30 janvier 2007
Jade or!
23:55 Publié dans Etre gay ou lesbienne en 2008, Homosexualité, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Homosexualité, homophobie, information, amour, famille
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22:30 Publié dans Colère, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Société
28 janvier 2007
Gender trouble
Popularisés depuis quelques années en France par différents chercheurs, les principes de la question de genre et du queer étaient pourtant orphelins de leur œuvre fondatrice,"Gender trouble", de Judith Butler (1990). Jamais traduit jusqu’alors, ce livre est désormais disponible en français (depuis 2005). Rencontre exclusive avec son auteur. Par Tim Madesclaire et Julien Picquart.
En 1990, Judith Butler, alors jeune philosophe inconnue, publie aux Etats-Unis "Gender trouble", un livre qui connaît immédiatement un fort retentissement non seulement dans les milieux féministes — dont elle propose une critique radicale — mais aussi pour ce qui émergeait comme la théorie "queer", à savoir une relecture des questions de genre — gay, lesbienne, transexuel — en rupture avec les discours militants des années 70 ou 80. Dans son introduction à la réédition de "Gender trouble" aux USA, Butler s’étonnait, non sans plaisir, de l’impact de son livre sur les réseaux militants, et se réjouissait qu’il ait pu servir de fondement à des actions politiques, au-delà de la théorie.
En France, "Gender trouble" est le livre dont tout le (petit) monde des chercheurs, intellectuels et militants a entendu parler, sur lequel des pages et des pages ont été écrites, qui a été commenté par un nombre impressionnant d’auteurs — en particulier les pourtant incompatibles Didier Eribon et Marie-Hélène Bourcier — mais qui n’avait, étrangement, jamais été traduit. Pourtant, les références auxquelles fait appel Judith Butler dans "Gender Trouble" sont pour une grande partie françaises. Elles constituent un corpus que François Cusset avait décrit dans un livre, "French".
Le texte est bien sûr ardu. Même pour le lecteur averti et peu paresseux qui, bien que connaissant bien Foucault, Kristeva, Lacan, Irigaray (il y en a !), risque de décrocher soudain en s’acharnant sur le "phallogocentrisme", l’envie lui prenant soudain d’aller explorer quelques parties étranges de son corps sexué. La solution pourrait être de mettre en place, à sa table de lecture, quelques dispositifs cruels pour se concentrer, comme une machine à fouet à la Jenny Holzer ou une stimulation électrique à chaque signe de décrochage. L’autre solution consiste à commencer par d’autres textes plus abordables de Butler, conférences, entretiens, qui reprennent largement les idées de la philosophe qui sait, quand il le faut, "traduire" sa pensée en des mots clairs et souvent touchants.
Le genre en questions
Interview exclusive de la philosophe américaine Judith Butler, professeur à Berkeley.
Comment vous est venue l’idée que questionner le genre pouvait aussi concerner d’autres sujets qui étaient bien au-delà du masculin et du féminin ?
Dans les années 80, je crois, j’avais l’habitude d’aller dans des bars et j’ai pu y voir un certain nombre de "drag shows". Je me souviens avoir pensé que certains des "hommes" qui se produisaient là "interprétaient" la féminité d’une façon qui m’aurait été impossible. Je participais également à des rencontres féministes à l’université où j’entendais parler des présupposés hétérosexuels et des désirs de maternité des "femmes". Je me suis alors rendue compte que je ne pouvais pas trouver de sens à ces deux mondes. Le problème semblait bien plus complexe, et dire que les femmes qui étaient "butch" ou sans enfants étaient "masculines" sans dire comment leur participation à cette pratique modifiait la masculinité ne suffisait pas. De même, les hommes qui "interprétaient" la féminité la changeaient aussi. Le genre m’est apparu comme une catégorie certes intrinsèquement complexe, mais également comme une catégorie constamment en train d’être produite.
Seriez vous d’accord pour comparer la stratégie du genre au judo, en particulier lorsqu’il s’agit de lutter contre les discours de haine ?
Je pense effectivement que l’on doit bouger avec et contre certaines normes sociales, afin de les détourner vers d’autres fonctions. Un peu comme le "umfunktionierung" dont parlait Brecht. Il pensait que l’on pouvait s’emparer des symboles de la vie bourgeoise et les réutiliser pour produire de nouvelles significations.
Vous utilisez souvent l’expression "une vie vivable". Qu’entendez-vous par là ?
Une vie qui permette d’éviter la rage suicidaire. Quand vous vivez dans une culture qui vous criminalise et vous pathologise en raison de votre sexualité ou d’une déviance de genre, la tentation de se faire disparaître est grande. Ma question est : à quoi ressembleraient des normes culturelles qui permettraient à celles et ceux considérés jusque-là comme incompréhensibles de s’épanouir un peu ?
Après toutes ces années de travail sur ces questions, quel bilan tireriez-vous de ce que l’on a appelé la "théorie queer" ?
Je pense que la théorie queer continue d’apporter une contribution importante, en ce qu’elle nous donne un moyen de comprendre les identifications complexes qui sont à l’œuvre dans la sexualité. Elle nous permet de problématiser le genre, de sorte qu’on ne le considère pas comme donné. Et elle nous commande de conceptualiser les relations entre la sexualité, le genre et le pouvoir selon des termes qui ne peuvent se réduirent à de simples revendications identitaires. Il faut également souligner que l’homosexualité structure l’hétérosexualité de façon que l’on commence juste à comprendre dans les domaines de l’art, de la littérature, de l’histoire et de la théorie.
Je comprends qu’il puisse y avoir quelques efforts pour institutionnaliser la théorie queer mais mon sentiment est qu’elle doit rester une critique de l’institutionnalisation même. Il ne faut pas oublier que ses origines se trouvent dans des mouvements sociaux tels que Queer nation ou Act Up. Et ceux-ci ont trouvé leur place et leur efficacité à travers une forme d’intervention théâtrale, situationnelle et non routinière. Selon moi, la théorie queer n’est pas une doctrine, elle doit intervenir d’une manière épisodique et stratégique. Son passé, son présent et son futur font partie d’un processus historique, dont la fin est ouverte.
Le sociologue Eric Fassin a préfacé la version française de "Gender trouble". Nous lui avons demandé en quoi ce livre a influencé son travail.
"Le travail de Judith Butler m’a été particulièrement utile sur trois points. En premier lieu, le livre pose dès 1990 la question sexuelle en termes d’articulation entre genre et sexualité. C’est que Judith Butler s’inscrit au point de rencontre entre les problématiques féministes, d’une part, et gaies et lesbiennes, d’autre part : elle prend le parti de tenir ensemble les deux logiques, sans jamais dissoudre les questions de sexualité dans celles de genre, mais aussi sans oublier le genre au profit de la sexualité. Dès le début des années 1990, c’était le point de tension qui se dessinait aux Etats-Unis (et, en creux, en France) : cette œuvre m’a aidé à m’y situer de manière plus précise, plus consciente, plus réfléchie.
En deuxième lieu, j’avais d’abord été intéressé par la possibilité qu’ouvrait l’ouvrage de formuler une politique minoritaire sans fondement identitaire, voire contre l’assignation identitaire : cette perspective critique me paraissait prometteuse, surtout dans le contexte français, en ce qu’elle permettait de dépasser l’alternative entre République et communautarisme. En troisième lieu, plus récemment, son travail m’a aidé à penser le statut des normes dans notre société, ou dans nos sociétés que j’appellerais "démocratiques". Il est vrai que Judith Butler se pose la question du sujet (de l’assujettissement et de la subjectivation) dans la société, comme un enjeu théorique, plutôt qu’historique ; mais elle n’en pense pas moins à partir d’aujourd’hui. Or l’incertitude normative permet de penser notre actualité — non pas un monde où il n’y aurait plus de normes, mais un monde où leur statut est moins assuré, où il y a du trouble dans l’emprise des normes — ce qui nous ouvre une marge de liberté".
17:40 Publié dans Etre gay ou lesbienne en 2008, Question de Vocabulaire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : information, homosexualité, homophobie
27 janvier 2007
A déguster...
...sans modération!
La célèbre animatrice radio états-unienne Laura Schlessinger (www.drlaura.com) fit remarquer que l'homosexualité est une perversion.
"C'est ce que dit la Bible dans le livre du Lévitique, chapitre 18, verset 22 :
"Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme : ce serait une abomination".
C'est clair, non ? La Bible le dit. Un point c'est tout", affirma-t-elle.
Voici une lettre ouverte à Docteur Laura, écrite et diffusée sur Internet par un auditeur.
Chère Docteur Laura,
Merci de vous donner tant de mal pour éduquer les gens selon la loi de Dieu.
Votre émission m'a beaucoup appris, et j'essaie de partager ces connaissances avec le maximum de gens. Par exemple, quand quelqu'un essaie de défendre l'homosexualité, je lui rappelle que le Lévitique (18:22) dit clairement que c'est une abomination. Fin du débat.
Mais j'aurais besoin de conseils quant à d'autres lois bibliques :
- Par exemple, j'aimerais vendre ma soeur comme esclave, comme l'Exode (21:7) m'y autorise. A notre époque et à ce jour, quel prix puis-je raisonnablement en demander ?
- Le Lévitique aussi, chapitre 25, verset 44, enseigne que je peux posséder des esclaves, hommes ou femmes, à condition qu'ils soient achetés dans des nations voisines. Un ami affirme que ceci est applicable aux mexicains, mais pas aux canadiens. Pourriez-vous m'éclairer sur ce point ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas posséder d'esclaves canadiens ?
- Quand je brûle un taureau sur l'autel du sacrifice, je sais que l'odeur qui se dégage est apaisante pour le Seigneur (Lev.1:9). Le problème, c'est mes voisins : ils trouvent que cette odeur n'est pas apaisante pour eux. Dois-je les châtier en les frappant ?
- Je sais que je ne suis autorisé à toucher aucune femme durant sa période menstruelle, comme l'ordonne le Lévitique, chapitre 18, verset 19. Comment puis-je savoir si elles le sont ou non ? J'ai essayé de le leur demander, mais de nombreuses femmes sont réservées ou se sentent offensées.
- J'ai un voisin qui tient à travailler le samedi. L'Exode, chapitre 35, verset 2, dit clairement qu'il doit être condamné à mort. Je suis obligé de le tuer moi-même ? Pourriez-vous me soulager de cette question gênante d'une quelconque manière ?
- Un de mes amis pense que même si c'est abominable de manger des fruits de mer (Lev1-10), l'homosexualité est encore plus abominable. Je ne suis pas d'accord. Pouvez-vous régler notre différend ?
- Autre chose : le Lévitique, chapitre 21, verset 18, dit qu'on ne peut pas s'approcher de l'autel de Dieu si on a des problèmes de vue. J'ai besoin de lunettes pour lire. Mon acuité visuelle doit-elle être de 100% ? Serait-il possible de revoir cette exigence à la baisse ?
- La plupart de mes amis de sexe masculin se font couper les cheveux, y compris autour des tempes, alors que c'est expressément interdit par le Lévitique (19:27). Comment doivent-ils mourir ?
- Je sais (Lev. 11:6-8) que toucher la peau d'un cochon mort rend impur. Puis-je quand même jouer au foot (américain) si je porte des gants ?
- Un dernier conseil. Mon oncle ne respecte pas ce que dit le Lévitique, chapitre 19, verset 19, en plantant deux types de culture différents dans le même champ, de même que sa femme qui porte des vêtements faits de différents tissus, coton et polyester. De plus, il passe ses journées à médire et à blasphémer. Est-il nécessaire d'aller jusqu'au bout de la procédure embarrassante de réunir tous les habitants du village pour lapider mon oncle et ma tante, comme le prescrit le Lévitique, chapitre 24, verset 10 à 16 (ou 20) ? On ne pourrait pas plutôt les brûler vifs au cours d'une réunion familiale privée, comme nous le faisons avec ceux d'entre-nous qui couchent avec des membres de leur belle-famille, tel qu'il est indiqué dans le livre sacré, chapitre 20, verset 14 ?
Je me confie pleinement à votre aide. Merci de nous rappeler que la parole de Dieu est éternelle et immuable. Un point c'est tout."
16:45 Publié dans Rire | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Faut rigoler!, homosexualité, homophobie
22 janvier 2007
Rémission
Nous avons vu son oncologue cette après-midi. C'est rémission complète !
Elle a insisté sur le fait qu’il faut entre six mois et un an après la fin de la chimio pour que l’asthénie (grosse fatigue) disparaisse.
Et donc son arrêt de travail sera prolongé au moins jusqu’à fin juin. Et lorsqu'elle reprendra, ce sera en mi-temps thérapeutique. Prochaine mammographie/échographie en mai pour contrôle.
Je suis soulagée ! Nous sommes soulagées !
Je le vois bien qu'elle est fatiguée. Alors qu'elle, elle ne veut souvent pas se l’avouer.
Elle va prendre le temps. Elle va se ressourcer. Elle en a envie. Et moi je suis ravie.
22:35 Publié dans Lame de fond | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : Vaincre la maladie, vivre
Hommage
LA MORT DE L'ABBE PIERRE
"Un Bernard Tapie de l'Evangile"
NOUVELOBS.COM | 22.01.2007 | 19:13
par Serge Raffy,
rédacteur en chef,
chef du service Notre Epoque
au Nouvel Observateur
Les positions de l'abbé Pierre sur l'ordination des hommes mariés et des femmes, ou encore sur l'homoparentalité, ont-elles permis d'infléchir les débats sur ces questions au sein de l'Eglise ?
- Dans cette affaire, il a agi comme un franc-tireur. Il a affiché ces positions en octobre 2005 (dans Mon Dieu… pourquoi ?, éd. Plon), en réponse à la désignation du pape Benoît XVI. A ce moment-là, on pouvait craindre un retour à l'orthodoxie de l'Eglise. L'intervention médiatique de l'abbé Pierre ne s'est pas faite au hasard. C'est un avertissement qu'il adresse à l'Eglise : si elle veut continuer d'exister, elle doit être en phase avec son temps. Quand il parle de sa sexualité, il parle de la sexualité de tous les prêtres. C'est un message pour eux. Il leur offre de sortir du piège de la chasteté, qui éloigne les hommes d'Eglise du troupeau. C'est un message quasi-évangélique. L'abbé Pierre utilisait habilement les médias, comme Jean-Paul II. D'où l'interview choc qu'il a accordée à Marc-Olivier Fogiel. L'impact médiatique de cet entretien a été énorme, à la limite du scandale, digne d'un éventuel retour à l'ultra-orthodoxie. Il ne faut pas oublier que l'abbé Pierre a été député MRP dans les années 1950. Il connaît les rouages de la politique et des médias. C'est un Bernard Tapie de l'Evangile, habile et rusé à l'égard des médias.
Ces prises de positions ont-elle entaché ou, au contraire, accru la popularité de l'abbé Pierre, notamment parmi les catholiques ?
- Certains de ses proches lui ont tourné le dos. Les milieux catholiques orthodoxes aussi, bien sûr. Mais une grande partie des chrétiens français ou européens ont compris son message, car ils vivent la désaffection des églises au quotidien. Ils ont compris qu'il faut prendre une autre voie, pour éloigner l'Eglise de la faillite. Il y a d'abord eu un mouvement de rejet, puis tous ceux qui veulent transformer l'assise populaire de l'Eglise l'ont suivi. Ces idées devaient surtout permettre d'enrayer la crise des vocations. Le mariage des prêtres, c'est un slogan très efficace. L'abbé Pierre connaissait très bien l'état des forces de l'Eglise, et se demandait comment continuer à transmettre son message. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a reproché à Marc-Olivier Fogiel de ne l'avoir interrogé que sur le sexe, pas sur l'eucharistie. Dans son livre, il évoque l'amour. Il révèle ses relations sexuelles passagères, mais surtout son amour platonique avec un jeune homme. Pour lui, l'amour unit deux êtres libres : il est beaucoup plus varié que ce que dictent les dogmes de l'Eglise catholique.
Pensez-vous que les autorités religieuses vont honorer sa disparition ?
- C'est évident. Elles vont lui rendre un hommage appuyé. L'Eglise n'a jamais puni l'abbé Pierre. Il n'a pas été excommunié. Cela prouve que s'il n'était pas un saint, il était très protégé. Il parlait d'ailleurs que de l'Eglise, "d'une autre montagne". Il était un "insurgé de Dieu", il a lancé, dans les années 1950, une "insurrection de la bonté". Les mandarins de Rome n'aiment pas beaucoup le mot insurrection, mais ce rebelle a fait beaucoup plus pour la religion qu'aucun évêque depuis des décennies.
Propos recueillis par Julie Coste (le lundi 22 janvier 2007)
L'abbé Pierre c'est toute mon enfance. C'est l'un des personnages publics les plus marquants des années cinquante. J'ai grandi auprès d'adultes qui parlaient de cet homme avec admiration, ou mépris c'est selon. Comme c'est le cas avec ceux qui marquent les autres et ne peuvent laisser personne indifférent. Et puis j'ai toujours eu un faible pour les rebelles.
La critique c'était par inconscience ou ignorance, optimisme béat, égoîsme du nanti. Comme souvent devant les êtres d'exception, devant ceux qui se moquent du qu'en dira-t-on et bougeraient des montagnes tant leur amour de l'autre est fort.
Il était de ceux qui se lèvent juste un plus tôt le matin et portent la lampe pour éclairer le chemin des autres. C'est ça un vrai guide, rien à voir avec un gourou, juste celui qui a trouvé la lumière et qui aide l'autre à ne pas se perdre. Rien de plus, rien de moins. Même s'il lui fallait parfois la coller sous leur nez pour qu'ils cessent de refuser de voir la misère à leur porte.
Souhaitons que d'autres lumières viennent éclairer notre société et continuent à la faire évoluer vers plus d'humanité. Souhaitons que l'hommage rendu soit pour l'oeuvre et l'esprit, et non par pure raison politique.
22:20 Publié dans Célèbres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hommage, société
Gemme!
10:30 Publié dans Etre gay ou lesbienne en 2008, Homosexualité, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Homosexualité, homophobie, religion, société
20 janvier 2007
Good idea! Goudou culture!
Un blog répertorie tous les films lesbiens avec bonheur!
vous saurez tout sur tous les films!
Qui a dit qu'il n'y avait pas de culture gay? Mais si ça existe! Si!
Et lesbienne même en plus! Si! Aussi!
23:25 Publié dans Films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : information
16 janvier 2007
Tension
RV onco lundi prochain. Contrôles en vue.
Je suis comme un arc tendu, j'apprête ma flèche. Juste au cas où. Eventualité que tout mon être refuse. Rejette. Exclut.
Impossible de rester zen. Plus depuis la mort de F. le 28 décembre. Plus depuis que ... oh! tant de choses, mais à quoi bon les évoquer ici.
Cela me fait penser à ces mots lus dans les " Dialogues avec l'Ange ":
"Si tu enfonces un clou, tu lèves d'abord la main.
Le marteau s'éloigne, mais la force grandit ; elle s'abat.
S'éloigner de Dieu est une force merveilleuse.Il reste un dernier mur.
Il va s'écrouler si celui qui attaque n'avance pas, mais recule, prend son élan"
Ca me va bien ca, mais pourtant aujourd'hui je sens que cela ne me suffit plus...
Un peu plus loin, cette phrase aussi me touche:
"Ce qui a été, ce qui est, ce qui sera, c'est l'éphémère.
Ce qui se transforme -- le Nouveau -- est éternel."
Apprendre à aller avec le changement, à glisser toujours et encore dans le sens du courant. Etre à l'écoute, rester attentive aux autres, aux regards muets, aux demandes silencieuses, aux détresses cachées sous la provoc'. J'ai un travail merveilleux qui me permet de donner, de m'oublier, d'être tant sollicitée que j'en oublie de m'inquiéter... sauf quand je ne travaille pas et que je suis seule...
Lâcher prise, apprendre à accepter ce qui est et ce qui sera sans peur. S'apprêter à tous les combats sans bander l'arc trop tôt, ne pas oublier de regarder le paysage autour. Saisir les onces de bonheur éparpillées partout, toujours disponibles. Laisser l'alchimie intérieure se faire.
Happy je suis, happy je reste. Autrement.
16:35 Publié dans Lame de fond | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Vaincre la maladie, vivre
15 janvier 2007
Suite au commentaire précédent...
... Non à l'apologie du suicide!
Et bien moi tu vois, la tendresse et l'amour et l'amitié, c'est ma vie et ma raison de vivre.
L'alcool juste pour boire, ça me fait gerber, au sens propre et figuré. C'est comme la baise pour la baise, on en a vite fait le tour.
Moi ce que j'aime c'est le bon vin, les bons plats simples, la musique qui me fait vibrer et l'art qui me parle. Ce que j'aime, c'est déguster, c'est partager.
C'est prendre le temps. C'est la verdeur des arbres, le bleu du ciel et les nuages et la brise au-dessus de mon gave.
C'est tenir sa main dans la mienne et lui faire l'amour. C'est me réveiller tous les matins dans ses bras, dans sa chaleur, dans son souffle.
C'est servir et me sentir utile, même un peu, un tout petit peu. Alors c'est pour ça que je bosse. Parce que je crois qu'il y a encore des échanges et des partages à faire.
C'est voir ses petits grandir et contribuer à leur rendre la vie possible. J'ai bien dit possible, parce que facile, ça ce n'est pas possible. La vie n'est pas facile, elle est la vie.
Ce n'est pas consommer dont tu as envie finalement: toi, tu te consumes! Tu t'épuises sans but, tu t'étourdis, mais jamais tu ne jouis vraiment! Tu ne connais pas la joie!
Et la vie, ce n'est pas la fuite, mais la lutte et le don de soi. A bras le corps!
Qu'attends-tu?
00:55 Publié dans Aimer | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Joie
Mots d'enfants (VII)
Au fil des mots
Samedi.
Junior: " C'est où qu'on achète de l'élastique pour jouer à l'élastique? A ToïzzzAreOeusss? "
Nous: " Non, ça s'achète à la mercerie. On essaiera d'y penser en faisant les courses cette après-midi. "
Junior: " C'est quoi une mercerie? "
Nous: " C'est une boutique où on achète du matériel pour coudre, du fil, des aiguilles, des boutons, et aussi tout ce qu'il faut pour la broderie et le tricot. "
Junior: " Et du tissu aussi ?"
Nous: " Non, pas de tissu, mais beaucoup de petites choses pour faire des vêtements soi-même... L'élastique, c'est comme celui qu'on passe dans la taille des pyjamas ou des survêtements, pour que ça soit élastique justement. "
Et nous voilà parties à raconter notre enfance - quand le prêt-à-porter coûtait si cher qu'on allait chez la coutière pour faire les habits de fête avec les tissus qu'on avait choisis - et à répondre à ses questions sur les formes des boutons, oui ça existe les boutons en forme d'arbre, en forme de poisson aussi, maman en a sur l'un de ses pulls, rappelle-toi. Ceci dit en passant, une pêcheuse comme moi ne peut qu'aimer une femme qui porte un pull avec des boutons en forme de poisson!
De fil en aiguille si je puis dire, nous entraînons le gamin à l'espace culturel au rayon multimedia où pendant que nous chinons, c'est ravi qu'il hante le rayon jeux vidéo et s'y déniche en soldes l'un de ces rêves. Puis nous filons au supermarché mais c'est pour une bonne cause, car on y achète de quoi piqueniquer et les sandwiches il adore. On s'arrête pour un café, mais comme nous prenons aussi une glace... Puis tour en ville, les heures passent, et là l'enfant trépigne, gigote et scande son ennui de plusieurs "on s'en va quand?" restés sans effet. Jusqu'au final et retentissant cri du coeur: "C'est quand qu'on y va à la marcellerie ? "
Mary L hilare: " A la mercerie, Junior, à la mercerie."
Happy (je sais, c'est pô bien, mais je n'ai pas pu résister): " La marcellerie c'est pas pareil, c'est là qu'on achète les marcels, tu sais les maillots de corps! La mercerie, c'est là que travaille la mercière."
Mary L (elle non plus n'a pas pu résister): " La mercière ou le percier! "
Inutile de broder, vu nos têtes, le gamin n'a pas cru complètement à ce tissu de mensonges. Et puis son élastique, on l'a trouvé pas loin et il en a pris quatre mètres! Pour épater les copains à la récré! Et pendant que sa mère allait récupérer le grand frère à sa sortie de compèt', je me suis rachetée en l'emmenant tirer la galette des rois avec les autres enfants dans la salle des fêtes de notre village. Mais non on n'est pas des parents terribles!
00:20 Publié dans Vie de famille ... homoparentale | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : on les aime tant!
10 janvier 2007
La vie! D'abord!
J’ai cru pouvoir briser la profondeur de l’immensité
Par mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
Comme un mort raisonnable qui a su mourir
Un mort non couronné sinon de son néant
Je me suis étendu sur les vagues absurdes
Du poison absorbé par amour de la cendre
La solitude m’a semblé plus vive que le sang
Je voulais désunir la vie
Je voulais partager la mort avec la mort
Rendre mon cœur au vide et le vide à la vie
Tout effacer qu’il n’y ait rien ni vitre ni buée
Ni rien devant ni rien derrière rien entier
J’avais éliminé le glaçon des mains jointes
J’avais éliminé l’hivernale ossature
Du vœu qui s’annule
Tu es venue le feu s'est alors ranimé
L'ombre a cédé le froid d'en bas s'est étoilé
Et la terre s'est recouverte
De ta chair claire et je me suis senti léger
Tu es venue la solitude était vaincue
J'avais un guide sur la terre je savais
Me diriger je me savais démesuré
J'avançais je gagnais de l'espace et du temps
J'allais vers toi j'allais sans fin vers la lumière
La vie avait un corps l'espoir tendait sa voile
Le sommeil ruisselait de rêves et la nuit
Promettait à l'aurore des regards confiants
Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard
Ta bouche était mouillée des premières rosées
Le repos ébloui remplaçait la fatigue
Et j'adorais l'amour comme à mes premiers jours.
Les champs sont labourés les usines rayonnent
Et le blé fait son nid dans une houle énorme
La moisson la vendange ont des témoins sans nombre
Rien n’est simple ni singulier
La mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit
La forêt donne aux arbres la sécurité
Et les murs des maisons ont une peau commune
Et les routes toujours se croisent.
Les hommes sont faits pour s’entendre
Pour se comprendre pour s’aimer
Ont des enfants qui deviendront pères des hommes
Ont des enfants sans feu ni lieu
Qui réinventeront les hommes
Et la nature et leur patrie
Celle de tous les hommes
Celle de tous les temps.
ELUARD : La mort l'amour la vie (1951)
10:00 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (2)