28 novembre 2006
Chose promise (3)
... (suite) ...
Je bossais tout en faisant mes études. J'étais mariée. Après quelques galères dans divers jobs pas faits pour lui, mon mari avait fini par trouver un emploi fixe dans la restauration: parler trois langues couramment, pour ce genre de job, ça aide! De mon côté, j'allais à la fac le matin et j'enseignais le reste du temps. Pour rallonger les fins de mois, je donnais également quelques cours de musique - j'ai toujours fini par transmettre ce que je connais, c'est vicéral!
C'est comme ça que j' ai atterri chez elle. Je la nommerai Kaya (en hommage à la chanson de Bob Marley). Elle rentrait des Etats-Unis, d'un douloureux divorce et d'une vie très mouvementée qui l'avait menée à l'autre bout du monde, en Asie comme en Amérique. Elle était un peu plus âgée que moi, une vraie soixante-huitarde elle! Elle avait " fait la route " comme on disait alors, connu le Pakistan, l'Inde, Ceylan, Katmandou, la drogue et la vie en communauté, puis s'était établie dans l'état de New-York tout près du Canada avec un ex-hippie très intelligent et très cultivé, qui la trompait comme au coin d'un bois tout en lui assurant une vie extrêmement confortable. Si vous saviez combien de soixante-huitards sont devenus de grands bourgeois conventionnels!
C'est comme ça que j' ai atterri chez elle. Je la nommerai Kaya (en hommage à la chanson de Bob Marley). Elle rentrait des Etats-Unis, d'un douloureux divorce et d'une vie très mouvementée qui l'avait menée à l'autre bout du monde, en Asie comme en Amérique. Elle était un peu plus âgée que moi, une vraie soixante-huitarde elle! Elle avait " fait la route " comme on disait alors, connu le Pakistan, l'Inde, Ceylan, Katmandou, la drogue et la vie en communauté, puis s'était établie dans l'état de New-York tout près du Canada avec un ex-hippie très intelligent et très cultivé, qui la trompait comme au coin d'un bois tout en lui assurant une vie extrêmement confortable. Si vous saviez combien de soixante-huitards sont devenus de grands bourgeois conventionnels!
En mauvaise santé suite à ses nombreux voyages dans des pays à l'hygiène souvent déficiente et lasse de souffrir auprès d'un homme qui ne la respectait guère, elle était revenue vivre auprès de sa famille dans un petit appartement près de chez moi. Elle comptait bien y retrouver des forces et s'adonner à l'une de ses passions favorites, la musique.
Moi qui rêvais d'Asie et de philosophies orientales, je suis tombée sous le charme des récits de ses voyages et notre amitié est née de nos rencontres de plus en plus fréquentes. Nous partagions beaucoup de goûts, qu'ils soient musicaux, cinématographiques ou littéraires, et nous essayions de cheminer dans des voies assez similaires sur un plan personnel, non-violence, aide à autrui et attrait pour diverses cultures.
Je ne me rendais pas compte qu'elle prenait de plus en plus de place dans ma vie, que j'attendais avec une impatience accrue nos retrouvailles, que nous passions de plus en plus de soirées ensemble - comme c'est pratique d'avoir un conjoint absent à l'heure du dîner, n'est-ce-pas! - et que mes pensées étaient souvent pour elle.
Je m'étais très vite ennuyée aupès de celui que j'avais pourtant voulu épouser en connaissance de cause. Avec elle, ma vie rayonnait, des horizons s'ouvraient, je sentais que j'illuminais son existence également, ce n'était pas comme avec lui, la voir heureuse me faisait du bien. Lui, je le sentais heureux avec moi, heureux de mon bonheur quand il réussissait à mettre de la joie dans mon existence: mais moi, je n'arrivais pas à me motiver pour lui. Chercher à faire son bonheur m'avait très vite laissée indifférente, ce qui s'accentuait de plus en plus depuis ma rencontre avec Kaya. Elle, j'étais à l'écoute de ses désirs, spontanément. Et cela me rendait heureuse.
Un matin, je me réveillai brutalement dans le lit conjugal. Mon dernier rêve tout frais me laissait sous le choc! J'avais rêvé Kaya dans mes bras, caressé sa peau, embrassé ses lèvres et m'étais vue ne pas pouvoir me décoller d'elle tellement c'était délicieux! Là, j'étais pantelante, au comble de la stupéfaction, auprès d'un homme encore heureusement endormi, ce qui me laissait un peu de temps pour réfléchir. Je me rendais compte de l'énormité de mes pensées. Oui elle me plaisait, oui je la trouvais belle. Non je n'avais pas voulu le savoir jusque là, mais maintenant c'était plus fort que jamais et il n'y avait plus moyen de reculer devant cette émotion si puissante: j'aimais et je désirais, et c'était une femme!
A ce moment précis j'ai senti que toute ma vie venait de basculer et que c'était définitif. Cela ne serait pas simple mais je ne reculerais plus devant l'évidence. Je m'étais trouvée. Enfin.
...(à suivre)...
19:40 Publié dans Etre gay ou lesbienne en 2008, Témoin de son temps | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Lesbienne
Commentaires
Et kaya... revue ? La suite !!!
Écrit par : Hannah | 28 novembre 2006
Vi vi ça arrive!
Minute! Faut le temps d'écrire tout ça, je bosse aussi dans la journée...
Écrit par : Happy | 29 novembre 2006
J'aime beaucoup ton écriture, on y est , on vit l'histoire avec toi, continue, encore plus de descriptions...
Merci
Écrit par : fredouille | 29 novembre 2006
Les commentaires sont fermés.