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23 mars 2006

SIGNEZ LA PETITION!

Les personnes homosexuelles
réclament le droit d'être PARENTS

Le 23 janvier 2006, le Centre Lesbien Gai Bi et Trans de Paris et Ile-de-France dénonçait le «Manifeste pour la défense du droit fondamental de l'enfant d'être accueilli et de pouvoir s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère», signé par 174 élus députés et sénateurs. Profitant de la remise du rapport de la mission d'information sur la famille, ces élus tentaient de bloquer tout débat sur l'homoparentalité avec des arguties psychologiques et psychanalytiques d'un autre âge.

Tandis que l'Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Belgique ont légalisé l'adoption pour les couples de même sexe, une partie du Parlement français refuse toute évolution du droit sur ce point.

Aujourd'hui, l'orientation sexuelle homosexuelle d'une personne ou d'un couple, candidat à l'adoption, les disqualifie systématiquement, enfreignant en cela non seulement la loi nationale mais également la Charte des Droits Fondamentaux de l'Union Européenne. La persistance de cette situation, dénoncée, par nombre de juristes, de psychanalystes, de sociologues, d'associations et même d'élus, constitue une atteinte grave à l'égalité des droits et à la dignité de la personne.

Le manifeste prétend que le « droit à l'enfant est alors présenté comme un dû ». Cette affirmation est purement fantaisiste. Jamais un « droit à l'enfant » n'a été revendiqué car jamais l'enfant n'a été considéré comme une marchandise.

Les personnes homosexuelles revendiquent le droit à être parents. Elles revendiquent, non pas seulement un droit mais avant tout la possibilité d'exercer les devoirs que chaque parent a envers l'enfant. L'analyse ignore volontairement cet aspect pour faire des personnes homosexuelles des irresponsables quand tout montre que la recherche de l'exercice des responsabilités parentales, loin d'être le signe d'un quelconque « communautarisme », les inscrit bien d'avantage dans la communauté nationale.

Enfin, la reconnaissance pour les personnes homosexuelles à être parents est également utile pour faire en sorte que la situation des quelque 200 000 familles homoparentales qui existent aujourd'hui soient régularisée.

Merci au CGL pour son article


Signez la pétition ICI

22 mars 2006

La mallette pédagogique d'Homoedu: il y en a pour tout le monde!

Une mine d'informations!

Pour les jeunes et les parents, pour les enseignants et les éducateurs, pour les homos et les hétéros, pour tous les travailleurs sociaux, diverses brochures téléchargeables sur le site d' Homoedu, mallette pédagogique "on line"

A consommer sans modération...

LE SUICIDE DES JEUNES

En France, les adolescents gays et les jeunes lesbiennes se suicident 13 fois plus que les jeunes se sentant hétérosexuels!

Dans l'édition du 10 septembre 2005 du Monde, Anne Chemin a publié un article de fond sur la problématique du suicide de jeunes homosexuel(le)s.
La stigmatisation est réelle, le constat terrible: les jeunes homos sont des souffre-douleur!

Lire l'article sur Le Monde

Suicide et dépression sont des sujets tabous en France. De nombreux experts estiment que les statistiques sur le suicide sont sous-évaluées. Par ailleurs, aucune sérieuse étude ne fut menée en France - jusqu'à celle d'Aremedia publiée en septembre 2005 -  (contrairement à d'autres pays occidentaux) sur les risques suicidaires dans la population des jeunes gais et lesbiennes. Celles réalisées sur le suicide des jeunes ignorent le paramètre homosexuel: difficultés liées à l'acceptation de l'homosexualité ou pratiques homosexuelles.

Le suicide est aujourd'hui en France la première cause de mortalité chez les 25-34 ans et la deuxième chez les 15-24 ans. Le nombre de suicides de ces derniers a fortement augmenté ces dernières années pour atteindre 1000 cas par an. La moyenne est terrifiante: trois jeunes se suicident tous les jours. Quant aux tentatives de suicide des jeunes de 15 à 24 ans, elles sont estimées entre 15000 et 25000 par an.


  • Rares sont les points d'écoute créés en France. Il n'existe pratiquement que:
    1. le Centre ABADIE du CHR de Bordeaux recevant tous les ans 400 jeunes dépressifs de 13 à 25 ans (mais qui n'a jamais mené d'enquête spécifique sur les facteurs de risques liés à l'homosexualité)
    2. la LIGNE AZUR ( créée fin 1995) qui offre un espace de parole téléphonique anonyme et confidentiel pour les jeunes garçons et filles qui s'interrogent sur leurs sentiments, leurs désirs, leurs orientations sexuelles ou leurs pratiques. Plus de 70% des appelants y expriment une grande difficulté à accepter leur différence sexuelle. Les problèmes de peur, de crainte, d'acceptation de soi, de solitude, d'isolement et de mal-être reviennent fréquemment. D'autres lignes d'écoute (SOS Homophobie, Contact,...) recoivent des témoignages allant dans le même sens.


  • Des études menées en France et en Amérique du Nord indiquent clairement les risques élevés DE CONTAMINATION par le virus du SIDA qu'encourent les jeunes homosexuels et bisexuels. Qu'il s'agisse des études américaines de G. Remafedi ou de P.Adam et M.A. Schiltz, il apparaît des risques importants de contamination par le VIH qui ne sont pas liés au manque d'information sur le sida mais plutôt à des relations sexuelles peu ou mal "maîtrisées" (soumission à un partenaire souvent plus âgé, peur du rejet de l'autre, voire viol consenti lié à un dégoût de soi ou la honte de sa pratique sexuelle, manque d'affirmation de sa personnalité propre, période de boulimie sexuelle après un fort isolement ou repli sur soi ayant provoqué un grand refoulement sexuel...). Chez les lesbiennes, le risque moins important que chez les gais, peut apparaître chez celles désirant se conformer à la "norme" et se forçant à avoir des rapports avec des hommes également non maîtrisés, fréquemment non protégés...


  • L'école, le lieu d'éducation et d'apprentissage à la vie, ignore l'homosexualité. Elle en fait un sujet tabou ( le dernier tabou?). Cette ignorance a pour conséquence les insultes et violences homophobes courantes dans les écoles, l'absence de l'homosexualité dans les programmes et manuels scolaires véhiculant la seule norme hétérosexuelle. Aucune référence n'est faite à l'homo ou bisexualité des personnages politiques (Alexandre le Grand, Lyautey, Cambacéres, Aragon...) des écrivains (Rimbaud, Verlaine, Proust, Genet, Yourcenar...) ou des musiciens (Tchaïkowski...). Les programmes d'histoire ne mentionnent pas la déportation des homosexuels, quant à l'éducation sexuelle, nulle information sur cette orientation amoureuse. L'homosexualité est également absente de la formation des enseignants, susceptibles cependant de répondre à un besoin d'écoute, d'information ou de médiation (insultes, craintes, réflexions...). Sans parler des nombreux enseignants homosexuels, lesbiennes, bisexuels qui cachent leur orientation sexuelle dans un milieu souvent homo-moqueur, voire homophobe latent et fortement hétérocentré, qui n'osent aborder le sujet de crainte de rejet ou d'amalgame avec la pédophilie, ou d'attaque des familles conservatrices...


  • Pourtant la demande d'information chez les jeunes existe. Un nombre croissant de jeunes se posent des questions, d'autant plus lorsque l'actualité est favorable aux homosexuels (adoption du PACS, coming-out de personnalités françaises, émissions télévisées, films grand public mettant en scène de plus en plus souvent un personnage homosexuel et pas forcément de manière caricaturale). Les jeunes posent quotidiennement des questions sur les sexualités, à un âge où l'on est partagé par un comportement normatif et l'aventure de sa vie que l'on va s'inventer loin de l'aimable pression parentale. Or l'institution scolaire est presque toujours défaillante dans ce domaine. Pacs adopté, politique de l'autruche au Ministère de l'Education... voilà l'actuelle équation.
  • N'oublions pas enfin, que les difficultés d'épanouissement des jeunes homos ou bisexuels, le manque de modèles positifs et de soutien de la part des adultes peuvent générer des situations de désorientation de l'étudiant, d'échec scolaire chez le lycéen ou le collégien...
  • L'état des lieux dans le domaine de la famille n'est guère plus idyllique. Pas plus que sur le plan sociétal ou médical. Pour résumer, disons qu'il s'opère dans les familles un mécanisme de double culpabilité. La culpabilité des parents et la culpabilité des enfants. Devant le coming-out familial de leurs enfants, les parents ressentent une mise en cause de leur propre travail d'éducateurs. Ils vivent l'homosexualité de leur enfant comme un échec personnel, une faille dans leur mission parentale. Les pères voient même leur virilité remise en question, les mères leur affectivité. La famille, à l'instar de la société dans son ensemble, conserve une vision caricaturale de l'homosexualité et des homosexuels. Devant cet état de fait, les enfants demeurent silencieux. Ils ont peur de décevoir. L'adolescent pense qu'il va trahir les schémas familiaux, le destin de sa famille. Il a tendance à intérioriser l'homophobie ambiante et il n'ose évoquer sa confusion. Pas plus aux proches qu'aux professionnels de la santé (psychothérapeutes, infirmières scolaires, médecins), eux aussi peu sensibilisés aux questions homosexuelles. Un jeune, en quête d'acceptation de soi-même a souvent peur du rejet ou du jugement d'autrui. Il ne s'établit pas alors un rapport de confiance nécessaire au bon diagnostic de l'expert. Ils ont besoin d'être habilement mis à l'aise pour oser "en parler".


Notre société "hétéro-normative" favorise la surdité latente de professionnels au service de la jeunesse. Pas de modèles homosexuels positifs, pas de référents heureux. Nulle mention de "cet amour qui n'ose pas dire son nom" pour aider à mieux l'accepter. C'est notre responsabilité et notre ambition que de faire évoluer cet état des choses!

 

Merci à Homoedu

21 mars 2006

Regrettable!... mais un deuxième round en vue!

Homoparentalité. Le tribunal des affaires sociales de Nantes a débouté un couple de lesbiennes qui réclamait le droit à un congé paternité. Le tribunal des affaires de la Sécurité sociale (TASS) de Nantes a rejeté lundi 20 mars la demande d'Elodie L., une homosexuelle de 29 ans qui réclamait un congé paternité pour l'enfant de sa compagne Karine, 30 ans, qu'elles élèvent ensemble.
"Le tribunal a retenu la définition du père comme personne de sexe masculin ayant un lien de filiation établi avec l'enfant. En conséquence, Mme L. ne peut bénéficier du congé de paternité", a noté l'avocat des deux jeunes femmes, Me Benoît Rousseau, à la lecture du jugement. "C'est une décision qui n'interprète pas la loi et la cantonne dans son acception précise. On ne peut pas compter sur la justice pour faire évoluer la loi", a regretté l'avocat. "Je ne suis pas surprise par la décision. On s'y attendait", a commenté Elodie L. qui a précisé qu'avec sa compagne, elle allait "continuer le combat avec l'aide des députés".

2600 signatures pour la pétition sur Internet
A la fin du mois de janvier dernier, le tribunal avait examiné la demande de congé de paternité d'Elodie L. pour s'occuper du petit Basile, le fils de sa compagne conçu par insémination artificielle et aujourd'hui âgé de près de deux ans.

Les deux jeunes femmes doivent maintenant étudier avec leur avocat quelles suites judiciaires elles vont donner à leur action mais elles n'envisagent pas pour le moment de faire appel. Depuis quelques semaines, une pétition de soutien aux deux homosexuelles a été mise en ligne sur internet. Elle a recueilli pour l'instant 2.600 signatures. "Nous avons reçu le soutien de Noël Mamère, de Jack Lang et de nombreux députés PS de Loire-Atlantique", a expliqué Karine qui attend maintenant que les parlementaires relaient leur combat au niveau national.

Un deuxième enfant
"On compte également sur l'Europe pour faire évoluer les choses", a poursuivi la jeune femme citant une résolution du Parlement européen du 18 janvier dernier "appelant les gouvernement à faire appliquer des lois qui ne soient pas discriminantes, notamment vis-à-vis des homosexuels". Depuis 15 jours, les deux homosexuelles ont un deuxième enfant, une petite fille prénommée Lucie dont la maman est Elodie. Karine compte à son tour demander un congé paternité pour cet enfant. "On va embêter une nouvelle CPAM (Caisse primaire d'assurance-maladie)", s'amuse-t-elle.
Depuis leur première demande déposée auprès de la CPAM de Nantes, les deux jeunes femmes ont en effet déménagé et dépendent maintenant de la caisse de Saint-Nazaire. (AP )

cf. article sur le Nouvel Obs

"Nous continuons notre combat avec les députés et les parlementaires. Nous allons voir comment le faire évoluer grâce à leur aide et à celle de la Halde" (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), a annoncé lundi Elodie.
"On a un tempérament plutôt de battantes. On ne se laisse pas démonter et on continuera", a affirmé la jeune mère, qui trouve "déplorable" de payer ses cotisations comme tous les couples et de ne pas avoir droit aux mêmes avantages.
"Le sentiment de la juste demande est toujours là. On se considère comme une famille comme les autres et, dans la vie de tous les jours, on s'aperçoit que les gens sont prêts", affirme Karine.

cf.article sur E-llico

On se demande en quoi le changement d'UN mot est si difficile à accorder: congé de PARENTALITE au lieu de paternité, était-ce si difficile? Franchement... Maintenant c'est au Parlement de décider!

 

 

Tous les enfants sont mes enfants

Paroles et Musique: Pierre Perret 1981

{Refrain:}
Qu'ils soient chinois ou maghrébins
De Saint-Nazaire ou de Dublin
Fils de Nabab ou fils de rien
Tous les enfants ressemblent aux tiens
Qu'ils soient protégés de Bouddha
Fils de païen fils de croyant
Fils de la Bible ou du Coran
Tous les enfants sont mes enfants

Ceux qui ont goûté au fruit amer
De notre indifférence
Qui n'ont pas choisi leur couleur
Ceux qui ont poussé dans les jardins
De la violence
Ceux qui ont apprivoisé la peur
Tous ceux qui vont le dos courbé
Sous les sacs de ciment
Tous ceux qui n'ont jamais souri
Ceux qui ont jamais eu un câlin
En se couchant
Ceux dont les larmes sont taries

{Refrain:}
Qu'ils soient chinois ou maghrébins
De Saint-Nazaire ou de Dublin
Fils de la Bible ou du Coran
Tous les enfants sont mes enfants
Ceux pour qui la douce famille
N'est plus qu'un souvenir
Ceux dont les parents se déchirent
Qui le cœur plein de mots d'amour
A nous offrir
Cherchent des bras pour s'y blottir
Ceux de Palerme ou de Delhi
Qu'on apprend à voler
Ceux qu'on mutile pour qu'ils mendient
Ceux de Manille ou de Rio qu'on prostitue
A ceux qui enseignent la vertu

{Refrain:}
Qu'ils soient chinois ou maghrébins
De Saint-Nazaire ou de Dublin
Fils de Nabab ou fils de rien
Tous les enfants ressemblent aux tiens
Qu'ils soient protégés de Bouddha
Fils de païen fils de croyant
Fils de la Bible ou du Coran
Tous les enfants sont mes enfants

 

Travailleurs sociaux: et vous, vous faites quoi?

Homophobie ordinaire

L’homophobie peut se définir comme toute attitude ou tout acte de rejet, d’injustice ou de violence envers une personne homosexuelle ou identifiée comme telle.

Peu de personnes se rendent compte en quoi les propos ou des attitudes homophobes du quotidien sont une forme de discrimination qui peut avoir des conséquences dramatiques auprès des adolescents découvrant leur sexualité. Les questions que se pose naturellement un adolescent sur sa vie affective et sexuelle sont encore plus difficiles à aborder quand son attirance pour les personnes du même sexe rencontre des attitudes d’exclusion ou de discrimination.

La lutte contre l’homophobie passera nécessairement par un travail en amont avec des adultes susceptibles de sensibiliser très tôt les jeunes qu’ils encadrent. Ces adultes manquent énormément d’information et de formation. Pourtant lutter contre cette forme de discrimination contribue à un mieux être physique, mental et social de tous les jeunes.

Le coin des travailleurs sociaux et des enseignants: savoir et réagir

Une brochure a été réalisée grâce au soutien du Ministère de l’Education Nationale, du Ministère de la Santé, du Ministère de la Justice, du Ministère de l’Agriculture et de l’INPES ainsi que des associations FCPE, Couleurs Gaies, Contact et le syndicat SNES. Elle est téléchargeable sur le site de la LIGNE-AZUR. Vous y trouverez de nombreuses infos sur ces liens par exemple:
Les dossiers

Professionnels: comment agir + télécharger brochure(s) ICI

Editée récemment elle a pour but de pallier ce manque en donnant des informations, des éléments de réflexion et des possibilités de recours ou d’orientation aux enseignants et aux autres professionnels encadrant des jeunes. Elle met en exergue les différentes situations de l’homophobie ordinaire : les violences physiques, verbales, le manque d’estime de soi des jeunes homos et surtout les conduites d’autodestruction qui en découlent. A chaque situation, elle apporte des réponses juridiques, sociales et associatives pour aider les adultes dans son accompagnement du jeune.

Cette brochure est l'un des outils indispensables pour la mise en œuvre des recommandations relatives à l’éducation à la sexualité du ministère de l’Education Nationale (circulaires du 21 novembre 2001 et 17 février 2003) : « … l’éducation à la sexualité a désormais pleinement sa place à l’école. Elle doit intégrer les questions liées à la mixité, à la lutte contre le sexisme, l’homophobie et permettre de mieux prendre en compte les attentes des jeunes avec leurs difficultés et les préoccupations spécifiques. »



20 mars 2006

La fin d'un mythe (III): la norme

Le Mythe

Ce n'est pas normal d'être homosexuel.
L'homosexualité est une maladie.

Les Faits

L'homosexualité, c'est une orientation de la sexualité. La majorité des individus ont une orientation hétérosexuelle, mais il y a des gens, il y en a toujours eu, il y en aura toujours, qui sont attirés envers ceux de leur sexe. C'est un peu comme les droitiers et les gauchers: la majorité de la population est droitière mais il y a des gauchers et il y en aura toujours. Dans la nature on retrouve également des formes d'homosexualité.

C'est plutôt le rejet qui amène les homosexuels à mal s'accepter, à se dévaloriser et à se culpabiliser. Ces personnes ne sont pas moins équilibrées; elles rencontrent davantage d'hostilité en raison de leurs préférences sexuelles. (Réf : Robert, J. Pour jeunes seulement: Photo-roman d'éducation à la sexualité. Les Éditions de l'homme, Québec 1988.)

[Merci à AlterHéros]

19 mars 2006

Réponse

Bonjour l'abbé,

Je ne me vois pas vous appeler mon père vu que j'ai l'âge d'être votre mère, ni mon fils vu que vous ne l'êtes pas... Comme vous n'avez pris aucun surnom, et dans l'attente d'un vocable autre, je me permets ce titre, pour moi culturel, respectueux et non péjoratif.

Je pense que vous avez du courage de venir témoigner ici de votre condition de prêtre homosexuel. Je ne suis pas persuadée toutefois que cela vous pose si peu de problèmes que vous semblez bien vouloir l'affirmer.

Tout d'abord en raison de la position virulente de l'Eglise sur l'homosexualité en général et sur la sexualité de ses prêtres en particulier. Il suffit de se pencher sur le nouveau catéchisme, d'observer la chasse aux homos dans les séminaires, ou de lire les déclarations du pape ou de certains évêques pour en être convaincu!

Ensuite vous dites que vous ne vous cachez pas de votre orientation sexuelle: comment faites-vous pour rester prêtre alors? Ne vous a-t-on pas incité au silence en haut-lieu? J'ose à peine imaginer la situation si en plus vous décidez de vivre avec un compagnon... Vous dites également souffrir "du rejet que toute personne homosexuelle peut subir: un regard injurieux, une parole qui frappe et peut-être jusqu'au geste qui laisse une trace..." Expérience personnelle?

Oui, il n'est pas question pour vous de vous définir à partir de votre sexualité, moi non plus d'ailleurs, mais les autres s'en chargeront à votre place! De toute façon l'orientation sexuelle est une composante majeure de la personnalité, qu'on l'accepte ou non. Elle conditionne une partie de notre rapport aux autres et au monde, même si elle n'est pas le seul critère.

Nous sommes d'accord pour l'action non-violente! J'émets toutefois des réserves quant à l'inutilité de la provocation: c'est parfois le seul moyen de provoquer justement une réaction et d'inciter les mentalités à évoluer. C'est un électro-choc positif! C'est d'ailleurs le parti qu'ont pris les organisateurs des Gay Prides puis des Marches de la Fierté LGBT, ou les membres de l'association Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence: choquer pour être enfin vu, reconnu, puis, un jour peut-être, accepté. La visibilité à outrance pour attirer le regard enfin, l'attention peut-être et ouvrir les coeurs.

Espérons qu'un jour les homos et les hétéros puissent cohabiter simplement, banalement, dans la paix et le respect mutuel. Oui l'amour est un vrai but pour tous, d'accord! Mais ce n'est pas une raison pour se laisser marcher sur les pieds...

Connaissez-vous le livre d'Henri de Portzamparc "Témoignage d'un homo, catho, aristo. Assis-pas-bouger! Henri etc..." (Odin éd.)? Si ce n'est pas encore le cas, je suis sûre que vous y trouverez matière à réflexion...
A propos, mon ami Jonas (cf. le lien "Version Exhib" sur ma page), est un ancien éléve pasteur anglican: lui et son compagnon ont été chassés du séminaire où ils suivaient leur formation, son blog vous intéressera peut-être.

Un dernier détail: c'est "chère" Happy, s'il vous plaît, je suis une fiiiiiiille!

17 mars 2006

L'homophobie à l'école

Silence.
Honte.

Peur.
Angoisse.

Invisibilité.
Solitude.
Déprime.
Mensonge.
Souffrance.
Haine de soi.

Dix mots. Dix mots qui décrivent le drame quotidien de la majorité des adolescents gays.

25% d'entre eux tentent de s'ôter la vie. Un chiffre qui témoigne de l'ampleur du malaise, et qui justifie à lui seul une prise de conscience d'envergure.

Clé de l'épanouissement, l'école forme enseignants et élèves à ne pas discriminer en raison de la race, de la religion, de la nationalité, ou du sexe. L'orientation sexuelle?

Absente du programme. Dans les livres comme par la voix des professeurs. En cautionnant le tabou -- donc l'homophobie, l'instruction publique ne remplit pas sa mission d'éducation pour tous.

Afin de remédier à cette situation en Suisse romande, PINK CROSS,
(cf. le site http://www.lambda-education.ch/ ),
a créé le groupe "Jeunesse et Ecole". Avec un seul but: en finir avec l'homophobie dans le milieu scolaire, faire en sorte que chaque élève et chaque enseignant gay soit respecté et valorisé, que les générations de demain puissent s'épanouir dans un environnement sain et accueillant.

Trop jeunes pour leur parler d'homosexualité? S'ils ne sont pas trop jeunes pour intégrer des mécanismes sexistes et homophobes, pour se couvrir d'insultes blessantes et pour apprendre à se détester, les enfants ne sont certainement pas trop jeunes pour que, des la première primaire, on leur parle des diverses formes de l'amour et qu'on leur propose le respect de chacun.

En France, les syndicats d'enseignants développent depuis mai 2005 un véritable engagement pour lutter contre toutes les discriminations, y compris homophobes et lesbophobes... Car il existe un gouffre énorme entre les adolescents et les adultes sur les questions d’homosexualité.

La prévention de l’homophobie dans les collèges et les lycées est assez rare. L’homophobie est pourtant une réalité à l’école. Une enquête, effectuée en 2002 et 2003 dans 254 établissements français avait mis en lumière de "fréquentes réactions hostiles à l’homosexualité de la part d’élèves, surtout chez les collégiens".

"L’injure numéro un des cours de récréation reste PD et enculé", affirme Ronan Rosec, président de SOS-Homophobie. "L’homosexualité est taboue en milieu scolaire ainsi que l’homophobie", déplore pareillement Jean-Noël Vittaut, président du MAG (Mouvement d’affirmation des jeunes gays et lesbiens) qui propose aussi des modules de sensibilisation en milieu scolaire.

"Les adolescents homosexuels qui n’ont souvent jamais parlé de leur sexualité à leurs parents et se retrouvent confrontés à une ambiance homophobe dans leur établissement ont énormément de mal à se trouver des références et à se construire une identité", ajoute Ronan Rosec, évoquant une étude canadienne qui fait état de "risques de suicide sept fois plus élevés chez les adolescents homosexuels que chez les autres".

Les faits:

  • Entre 5 et 10% de la population est homosexuelle (Etude Kinsey, 1950). 6 à 7 % de la population française (Selon J.Corraze L’homosexualité ; Que sais-je ? ; 1996)
  • L’homosexualité est un sujet tabou à l’école
  • Les enfants grandissent en l’absence d’information positive sur l’homosexualité et sont affectés très jeunes par l’homophobie
  • La prise de conscience de son homosexualité intervient en général entre l’âge de 12 et 17 ans
  • 1 jeune gay sur 4 fait une tentative de suicide (Etude du Dr Cochand, CHUV, 2000, mandat de l’Office fédéral de la Santé Publique)
Pourquoi en parler à l’école ?
  • Dans chaque classe, il y des élèves qui se sentent attirés par des personnes de même sexe
  • Dans chaque école, il y a des enseignant-e-s gais ou lesbiennes. La majorité d’entre eux cachent leur orientation affective
  • 2/3 des parents réagissent de manière négative à l’annonce de l’homosexualité de leur enfant. L’école doit pouvoir être un lieu d’accueil et de soutien
  • La violence verbale et physique à l’encontre des homosexuel-le-s est présente dans les cours d’école
Que peuvent faire les écoles ?
  • Aborder les thèmes de l’homosexualité et de l’homophobie au même titre que d’autres thèmes de société (racisme, familles, discrimination, amour, etc.)
  • Inclure des représentations de personnes homosexuelles dans le curriculum (langues, littérature, science)
  • Mettre à disposition des ressources concernant l’homosexualité dans les centres de documentation (livres, films, brochures, adresses, etc.)
  • Créer un climat d’acceptation de toutes les différences et permettre aux élèves et aux professeurs homosexuel-le-s de vivre sans se cacher
  • Former le personnel enseignant aux thématiques de l’homosexualité et de l’homophobie (cf. ateliers de sensibilisation de lambda-education)
  • Informer et rassurer les parents d’élèves, inclure les parents d’élèves gais et lesbiennes dans les échanges d’information.

L'école est l'une des clés essentielles de l'épanouissement. Elle apprend la vie en communauté et prépare les jeunes à affronter l'avenir. L’école est un environnement dans lequel chaque élève doit pouvoir se sentir en sécurité et développer sa personnalité dans un climat sain et encourageant.Malheureusement, ce postulat n’est pas valable pour la majorité des jeunes gais et lesbiennes qui fréquentent les établissements scolaires de Suisse. Les adolescents qui s'identifient comme gay, lesbienne ou bisexuel(le) manquent de points de repère et ont du mal à se construire une identité autour de leurs sentiments les plus intimes. A l’école, ils ne voient pas leur réalité reconnue, ni même évoquée, si ce n'est en des termes négatifs (insultes, railleries, plaisanteries, etc.). En n'éduquant pas la jeunesse sur ce thème, l'école n'aide pas les jeunes homosexuel-le-s à sortir de leur silence et laisse la porte ouverte à la violence verbale et parfois physique dont ils peuvent être les victimes.

Au contraire de la problématique du racisme, l’homophobie est un thème qui n’est que peu ou pas abordé par les enseignants.

L'école peut et doit faire en sorte que tous les élèves puissent s'exprimer dans leur diversité. Son rôle est de permettre à chacun de recevoir une éducation dans les meilleures conditions, d'affirmer et de valoriser les personnalités et les différences de chaque élève.

A ce titre, elle se doit de présenter le thème de l'homosexualité dans un cadre langagier positif, afin de répondre à sa mission d'égalité et d'éducation pour tous. Une école digne de ce nom doit valoriser et respecter chacun, quelle que soit son orientation sexuelle.

A quand la généralisation de la prévention de l’homophobie en milieu scolaire... de même que.... la lutte contre le sexisme?

16 mars 2006

Le saviez-vous?

C'est scandaleux!


Suite à une circulaire de 1983, les homosexuels masculins, mais aussi parfois des lesbiennes, sont exclu(e)s systématiquement du don du sang, du seul fait de leur orientation sexuelle. Au nom du "principe de précaution" cette discrimination s'applique qu'ils aient eu ou non des "conduites à risque".

La pertinence de cette exclusion ne repose, aujourd'hui, sur aucun argument scientifique.
On constate pourtant une différence de traitement entre un hétérosexuel ayant une conduite à risque (exclusion temporaire) et un homosexuel (exclusion définitive du seul fait de son orientation sexuelle).

Donner son sang est un acte citoyen qui engage la responsabilité de chacun. Écarter systématiquement les homosexuels revient à considérer qu'ils seraient moins citoyens et moins responsables que les hétérosexuels.Ce principe de précaution doit être remis en cause dans son application abusive et discriminante.


On pourrait remplacer la condition de "groupe à risque" par la condition de "conduite à risque".


Pour sensibiliser l'ensemble de l'opinion publique SOS Homophobie met en place une campagne :
- de DON DE SANG CITOYEN.
- d'ENGAGEMENT RECEVEUR (EUSE). Don du sang citoyen


Les homosexuels sont des citoyens responsables!

06 mars 2006

Un site à découvrir absolument!

Family Gay

Un site qui vaut le détour!

En voici deux extraits:

- Le premier nous parle d'un livre pour apprendre et cesser de juger, voire de condamner ou de renier par pure ignorance.

- Le second est un témoignage qui m'a profondément émue:

"Vivre avec un père gai ou une mère lesbienne" de Deborah-A Miller

Votre père est gai ? Votre mère est lesbienne ? Et puis, qu'est-ce que ça peut bien faire dans votre vie d'adolescent... Ce livre répond justement à cette question. Qu'une famille soit fondée sur un couple ou qu'elle soit monoparentale, ou encore établie sur le modèle traditionnel, le fait que son père soit gai ou que sa mère soit lesbienne n'est pas nécessairement facile à vivre pour un adolescent ou une adolescente. Tous les modèles familiaux présentent des avantages et des inconvénients.
Ce livre direct, clair et sans détour, aborde les aspects spécifiques des familles gaies ou lesbiennes. Suis-je gai ou lesbienne parce que mes parents le sont ? Comment réagiront mes amis et mes amies ? Quels sont mes droits ? Suis-je victime des préjugés des autres ou de mes propres préjugés ? vous permettra de comprendre votre cadre familial. Cet ouvrage refuse le sensationnalisme et trouve toujours le ton juste pour expliquer les nouvelles réalités d'aujourd'hui. Il donne des conseils judicieux à tous les adolescents et adolescentes.

 

 

 

 

Témoignage de Laure :

 

 

" Le 8 septembre 2005

 

A mes parents,

 

 

Je sais que mes choix de vie sont pour vous une source de déception énorme et j’en suis profondément désolée.

Mais pour autant, je me sens à un âge où je dois faire des choix personnels et assumés.

Je ne crois pas être adulte et responsable si je mène ma vie en fonction de vos attentes personnelles.

Je ne veux pas faire des choix de vie qui soit des choix de confort ou de convenance.

Peut-être qu’il est temps pour vous de comprendre et d’accepter que je suis différente de vous, que j’ai une conception de la vie qui m’est propre et qui s’est construite à travers l’éducation que vous m’avez donnée, certes, mais pas seulement.

Chaque personne construit sa vie d’une façon individuelle, avec son bagage éducatif et son histoire familiale mais aussi avec des rencontres amicales, amoureuses et intellectuelles, des études, une histoire professionnelle, et beaucoup d’autres choses.

Autant d’héritages qui font que chaque individu est différent de son prochain et qu’il est si difficile de nous comprendre.

Je sais quel espoir représente un enfant parce que de temps en temps je me laisse aller à envisager le meilleur pour Gabriel.

Un meilleur qui serait fait de ce que je n’ai pas réussi à être ou à faire. Un meilleur de ce que je n’ai pas eu.

Mais peut être que nous devons accepter l’idée que nos enfants vont prendre des chemins loin des nôtres et devenir des sortes d’étrangers.

Et que leurs meilleurs n’aura rien à voir avec nos espoirs déçus, nos rêves ou nos manques.

Vous avez fait de votre mieux et vous n’êtes pas seuls responsables de ce que je suis devenue. Vous avez posé les fondations et la vie s’est chargée du reste.

Mais vous devriez être fiers de vous, d’avoir su me donner la force de faire des choix difficiles et de les assumer.

J’aime ce que je suis, non pas que je pense être parfaite, mais parce que j’ai le courage de me voir telle que je suis … avec mes qualités mais aussi avec mes incohérences, mes contradictions, mes impossibilités.

Vous avez rendu possible pour moi cette chose tellement difficile à atteindre, qui est l’estime de soi.

Vous devriez être fiers de vous et heureux.

 

Au sujet de Gabriel et de votre souhait de l’avoir chez vous pour un mardi soir, un mercredi ou des vacances, je souhaite laisser passer un peu de temps.

Ce n’est en en aucun cas un souhait de rompre les liens que vous avez tissés ensemble ou de vous empêcher de le voir.

Mais vous êtes les bienvenus chez moi pour passer des moments avec lui, en ma présence.

En effet au cours des trois mariages de cet été, j’ai eu l’occasion de discuter avec des gens qui m’ont mise en garde par rapport à mon «style de vie», qui ont essayé de comprendre, qui m’ont donné des conseils et m’ont aussi rapporté les propos de mes parents à mon sujet et notamment à propos de ma façon de m’occuper de Gabriel.

Sur ce dernier point, je souhaite éclaircir la situation :

Je suis la maman de Gabriel, je m’en occupe correctement et il va relativement bien compte tenu de la séparation récente de ses parents.

JE suis tout à fait équilibrée et saine d’esprit.

Il est faux de dire «qu’heureusement que vous êtes là pour lui» … vous remplissez correctement votre rôle de grands-parents … vous n’avez fait que l’avoir en vacances une semaine comme n’importe quels grands-parents, ni plus ni moins.

Je souhaite que le temps que passera Gabriel chez vous à l’avenir ne soit pas considéré comme un temps où je me «débarrasse de lui», où je me «décharge de lui», où «vous m’aidez à m’occuper de lui puisque je n’en suis pas capable», où «vous garantissez seuls son équilibre» , mais tout simplement comme un temps de vacances.

Car j’estime qu’il est souhaitable pour lui qu’il passe du temps avec des personnes qui ont de l’estime pour sa mère et qui la reconnaisse comme quelqu’un de tout à fait apte à l’éduquer correctement.

Il est en mesure de percevoir les sentiments des adultes à son égard et à mon égard hors vos sentiments à mon égard ne sont pas propice à garantir son bon équilibre, pour le moment en tout cas.

Car il est tout à fait en mesure de percevoir que les personnes qu’il aime et qui sont importantes pour lui ne s’entendent pas, ne se comprennent pas et ne se soutiennent pas dans l’épreuve.

Vous n’avez pas d’autre rôle à jouer avec lui que celui de son papou et de sa malou.

Pour ce qui est de l’éducation et de la gestion au quotidien il a une maman qui s’en sort très bien et un papa qui j’en suis sure, sitôt qu’il ira mieux, reprendra un rôle de papa tout à fait adapté.

Quant à mes choix de vie ou à la place d’une tierce personne auprès de Gabriel, je suis tout à fait disposée à en discuter avec vous quand vous le souhaiterez si tant est que cette discussion soit possible dans un bon esprit d’ouverture et de souci réel de compréhension de votre part.

Il n’est pas question pour moi d’avoir à me justifier auprès de vous de quoique ce soit, mais je comprends que vous soyez inquiets et je peux vous aider à appréhender la situation si vous le souhaitez vraiment.

Laure."

02 mars 2006

HOMO, BOULOT, QUE DE MAUX SANS LES MOTS!

Les gays salariés non déclarés:
l'entreprise un des derniers refuges
de la "virilité"

cf.cet article sur Libé

Vous êtes victime de discrimination sur le lieu de votre travail? Découvrez Homoboulot !

C'est un collectif d'associations professionnelles gays regroupant 3 HVP (hôtel de ville de Paris), les Affranchis (la Poste), Comin-G (ministère de l'Economie), EnerGay (industries électriques et gazières), Flag (police), Gare (SNCF), Homobus (RATP), Embrayage (PSA), Rainbhôpital (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), et les Telles & Tels (France Télécom).

On peut les contacter par le biais du site Homoboulot (en refonte actuellement).

01 mars 2006

LETTRE OUVERTE AUX PARENTS D'HOMOS TENTES PAR UNE ATTITUDE HOMOPHOBE OU LESBOPHOBE

Vous venez d'apprendre l'homosexualité de votre fils, de votre fille.

Votre enfant est homosexuel, il/elle le sait depuis beaucoup plus longtemps que vous.
Il lui a fallu, la plupart du temps sans aucun soutien, cheminer longuement pour reconnaître ce qu'il était, puis tenter de s'accepter comme tel.

Il a vécu dans l'anxiété du jour où vous seriez au courant, ne sachant pas quelle serait alors votre réaction. On doit s'aimer comme on est, pas sur un mensonge, n'est-ce pas?

D'une façon ou d'une autre, et même si cela s'est déroulé dans un climat de tension, il s'est enfin ouvert à vous et C'EST A VOUS DESORMAIS qu'il appartient de ne pas briser la dynamique de confiance qui s'est instaurée.

Si l'image que vous vous faisiez de votre enfant se trouve modifiée, voire ébranlée par la nouvelle, sa personnalité intime n'a pas changé. Il demeure exactement le même que celui/celle que vous connaissiez, avec ses qualités et ses défauts. Il n'a pas choisi d'être ce qu'il est, mais il le restera vraisemblablement toute sa vie. S'il s'assume bien, il pourra vivre aussi heureux que n'importe qui.

Sachez bien que:
1. Vous n'êtes coupable de rien.
2. Vous n'avez pas été préparé à cela, il vous faudra apprendre.
3. Dans l'état des connaissances d'aujourd'hui, nous ignorons totalement les origines de l'homosexualité. " Il n'y a rien à comprendre. Il faut aimer son enfant et l'accepter."
4. Trop souvent réduite à une image stéréotypée, l'homosexualité peut s'exprimer et être vécue de façons très différentes, que ce soit dans les sentiments, les comportements ou les pratiques sexuelles. Elle recouvre une très grande diversité de situations.
5. L'homosexualité ne concerne pas seulement la vie sexuelle, mais la vie affective dans son ensemble… et les grandes histoires d'amour ne sont pas l'apanage des hétérosexuels, pas plus que la stabilité et la fidélité en couple.
6. Il convient de laisser "du temps au temps". A force de dialogue et d'écoute, il est possible de comprendre et d'accepter progressivement son enfant dans sa différence.
7. N'oubliez toutefois pas que c'est une cause majoritaire de suicide chez les jeunes lorsqu'ils se sentent niés, voire rejetés: un enfant homosexuel, c'est beaucoup mieux qu'un enfant mort, non?
8. Mais vous, vous allez devoir tuer le fils/la fille que vous aviez dans la tête pour en accepter un(e) autre. Vous aviez bâti un scénario de vie… tant pis, il vous faudra faire le deuil du fils idéal, de la fille idéale.
9. Les représentations sociales et culturelles de l'homosexualité vous renvoient à des images caricaturales. Face à ces clichés, vous parents, vous sentez profondément désorientés, voire choqués. Mais ces représentations sont largement réductrices et n'enlèvent rien aux qualités d'équilibre, de générosité et d'écoute de nombreux homosexuels.
10. Les lieux de rencontre apparaissent dans l'imaginaire collectif comme de véritables symboles de dépravation. En réalité, pour les homosexuels qui les fréquentent, ces endroits sont parfois le seul refuge possible pour exprimer leur différence à l'abri des regards réprobateurs. Les bars et les discothèques sont, pour beaucoup, essentiellement des lieux de franche convivialité et d'amusement. Toutes les personnes homosexuelles ne fréquentent pas ces lieux qui, de plus, n'existent pas partout. Tous les hétéros ne fréquentent pas non plus les discothèques...
11. La société, les médias, les religions font volontiers l'amalgame entre homosexualité et pédophilie.
Or l'homosexualité participe d'une relation égalitaire entre deux personnes consentantes. Ce n'est pas le cas de la pédophilie : l'enfant y est en état de dépendance et de soumission vis-à-vis de l'adulte, qui constitue pour lui un modèle de savoir, de loi et de morale. L'homosexualité est un acte libre et légal. Elle ne saurait en aucun cas être assimilée à la pédophilie qui constitue très clairement un abus sexuel, et peut être de nature autant hétérosexuelle qu'homosexuelle.
12. L'association souvent systématique de l'homosexualité masculine et du sida reste bien tenace dans la conscience collective. Elle est issue du discours des média qui parlaient de " cancer gay " au début des années 80. Cette crainte des parents vis-à-vis du risque de voir leur enfant homosexuel atteint par ce virus est légitime, mais comme pour tout parent d'enfant en âge d'avoir une vie sexuellement active.
Les clichés réducteurs ne rendent pas compte de la réalité. Le danger ne vient pas de " groupes à risques " mais bien de " pratiques à risques ". Ceci doit inciter à tenir très tôt, auprès de ses enfants, un discours informatif de prévention en leur précisant, sans tabou, les modes de transmission et, de fait, les moyens de se protéger.
13. L'exclusion sociale ou familiale peut amener à des conduites suicidaires. Se sentir rejeté par la société, par ses proches ou par son milieu familial, peut induire des attitudes à risques dans la logique du " n'avoir plus rien à perdre ".
14. L'image sociale des homosexuels est en constante évolution en France.Cette évolution des mentalités a été accompagnée d'un recul constant des dispositions législatives discriminatoires.
15. Cependant, l'homosexuel est encore trop souvent perçu comme un être anormal, pas fréquentable, objet de dérision. Il existe toujours une homophobie, comme il existe une xénophobie et sans doute pour les mêmes raisons irrationnelles. C'est pourquoi, il importe de rester très vigilant, une régression étant toujours possible.
16. Vos enfants ont besoin de vous. Vous pouvez, vous aussi, refuser de mentir sur leur vie et agir pour faire en sorte que celle-ci ne soit pas méprisée en raison de leur orientation sexuelle et témoigner que votre enfant est resté le même, et que vous lui gardez votre confiance et votre amour.

Oui vous préféreriez sans doute que votre fils/fille soit différent(e), mais chercher à le/la "guérir" ne sert à rien, car il n'y a rien à guérir.
Si vous cherchez à forcer votre enfant à changer, il risque de vous rejeter ou de se rendre malheureux en essayant de vous plaire.
Au contraire, il est indispensable que vous respectiez sa façon de vivre, que vous cherchiez à le comprendre et que vous l'aidiez à s'assumer tel qu'il est, en l'entourant de tout votre amour.
Ce chemin n'est pas facile et il faut du temps pour le parcourir, mais seule cette démarche, fondée sur l'écoute, le dialogue et l'absence de jugement, peut être constructive.

Ce que vous souhaitez pour votre enfant, c'est qu'il soit heureux, n'est-ce pas?

Un grand merci à l'association Contact(Parents, familles et amis de gais et de lesbiennes) et à son partenariat efficace.
CONTACT: 84, rue Saint-Martin 75004 Paris.
Tel : 01 44 54 04 70 / Fax : 01 44 54 04 80
E-mail : contact.famille.homo@wanadoo.fr et bien sûr http://contact.france.free.fr/

16 février 2006

Le mariage homosexuel est bon pour la santé


Un centre américain de psychothérapie pour personnes LGBT affirme que l’interdiction du mariage homosexuel sape la santé mentale des gays et lesbiennes. A l’inverse, sa légalisation est bénéfique pour le moral, selon une étude britannique.
C’est un centre de la villle d’Austin qui proposent des services de psychothérapie à destination de la population LGBT qui a dressé le constat. L’interdiction du mariage entre personnes de même sexe au Texas en novembre dernier a eu une influence néfaste sur la santé psychologique des personnes de la communauté gay.

"Après le vote de rejet (du mariage gay, ndlr) et tout au long du mois de décembre, nous avons constaté que le nombre de personnes en proie à des idées suicidaires a dramatiquement augmenté" affirme Derek Leighton du Centre de conseil Waterloo.

Le sentiment dominant observé chez les personnes consultant le centre était celui "d’une privation de droit de représentation". Les gens se sentaient "largués" explique encore Derek Leighton.

"Je me suis sentie seule. Le sentiment que 90% du Texas me niait, au-delà même de la question du mariage" reconnaît elle-même la directrice exécutive du Centre Gail Goodman, interrogée par le site d’information gay 365 Gay.com. J’ai même songé à déménager et à changer d’Etat ".
La négation des droits des personnes LGBT aurait donc provoqué un véritable traumatisme psychologique sur la population gay et lesbienne d’un des Etats américains les plus anti-gay du pays.

Parallèlement à ce constat, une étude britannique révèle que la légalisation du mariage homosexuel au Royaume-Uni a stimulé la santé physique et mentale des gays et lesbiennes du pays.
Le Journal of Epidemiology and Community Health va même plus loin et affirme que les personnes mariées présentent une meilleure forme et un meilleur moral que les célibataires.
La même étude pointe que l’amélioration de l’état de santé général des gays et lesbiennes est proportionnelle au degré d’acceptation de la société dans laquelle ils vivent.

On connaissait déjà l’impact de l’acceptation sociale des homosexuels sur la santé des personnes ; ces nouvelles données renforcent la tendance : le mariage homosexuel est bon pour la santé.

14 février 2006

Une excellente initiative!





Affiches diffusées dans de nombreux campus de grandes écoles à l'initiative de Centrale Gay
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