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18 mars 2007

Pour Indilou, Spide et les autres

On donne la vie parce qu'on aime la vie. Qu'on soit homo ou hétéro! On donne la vie parce qu'on a envie d'aimer plus et de prolonger la vie. Quel qu'on soit!

Certains donnent même la vie par inattention, par erreur, par violence, et pourtant c'est la vie qui se donne à elle-même, dans le trouble ou l'horreur, et l'on n'a pas le droit de haïr cet enfant-là non plus... Chez les homos, ce n'est pas le cas: faire un enfant est un véritable parcours du combattant, qu'on ne peut souhaiter effectuer qu'avec une motivation très sincère et très forte.

Une femme est faite pour porter des enfants, et si elle en a envie c'est son droit. Si elle n'en a pas envie c'est son droit aussi. Qu'elle soit homo ou hétéro!

Une lesbienne n'en est pas moins femme, et elle a le droit de porter des enfants comme les autres. Qu'on se le dise! Surtout quand c'est par amour! Parce que l'amour est et reste la meilleure motivation pour faire des enfants! Pourquoi haïr l'enfant de l'amour?

La société? Elle fera comme pour les 'filles-mères' de mon enfance, elle s'y fera!

Les profs de l'Education Nationale? Ils s'y feront aussi! D'ailleurs nous, on n'a jamais eu de problèmes avec eux depuis toutes ces années, que ce soit pour notre grand au collège ou pour Junior à l'école primaire! Il n'y a pas que des cons abrutis à l'EN, y a aussi des gens très bien et heureusement. D'ailleurs, eux aussi sont homos ou hétéros, et ils ont souvent des enfants!

Quant aux autres ailleurs... il y a toujours eu des enfants dans les cours de récré pour s'en prendre à toi parce que tu es jaune, noir, maigre, petit, gros, grand, bègue, handicapé, en avance, en retard, que tu louches, que ton père est flic, ta mère en prison, tes parents pauvres, ton oncle célèbre, ta famille bourgeoise, tes ascendants cultivateurs bornés, ton oncle communiste, ta tante catho, et j'en passe. Il y a toujours eu des collègues de bureau pour juger ta coiffure, tes fringues, ton allure, tes vacances, ton conjoint et j'en passe! So what?

Avoir deux mamans, deux papas, deux belles-mères ou deux beaux-pères ne fera pas de vos/nos petits des monstres plus que les autres enfants. Cela fera partie de leur histoire. Cette différence leur enseignera peut-être même plus sûrement la tolérance que n'importe quel beau discours!

Les cons? Il y en a toujours eu, dans tous les milieux, tous les âges, tous les sexes, toutes les cultures, toutes les origines, et alors? Je les em*§¤°#de! Qu'ils passent leur chemin et s'occupent plutôt de leurs fesses leur progéniture, il y a du boulot!

Vous avez conçu ces enfants avec amour et souvent un long combat. Vous allez les aimer, c'est palpable dans vos discours, ça se sent, c'est viscéral, c'est fort, c'est vrai! Et ça, vos gosses vont le sentir et pouvoir s'appuyer sur cette force! So please, just don't worry! 

 

PS: Indilou c'est ici et Spide c'est là 

17 mars 2007

Brèves de nous

Beaucoup de boulot (tant mieux côté porte-monnaie! tant pis pour le blog, forcément j'ai moins de temps à vous consacrer en ce moment), plus un stage pro, plus deux enfants, plus un deuxième boulot en expansion, plus une assoc à gérer avec de moins en moins de bénévoles, plus un mémoire à écrire pour finir un diplôme qui m'attend depuis deux ans...

Par moments je suis fatiguée...

MAIS ma belle va bien! Ca, ça n'a pas de prix! Elle convalesce au mieux, nous tâchons de vivre le plus sainement possible et profitons d'être ensemble tout en faisant des projets pour chasser définitivement les nuages de 2006 de notre ciel!

Week-end enfants et dîner amical en vue... 

Le menu? Et bien tout ce qu'il y a de plus traditionnel:

Apéritif 
Magret de canard rôti aux pommes, pommes de terre 'bonne femme'
Salade verte aux pignons et fromage de pays (brebis, chèvre)
Salade de fruits de saison
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Vous salivez? Oh j'ai bien peur de n'avoir pas prévu assez! Je crois bien qu'on va manger tout ça sans vous!
 
Allez on boira un verre à votre santé! 

15 mars 2007

Info

 
 

16 - 21 mars 2007

Cinéma l'Entrepôt, Paris
 

Téléchargez le programme complet

(2,7 mo)

Contact
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Le Festival de cinéma Queer est un temps fort de réflexion sur les identités.


Héritier du féminisme, et des cultures gays, lesbiennes et trans, la théorie et le mouvement politique Queer déconstruisent les genres et les sexualités.

08 mars 2007

Journées auprès de LA femme

Une femme une seule! Deux coeurs! Deux!

Jour après jour!

ELLE veille à

me plaire, m'attirer,

m'intéresser, me passionner,

me captiver, me charmer,

m'inquiéter, m'attendrir,

m'émerveiller, m'emballer,

me cajoler, m'émoustiller,

me comprendre, me soutenir,

me choyer, me soigner,

me masser, m'encourager,

m'amuser, me faire rire, 

m'émouvoir, m'éblouir!

ELLE sait m'accompagner avec amour! 

Et PAS qu'un seul jour par an! Non c'est tous les jours!

J'ai beaucoup de chance ! 

Je compte bien faire tout mon possible pour continuer à lui donner amour et bien-être et bonheur, veiller sur ELLE et LA comprendre.

Une seule journée pour la femme? Ridicule! Vous savez bien que pour aimer il faut des jours et des mois et des années à se découvrir et à s'apprivoiser.

Demain matin quand je me réveillerai commencera un nouveau jour auprès d'ELLE.

Journée de la femme (1)

Quelqu'un a atterri sur mon blog aujourd'hui avec la simple requête "goudou" sur Google! Durée de la visite: 38 secondes! Ca pour de la curiosité, c'est de la curiosité! Mais alors vite satisfaite...

Ejaculateur précoce? 

27 février 2007

Le blog du jour (VI)

C'est plein d'humour et bien écrit, alors j'aime. Et puis il y a les calanques, l'Esterel, le jardin et le soleil. En plus elles aiment aller à la pêche! Alors là je suis conquise.

Et puis aujourd'hui c'est son anniversaire! 

RV chez Liquidambar !

24 février 2007

Born to be alive

Il y a des jours où vous vous sentez comme le "chat moche"? 

 



Tss! Meuh nan, meuh nan! Allez on rit un bon coup et puis...
You know what?
 
You are born to be alive!

 

Life can be happy for us homos too!

 

Ps: même pas envie de réagir à toutes ces conneries billevesées vues et lues dans le monde politique pré-électoral en ce qui nous concerne, sauf en images! 

30 janvier 2007

Jade or!

Comme diraient les djeunnzz, celle-là elle est trop géniale! Too much!
 


 
J'adore! 

28 janvier 2007

Gender trouble

Judith Butler : l’écume des genres

Popularisés depuis quelques années en France par différents chercheurs, les principes de la question de genre et du queer étaient pourtant orphelins de leur œuvre fondatrice,"Gender trouble", de Judith Butler (1990). Jamais traduit jusqu’alors, ce livre est désormais disponible en français (depuis 2005). Rencontre exclusive avec son auteur. Par Tim Madesclaire et Julien Picquart.

En 1990, Judith Butler, alors jeune philosophe inconnue, publie aux Etats-Unis "Gender trouble", un livre qui connaît immédiatement un fort retentissement non seulement dans les milieux féministes — dont elle propose une critique radicale — mais aussi pour ce qui émergeait comme la théorie "queer", à savoir une relecture des questions de genre — gay, lesbienne, transexuel — en rupture avec les discours militants des années 70 ou 80. Dans son introduction à la réédition de "Gender trouble" aux USA, Butler s’étonnait, non sans plaisir, de l’impact de son livre sur les réseaux militants, et se réjouissait qu’il ait pu servir de fondement à des actions politiques, au-delà de la théorie.

En France, "Gender trouble" est le livre dont tout le (petit) monde des chercheurs, intellectuels et militants a entendu parler, sur lequel des pages et des pages ont été écrites, qui a été commenté par un nombre impressionnant d’auteurs — en particulier les pourtant incompatibles Didier Eribon et Marie-Hélène Bourcier — mais qui n’avait, étrangement, jamais été traduit. Pourtant, les références auxquelles fait appel Judith Butler dans "Gender Trouble" sont pour une grande partie françaises. Elles constituent un corpus que François Cusset avait décrit dans un livre, "French".

Le texte est bien sûr ardu. Même pour le lecteur averti et peu paresseux qui, bien que connaissant bien Foucault, Kristeva, Lacan, Irigaray (il y en a !), risque de décrocher soudain en s’acharnant sur le "phallogocentrisme", l’envie lui prenant soudain d’aller explorer quelques parties étranges de son corps sexué. La solution pourrait être de mettre en place, à sa table de lecture, quelques dispositifs cruels pour se concentrer, comme une machine à fouet à la Jenny Holzer ou une stimulation électrique à chaque signe de décrochage. L’autre solution consiste à commencer par d’autres textes plus abordables de Butler, conférences, entretiens, qui reprennent largement les idées de la philosophe qui sait, quand il le faut, "traduire" sa pensée en des mots clairs et souvent touchants.

Le genre en questions

Interview exclusive de la philosophe américaine Judith Butler, professeur à Berkeley.
 
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Comment vous est venue l’idée que questionner le genre pouvait aussi concerner d’autres sujets qui étaient bien au-delà du masculin et du féminin ?

Dans les années 80, je crois, j’avais l’habitude d’aller dans des bars et j’ai pu y voir un certain nombre de "drag shows". Je me souviens avoir pensé que certains des "hommes" qui se produisaient là "interprétaient" la féminité d’une façon qui m’aurait été impossible. Je participais également à des rencontres féministes à l’université où j’entendais parler des présupposés hétérosexuels et des désirs de maternité des "femmes". Je me suis alors rendue compte que je ne pouvais pas trouver de sens à ces deux mondes. Le problème semblait bien plus complexe, et dire que les femmes qui étaient "butch" ou sans enfants étaient "masculines" sans dire comment leur participation à cette pratique modifiait la masculinité ne suffisait pas. De même, les hommes qui "interprétaient" la féminité la changeaient aussi. Le genre m’est apparu comme une catégorie certes intrinsèquement complexe, mais également comme une catégorie constamment en train d’être produite.

Seriez vous d’accord pour comparer la stratégie du genre au judo, en particulier lorsqu’il s’agit de lutter contre les discours de haine ?

Je pense effectivement que l’on doit bouger avec et contre certaines normes sociales, afin de les détourner vers d’autres fonctions. Un peu comme le "umfunktionierung" dont parlait Brecht. Il pensait que l’on pouvait s’emparer des symboles de la vie bourgeoise et les réutiliser pour produire de nouvelles significations.

Vous utilisez souvent l’expression "une vie vivable". Qu’entendez-vous par là ?

Une vie qui permette d’éviter la rage suicidaire. Quand vous vivez dans une culture qui vous criminalise et vous pathologise en raison de votre sexualité ou d’une déviance de genre, la tentation de se faire disparaître est grande. Ma question est : à quoi ressembleraient des normes culturelles qui permettraient à celles et ceux considérés jusque-là comme incompréhensibles de s’épanouir un peu ?

Après toutes ces années de travail sur ces questions, quel bilan tireriez-vous de ce que l’on a appelé la "théorie queer" ?

Je pense que la théorie queer continue d’apporter une contribution importante, en ce qu’elle nous donne un moyen de comprendre les identifications complexes qui sont à l’œuvre dans la sexualité. Elle nous permet de problématiser le genre, de sorte qu’on ne le considère pas comme donné. Et elle nous commande de conceptualiser les relations entre la sexualité, le genre et le pouvoir selon des termes qui ne peuvent se réduirent à de simples revendications identitaires. Il faut également souligner que l’homosexualité structure l’hétérosexualité de façon que l’on commence juste à comprendre dans les domaines de l’art, de la littérature, de l’histoire et de la théorie.

Je comprends qu’il puisse y avoir quelques efforts pour institutionnaliser la théorie queer mais mon sentiment est qu’elle doit rester une critique de l’institutionnalisation même. Il ne faut pas oublier que ses origines se trouvent dans des mouvements sociaux tels que Queer nation ou Act Up. Et ceux-ci ont trouvé leur place et leur efficacité à travers une forme d’intervention théâtrale, situationnelle et non routinière. Selon moi, la théorie queer n’est pas une doctrine, elle doit intervenir d’une manière épisodique et stratégique. Son passé, son présent et son futur font partie d’un processus historique, dont la fin est ouverte.

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Judith Butler, "Trouble dans le genre. Pour un féminisme de la subversion", La Découverte, 23 euros.
   
 
Une œuvre fondatrice
Le sociologue Eric Fassin a préfacé la version française de "Gender trouble". Nous lui avons demandé en quoi ce livre a influencé son travail.

"Le travail de Judith Butler m’a été particulièrement utile sur trois points. En premier lieu, le livre pose dès 1990 la question sexuelle en termes d’articulation entre genre et sexualité. C’est que Judith Butler s’inscrit au point de rencontre entre les problématiques féministes, d’une part, et gaies et lesbiennes, d’autre part : elle prend le parti de tenir ensemble les deux logiques, sans jamais dissoudre les questions de sexualité dans celles de genre, mais aussi sans oublier le genre au profit de la sexualité. Dès le début des années 1990, c’était le point de tension qui se dessinait aux Etats-Unis (et, en creux, en France) : cette œuvre m’a aidé à m’y situer de manière plus précise, plus consciente, plus réfléchie.

En deuxième lieu, j’avais d’abord été intéressé par la possibilité qu’ouvrait l’ouvrage de formuler une politique minoritaire sans fondement identitaire, voire contre l’assignation identitaire : cette perspective critique me paraissait prometteuse, surtout dans le contexte français, en ce qu’elle permettait de dépasser l’alternative entre République et communautarisme. En troisième lieu, plus récemment, son travail m’a aidé à penser le statut des normes dans notre société, ou dans nos sociétés que j’appellerais "démocratiques". Il est vrai que Judith Butler se pose la question du sujet (de l’assujettissement et de la subjectivation) dans la société, comme un enjeu théorique, plutôt qu’historique ; mais elle n’en pense pas moins à partir d’aujourd’hui. Or l’incertitude normative permet de penser notre actualité — non pas un monde où il n’y aurait plus de normes, mais un monde où leur statut est moins assuré, où il y a du trouble dans l’emprise des normes — ce qui nous ouvre une marge de liberté".
 
On pourra également consulter avec profit les pages page 1
page 2
page 3
 

22 janvier 2007

Gemme!

Gemme... beaucoup, mais alors vraiment BEAUCOUP!

 

Vu Chez Leznotte 

 

15 décembre 2006

A méditer

Si on pouvait réduire la population du monde en un village de 100 personnes, tout en maintenant les proportions de tous les peuples existants sur la terre, ce village serait ainsi composé:

57 asiatiques
21 européens
14 américains (Nord, Centre et Sud)
8 africains

Il y aurait:

52 femmes et 48 hommes
30 blancs et 70 non blancs
30 chrétiens et 70 non chrétiens
89 hétérosexuels et 11 homosexuels
6 personnes possèderaient 59 % de la richesse totale et tous les 6 seraient originaires des USA
80 vivraient dans des mauvaises maisons
70 seraient analphabètes
50 souffriraient de malnutrition
1 serait en train de mourir
1 serait en train de naître
1 posséderait un ordinateur
1 aurait un diplôme universitaire (oui, un seulement)

Si on considère le monde de cette manière, c'est tellement plus évident!

Prenons aussi ceci en considération:

Si tu t'es levé ce matin avec plus de santé que de maladie, tu es plus chanceux que le million de personnes qui ne verra pas la semaine prochaine.

Si tu n'as jamais été dans le danger d'une bataille, la solitude de l'emprisonnement, l'agonie de la torture, l'étau de la faim, tu es mieux que 500 millions de personnes.

Si tu peux aller à l'église sans peur d'être menacé, torturé ou tué, tu as une meilleure chance que 3 milliards de personnes.

Si tu as de la nourriture dans ton frigo, des habits sur toi, un toit sur ta tête et un endroit pour dormir, tu es plus riche que 75 % des habitants de la terre.

Si tu as de l'argent à la banque, dans ton portefeuille et de la monnaie dans une petite boite, tu fais partie des 8 % les plus privilégiés du monde.

Si tu lis ce message sur ton e-mail par exemple, tu as reçu une double bénédiction, parce que quelqu'un a pensé à toi et parce que tu ne fais pas partie des deux milliards de personnes qui ne savent pas lire.


Travaille comme si tu n'avais pas besoin d'argent.
Aime comme si personne ne t'avait jamais fait souffrir.
Danse comme si personne ne te regardait.
Chante comme si personne ne t'écoutait.
Vis comme si le paradis était sur terre.


Envoie ce message à tes amis. Si tu ne l'envoies pas il ne se passera rien du tout. Si tu l'envoies quelqu'un peut réfléchir après l'avoir lu...

02 décembre 2006

Le blog du jour (V)

Un témoignage de plus. Pour être encore plus visible. Elle est canadienne, son blog a dix ans et vaut d'être consulté. 
 

29 novembre 2006

Chose promise (4)

... (suite) ...

Non, ça ne serait pas simple du tout. Jusqu'à preuve du contraire j'étais mariée à 100 % et rien en elle ne m'indiquait qu'elle allait s'intéresser à moi sous l'angle où j'envisageais maintenant les choses. Il me fallait d'abord la revoir et constater "de visu" si j'éprouvais  "en vrai" ce que mon rêve m'avait inclinée à ressentir! Il faut dire que l'émotion forte de ce matin-là ne me quittait plus et que je sentais le rouge me monter aux joues à la pensée de ce que mon inconscient nous avait fait faire dans un lit ensemble.

A la rencontre suivante, j'ai bien sûr découvert que ma passion naissante ne me quittait plus, que ses yeux étaient magnifiques, son sourire plein de charme, son port de tête merveilleux, sa silhouette divine et que je devais faire un effort pour ne pas la prendre dans mes bras quand elle passait près de moi. Ce qu'elle pensait des personnes homosexuelles, je le savais déjà, elle avait eu beaucoup d'amis homos dans son adolescence et les différences de toutes sortes ne lui avaient jamais fait peur. Mais comment elle se situait dans sa vie amoureuse et face aux femmes m'échappait encore: très douée pour de solides amitiés mais très peu "physique" en apparence, bien que tendre même en amitié et attentive aux autres, dégoûtée des hommes mais jusqu'à quel point, il me semblait pourtant au fil des jours que si elle m'appréciait énormément, rien d'autre ne pourrait jamais arriver avec elle. J'en pris mon parti, d'autant plus que je n'avais rien à reprocher à Pharaon, qui faisait son possible pour me faire plaisir et que je négligeais pourtant de plus en plus au fil des mois. Cependant, je ne souhaitais pas rompre avec lui, ni le blesser ou le faire souffrir d'aucune manière.

Ce statu quo aurait pu durer je ne sais combien de temps, lorsque soudain Kaya me fit part de son envie de repartir vivre aux USA, pour retrouver ses amis et ses habitudes de vie dans les grands espaces naturels, n'arrivant plus à se faire à notre mode de vie français qu'elle trouvait tellement étriqué et incitant si peu à la méditation ou à la créativité. Elle se disait totalement inadaptée à notre culture, étant devenue incapable de gagner sa vie ici et manquant terriblement d'objectifs de grande envergure. Ce fut un choc pour moi! Elle allait partir? Je ne la verrais donc plus? Je ne pouvais pas supporter cette idée.

Je décidais donc de lui ouvrir mon coeur, de lui dire ce que j'éprouvais pour elle, puisque de toute façon je n'avais plus rien à perdre! Je lui écrivis donc une lettre que j'allai lui porter un soir, sans sonner chez elle, un courrier glissé sous sa porte. Je jouais là un coup de poker, risquant de perdre jusqu'à son amitié avec cette déclaration. Puis je rentrai chez moi où je trouvai Pharaon attablé seul avant son départ pour le boulot, et me trouvant l'air bizarre, " Ca va toi, t'es sûre? ". J'ai dû répondre un quelconque "T'inquiète pas, ce n'est rien" qui l'a rassuré. Je n'ai rien pu avaler de la soirée et j'ai tourné-viré comme un fauve en cage tout en essayant de lire ou de jouer de la guitare pour tuer le temps. Peine perdue. Coup de téléphone. Coeur battant. Incapable de dire une parole. Je me souviens simplement de ses mots à elle: "Tout va bien. Tu m'entends, tout va bien. Je suis ressortie exprès pour t'appeler, il y a du monde autour de moi. Il va falloir que nous parlions longuement toi et moi, je crois que nous avons beaucoup de choses à nous dire. Demain? OK? Dors bien, tout va bien."

Ce sont des ailes qui m'ont portée jusqu'au lendemain, un vent de folie, une légèreté inouïe. J'ai dû passer pour passablement à côté de mes pompes à mon travail, inattentive, souriant aux anges, mais qu'en avais-je à faire? J'étais ivre de joie, d'attente et d'espoir. Puisque "tout allait bien", que pouvais-je craindre? Et le soir a fini par arriver et mes ailes m'ont conduite jusque chez elle. Nous avons tellement parlé ce soir-là! Ma lettre l'avait énormément touchée, elle me trouvait très courageuse d'avoir osé l'écrire, elle n'avait pas pu en faire autant. Oui elle éprouvait un sentiment fort pour moi, et n'avait pas souhaité m'en parler tout en se posant parfois des questions à mon sujet. Mais voilà j'étais mariée, j'attendais quoi d'elle? Elle ne souhaitait pas que je mène une aventure extra-conjugale avec elle, elle me voulait toute ou pas: elle avait trop souffert d'infidélités pour souhaiter faire vivre cela à Pharaon qu'elle trouvait très gentil avec moi quand elle nous voyait ensemble, situation qui me mettait extrêmement mal à l'aise d'ailleurs. Elle préférait repartir à l'étranger puisque de toute façon...

Je me savais incapable de trahison, de coups foireux aussi. Ce fut bien vite réfléchi: "Je vais divorcer"

- Tu es sûre? C'est ce que tu veux?

- Oui, j'en suis sûre. Je n'éprouve plus rien avec lui, je lui fais perdre son temps et le mien. Nous ne sommes même plus un couple tu sais, il ne se passe plus rien entre nous depuis si longtemps, je crois qu'il commence à en souffrir.

Ne sachant comment m'y prendre, j'ai pris pour prétexte quelques jours plus tard une dispute lors d'une soirée chez des amis: je lui ai demandé de nous séparer, j'ai eu le courage de lui dire que je ne l'aimais plus, mais pas celui de lui avouer mes sentiments pour elle. Le premier choc passé, il a souhaité que je reste dans notre studio, préférant louer un meublé de son côté, plus près de son travail. Il m'a demandé mon amitié pour quelque temps. Bien sûr que je n'oubliais pas qu'il n'avait pas de famille ici, ni les presque quatre ans que nous avions passés ensemble! Et puis il a bien voulu divorcer à condition que cela ne lui coûte rien puisqu'il n'avait pas souhaité cette situation: lui il m'aimait encore. Il a été très malheureux pendant quelques temps puis a réussi à surmonter sa peine. Nous sommes restés amis longtemps, il me confiait ses secrets et savait que cela m'importait, notre relation amicale fonctionnait mieux que ne l'avait fait notre amour! Je n'ai jamais rien dit de ma vie "dissolue" mais il a fini par savoir (de bonnes âmes bien intentionnées sont toujours là pour blesser les autres quand on ne leur demanderait que de fermer leur grande gueule). Il a fini par rencontrer la femme de sa vie et je le sais très heureux à ses côtés, ce qui fut très important pour moi. Il demande toujours de mes nouvelles aux miens quand ils se croisent.

Lorsque notre séparation fut officielle, je mis mes plus beaux atours et me fis belle, achetai du champagne et filai chez Kaya. Ce fut moi qui lui pris la main en premier, ce fut elle qui m'embrassa tout d'abord. Puis mon rêve se réalisa, tellement plus beau encore, malgré notre maladresse et notre timidité. Rappelez-vous l'époque, nous étions en train de vivre un interdit, si immoral, si inconnu! Mais ce que j'éprouvais alors me semblait si naturel, si fait pour moi! Et nous avions tout à découvrir de nous! J'allais avoir 23 ans, elle en avait trente et nous avions la vie devant nous!

...(à suivre)...

ps: je corrigerai les fôtes demain, suis vannée, il est tard!

28 novembre 2006

Chose promise (3)

... (suite) ...
 
Je bossais tout en faisant mes études. J'étais mariée. Après quelques galères dans divers jobs pas faits pour lui, mon mari avait fini par trouver un emploi fixe dans la restauration: parler trois langues couramment, pour ce genre de job, ça aide! De mon côté, j'allais à la fac le matin et j'enseignais le reste du temps. Pour rallonger les fins de mois, je donnais également quelques cours de musique - j'ai toujours fini par transmettre ce que je connais, c'est vicéral!

C'est comme ça que j' ai atterri chez elle. Je la nommerai Kaya (en hommage à la chanson de Bob Marley). Elle rentrait des Etats-Unis, d'un douloureux divorce et d'une vie très mouvementée qui l'avait menée à l'autre bout du monde, en Asie comme en Amérique. Elle était un peu plus âgée que moi, une vraie soixante-huitarde elle! Elle avait " fait la route " comme on disait alors, connu le Pakistan, l'Inde, Ceylan, Katmandou, la drogue et la vie en communauté, puis s'était établie dans l'état de New-York tout près du Canada avec un ex-hippie très intelligent et très cultivé, qui la trompait comme au coin d'un bois tout en lui assurant une vie extrêmement confortable. Si vous saviez combien de soixante-huitards sont devenus de grands bourgeois conventionnels!

En mauvaise santé suite à ses nombreux voyages dans des pays à l'hygiène souvent déficiente et lasse de souffrir auprès d'un homme qui ne la respectait guère, elle était revenue vivre auprès de sa famille dans un petit appartement près de chez moi. Elle comptait bien y retrouver des forces et s'adonner à l'une de ses passions favorites, la musique.

Moi qui rêvais d'Asie et de philosophies orientales, je suis tombée sous le charme des récits de ses voyages et notre amitié est née de nos rencontres de plus en plus fréquentes. Nous partagions beaucoup de goûts, qu'ils soient musicaux, cinématographiques ou littéraires, et nous essayions de cheminer dans des voies assez similaires sur un plan personnel, non-violence, aide à autrui et attrait pour diverses cultures.

Je ne me rendais pas compte qu'elle prenait de plus en plus de place dans ma vie, que j'attendais avec une impatience accrue nos retrouvailles, que nous passions de plus en plus de soirées ensemble - comme c'est pratique d'avoir un conjoint absent à l'heure du dîner, n'est-ce-pas! - et que mes pensées étaient souvent pour elle.

Je m'étais très vite ennuyée aupès de celui que j'avais pourtant voulu épouser en connaissance de cause. Avec elle, ma vie rayonnait, des horizons s'ouvraient, je sentais que j'illuminais son existence également, ce n'était pas comme avec lui, la voir heureuse me faisait du bien. Lui, je le sentais heureux avec moi, heureux de mon bonheur quand il réussissait à mettre de la joie dans mon existence: mais moi, je n'arrivais pas à me motiver pour lui. Chercher à faire son bonheur m'avait très vite laissée indifférente, ce qui s'accentuait de plus en plus depuis ma rencontre avec Kaya. Elle, j'étais à l'écoute de ses désirs, spontanément. Et cela me rendait heureuse.
 
Un matin, je me réveillai brutalement dans le lit conjugal. Mon dernier rêve tout frais me laissait sous le choc! J'avais rêvé Kaya dans mes bras, caressé sa peau, embrassé ses lèvres et m'étais vue ne pas pouvoir me décoller d'elle tellement c'était délicieux! Là, j'étais pantelante, au comble de la stupéfaction, auprès d'un homme encore heureusement endormi, ce qui me laissait un peu de temps pour réfléchir. Je me rendais compte de l'énormité de mes pensées. Oui elle me plaisait, oui je la trouvais belle. Non je n'avais pas voulu le savoir jusque là, mais maintenant c'était plus fort que jamais et il n'y avait plus moyen de reculer devant cette émotion si puissante: j'aimais et je désirais, et c'était une femme!
 
A ce moment précis j'ai senti que toute ma vie venait de basculer et que c'était définitif. Cela ne serait pas simple mais je ne reculerais plus devant l'évidence. Je m'étais trouvée. Enfin.
 
  ...(à suivre)...