobes sont souvent très jeunes : ils ont 20 ans, ou sont même mineurs. Cela veut dire qu’il faut redoubler d’efforts et de prévention.
De même, il faut vraiment travailler sur le mal-être des jeunes homos qui ont encore davantage de risques de se suicider que les autres. Dans la construction identitaire d’un jeune garçon aujourd’hui, il faut être viril, dominateur, et tout ce qui échappe à ce modèle est critiqué. Les filles qui veulent échapper à la domination masculine et les garçons désignés comme efféminés sont des cibles de choix. Il y a beaucoup de travail à faire pour contrer le machisme.
Ce message ne passe pas à l’école ?
Il passe par les infirmières scolaires, par certains enseignants. Mais dans la formation initiale, cette préoccupation n’est pas prise au sérieux. Là, on laisse chaque enseignant trouver lui-même les outils pour le faire. Or, parler de l’intimité n’est pas une chose facile. Il faut former les enseignants face à ces comportements discriminatoires.
Comment ?
Il faut par exemple permettre aux associations et aux professionnels d’intervenir dans les classes. Les professeurs ne peuvent pas tout faire. La loi de 2001 impose pourtant des cours d’éducation à la sexualité durant toute la scolarité, avec des objectifs d’acceptation de la diversité, de lutte contre les stéréotypes masculins-féminins, mais elle n’est pas appliquée.
Dans ce contexte, qu’attendez-vous de la circulaire de rentrée qui prend en compte l’homophobie ?
C’est un grand pas en avant. L’Education nationale est très hiérarchisée. Les proviseurs et les recteurs la prennent très au sérieux. La circulaire prévoit que l’école doit combattre les comportements violents et discriminatoires, en particulier l’homophobie. C’est important que ce mot apparaisse, noir sur blanc.
On a déjà des retours d’enseignants qui nous disent : «On en parle enfin !» Ce n’était même pas imaginable il y a encore un an. Avant on était reçu poliment dans les ministères par un conseiller chargé du handicap ou alors chargé des associations, celui qui est chargé de faire patienter les gens dans la salle d’attente. Cette année, les rythmes de réunions se sont intensifiés. Nous espérons que les syndicats d’enseignants aident les professeurs à se saisir de la circulaire. Dans les lycées et les collèges, il reste beaucoup à faire.
Recueilli par CHARLOTTE ROTMAN QUOTIDIEN :
07:43 Publié dans Ado et homo, Etre gay ou lesbienne en 2008, Homoparentalité, Homosexualité, Société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : homosexualité, homophobie, lesbienne, gay, famille, homoparentalité, société
15 juin 2008
Parce que c'est foutrement beau
Le dernier et émouvant hommage de Pierre Bergé à YSL, suivi de la chanson de Brel :
Note à moi-même: bon ben j'me dis juste que 50 ans de vie commune avec une femme, je connaîtrai pô vu mon âge... ou alors je vais vous emmerder vraiment très très longtemps... faites gaffe on n'sait jamais j'en suis capable...
22:09 Publié dans Aimer, Célèbres, Etre gay ou lesbienne en 2008, Homosexualité | Lien permanent | Commentaires (8)