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12 février 2008

Citation du jour

P'tit pédé


T'as quitté ta province coincé
Sous les insultes, les quolibets
Le mépris des gens du quartier
Et de tes parents effondrés
A quinze ans quand tu as découvert
Ce penchant paraît-il pervers
Que tu l'as annoncé à ta mère
J'imagine bien la galère
Petit pédé

T'aurais été couard pas de lézards
Besoin d' l'annoncer à personne
Mais c'est franchement une autre histoire
Que d'avouer j'aime les hommes
C'est pas d' ta faute, c'est la nature
Comme l'a si bien dit Aznavour
Que c'est quand même sacrement dur
A l'âge des premières amours
Petit pédé

Toute sa vie à faire semblant
D'être normal comme disent les gens
Jouer les machos à tout bout de champ
Pour garder ton secret d'enfant
Dans le p'tit bled d'où tu viens
Les gens te traitaient pire qu'un chien
Il fait pas bon être pédé
Quand t'es entouré d'enculés

Petit pédé

A Paris tu as débarqué
Dans les back-room du Marais
Dans ce ghetto un peu branché
Tu as commencé à t'assumer
Pour tous les homos des bars gays
Tu étais un enfant perdu
Tu as été bien vite adopté
Même si c'était pour ton cul
Petit pédé

Tu t'es laissé aller parfois
A niquer plus que de raison
C'est ta liberté, c'est ton droit
T'as heureusement fait attention
Tu t'es protégé de ce mal
Qui a emporté tant de tes potes
Grâce à ce virus infernal
Ne sortez jamais sans capotes
Petit pédé


Bientôt tu trouveras un mec
Un moustachu ou un gentil
Alors tu te maqueras avec
Pour quelques jours ou pour la vie
Rêverez peut-être d'un enfant
Y en a plein les orphelinats
Sauf que pour vous, papa, maman
C'est juste interdit par la loi
Petit pédé

Tu seras malheureux parfois
La vie c'est pas toujours le pied
Moi qui ne suis pas comme toi
Le malheur j'ai déjà donné
Qu'on soit tarlouze ou hétéro
C'est finalement le même topo
Seul l'amour guérit tous les maux
Je te le souhaite et au plus tôt
Petit pédé
Petit pédé...

Renaud ,  "Boucan d'enfer", 2002

22 juillet 2007

Jack o' lantern, come on!

On ne le présente plus!
Musicien éclectique, acteur et funambule de la scène et de la poésie, généreux, respectueux de son public comme peu en sont capables, amoureux des mots et des sons, débordant d'énergie, un grand Jacques lui aussi!

Son dernier album "Amor Doloroso" n'a rien à envier aux précédents: une version studio merveilleuse de clarté et de diversité, où tout Higelin est condensé dans de nouveaux titres. Higelin tour à tour rocker, blessé, amoureux, facétieux, provocateur, tendre, poète, désabusé, bondissant, paternel, bluesman, et j'en passe!
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J'ai un petit faible pour les titres "Halloween" ou "Amor Doloroso" ou encore "Se revoir et s'émouvoir".
 
Cet été si vous avez la chance, comme moi il y a quelques jours - concert gratuit en plus, le seul de la tournée, dans le cadre de l'été à Pau! - de voir et d'entendre les versions rock de ses nouveaux titres et des anciens aussi, vous verrez que sur scène Higelin, toujours respectueux de son public et immensément généreux, donne et donne encore: il a une pêche d'enfer à l'aube de ses 67 ans! Vous ne pourrez pas non plus résister à la joie, la musicalité et la poésie des anciens titres, "Tête en l'Air", "Je suis amoureux d'une cigarette" ou "Champagne" parmi tant d'autres encore.
 
Champion connaissait un peu, Junior a découvert. Nous sommes arrivés plusieurs heures à l'avance, nous étions dans les tout premiers rangs. Alors voir et entendre un grand monsieur de la chanson tout près, en vrai, accompagné de musiciens hors pair, ça les a drôlement sortis de leur mp3 quotidien, j' vous dis que ça! De vrais pros qui se démènent sur scène comme de beaux diables (oh que cette expression lui va bien à notre grand Jacques!), à tous les âges, du batteur de 20 ans au fidèle percusionniste de la première heure, des paroles à couper le souffle qu'on entend distinctement, parce qu'il articule sacrément bien le bougre! et dont les enfants n'appréhendent pas encore tout le sens tant le vocabulaire est riche... Et oui, les mômes, la réalité est souvent plus difficile à aborder et pourtant tellement plus belle et plus riche que le monde rêvé... 

08:55 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Musique, chanson

09 décembre 2006

Si ça vous chante!

Liste de chansons

 

ayant trait à l'homosexualité

 

Sur Wikipedia

 et aussi

Sur GaysetLesbiennes.com 

et bien sûr toujours l'excellent

HOMOZIKAL 

13 avril 2006

Bientôt le week-end... un peu de Musik?

Voilà un site
que je consulte
régulièrement!
C'est un petit bijou!

 

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14:35 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

20 mars 2006

Carl Orff et les Carmina Burana

Je ne m'en lasse pas!

Carl Orff et les Carmina Burana

Quand j'ai découvert cette musique, je devais avoir quatorze, quinze ans. Emerveillée par les voix et les sonorités extrêmement riches et variées, j'aurais pu en rester à cette écoute fort plaisante lorsque des amis m'ont raconté l'histoire des Carmina Burana et m'ont incitée à en comprendre les textes: depuis la beauté de l'oeuvre et son originalité n'ont cessé de m'enchanter. Laissez-moi vous les raconter à mon tour...

C'est par l'intermédiaire d'un bouquiniste de Würtzbourg que Carl Orff entra en 1934 en possession d'un recueil de poèmes médiévaux, intitulé Carmina Burana. Le bibliothécaire de la cour de Münich Johann Andreas Schmeller avait publié cette anthologie en 1847; elle se base sur un manuscrit probablement rédigé entre 1220 et 1250 en Styrie ou au Tyrol du Sud, et découvert en 1803 au couvent de Benediktbeuren. C'est également à Schmeller que l'on doit le titre du recueil, Carmina Burana (Chants de Beuren). Le manuscrit contient, classés par ordre thématique, plus de 200 chansons et poèmes en bas latin, en moyen haut allemand et en vieux français, ainsi que des strophes réunissant ces différentes langues.
À côté de scènes religieuses et d'attaques contre la décadence des moeurs et la corruption des pouvoirs publics et du clergé, figurent des textes qui célèbrent avec verdeur et sensualité le plaisir de manger, de boire, de jouer et d'aimer. Carl Orff avoua qu'en bon Bavarois, il s'était senti si profondément touché par « le rythme entraînant et le caractère imagé de ces poèmes, et tout autant [par] la musicalité riche en voyelles et la concision unique de la langue latine » qu'il commença spontanément à mettre en musique quelques pièces. Conseillé dans le choix et l'étude des documents par l'archiviste Michael Hofmann, il ne se contenta pas d'établir rapidemment la structure du texte : « En quelques semaines, toute mon oeuvre fut "jouable", de sorte qu'au début du mois de juin, je pus me mettre en route pour aller voir mon éditeur. Je n'avais pour base de mon exécution qu'un texte tapé à la machine. La musique était tellement achevée et vivante en moi que je n'avais pas besoin du soutien d'une partition. »

Lors de la création, le 8 juin 1937, à l'Opéra de Francfort sous la direction de Bertil Wetzelsberger, les Carmina Burana ou Chansons profanes pour solistes et choeur avec accompagnement instrumental et tableaux - c'était désormais le titre de cette œuvre - connurent un accueil triomphal et se virent rapidement ouvrir les portes des opéras, des salles de concerts ainsi que des salles de fêtes des universités et des écoles du monde entier. Après la répétition générale, Carl Orff alla trouver son éditeur pour lui faire cet aveu, souvent cité : «Vous pouvez mettre au pilon tout ce que j'ai écrit jusqu'à présent et que vous avez malheureusement imprimé. Mes oeuvres complètes commencent avec Carmina Burana.»

Le traitement qu'Orff fait subir à l'ochestre traditionnel est d'une nouveauté révolutionnaire : complété par deux pianistes et cinq percussionnistes, il acquiert un timbre métallique et martelant.

Les 24 numéros de l'oeuvre débutent par « O Fortuna » une invocation célèbre à la déesse de la destinée et de la chance, sur un fond de percussions retentissantes.

Puis vient le printemps et l'appel joyeux de l'amour lancé par des cloches carillonnantes. Duo de flûte et de timbales, la danse orchestrale « Uf dem Anger », renoue avec un usage populaire bavarois, avant la plainte des jeunes filles en moyen-haut allemand mâtiné de bas latin, « Floret silva nobilis », qui poursuive ces rythmes changeants sur le plan vocal. La coquetterie des jeunes filles « Chramer, gip die varwe mir » soulignée par des sons de grelots, ne suscite chez les hommes que des commentaires narquois. Le dialogue en plusieurs parties cède ensuite la place à l'invocation bachique à la «Reine d'Angleterre», probablement Aliénor d'Aquitaine, épouse du roi Henri II d'Angleterre, et dont les intrigues amoureuses sont entrées dans la légende.

La deuxième partie de l'oeuvre, « In Taberna » commence par une confession satirique et, avec un plaisir effréné, professe la « pravitas », la conduite impie: voix de fausset du cygne qui rôtit dans la poêle, puis discours d'ivrogne du saint patron du jeu de dés qui se proclame abbé du pays de Cocagne. La scène de ripailles culmine dans un choeur d'hommes entraînant, qui célèbre le plaisir de boire dans une exubérance orgiaque.

Dans la troisième partie, la « Cour d'amour », alternent innocence feinte et raffinement, plainte amoureuse et quête de l'amour: « Si puer cum puellula » des hommes (poème érotique assez cru a capella), suivi de « In trutina », le tendre aveu amoureux de la dame à son chevalier. L'hymne à Hélène et à Vénus se termine sur la reprise du vigoureux choeur initial "O Fortuna", construit sur un ostinato. Cette répétition symbolise la roue du destin qui tourne sur elle-même; Orff l'avait découverte sous forme de miniature dans le recueil des Carmina Burana.

J'écoute la version d'Eugen Jochum, avec Gundula Janowitz, Gerhard Stolze et Dietrich Fischer-Dieskau.

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24 août 2005

SUZY SOLIDOR

SUZY SOLIDOR (1900-1983)

Elle est née Suzanne Rocher le 18 décembre 1900 à Saint-Servan-sur-Mer, en Ille-et-Vilaine. A 20 ans, elle défraie la chronique du "tout Deauville" avec sa compagne, la célèbre antiquaire Yvonne de Brémonds d’Ars.
Suzanne Rocher monte à Paris au début des années 20 et devient Suzy Solidor. Sorte d’enseigne du mouvement lesbien, Suzy Solidor a quitté sa Bretagne natale pour devenir mannequin, puis chanteuse de cabaret. Les deux belles garçonnes forment pendant quelques années un couple très en vue, Faubourg Saint-Honoré.

Sirène aux cheveux de lin coupés court, modèle de tous les grands peintres contemporains, elle se lance dans la chanson et ouvre fin 1932 un cabaret -- mais elle dira 'boîte de nuit' -- au 12 rue Sainte-Anne, près du Palais-Royal, qu’elle baptise "La Vie Parisienne".

Entourée d’un essaim de jeunes femmes élégantes et parfois androgynes, Suzy accueille le Tout-Paris dans une ambiance luxueuse.
D’autres chanteuses lesbiennes ou bi suivront son exemple en ouvrant leur propre cabaret. Ainsi naît fin 1938 "Chez Agnès Capri", rue Molière, voisine de la rue Sainte-Anne, qui attire une clientèle homo des deux sexes et devient la plaque tournante de l’intelligentsia parisienne, à commencer par Jacques Prévert.
Outre quelques salons de thé attitrés et deux librairies spécialisées de la rue de l’Odéon, certaines lesbiennes fréquentent aussi Le Monocle, cabaret plus discret du boulevard Edgar-Quinet, sans vedette et réservé aux garçonnes. Elles y dansent en couple sous l’œil de la patronne, une maîtresse femme surnommée «Lulu de Montparnasse».
Cette visibilité acquise par les homosexuel(le)s durant les Années folles sera brutalement balayée par l’Occupation.

Ecouter sa version de Lili Marlène (1942)

Quid de la mémoire gay?... Ses archives ont été dispersées à Nice à sa mort, le 31 mars 1983. Elle repose à Cagnes-sur-Mer.

Elle souhaitait devenir "la femme la plus peinte au monde" : elle posera pour plus de deux cent peintres, dont Cocteau, Van Dongen, Marie Laurencin, Foujita, Picabia, Dufy,..., à condition qu'ils lui offrent le tableau pour qu'elle l'expose dans son cabaret.
La donation Solidor - plus de 40 portraits - est exposée au château-musée des Grimaldi à Monaco.

Voici par exemple une huile sur bois de Tamara de Lempicka, peinte en 1933. Lempicka ne voulut toujours la peindre que nue...

Suzy Solidor était devenue l'une des figures emblématiques des années 30.
Sa voix grave et sensuelle a célébré les amours lesbiennes. Voici l'une de ses chansons.

Obsession (1933)

Chaque femme je la veux des talons jusqu'aux cheveux
J'emprisonne dans mes voeux les inconnues
Sous leurs jupons empesés mes rêves inapaisés
Glissent de sournois baisers vers leurs peaux nues

Je déshabille leurs seins, mes caresses par essaims
S'ébattent sur les coussins de leurs poitrines
Je me vautre sur leurs flancs
Ivre du parfum troublant
Qui monte des ventres blancs vers mes narines

Douce, je promène mes mains aux rondeurs du marbre humain
Et j'y cherche le chemin où vont mes lèvres
Ma langue en fouille les plis et sur les torses polis
Buvant les divins oublis j'endors mes fièvres.

(Suzy Solidor)