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19 mars 2006

Réponse

Bonjour l'abbé,

Je ne me vois pas vous appeler mon père vu que j'ai l'âge d'être votre mère, ni mon fils vu que vous ne l'êtes pas... Comme vous n'avez pris aucun surnom, et dans l'attente d'un vocable autre, je me permets ce titre, pour moi culturel, respectueux et non péjoratif.

Je pense que vous avez du courage de venir témoigner ici de votre condition de prêtre homosexuel. Je ne suis pas persuadée toutefois que cela vous pose si peu de problèmes que vous semblez bien vouloir l'affirmer.

Tout d'abord en raison de la position virulente de l'Eglise sur l'homosexualité en général et sur la sexualité de ses prêtres en particulier. Il suffit de se pencher sur le nouveau catéchisme, d'observer la chasse aux homos dans les séminaires, ou de lire les déclarations du pape ou de certains évêques pour en être convaincu!

Ensuite vous dites que vous ne vous cachez pas de votre orientation sexuelle: comment faites-vous pour rester prêtre alors? Ne vous a-t-on pas incité au silence en haut-lieu? J'ose à peine imaginer la situation si en plus vous décidez de vivre avec un compagnon... Vous dites également souffrir "du rejet que toute personne homosexuelle peut subir: un regard injurieux, une parole qui frappe et peut-être jusqu'au geste qui laisse une trace..." Expérience personnelle?

Oui, il n'est pas question pour vous de vous définir à partir de votre sexualité, moi non plus d'ailleurs, mais les autres s'en chargeront à votre place! De toute façon l'orientation sexuelle est une composante majeure de la personnalité, qu'on l'accepte ou non. Elle conditionne une partie de notre rapport aux autres et au monde, même si elle n'est pas le seul critère.

Nous sommes d'accord pour l'action non-violente! J'émets toutefois des réserves quant à l'inutilité de la provocation: c'est parfois le seul moyen de provoquer justement une réaction et d'inciter les mentalités à évoluer. C'est un électro-choc positif! C'est d'ailleurs le parti qu'ont pris les organisateurs des Gay Prides puis des Marches de la Fierté LGBT, ou les membres de l'association Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence: choquer pour être enfin vu, reconnu, puis, un jour peut-être, accepté. La visibilité à outrance pour attirer le regard enfin, l'attention peut-être et ouvrir les coeurs.

Espérons qu'un jour les homos et les hétéros puissent cohabiter simplement, banalement, dans la paix et le respect mutuel. Oui l'amour est un vrai but pour tous, d'accord! Mais ce n'est pas une raison pour se laisser marcher sur les pieds...

Connaissez-vous le livre d'Henri de Portzamparc "Témoignage d'un homo, catho, aristo. Assis-pas-bouger! Henri etc..." (Odin éd.)? Si ce n'est pas encore le cas, je suis sûre que vous y trouverez matière à réflexion...
A propos, mon ami Jonas (cf. le lien "Version Exhib" sur ma page), est un ancien éléve pasteur anglican: lui et son compagnon ont été chassés du séminaire où ils suivaient leur formation, son blog vous intéressera peut-être.

Un dernier détail: c'est "chère" Happy, s'il vous plaît, je suis une fiiiiiiille!

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