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18 avril 2007

" Reconnaître une lesbienne "

Ca, c'est l'une des requêtes Google qui a mené sur mon blog il y a quelques jours!

Et cette requête a été formulée plusieurs fois!

Ou elle provient d'un hétéro en mal de sensation forte -- à vrai dire c'est ça que j'ai cru en premier d'où une petite colère vite retenue, y a tellement de mecs que ça fait frétiller et qui fantasment sur deux-femmes-ensemble-et-surtout... avec-lui! -- si c'est ça, c'est  "circulez y a rien à voir!"

Ou elle provient d'une hétéro curieuse et qui ne se sent peut-être plus si hétéro que ça depuis que sa collègue de bureau l'émoustille, ou depuis qu'elle sent les regards un peu plus appuyés de sa nouvelle copine Jacquie, avec qui elle a envie de passer tout son temps ces jours-ci et à laquelle elle pense jour et nuit, mais-keski-m'arrive-keski-m'arrive?

Ou, beaucoup plus probable finalement, elle provient d'une jeune, très jeune femme qui s'interroge: " En suis-je une ou pas, à quoi ça se voit, est-ce que ça se voit?" 

Et bien le problème justement c'est qu'une lesbienne ça ne se reconnaît  A RIEN!

Oui c'est vrai, il y a les nanas très masculines, les "butch" anglo-saxonnes, qui jouent au foot et portent des fringues de mec, parfois limite trans ( pour les afficionadas voir Moira/Max), là on change de catégorie, c'est trans hétéro! Oui, il y a les nanas au contraire très féminines et très provocantes, genre "oui mec j'te fais bander? ben désolée mon coco, c'est pas pour toi, c'est pour ma meuf tout ça, variante mes meufs, et t'en auras pas une miette ! ", elles passent un temps fou à se saper et à se maquiller, ce sont les "fem" anglo-saxonnes, dont une grande majorité fait les beaux jours de la série The L Word. Et puis y a les femmes très classiques, look hétéro sport, ou classe, ou passe-partout. Il y a les vugaires, il y a les effacées, les douces, les timides, les quelconques (physiquement... mais souvent si grandes de coeur!), les aigries, les vieilles avant l'âge, les toujours partantes pour une partie de rigolade (toi là-bas qui pensais à une partie de... tsss un peu de sérieux que diable). Bref ce sont des femmes, surtout et avant toute chose DES FEMMES.

Alors souvent vous n'y verrez que du feu et vous ne saurez pas à qui vous avez affaire! En plus, de nos jours, on peut tellement arborer n'importe quelle tenue sans plus attirer l'attention sur soi, et puis les gays et lesbiennes ont aussi tellement influencé la mode qu'on ne sait pas qui est qui. Il y a des femmes hétéros d'allure très masculines et des femmes homos parfaitement indétectables. Nous avons aussi pris tant l'habitude de nous cacher et de passer inaperçues que forcément, vous ne nous voyez même pas! Surtout si vous êtes hétéro!

Pour finir, je vais penser à cette jeune inconnue qui aimerait elle savoir qui elle est ou si la fille qui lui plaît est lesbienne elle aussi, parce que comment donc reconnaît-on les autres, hein? Si tu te regardes bien en face dans le miroir de ta conscience et que tu admets que ton coeur bat pour cette fille rencontrée l'autre jour, et que tu ne rêves plus que de passer tout ton temps avec elle, et de le voir ensemble ce film, et puis encore tant de choses que tu voudrais lui faire partager, et si ton corps vibre à l'idée de la toucher et de l'emmener sur les rives du plaisir - je te fais rougir tu vois bien! -, alors y a pas de doute, toi tu l'es!

Si tu es sincère avec toi-même tu sauras répondre, tu sauras qui t'attire depuis longtemps et qui t'illumine et te fait rêver. Même si tu n'as encore jamais touché une femme de ta vie tu sauras. 

Quant à toi qui aimerais bien savoir si Elle, Elle l'est, branche ton gaydar et observe comment elle te regarde, si elle est troublée en ta présence, et si elle cherche ta compagnie plus que celle des autres. Oui parce que c'est comme pour les hétéros chez nous, les rencontres se font de la même façon et quelqu'un qui te regarde avec insistance et qui aime ta présence, c'est déjà un indice. Et puis cherche en elle un je ne sais quoi de différent, une affirmation d'elle peut-être, une farouche autonomie, tout indice qui te dit qu'elle se vit sans homme et que cela ne lui pose aucun problème, qu'elle est bien dans sa vie comme ça. Déguste vos premiers moments, ils sont uniques et tellement exaltants! A toi de te débrouiller pour la suite, je vais pas te faire tout le boulot non plus!

 

English version (condensed)!*

How to recognize a lesbian? 

It is one of the Google requests which led onto my blog a few days ago! And this request was formulated several times!

Whether it comes from a heterosexual man's fantasm of two-women-together and especially… with him! -- if such the case, let's not give a damn of him.

Whether it comes from a curious heterosexual lady, not so sure to be hetero since she was turned on by a collegue or her new friend, with whom she has been spending so much time those days but-what-happens-to-me-what?

Or, much more probable finally, it comes from a young, very young woman who is questioning herself “Am I one or not, how to see it, am I seen like it?

Well the very problem is precisely that you can't recognize a lesbian.

Yes it is true, some are very mannish girls, wearing guy clothes, short-haired and playing football, they are the Anglo-saxon “butch” lesbians. Sometimes kind of trans (for the afficionadas, see Moira/Max), sometimes they definitely change category, becoming a trans hétéro!

Yes, there are on the contrary very girly and provocative long-haired chicks, kind of “hey man, don't believe you turn me on, sorry my coconut, all this is not for you, it is for my own girl ! ”, they spend an incredible time sticking to fashion and checking their make up, they are the Anglo-saxon "fem" lesbians: cf. The L Word, you'll see a lot of them in action, no I DIDN'T mean especially sex action!

Most lesbian women are like heterosexual, classic or sport, shy or shameless, vulgar, old before age, educated or illiterate, unspecified ones, they look like the way they like it and they are not so different from straight people!

In short they are women, especially and first of all WOMEN.

There are very male women who are full heterosexual and there are perfectly undetectable queer women! We were so long used to hide and pass unperceived as inevitably, you do not even see us! Especially if you are pure traditionalist heterosexuals!

I will think of that young person who would like to know who she is or if that other girl is also a lesbian: the main point to fall in love is how to recognize others, see?

So look at yourself in the mirror of your conscience and then admit that your heart beats for that girl met the other day, and that you mostly dream of spending all your time with her, and to share and do things with her! Moreover, if your body vibrates at the idea of touching her and making her glide on the banks of the pleasure - I've made you blush, haven't I? -, then have no doubt, you are a lesbian and it is NOt a crime! If you are sincere, you will know the answer: who you are attracted by, who illuminates you and makes you dream. Even if you've never touched a woman in your life yet, you will know.

As for you who would like to know if She is it, connect your gaydar and observe how She looks at you, if she is upset in your presence, and if she seeks for your company more than the one of others. Yes, homo affairs are just like hetero affairs: dating occur in the same way and somebody who looks at you insistantly, who likes your being there a big lot, it is already a clue! And then, if you perceive kind of a different attitude, like self-assertion, or perhaps savage autonomy, any clue that indicates that she lives without the need of a man and feels quite good like that, you've got it. Enjoy and taste your very first moments, they are single and so exciting! For the rest of it, I think you will manage perfectly well without my help, won't you?

* Certains posts en bilingue, à partir de today! J'corrigerai les fôootes demain, trop sommeil zzzzzz....

08 mars 2007

Journée de la femme (1)

Quelqu'un a atterri sur mon blog aujourd'hui avec la simple requête "goudou" sur Google! Durée de la visite: 38 secondes! Ca pour de la curiosité, c'est de la curiosité! Mais alors vite satisfaite...

Ejaculateur précoce? 

28 janvier 2007

Gender trouble

Judith Butler : l’écume des genres

Popularisés depuis quelques années en France par différents chercheurs, les principes de la question de genre et du queer étaient pourtant orphelins de leur œuvre fondatrice,"Gender trouble", de Judith Butler (1990). Jamais traduit jusqu’alors, ce livre est désormais disponible en français (depuis 2005). Rencontre exclusive avec son auteur. Par Tim Madesclaire et Julien Picquart.

En 1990, Judith Butler, alors jeune philosophe inconnue, publie aux Etats-Unis "Gender trouble", un livre qui connaît immédiatement un fort retentissement non seulement dans les milieux féministes — dont elle propose une critique radicale — mais aussi pour ce qui émergeait comme la théorie "queer", à savoir une relecture des questions de genre — gay, lesbienne, transexuel — en rupture avec les discours militants des années 70 ou 80. Dans son introduction à la réédition de "Gender trouble" aux USA, Butler s’étonnait, non sans plaisir, de l’impact de son livre sur les réseaux militants, et se réjouissait qu’il ait pu servir de fondement à des actions politiques, au-delà de la théorie.

En France, "Gender trouble" est le livre dont tout le (petit) monde des chercheurs, intellectuels et militants a entendu parler, sur lequel des pages et des pages ont été écrites, qui a été commenté par un nombre impressionnant d’auteurs — en particulier les pourtant incompatibles Didier Eribon et Marie-Hélène Bourcier — mais qui n’avait, étrangement, jamais été traduit. Pourtant, les références auxquelles fait appel Judith Butler dans "Gender Trouble" sont pour une grande partie françaises. Elles constituent un corpus que François Cusset avait décrit dans un livre, "French".

Le texte est bien sûr ardu. Même pour le lecteur averti et peu paresseux qui, bien que connaissant bien Foucault, Kristeva, Lacan, Irigaray (il y en a !), risque de décrocher soudain en s’acharnant sur le "phallogocentrisme", l’envie lui prenant soudain d’aller explorer quelques parties étranges de son corps sexué. La solution pourrait être de mettre en place, à sa table de lecture, quelques dispositifs cruels pour se concentrer, comme une machine à fouet à la Jenny Holzer ou une stimulation électrique à chaque signe de décrochage. L’autre solution consiste à commencer par d’autres textes plus abordables de Butler, conférences, entretiens, qui reprennent largement les idées de la philosophe qui sait, quand il le faut, "traduire" sa pensée en des mots clairs et souvent touchants.

Le genre en questions

Interview exclusive de la philosophe américaine Judith Butler, professeur à Berkeley.
 
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Comment vous est venue l’idée que questionner le genre pouvait aussi concerner d’autres sujets qui étaient bien au-delà du masculin et du féminin ?

Dans les années 80, je crois, j’avais l’habitude d’aller dans des bars et j’ai pu y voir un certain nombre de "drag shows". Je me souviens avoir pensé que certains des "hommes" qui se produisaient là "interprétaient" la féminité d’une façon qui m’aurait été impossible. Je participais également à des rencontres féministes à l’université où j’entendais parler des présupposés hétérosexuels et des désirs de maternité des "femmes". Je me suis alors rendue compte que je ne pouvais pas trouver de sens à ces deux mondes. Le problème semblait bien plus complexe, et dire que les femmes qui étaient "butch" ou sans enfants étaient "masculines" sans dire comment leur participation à cette pratique modifiait la masculinité ne suffisait pas. De même, les hommes qui "interprétaient" la féminité la changeaient aussi. Le genre m’est apparu comme une catégorie certes intrinsèquement complexe, mais également comme une catégorie constamment en train d’être produite.

Seriez vous d’accord pour comparer la stratégie du genre au judo, en particulier lorsqu’il s’agit de lutter contre les discours de haine ?

Je pense effectivement que l’on doit bouger avec et contre certaines normes sociales, afin de les détourner vers d’autres fonctions. Un peu comme le "umfunktionierung" dont parlait Brecht. Il pensait que l’on pouvait s’emparer des symboles de la vie bourgeoise et les réutiliser pour produire de nouvelles significations.

Vous utilisez souvent l’expression "une vie vivable". Qu’entendez-vous par là ?

Une vie qui permette d’éviter la rage suicidaire. Quand vous vivez dans une culture qui vous criminalise et vous pathologise en raison de votre sexualité ou d’une déviance de genre, la tentation de se faire disparaître est grande. Ma question est : à quoi ressembleraient des normes culturelles qui permettraient à celles et ceux considérés jusque-là comme incompréhensibles de s’épanouir un peu ?

Après toutes ces années de travail sur ces questions, quel bilan tireriez-vous de ce que l’on a appelé la "théorie queer" ?

Je pense que la théorie queer continue d’apporter une contribution importante, en ce qu’elle nous donne un moyen de comprendre les identifications complexes qui sont à l’œuvre dans la sexualité. Elle nous permet de problématiser le genre, de sorte qu’on ne le considère pas comme donné. Et elle nous commande de conceptualiser les relations entre la sexualité, le genre et le pouvoir selon des termes qui ne peuvent se réduirent à de simples revendications identitaires. Il faut également souligner que l’homosexualité structure l’hétérosexualité de façon que l’on commence juste à comprendre dans les domaines de l’art, de la littérature, de l’histoire et de la théorie.

Je comprends qu’il puisse y avoir quelques efforts pour institutionnaliser la théorie queer mais mon sentiment est qu’elle doit rester une critique de l’institutionnalisation même. Il ne faut pas oublier que ses origines se trouvent dans des mouvements sociaux tels que Queer nation ou Act Up. Et ceux-ci ont trouvé leur place et leur efficacité à travers une forme d’intervention théâtrale, situationnelle et non routinière. Selon moi, la théorie queer n’est pas une doctrine, elle doit intervenir d’une manière épisodique et stratégique. Son passé, son présent et son futur font partie d’un processus historique, dont la fin est ouverte.

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Judith Butler, "Trouble dans le genre. Pour un féminisme de la subversion", La Découverte, 23 euros.
   
 
Une œuvre fondatrice
Le sociologue Eric Fassin a préfacé la version française de "Gender trouble". Nous lui avons demandé en quoi ce livre a influencé son travail.

"Le travail de Judith Butler m’a été particulièrement utile sur trois points. En premier lieu, le livre pose dès 1990 la question sexuelle en termes d’articulation entre genre et sexualité. C’est que Judith Butler s’inscrit au point de rencontre entre les problématiques féministes, d’une part, et gaies et lesbiennes, d’autre part : elle prend le parti de tenir ensemble les deux logiques, sans jamais dissoudre les questions de sexualité dans celles de genre, mais aussi sans oublier le genre au profit de la sexualité. Dès le début des années 1990, c’était le point de tension qui se dessinait aux Etats-Unis (et, en creux, en France) : cette œuvre m’a aidé à m’y situer de manière plus précise, plus consciente, plus réfléchie.

En deuxième lieu, j’avais d’abord été intéressé par la possibilité qu’ouvrait l’ouvrage de formuler une politique minoritaire sans fondement identitaire, voire contre l’assignation identitaire : cette perspective critique me paraissait prometteuse, surtout dans le contexte français, en ce qu’elle permettait de dépasser l’alternative entre République et communautarisme. En troisième lieu, plus récemment, son travail m’a aidé à penser le statut des normes dans notre société, ou dans nos sociétés que j’appellerais "démocratiques". Il est vrai que Judith Butler se pose la question du sujet (de l’assujettissement et de la subjectivation) dans la société, comme un enjeu théorique, plutôt qu’historique ; mais elle n’en pense pas moins à partir d’aujourd’hui. Or l’incertitude normative permet de penser notre actualité — non pas un monde où il n’y aurait plus de normes, mais un monde où leur statut est moins assuré, où il y a du trouble dans l’emprise des normes — ce qui nous ouvre une marge de liberté".
 
On pourra également consulter avec profit les pages page 1
page 2
page 3
 

09 août 2006

Soyons clairs

Juste une mise au point... 

Une fois de plus,  j'ai entendu qu'il y a des hommes et des femmes et que, je cite, "on a le choix". Comme si être homosexuel, c'était faire un choix! De là à dire qu'on aurait pu l'éviter, il n'y a qu'un pas, que certains n'hésitent pas à franchir d'ailleurs (cf. les délicieux rapports que j'entretiens avec ma belle-famille, par exemple). Soupir....

Ben non!

Comme je ne vis pas en ghetto homo, il y a autour de moi, parmi mes amies et relations, des femmes que la bite et les couilles font courir, que les hommes font fondre et qui se damneraient pour qu'un mec les plaque sur leur torse viril et velu! Il y a des femmes qui fondent pour ce mec en admirant sa fragilité affective et sa maladresse "si touchante" (je cite) à exprimer ses émotions, même si le même mec les fait chier à mort dix ou vingt ans plus tard, parce qu'il en est toujours au même point, que ce n'est plus touchant, mais crispant à hurler, voire que ça a creusé un fossé infranchissable entre eux deux et que c'est la guerre tous les jours. Heureusement pour mes copines, certaines ont trouvé la perle rare, le gars vraiment attentionné et humain, et sont très heureuses en couple. Oui, oui, je rassure les hétéros célibattantes, ça existe, mais ne vous faites pas trop d'illusions, celles qui en ont trouvé un comme ça ne sont pas près de le lâcher! (Comment ça je vous déprime???)

Et puis il y a les nanas comme moi. Nous, ce n'est pas ça qui nous fait courir. Nan. Nous, c'est le sourire d'une femme, la douceur de sa peau, le velours de son sexe, son plaisir, sa joie et son abandon dans nos bras. Et c'est de lui offrir la pareille. Les mecs, on ne leur veut pas de mal, non, non. Mais on n'en veut pas dans notre lit, dans nos bras, contre notre peau. Pourquoi c'est comme ça? Parce que c'est comme ça. En tout cas, ça fait un bout de temps que je ne me pose plus la question! Pourquoi t'aimes les haricots verts toi et d'autres pas, hein?

Et puis chaque matin je me réveille auprès de mon aimée et c'est la fête et la joie renouvelées. C'est une nouvelle journée de bonheur qui commence. Si parfois elle commence avec des peines et des larmes, parce que la vie n'est pas toujours tendre, c'est ensemble que nous les traversons et cela rend tout plus léger et accessible. C'est Elle et personne d'autre, parce qu'Elle est la plus belle aux yeux de mon coeur, parce qu'auprès d'Elle je suis en paix. Parce que La voir et La faire sourire sont deux très bonnes raisons de vivre. Je m'y sens à ma place. Je suis arrivée là où je puis ETRE enfin pleinement. Et seule une femme déclenche en moi cette magie et cette rencontre avec l'amour. Tant pis si ça vous dérange, je ne crois pourtant rien faire qui choque la morale. 

Alors non, ce n'est pas un choix. CELA EST.

Un point c'est tout. 

07 avril 2006

Etes-vous altersexuel?... ou orthosexuel?

Un article fort

du 4 avril 2006


sur homoedu!

 

(merci à Lionel Labosse)

Soyons clairs!

1- Qu’est-ce qu’un homo ?
2- Qui est homosexuel ?
3- Vers une définition satisfaisante de l’homosexualité...
4- Homosexuel, un terme insultant ?
5- Doit-on dire homosexuel, lesbienne, homophile, gai... ?
6- Qu’est-ce qui détermine l’orientation sexuelle ?
7- L’homosexualité est-elle plutôt le résultat d’une détermination psychologique que d’une détermination biologique ?
8- Ne peut-on vraiment pas à notre époque expliquer l’homosexualité ?


Encore des questions? allons-y alors!

12- Que disent les psychanalystes ?
13- Une fixation, vraiment... ??
14- Et les psychologues ?
15- Existe t-il plusieurs formes d'expression de l’homosexualité ?
16- Combien d’homos, de lesbiennes ?
17- Y a t-il plus d’homos de nos jours que jadis ?
18- Les reconnaît-on ?
19- Question de genre... masculin ? féminin ?
20- Et les travestis ?

Sur Homoedu,
un article du 15 Août 2005

met les choses au point.

20 mars 2006

La fin d'un mythe (III): la norme

Le Mythe

Ce n'est pas normal d'être homosexuel.
L'homosexualité est une maladie.

Les Faits

L'homosexualité, c'est une orientation de la sexualité. La majorité des individus ont une orientation hétérosexuelle, mais il y a des gens, il y en a toujours eu, il y en aura toujours, qui sont attirés envers ceux de leur sexe. C'est un peu comme les droitiers et les gauchers: la majorité de la population est droitière mais il y a des gauchers et il y en aura toujours. Dans la nature on retrouve également des formes d'homosexualité.

C'est plutôt le rejet qui amène les homosexuels à mal s'accepter, à se dévaloriser et à se culpabiliser. Ces personnes ne sont pas moins équilibrées; elles rencontrent davantage d'hostilité en raison de leurs préférences sexuelles. (Réf : Robert, J. Pour jeunes seulement: Photo-roman d'éducation à la sexualité. Les Éditions de l'homme, Québec 1988.)

[Merci à AlterHéros]

16 mars 2006

Le mot juste!

Article extrait de Homophobie.free.fr
(C'est moi qui ai mis en "gras"!)

"Il y a malheureusement encore des gens pour croire (ou feindre de croire, pour mieux effrayer le badaud…) qu'il existe un lien entre pédophilie et homosexualité.

Il faut d'abord savoir qu'en France, l'âge légal minimal pour les relations sexuelles entre un adulte et un "mineur" est de 16 ans et non de 18. Lorsque l'homosexualité a été dépénalisée (1981), l'âge de consentement était de 18 ans pour les relations homosexuelles alors qu'il était de 16 pour les relations hétérosexuelles (c'est encore le cas en Angleterre aujourd'hui, malgré de longs débats). Lors du débat parlementaire français pour égaliser les âges (à 16 ans), les réactions vives et irréfléchies n'ont pas manqué de fuser. Pour embrouiller le raisonnement, on fait toujours appel à l'émotion :
"- Pouvez-vous imaginer un vieillard sodomisant un garçon de 16 ans ?
- Pas mieux que je ne puis imaginer un vieillard sodomisant une fille de 16 ans !"
Bravo à Robert Badinter, garde des Sceaux et défenseur du projet de loi, qui a su répondre si justement.

Le problème de la pédophilie, c'est l'improbabilité du consentement de l'enfant/l'adolescent dans le rapport avec l'adulte. Je dis "improbabilité" car il serait injuste de dire que tout rapport entre un jeune de moins de 16 ans et un adulte (de 18 à 120 ans ;-) ) est forcément abusif de la part de l'adulte : pour ma part, j'aurais souhaité bien avant 16 ans partager un peu ma sexualité avec quelqu'un de respectueux (pourquoi les adultes devraient-ils enseigner tout sauf la sexualité ?) Dès les premiers heures de mes désirs, je savais exactement ce que je voulais. La loi protège donc un minimum les nombreux autres jeunes, plus incertains de leur orientation, d'adultes ayant de plus ou moins bonnes intentions.

Il reste donc cette différence essentielle entre pédophilie et homosexualité : le consentement mutuel. En dehors de ce cadre si simple, tout devient choquant et est légalement interdit, ce qui met (ou devrait mettre) tout le monde d'accord.

Les homosexuels sont, parce que leur vie sexuelle est réputée active, considérés comme des personnes sans tabou ou sans limite. Cela est évidemment faux. Les homosexuels n'hésitent souvent pas à vivre leur sexualité parce que la relation est assez facile et sans trop de conséquences. De ce fait, leur "appétit" est calmé par des relations consentantes à des fins de plaisir mutuel, ce qu'on ne peut plus aujourd'hui condamner. Ainsi vécue leur sexualité "épanouie" n'a aucun motif logique de se tourner vers des solutions préjudiciables à autrui.

L'absence (pour rejet, refus, honte ou incapacité à rencontrer un partenaire…) de toute sexualité conduit beaucoup plus aux abus de jeunes. Ne pas avoir de sexualité quand on a un désir réel (pour l'un ou l'autre sexe) n'est pas chose facile. Quelques-uns qui en ont malgré tout fait le choix (ou le vœu) n'y arrivent pas malgré leur motivation (honte, foi en dieu ou autres…). Alors, d'efforts en luttes de plus en plus difficiles, ces personnes à la libido frustrée se mettent à chercher des partenaires. Devant la gêne qui est parfois la leur, quelques-uns se rabattent sur des personnes qui n'oseront pas en parler. Elles se rapprochent donc de jeunes ayant confiance en eux, et, par un moyen ou par un autre, souvent graduellement, arrivent à leur fins. Parfois ils manipulent même leur proie en les culpabilisant, leur affirmant que ce qui arrive est de leur faute. Combien d'exemple a-t-on de la sorte ? Combien de fois entend-on : "C'était un homme aimé de tous, si dévoué… On n'en revient pas…".

Plutôt que de se méfier surtout de la "vitalité" sexuelle, on devrait se méfier au moins autant de l'eau qui dort. Attention cependant : il existe de nombreuses personnes que la sexualité n'intéresse pas, dont le désir est nul, faible ou émoussé (pour quelques raisons que ce soit), et il ne s'agit pas de craindre le moindre débordement de leur part de ce côté (je dis de ce côté, car il n'est pas rare que ces gens s'expriment de manière virulente contre la sexualité alors que c'est un sujet qui ne les touche pas, ou si peu… Coluche disait : "la morale devient rigide quand le reste ne l'est plus !")

Les homosexuels n'ont pas peur d'une grande étude sociologique sur la pédophilie, car ils en sortiraient plus blanchis que coupables."


Quelques remarques personnelles:

  • L'amalgame facile homosexuel=pédophile est souvent repris par les média, voire avec l'argument qu'il ne faut pas confier les enfants à des éducateurs, moniteurs, enseignants, etc... homosexuels! Ben voyons! Dans ce cas il ne faut pas confier les enfants à des ADULTES du tout, puisque, rappelons-le, la pédophilie est l'acte sexuel entre un adulte et un enfant! Comme si tous les homosexuels étaient des pervers et tous les hétéros des saints!
  • Je ne suis pas entièrement de l'avis de l'auteur de Homophobie.free.fr, notamment sur le fait qu'un adulte puisse consentir à une relation avec un jeune qui l'aurait choisi et aurait l'air pleinement consentant. C'est à l'adulte de savoir se maîtriser et attendre que le jeune soit d'un âge suffisamment mature pour vivre une expérience dont nous savons qu'elle ne passera pas inaperçue: les premières relations sexuelles et nos premières attaches nous marquent infiniment. Pour moi la sexualité est une affaire d'adultes et appartient à la vie d'adulte! Que le jeune rêve et attende son heure est aussi formateur: cela lui permet de construire un imaginaire riche sans lequel sa vie sexuelle future risque fort d'être moins épanouissante. Et qu'importe que la relation soit hétéro ou homosexuelle.
  • Que l'interdit d'être soi-même soit une cause possible d'actes pédophiles, certes, mais c'est loin d'être la seule cause! Les violeurs d'enfants ont souvent eux-mêmes été abusés enfants, ils ont un profil psychologique particulier, ou une histoire difficile ou un manque socio-culturel et éducatif grave. En tout cas ils n'ont pas la notion de la souffrance qu'ils ont infligée à autrui et c'est souvent en leur faisant comprendre la violence de leurs actes que l'on réussit à les faire évoluer. Ca prend beaucoup plus de temps qu'une castration chimique...
  • Ce qu'il est bon d'apprendre à nos enfants, garçons et filles, c'est le respect d'autrui, dans son intégrité physique et mentale. Et aussi qu'il y a des adultes qui ne leur veulent pas que du bien...
  • Plus vite on apprendra à connaître et à respecter les homos, moins le discours homophobe aura de prise! Il n'y a pas tant de différences entre un homo et un hétéro, finalement... nous comprendre est accessible!
    Happy

28 février 2006

Et vous, vous êtes quoi?

Andromane ou homophile?
Amphiphylophile ou autosexuel?
Philogyne ou misogyne?

On veut savoir !!!

[De petits liens fort intéressants sur cette page, si vous savez y regarder... de près]

31 janvier 2006

" Dictionnaire des idées reçues sur le mariage gai "

par Eric Fassin

Homophobes, si les injures grossières comme "sale pédé" ou "sale gouine" vous répugnent, et si la référence au "péché" ou à la "contre-nature" vous paraissent trop "archaïques", rassurez-vous : il existe une manière cultivée, laïque et moderne, d’exprimer votre homophobie. Cette homophobie distinguée, dominante dans la classe politique (de l’UMP au PS de Lionel Jospin ou Ségolène Royal) et dans le monde merveilleux de l’éditorialisme, consiste à afficher sa tolérance tout en multipliant les "bonnes" raisons de refuser - ou, plus subtilement, de différer indéfiniment - l’égalité de traitement entre relations homosexuelles et relations hétérosexuelles. Si vous êtes homophobes et si vous souhaitez parler la langue des maîtres, cet abécédaire est l’outil qu’il vous faut!

Anecdotique : Le mariage gai distrait des vrais sujets (par contraste, voir Fin du monde). N’avoir rien contre, mais regretter qu’on en parle ; il y a des choses plus importantes (voir 21 avril).

Autre : Les homosexuels aiment le Même (clonage), les hétérosexuels l’Autre (à diplôme égal). Au nom de l’ouverture à l’Autre, refuser l’ouverture du mariage aux homosexuels.

Beurre : Les homosexuels veulent le beurre et l’argent du beurre, autrement dit, la jouissance et le mariage (les hétérosexuels, eux, ont su choisir).

Bien-pensance (on disait naguère : politiquement correct) : Tonner contre. Pour y résister, avoir l’audace de rappeler une vérité trop souvent négligée : pour faire un enfant, il faut un homme et une femme.

Communautarisme : Les gays sont communautaristes (comme les Américains) ; nous sommes républicains (puisque Français).

Conformiste : Qui veut changer les mœurs et les lois. Par anticonformisme, vouloir les conserver.

Débat : Déplorer son absence. Ne rien faire pour qu’il s’engage. Ne pas se contenter d’un débat, mais exiger un vrai débat. Attendre un vrai débat avant de faire quoi que ce soit. S’il n’y en a pas, c’est à cause de Noël Mamère (ou des militants). Les revendications empêchent un débat serein. Ne pas l’engager en période électorale, c’est un sujet trop grave (voir Fondements anthropologiques). Ne pas l’engager en période électorale, c’est un sujet trop futile (voir Anecdotique). Attendre l’été pour avoir un vrai débat. Ou la rentrée (mais elle s’annonce chargée). Le mariage gai, un faux débat.

Désobéissance civile : En Amérique, mouvement civique des Noirs : une cause noble. Pour le mariage de Bègles, parler plutôt d’illégalité : exiger le respect de la loi républicaine.

Différence des sexes : Culturelle et naturelle, bref anthropologique. Valeur républicaine. Universelle, butoir indépassable de la pensée, comme le jour et la nuit ; en tout cas, à ne pas dépasser ; du moins pas dans la culture française (voir Harmonie).

Droit à l’enfant : N’existe pas (sauf pour les hétérosexuels) ; lui opposer le droit des enfants. Les homosexuels qui veulent des enfants sont égoïstes ; les hétérosexuels qui veulent des enfants sont altruistes. Il est vrai que les homosexuels qui ne veulent pas d’enfants sont égoïstes aussi : ils ne vivent que pour la jouissance (voir Beurre).

Droit des enfants : Parler pour eux. Tous les experts le savent, les enfants ont besoin d’un père et d’une mère (les familles monoparentales et l’adoption par un célibataire, sujets délicats). Quand les enquêtes disent le contraire, s’inquiéter des effets à la 3ème génération, ou sinon à la 7ème.

Egalité : Etre pour, bien sûr, mais tant qu’on ne touche pas à la différence des sexes. Rappeler que d’ailleurs, historiquement, le mariage est au cœur de l’inégalité entre les sexes (voir Féministes).

Elections européennes : C’est le mariage homosexuel qui a empêché de s’y intéresser. La gauche s’est emparée du sujet faute d’idées sur l’Europe. Ou bien : la gauche a été distraite de ses idées sur l’Europe par ce faux débat. Raisonner de même sur les retraites, la Sécu, etc. Exemple : le mariage gai empêche de parler du voile islamique (un vrai sujet).

Espagne : Zapatero, un modèle pour la gauche française. Célébrer son féminisme, taire son projet d’ouvrir le mariage aux homosexuels.

Europe : Notre culture (voir Fondements anthropologiques). N’y appartiennent donc pas : les Pays-Bas et la Belgique, où le mariage gai est légal. Si la liste devait s’allonger (Suède, Espagne...), souligner que l’Europe n’a pas vocation à dissoudre les cultures nationales.

Expert : Psychanalyste (juriste, sociologue, journaliste, prêtre, ou autre) opposé à l’ouverture du mariage et de la filiation. S’il y est favorable, s’appelle un militant.

Féministes : Hier, toutes lesbiennes. Aujourd’hui, applaudir leur critique du mariage.

Fin du désir : Dès qu’on touche à la différence des sexes. A l’époque du pacs, en référence à l’hétérosexualité ; désormais, s’inquiéter aussi pour le désir homosexuel, qui n’est plus ce qu’il était.

Fin du monde : L’annoncer au cas où le pacs serait voté ; après le vote, ne plus en parler (éviter de dire : “ la fin du monde n’a pas eu lieu ”). Remplacé aujourd’hui par : Anecdotique.

Fondements anthropologiques de la culture : On dit plutôt désormais : Fondements anthropologiques de notre culture.

Fondements anthropologiques de notre culture : S’utilise quand des cultures voisines ont récemment changé de fondements anthropologiques. Voir Harmonie, et Europe.

Foucault (Michel) : Philosophe de la sexualité, très républicain, très pour la libération. Aurait bien ri de voir les gays revendiquer le mariage.

Gays : Souvent tristes (hier, de par leur marginalité ; en raison de leur conformisme aujourd’hui). Toujours misogynes. Vivent dans un ghetto.

Ghetto : Dénoncer le ghetto homosexuel (ex. : la Gay Pride). Si les gays en sortent, ironiser sur leur normalisation.

Guerre des sexes : Tradition américaine (voir par contraste Harmonie entre les sexes), héritage du puritanisme et du féminisme lesbien.

Harmonie entre les sexes : Exception française (voir Hétérosexualité), héritage de l’Ancien Régime, et donc valeur républicaine.

Hétérosexualité : Tradition française (Jacques Chirac), malgré des exceptions notables ; par contraste, les Anglais sont souvent homosexuels (Edith Cresson).

Homoparentalité : Les gays peuvent élever des enfants (pourquoi pas ?). Pas en adopter ! (voir Principe de précaution)

Homophobe : Dire : “ Je ne suis pas homophobe, mais... ”. Ou : “ On peut être contre le mariage des homosexuels sans être homophobe. La preuve ? Moi. ”

Homophobie : Aggravée par le mariage de Bègles (naguère, par la Gay Pride). Dès qu’on parle de mariage gai, se rappeler que la lutte contre l’homophobie est une priorité.

Homosexuels : Ne rien avoir contre eux. Se vanter de ses nombreux amis homosexuels (mais pas de ses enfants). Ils ont une face sombre. Les préférer discrets (hier) ; subversifs (aujourd’hui) : Genet, Mishima.

Intérêt de l’enfant : A l’égalité des droits, opposer l’intérêt de l’enfant. Ne s’applique pas au divorce (là, critiquer les usages conservateurs de cette notion).

Jospin (Lionel) : Il a eu le courage de dire tout haut ce que chacun pense tout bas ; il a eu le courage de s’opposer au nouveau “ politiquement correct ” (voir Bien-pensance). Appeler au retour de l’ancien Premier ministre socialiste (surtout si l’on est de droite).

Lesbiennes : Vivent en couples. N’ont pas besoin de loi pour faire des enfants, elles ! Le mariage, une revendication masculine, non ?

Liberté : Être pour (voire libertaire !), donc contre l’ouverture du mariage. S’oppose à l’égalité : les homosexuels sont d’autant plus libres qu’ils sont moins égaux.

Lobby : A cause du lobby homosexuel, on ne peut plus rien dire sans se faire traiter d’homophobe.

Mamère (Noël) : Maire vert médiatique. Le mariage de Bègles est électoraliste (tourisme gai dans la ville pendant la Fête de la morue). Provocateur quand il opte pour la désobéissance civile. Opportuniste quand il emprunte la voie parlementaire. Avoir le vrai courage de ne pas le soutenir quand il est sanctionné.

Mariage : Dire un bon mot (“ Il n’y a plus que les prêtres et les homosexuels pour vouloir se marier ”). Conformiste, petit-bourgeois (voir Foucault). Inégalitaire (voir Féministes). Les homosexuels sont bien bêtes de le réclamer ! Pour se faire peur, proposer d’abolir le mariage.

Médias : Ce sont les homosexuels qui contrôlent les médias.

Médiatiques (coups) : Dénoncer ceux des autres quand on ne parvient pas à intéresser les médias.

Militants : Partisans de l’égalité. Aveuglés par leur engagement (voir Terroristes). Heureusement, il y a face à eux des analystes lucides et impartiaux (voir Experts).

Minorités : Organisées en lobbies. Le vrai pouvoir. Se dire minoritaire, se croire majoritaire. Se poser en victime des minorités qui jouent du statut de victimes.

Norme : S’opposer au mariage, ce n’est pas défendre la norme hétérosexuelle, mais refuser la normalisation de nos amis homosexuels.

Opinion : L’opinion n’est pas prête. Si les sondages disent le contraire, dire haut et fort qu’il ne faut pas courir après l’opinion. Finir par courir après l’opinion (hier sur le pacs, aujourd’hui sur le mariage, demain sur l’adoption), la gauche un peu avant la droite - si possible.

Ordre symbolique (vieilli) : Voir différence des sexes (indémodable).

Pacs : Etre contre hier, pour aujourd’hui. S’interroger : “ Ils ont déjà le pacs, pourquoi demandent-ils le mariage ? ” Dénoncer le pacs parce qu’il légalise la répudiation (mais refuser le mariage qui permettrait le divorce). Prendre le temps d’évaluer le pacs (ignorer les évaluations qui existent).

Parenté : Fondement anthropologique de notre culture. Seuls les anthropologues y comprennent quelque chose ; n’est pas une affaire politique. Invoquer d’un air docte Claude Lévi-Strauss.

Parenté homosexuelle : Impensable au moment du pacs ; pensable aujourd’hui, car l’opinion a évolué. Pour autant, reste à penser (demande un vrai débat).

Politiciennes (manœuvres) : En politique, se dit de la politique des adversaires, et plus encore des concurrents du même bord : voir Médiatiques (coups).

Principe de précaution : S’applique aux OGM et aux enfants d’homosexuels. Renvoie à la sagesse de la nature (et des nations). L’homosexualité n’est plus contre-nature ; elle n’est pas pour autant naturelle. Ce n’est plus une maladie ; mais elle risque de rendre les enfants malades.

Priorité : Le mariage gai n’est pas une priorité. Ni par rapport aux autres revendications homosexuelles (la loi sur l’homophobie, un vrai sujet). Ni par rapport aux vrais enjeux de société (voir 21 avril).

Réac : Dire : “ Vous allez peut-être me trouver réac, mais... ” (et se montrer réac).

Repères : Notre société manque de repères. Et de pères.

Repères symboliques : Ce n’est pas le chômage qui a déstructuré la société ; c’est mai 68.

République : Le mariage républicain est universel ; il est donc interdit aux homosexuels (voir Communautarisme). S’indigner qu’ils violent la loi républicaine qui les exclut.

Revendication : Pour gagner du temps, dire d’abord : “ Pourquoi pas ? ” Puis : “ Pourquoi ? ” Les associations ne revendiquent pas le mariage. Les gays revendiquent le mariage, pas les lesbiennes. D’ailleurs, les gays ne veulent pas se marier (ajouter : “ j’en ai parlé autour de moi ”).

Royal (Ségolène) : L’annonce du mariage de Bègles est “ un peu paillettes ” (dixit notre Zapatera : voir Espagne) : c’est qu’il empêche de remarquer la poutre dans l’œil des socialistes français ?

Singer : Les homosexuels veulent singer le mariage hétéro : déplorer qu’ils aient renoncé à subvertir les normes les plus archaïques. Le mariage gay est une parodie : dénoncer cette dérision des normes les plus sacrées.

Terroristes : Ceux qui ne pensent pas comme vous (on disait naguère : staliniens). Refuser de débattre avec les terroristes, c’est prouver son sens démocratique.

21 avril : En tirer les leçons. Plutôt qu’aux homosexuels, s’intéresser au peuple, même s’il manque de repères. L’homosexualité est un luxe de privilégiés. L’homophobie est surtout répandue dans les milieux populaires, hélas encombrés d’idées reçues.

Eric Fassin

Éric Fassin, sociologue et américaniste, enseigne à l'École normale supérieure. Il est chercheur au Laboratoire de sciences sociales (ENS/EHESS) et dans l'Unité mixte de recherche Genèse et transformations des mondes sociaux (EHESS/CNRS). Il a codirigé, avec D. Borrillo et M. Iacub, Au-delà du pacs (PUF 1999). Ce texte a été publié dans : Liberté, égalité, sexualités. Actualité politique des questions sexuelles (entretiens avec Clarisse Fabre), 2ème édition augmentée, 10/18, 2004.