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10 mars 2006

Le coming out? Un acte difficile... Et si c'était vous?...

Difficile pour les enfants...
"J’ai
quelque chose
à vous dire..."

ou comment l’annoncer ?


Difficile pour les parents...
"Mon enfant
est
homosexuel":

Que faire ? Que dire ?


Et si c'était vous?
Que feriez-vous?
Que diriez-vous à vos parents, à votre enfant?

C'était vous...
Qu'avez-vous dit?
Comment votre famille vit-elle votre homosexualité aujourd'hui?
Comment vivez-vous l'homosexualité de votre fils, de votre fille?

05 mars 2006

La fin d'un mythe (I): un désir "égoïste".

Le Mythe

Les couples homosexuels veulent des enfants pour des motifs égoïstes.

Les Faits

Les couples homosexuels veulent des enfants pour les mêmes motifs que les couples hétérosexuels. Parce qu'ils s'aiment, qu'ils souhaitent fonder une famille, et qu'ils se sentent prêts à s'engager en couple sur un projet à long terme engageant leur responsabilité, leur temps, leur énergie, leur amour et leur don de soi.
Il y a des pays comme la France où existe un principe naturel du droit à l'enfant pour le couple hétérosexuel - quel qu'en soit le coût pour la collectivité et la lourdeur du traitement médical - auquel on oppose un droit de l'enfant pour le couple homosexuel, comme si naître dans un type de famille minoritaire remettait en cause les droits de l'enfant et par conséquent celui du couple à en avoir. Qu'en est-il alors du désir d'enfant dans tous les autres types de familles minoritaires par leurs origines, leurs convictions religieuses ou leurs constitutions? Accuse-t-on d'égoïsme et donc cherche-t-on à culpabiliser tous les couples qui souhaitent avoir un ou des enfants lorsqu'ils ne correspondent pas à l'image normalisée, consensuelle de la famille en Europe?
Nous nous préoccupons avant toute chose d'assurer à nos enfants amour, protection, éducation, respect de soi et des autres et nous laissons à d'autres le soin de justifier leur désir d'enfants par des motivations altruistes.

[Merci à AlterHéros]

02 mars 2006

Ca pourrait être vous!

Oui toi. Et puis toi aussi. Oui toi encore. Avec toi. Et toi. Et lui. Et elle.

(cliquer sur les vignettes pour voir les photos en taille réelle)


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Et puis il y a ces deux-là (cf. ci-dessous) qui me touchent tout particulièrement.
Elles sont ensemble depuis la crise de 1929. Plus de 65 ans! Elles ont connu douze présidents différents...
Elles disent "éprouver toujours autant de plaisir à la compagnie l'une de l'autre".
Carey Leto a a 90 ans et Venera Magazzu 92 ans. Pour leur 65 ans de vie commune, elle se sont offert un séjour à New York, la ville où elles avaient fait connaissance.


Nous sommes beaux nous les homos, vous ne trouvez pas?
Je vous souhaite ce grand bonheur d'être à deux!
C'est avant tout une histoire d'amour!

HOMO, BOULOT, QUE DE MAUX SANS LES MOTS!

Les gays salariés non déclarés:
l'entreprise un des derniers refuges
de la "virilité"

cf.cet article sur Libé

Vous êtes victime de discrimination sur le lieu de votre travail? Découvrez Homoboulot !

C'est un collectif d'associations professionnelles gays regroupant 3 HVP (hôtel de ville de Paris), les Affranchis (la Poste), Comin-G (ministère de l'Economie), EnerGay (industries électriques et gazières), Flag (police), Gare (SNCF), Homobus (RATP), Embrayage (PSA), Rainbhôpital (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), et les Telles & Tels (France Télécom).

On peut les contacter par le biais du site Homoboulot (en refonte actuellement).

Simple comme... UNE FAMILLE HOMOPARENTALE

Les familles homoparentales se heurtent toujours au même discours :
Cf. le mythe de la famille homoparentale sur: Alterheros
et le site d' APGL (onglet "documents")

De nombreuses familles homoparentales existent déjà. Comme je n'imagine pas qu'on va toutes les abattre, d'autant moins que j'en fais partie (allez, un sourire, ...) , il est beaucoup plus "vraisemblable" que le temps va régler le problème et que les opposants se verront dans l'obligation d'admettre la situation. Cela fera comme les filles-mères en leur temps ou l'avortement. Il ne reste plus qu'à tenir bon jusqu'à cette époque bénie! Faudra-t-il deux générations pour que la famille homoparentale devienne banale? Comme d'habitude ce sont les pionniers et pionnières du genre qui s'en prennent plein les dents. Mais nous montrerons que nous sommes respectables et nous nous ferons respecter.

Se battre pour obtenir des droits c'est très bien. Mais ce n'est pas certain que ce soit le seul chemin ou le plus rapide, même si moi aussi je me bats de ce côté-là, car je n'aime pas rester les bras croisés. Ni nécessairement celui que la vie va emprunter.

Savez-vous à quoi sont REELLEMENT confrontées les familles homoparentales dans la vie de tous les jours? Savez-vous qu'on n'a JAMAIS la paix?

Il y a toujours quelqu'un quelque part pour vous renvoyer votre différence à la gueule. Il faut s'adapter sans cesse à tout changement de prof, d'école, d'adresse, de voisins, de boulot: le risque d'homophobie est partout. Vous devez sans cesse faire la preuve que vous éduquez vos enfants comme tout le monde, que votre famille est comme les autres.
Et c'est pourtant si simple! Quoi d'exceptionnel dans notre vie quotidienne: boulot, ménage, repassage, école, conflits, rires, jeux, etc..., qu'est-ce qui vous choque là-dedans?
Nous devons armer nos enfants aussi pour qu'ils puissent se sentir à l'aise dans leur vie et recevoir leurs copains à la maison. Si nous n'avons pas honte, ça se passe très bien et ce sont tous ces gosses-là aussi qui témoignent chez eux du bonheur de vivre chez nous aussi...

Dur, dur de faire cesser les préjugés. Mais délicieux quand vous apprenez que le fils du voisin a choisi l'homoparentalité comme sujet de mémoire et est prêt à défendre votre cause alors qu'il est hétéro.

Je crois que ce sont les exemples de vies pas si déséquilibrées que ça qui montreront à tous les jeunes que la famille homoparentale n'est pas à bannir. La théorie viendra en second plan pour étayer les faits EXISTANTS et leur donner un cadre légal. Mais je reste persuadée que la banalisation de la situation viendra par l'exemple, y compris de familles imparfaites car il ne s'agit pas non plus de prétendre que les nôtres sont/seront exemplaires!

Certes l'échéance électorale va rendre le sujet brûlant, mais j'entends encore aussi beaucoup trop d'homos qui eux-mêmes ne sont prêts à soutenir ni l'homoparentalité ni l'égalité des droits, comme s'ils n'étaient pas concernés.

Il y a quarante ans, vivre avec qqn de même sexe était secret et dit pervers. Beaucoup l'acceptent aujourd'hui ou s'en foutent. on jase de moins en moins. Pourtant les lois qui nous protègent sont récentes. C'est l'ignorance qui nous fait le plus de mal. Nos garants pour l'avenir sont notre visibilité et l'éducation de nos jeunes. D'où l'intérêt de nos actions en milieu hétéro, scolaire, professionnel, quotidien.

Leur dire "c'est pas bien ce que vous dites/ faites/pensez, vous vous trompez" ne va pas suffir à persuader tous les traditionnalistes arriérés et réac: leur montrer qui nous sommes, c'est mieux.

01 mars 2006

LETTRE OUVERTE AUX PARENTS D'HOMOS TENTES PAR UNE ATTITUDE HOMOPHOBE OU LESBOPHOBE

Vous venez d'apprendre l'homosexualité de votre fils, de votre fille.

Votre enfant est homosexuel, il/elle le sait depuis beaucoup plus longtemps que vous.
Il lui a fallu, la plupart du temps sans aucun soutien, cheminer longuement pour reconnaître ce qu'il était, puis tenter de s'accepter comme tel.

Il a vécu dans l'anxiété du jour où vous seriez au courant, ne sachant pas quelle serait alors votre réaction. On doit s'aimer comme on est, pas sur un mensonge, n'est-ce pas?

D'une façon ou d'une autre, et même si cela s'est déroulé dans un climat de tension, il s'est enfin ouvert à vous et C'EST A VOUS DESORMAIS qu'il appartient de ne pas briser la dynamique de confiance qui s'est instaurée.

Si l'image que vous vous faisiez de votre enfant se trouve modifiée, voire ébranlée par la nouvelle, sa personnalité intime n'a pas changé. Il demeure exactement le même que celui/celle que vous connaissiez, avec ses qualités et ses défauts. Il n'a pas choisi d'être ce qu'il est, mais il le restera vraisemblablement toute sa vie. S'il s'assume bien, il pourra vivre aussi heureux que n'importe qui.

Sachez bien que:
1. Vous n'êtes coupable de rien.
2. Vous n'avez pas été préparé à cela, il vous faudra apprendre.
3. Dans l'état des connaissances d'aujourd'hui, nous ignorons totalement les origines de l'homosexualité. " Il n'y a rien à comprendre. Il faut aimer son enfant et l'accepter."
4. Trop souvent réduite à une image stéréotypée, l'homosexualité peut s'exprimer et être vécue de façons très différentes, que ce soit dans les sentiments, les comportements ou les pratiques sexuelles. Elle recouvre une très grande diversité de situations.
5. L'homosexualité ne concerne pas seulement la vie sexuelle, mais la vie affective dans son ensemble… et les grandes histoires d'amour ne sont pas l'apanage des hétérosexuels, pas plus que la stabilité et la fidélité en couple.
6. Il convient de laisser "du temps au temps". A force de dialogue et d'écoute, il est possible de comprendre et d'accepter progressivement son enfant dans sa différence.
7. N'oubliez toutefois pas que c'est une cause majoritaire de suicide chez les jeunes lorsqu'ils se sentent niés, voire rejetés: un enfant homosexuel, c'est beaucoup mieux qu'un enfant mort, non?
8. Mais vous, vous allez devoir tuer le fils/la fille que vous aviez dans la tête pour en accepter un(e) autre. Vous aviez bâti un scénario de vie… tant pis, il vous faudra faire le deuil du fils idéal, de la fille idéale.
9. Les représentations sociales et culturelles de l'homosexualité vous renvoient à des images caricaturales. Face à ces clichés, vous parents, vous sentez profondément désorientés, voire choqués. Mais ces représentations sont largement réductrices et n'enlèvent rien aux qualités d'équilibre, de générosité et d'écoute de nombreux homosexuels.
10. Les lieux de rencontre apparaissent dans l'imaginaire collectif comme de véritables symboles de dépravation. En réalité, pour les homosexuels qui les fréquentent, ces endroits sont parfois le seul refuge possible pour exprimer leur différence à l'abri des regards réprobateurs. Les bars et les discothèques sont, pour beaucoup, essentiellement des lieux de franche convivialité et d'amusement. Toutes les personnes homosexuelles ne fréquentent pas ces lieux qui, de plus, n'existent pas partout. Tous les hétéros ne fréquentent pas non plus les discothèques...
11. La société, les médias, les religions font volontiers l'amalgame entre homosexualité et pédophilie.
Or l'homosexualité participe d'une relation égalitaire entre deux personnes consentantes. Ce n'est pas le cas de la pédophilie : l'enfant y est en état de dépendance et de soumission vis-à-vis de l'adulte, qui constitue pour lui un modèle de savoir, de loi et de morale. L'homosexualité est un acte libre et légal. Elle ne saurait en aucun cas être assimilée à la pédophilie qui constitue très clairement un abus sexuel, et peut être de nature autant hétérosexuelle qu'homosexuelle.
12. L'association souvent systématique de l'homosexualité masculine et du sida reste bien tenace dans la conscience collective. Elle est issue du discours des média qui parlaient de " cancer gay " au début des années 80. Cette crainte des parents vis-à-vis du risque de voir leur enfant homosexuel atteint par ce virus est légitime, mais comme pour tout parent d'enfant en âge d'avoir une vie sexuellement active.
Les clichés réducteurs ne rendent pas compte de la réalité. Le danger ne vient pas de " groupes à risques " mais bien de " pratiques à risques ". Ceci doit inciter à tenir très tôt, auprès de ses enfants, un discours informatif de prévention en leur précisant, sans tabou, les modes de transmission et, de fait, les moyens de se protéger.
13. L'exclusion sociale ou familiale peut amener à des conduites suicidaires. Se sentir rejeté par la société, par ses proches ou par son milieu familial, peut induire des attitudes à risques dans la logique du " n'avoir plus rien à perdre ".
14. L'image sociale des homosexuels est en constante évolution en France.Cette évolution des mentalités a été accompagnée d'un recul constant des dispositions législatives discriminatoires.
15. Cependant, l'homosexuel est encore trop souvent perçu comme un être anormal, pas fréquentable, objet de dérision. Il existe toujours une homophobie, comme il existe une xénophobie et sans doute pour les mêmes raisons irrationnelles. C'est pourquoi, il importe de rester très vigilant, une régression étant toujours possible.
16. Vos enfants ont besoin de vous. Vous pouvez, vous aussi, refuser de mentir sur leur vie et agir pour faire en sorte que celle-ci ne soit pas méprisée en raison de leur orientation sexuelle et témoigner que votre enfant est resté le même, et que vous lui gardez votre confiance et votre amour.

Oui vous préféreriez sans doute que votre fils/fille soit différent(e), mais chercher à le/la "guérir" ne sert à rien, car il n'y a rien à guérir.
Si vous cherchez à forcer votre enfant à changer, il risque de vous rejeter ou de se rendre malheureux en essayant de vous plaire.
Au contraire, il est indispensable que vous respectiez sa façon de vivre, que vous cherchiez à le comprendre et que vous l'aidiez à s'assumer tel qu'il est, en l'entourant de tout votre amour.
Ce chemin n'est pas facile et il faut du temps pour le parcourir, mais seule cette démarche, fondée sur l'écoute, le dialogue et l'absence de jugement, peut être constructive.

Ce que vous souhaitez pour votre enfant, c'est qu'il soit heureux, n'est-ce pas?

Un grand merci à l'association Contact(Parents, familles et amis de gais et de lesbiennes) et à son partenariat efficace.
CONTACT: 84, rue Saint-Martin 75004 Paris.
Tel : 01 44 54 04 70 / Fax : 01 44 54 04 80
E-mail : contact.famille.homo@wanadoo.fr et bien sûr http://contact.france.free.fr/

14 février 2006

Une excellente initiative!





Affiches diffusées dans de nombreux campus de grandes écoles à l'initiative de Centrale Gay
www

04 février 2006

REACTION

La Fédération LGBT répond!

EN REACTION A L'ENTENTE DES 174 DEPUTES
Le texte intégral

"Comme nous l'ont brillamment démontré 174 parlementaires, il existe encore une partie franche de la population, inconsciente des réalités modernes ou sous-informées qui considère l'homosexualité ou l'homoparentalité comme des déviances."

"Le déni de l'existence de l'homoparentalité est une aberration et ne tient en aucune façon compte des réalités de la société moderne."

"De nombreuses études sociologiques démontrent que l'éducation d'un enfant par un couple de même sexe n'est nullement générateur de traumatisme spécifique"

"Depuis la dépénalisation de l'homosexualité en 1982, les avancées sont indéniables, il n'en demeure pas moins que les personnes lesbiennes, gaies, bi et trans sont toujours considérées comme des " sous citoyens " au regard de la loi et au regard de la mentalité et du comportement d'une partie des Français, même si, bienheureusement, les mentalités évoluent de plus en plus rapidement, si l'on en croit plusieurs sondages d'opinion sur des questions liées à l'orientation sexuelle ou l'identité de genre."

"Nos associations militent depuis des années afin que l'ensemble des citoyens LGBT accède enfin à une véritable et effective égalité de droits, comme tout un chacun. Cependant, notre but n'est pas de convaincre aveuglément, nous restons persuadés que le dialogue demeure le plus sûr et le plus durable moyen pour expliquer notre position et nos idéaux. C'est à ce titre que nous avons désiré inviter les parlementaires locaux ayant signé ce manifeste à venir nous rencontrer, afin de discuter ensemble et échanger nos points de vue sur ces questions de société qui concernent de nombreux citoyens, quelles que soient leur orientation sexuelle ou leur identité de genre."

31 janvier 2006

" Dictionnaire des idées reçues sur le mariage gai "

par Eric Fassin

Homophobes, si les injures grossières comme "sale pédé" ou "sale gouine" vous répugnent, et si la référence au "péché" ou à la "contre-nature" vous paraissent trop "archaïques", rassurez-vous : il existe une manière cultivée, laïque et moderne, d’exprimer votre homophobie. Cette homophobie distinguée, dominante dans la classe politique (de l’UMP au PS de Lionel Jospin ou Ségolène Royal) et dans le monde merveilleux de l’éditorialisme, consiste à afficher sa tolérance tout en multipliant les "bonnes" raisons de refuser - ou, plus subtilement, de différer indéfiniment - l’égalité de traitement entre relations homosexuelles et relations hétérosexuelles. Si vous êtes homophobes et si vous souhaitez parler la langue des maîtres, cet abécédaire est l’outil qu’il vous faut!

Anecdotique : Le mariage gai distrait des vrais sujets (par contraste, voir Fin du monde). N’avoir rien contre, mais regretter qu’on en parle ; il y a des choses plus importantes (voir 21 avril).

Autre : Les homosexuels aiment le Même (clonage), les hétérosexuels l’Autre (à diplôme égal). Au nom de l’ouverture à l’Autre, refuser l’ouverture du mariage aux homosexuels.

Beurre : Les homosexuels veulent le beurre et l’argent du beurre, autrement dit, la jouissance et le mariage (les hétérosexuels, eux, ont su choisir).

Bien-pensance (on disait naguère : politiquement correct) : Tonner contre. Pour y résister, avoir l’audace de rappeler une vérité trop souvent négligée : pour faire un enfant, il faut un homme et une femme.

Communautarisme : Les gays sont communautaristes (comme les Américains) ; nous sommes républicains (puisque Français).

Conformiste : Qui veut changer les mœurs et les lois. Par anticonformisme, vouloir les conserver.

Débat : Déplorer son absence. Ne rien faire pour qu’il s’engage. Ne pas se contenter d’un débat, mais exiger un vrai débat. Attendre un vrai débat avant de faire quoi que ce soit. S’il n’y en a pas, c’est à cause de Noël Mamère (ou des militants). Les revendications empêchent un débat serein. Ne pas l’engager en période électorale, c’est un sujet trop grave (voir Fondements anthropologiques). Ne pas l’engager en période électorale, c’est un sujet trop futile (voir Anecdotique). Attendre l’été pour avoir un vrai débat. Ou la rentrée (mais elle s’annonce chargée). Le mariage gai, un faux débat.

Désobéissance civile : En Amérique, mouvement civique des Noirs : une cause noble. Pour le mariage de Bègles, parler plutôt d’illégalité : exiger le respect de la loi républicaine.

Différence des sexes : Culturelle et naturelle, bref anthropologique. Valeur républicaine. Universelle, butoir indépassable de la pensée, comme le jour et la nuit ; en tout cas, à ne pas dépasser ; du moins pas dans la culture française (voir Harmonie).

Droit à l’enfant : N’existe pas (sauf pour les hétérosexuels) ; lui opposer le droit des enfants. Les homosexuels qui veulent des enfants sont égoïstes ; les hétérosexuels qui veulent des enfants sont altruistes. Il est vrai que les homosexuels qui ne veulent pas d’enfants sont égoïstes aussi : ils ne vivent que pour la jouissance (voir Beurre).

Droit des enfants : Parler pour eux. Tous les experts le savent, les enfants ont besoin d’un père et d’une mère (les familles monoparentales et l’adoption par un célibataire, sujets délicats). Quand les enquêtes disent le contraire, s’inquiéter des effets à la 3ème génération, ou sinon à la 7ème.

Egalité : Etre pour, bien sûr, mais tant qu’on ne touche pas à la différence des sexes. Rappeler que d’ailleurs, historiquement, le mariage est au cœur de l’inégalité entre les sexes (voir Féministes).

Elections européennes : C’est le mariage homosexuel qui a empêché de s’y intéresser. La gauche s’est emparée du sujet faute d’idées sur l’Europe. Ou bien : la gauche a été distraite de ses idées sur l’Europe par ce faux débat. Raisonner de même sur les retraites, la Sécu, etc. Exemple : le mariage gai empêche de parler du voile islamique (un vrai sujet).

Espagne : Zapatero, un modèle pour la gauche française. Célébrer son féminisme, taire son projet d’ouvrir le mariage aux homosexuels.

Europe : Notre culture (voir Fondements anthropologiques). N’y appartiennent donc pas : les Pays-Bas et la Belgique, où le mariage gai est légal. Si la liste devait s’allonger (Suède, Espagne...), souligner que l’Europe n’a pas vocation à dissoudre les cultures nationales.

Expert : Psychanalyste (juriste, sociologue, journaliste, prêtre, ou autre) opposé à l’ouverture du mariage et de la filiation. S’il y est favorable, s’appelle un militant.

Féministes : Hier, toutes lesbiennes. Aujourd’hui, applaudir leur critique du mariage.

Fin du désir : Dès qu’on touche à la différence des sexes. A l’époque du pacs, en référence à l’hétérosexualité ; désormais, s’inquiéter aussi pour le désir homosexuel, qui n’est plus ce qu’il était.

Fin du monde : L’annoncer au cas où le pacs serait voté ; après le vote, ne plus en parler (éviter de dire : “ la fin du monde n’a pas eu lieu ”). Remplacé aujourd’hui par : Anecdotique.

Fondements anthropologiques de la culture : On dit plutôt désormais : Fondements anthropologiques de notre culture.

Fondements anthropologiques de notre culture : S’utilise quand des cultures voisines ont récemment changé de fondements anthropologiques. Voir Harmonie, et Europe.

Foucault (Michel) : Philosophe de la sexualité, très républicain, très pour la libération. Aurait bien ri de voir les gays revendiquer le mariage.

Gays : Souvent tristes (hier, de par leur marginalité ; en raison de leur conformisme aujourd’hui). Toujours misogynes. Vivent dans un ghetto.

Ghetto : Dénoncer le ghetto homosexuel (ex. : la Gay Pride). Si les gays en sortent, ironiser sur leur normalisation.

Guerre des sexes : Tradition américaine (voir par contraste Harmonie entre les sexes), héritage du puritanisme et du féminisme lesbien.

Harmonie entre les sexes : Exception française (voir Hétérosexualité), héritage de l’Ancien Régime, et donc valeur républicaine.

Hétérosexualité : Tradition française (Jacques Chirac), malgré des exceptions notables ; par contraste, les Anglais sont souvent homosexuels (Edith Cresson).

Homoparentalité : Les gays peuvent élever des enfants (pourquoi pas ?). Pas en adopter ! (voir Principe de précaution)

Homophobe : Dire : “ Je ne suis pas homophobe, mais... ”. Ou : “ On peut être contre le mariage des homosexuels sans être homophobe. La preuve ? Moi. ”

Homophobie : Aggravée par le mariage de Bègles (naguère, par la Gay Pride). Dès qu’on parle de mariage gai, se rappeler que la lutte contre l’homophobie est une priorité.

Homosexuels : Ne rien avoir contre eux. Se vanter de ses nombreux amis homosexuels (mais pas de ses enfants). Ils ont une face sombre. Les préférer discrets (hier) ; subversifs (aujourd’hui) : Genet, Mishima.

Intérêt de l’enfant : A l’égalité des droits, opposer l’intérêt de l’enfant. Ne s’applique pas au divorce (là, critiquer les usages conservateurs de cette notion).

Jospin (Lionel) : Il a eu le courage de dire tout haut ce que chacun pense tout bas ; il a eu le courage de s’opposer au nouveau “ politiquement correct ” (voir Bien-pensance). Appeler au retour de l’ancien Premier ministre socialiste (surtout si l’on est de droite).

Lesbiennes : Vivent en couples. N’ont pas besoin de loi pour faire des enfants, elles ! Le mariage, une revendication masculine, non ?

Liberté : Être pour (voire libertaire !), donc contre l’ouverture du mariage. S’oppose à l’égalité : les homosexuels sont d’autant plus libres qu’ils sont moins égaux.

Lobby : A cause du lobby homosexuel, on ne peut plus rien dire sans se faire traiter d’homophobe.

Mamère (Noël) : Maire vert médiatique. Le mariage de Bègles est électoraliste (tourisme gai dans la ville pendant la Fête de la morue). Provocateur quand il opte pour la désobéissance civile. Opportuniste quand il emprunte la voie parlementaire. Avoir le vrai courage de ne pas le soutenir quand il est sanctionné.

Mariage : Dire un bon mot (“ Il n’y a plus que les prêtres et les homosexuels pour vouloir se marier ”). Conformiste, petit-bourgeois (voir Foucault). Inégalitaire (voir Féministes). Les homosexuels sont bien bêtes de le réclamer ! Pour se faire peur, proposer d’abolir le mariage.

Médias : Ce sont les homosexuels qui contrôlent les médias.

Médiatiques (coups) : Dénoncer ceux des autres quand on ne parvient pas à intéresser les médias.

Militants : Partisans de l’égalité. Aveuglés par leur engagement (voir Terroristes). Heureusement, il y a face à eux des analystes lucides et impartiaux (voir Experts).

Minorités : Organisées en lobbies. Le vrai pouvoir. Se dire minoritaire, se croire majoritaire. Se poser en victime des minorités qui jouent du statut de victimes.

Norme : S’opposer au mariage, ce n’est pas défendre la norme hétérosexuelle, mais refuser la normalisation de nos amis homosexuels.

Opinion : L’opinion n’est pas prête. Si les sondages disent le contraire, dire haut et fort qu’il ne faut pas courir après l’opinion. Finir par courir après l’opinion (hier sur le pacs, aujourd’hui sur le mariage, demain sur l’adoption), la gauche un peu avant la droite - si possible.

Ordre symbolique (vieilli) : Voir différence des sexes (indémodable).

Pacs : Etre contre hier, pour aujourd’hui. S’interroger : “ Ils ont déjà le pacs, pourquoi demandent-ils le mariage ? ” Dénoncer le pacs parce qu’il légalise la répudiation (mais refuser le mariage qui permettrait le divorce). Prendre le temps d’évaluer le pacs (ignorer les évaluations qui existent).

Parenté : Fondement anthropologique de notre culture. Seuls les anthropologues y comprennent quelque chose ; n’est pas une affaire politique. Invoquer d’un air docte Claude Lévi-Strauss.

Parenté homosexuelle : Impensable au moment du pacs ; pensable aujourd’hui, car l’opinion a évolué. Pour autant, reste à penser (demande un vrai débat).

Politiciennes (manœuvres) : En politique, se dit de la politique des adversaires, et plus encore des concurrents du même bord : voir Médiatiques (coups).

Principe de précaution : S’applique aux OGM et aux enfants d’homosexuels. Renvoie à la sagesse de la nature (et des nations). L’homosexualité n’est plus contre-nature ; elle n’est pas pour autant naturelle. Ce n’est plus une maladie ; mais elle risque de rendre les enfants malades.

Priorité : Le mariage gai n’est pas une priorité. Ni par rapport aux autres revendications homosexuelles (la loi sur l’homophobie, un vrai sujet). Ni par rapport aux vrais enjeux de société (voir 21 avril).

Réac : Dire : “ Vous allez peut-être me trouver réac, mais... ” (et se montrer réac).

Repères : Notre société manque de repères. Et de pères.

Repères symboliques : Ce n’est pas le chômage qui a déstructuré la société ; c’est mai 68.

République : Le mariage républicain est universel ; il est donc interdit aux homosexuels (voir Communautarisme). S’indigner qu’ils violent la loi républicaine qui les exclut.

Revendication : Pour gagner du temps, dire d’abord : “ Pourquoi pas ? ” Puis : “ Pourquoi ? ” Les associations ne revendiquent pas le mariage. Les gays revendiquent le mariage, pas les lesbiennes. D’ailleurs, les gays ne veulent pas se marier (ajouter : “ j’en ai parlé autour de moi ”).

Royal (Ségolène) : L’annonce du mariage de Bègles est “ un peu paillettes ” (dixit notre Zapatera : voir Espagne) : c’est qu’il empêche de remarquer la poutre dans l’œil des socialistes français ?

Singer : Les homosexuels veulent singer le mariage hétéro : déplorer qu’ils aient renoncé à subvertir les normes les plus archaïques. Le mariage gay est une parodie : dénoncer cette dérision des normes les plus sacrées.

Terroristes : Ceux qui ne pensent pas comme vous (on disait naguère : staliniens). Refuser de débattre avec les terroristes, c’est prouver son sens démocratique.

21 avril : En tirer les leçons. Plutôt qu’aux homosexuels, s’intéresser au peuple, même s’il manque de repères. L’homosexualité est un luxe de privilégiés. L’homophobie est surtout répandue dans les milieux populaires, hélas encombrés d’idées reçues.

Eric Fassin

Éric Fassin, sociologue et américaniste, enseigne à l'École normale supérieure. Il est chercheur au Laboratoire de sciences sociales (ENS/EHESS) et dans l'Unité mixte de recherche Genèse et transformations des mondes sociaux (EHESS/CNRS). Il a codirigé, avec D. Borrillo et M. Iacub, Au-delà du pacs (PUF 1999). Ce texte a été publié dans : Liberté, égalité, sexualités. Actualité politique des questions sexuelles (entretiens avec Clarisse Fabre), 2ème édition augmentée, 10/18, 2004.

06 décembre 2005

Vas-y Flannan!

''La France doit prendre exemple''

par Flannan Obé, président de SOS-Homophobie

Après la Belgique, le Canada, l'Espagne et les Pays-Bas, le Royaume-Uni a voté une loi autorisant le mariage homosexuel. Pourquoi ces pays l'ont-ils accepté ? Ont-ils des points communs ?

- Ce sont quand même des pays aux cultures divergentes. On ne peut pas dire que la politique ou la culture espagnoles et néerlandaises se ressemblent. Même si des disparités existent entre ces deux Etats, la population a choisi majoritairement de suivre le cours inéluctable de l'histoire. Ce sont des réactions positives, même si elles sont quelque peu tardives.

Le débat en France peut-il être affecté par ces prises en considération européennes ?

- C'est assez positif. Il serait bien de prendre exemple sur nos voisins pour changer le paysage français. Mais cela n'oblige en rien les politiques à changer la donne. Le mariage homosexuel en France, ce n'est pas gagné.

La Belgique a adopté le 2 décembre une proposition de loi ouvrant l'adoption aux couples de même sexe. Le mouvement pourrait-il être identique à celui du mariage homosexuel ?

- L'adoption est un débat très actuel mais très tabou. L'homoparentalité existe, les familles sont de plus en plus nombreuses.

L'APGL (l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens) est la plus grosse association homosexuelle de France. Mais le débat sur les conditions pratiques de l'homoparentalité reste très étouffé. C'est regrettable. On oppose aux choses concrètes de la vie de parents homos la théorie, la morale. Il faudrait plus d'enquêtes, de chiffres. Les parents réclament, tout autant que leurs détracteurs, des droits afin de favoriser l'épanouissement de leurs enfants. Ce sont certes des poncifs que je vous dis, mais il est parfois nécessaire de les ressasser. Si le problème de l'homoparentalité met si longtemps à venir aux oreilles des politiques, c'est uniquement pour des raisons idéologiques. On s'insurge contre la déstabilisation de la famille. Mais les homosexuels veulent garder les liens, des droits égaux. Bref, être protégés.

NOUVELOBS.COM | 05.12.05 | 18:02

29 novembre 2005

Pierre Seel n'est plus!


Décès de Pierre Seel : hommage des associations LGBT françaises


Au lendemain du décès de Pierre Seel, la communauté LGBT lui rend un hommage unanime. Seul déporté français pour homosexualité à avoir osé porter témoignage, Pierre Seel est décédé à Toulouse dans la nuit de jeudi à vendredi, à l’âge de 82 ans.
La quasi-totalité des associations françaises réunies au sein de la Fédération des Centres LGBT, de la Coordination InterPride et de l’Inter-LGBT " expriment leur très vive émotion à l'annonce du décès de Pierre Seel ". Pour elles, " Pierre Seel nous a lègué la mémoire de son martyre à travers qui il était, dans la gentillesse et la disponibilité, nous permettant de savoir qui nous sommes et d'où nous venons, sans toutefois que la Nation lui ait rendu un hommage mérité ".

" Nous nous inclinons devant la peine des enfants, de la famille de Pierre Seel et tenons à exprimer toute notre affection à Eric Feliu, son compagnon de tous les instants qui l'aura accompagné jusqu'à son dernier souffle, ainsi qu'à Jean Le Bitoux avec qui il noua de solides liens d'amitié et d'affection, suite à la création du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH), en 1989, et l'écriture commune du livre "Moi Pierre Seel, déporté homosexuel" (1994, Calmann-Lévy) ", ajoutent les fédérations LGBT.

Le président du Mémorial de la déportation homosexuelle rappelle qu’avec la disparition de Pierre Seel, "on perd notre seul témoin".

En effet, en France, les associations n'ont pu jusqu'à présent retrouver que 207 noms de déportés pour homosexualité dans les archives de l'administration militaire et civile, auxquelles ils ont de grandes difficultés à accéder et aucun de ces déportés n’a jamais publiquement revendiqué son statut à l’exception de Pierre Seel.

L'Etat français a reconnu, pour la première fois, le 26 avril 2001 les persécutions subies par les homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale, dans un discours du Premier ministre d'alors, Lionel Jospin.

Une cérémonie religieuse à la mémoire de Pierre Seel aura lieu lundi à 9H30 en l'église des Dominicains à Toulouse. La famille du disparu souhaite y conserver un caractère privé. Les messages de condoléances peuvent également être adressés au Mémorial de la déportation homosexuelle.

Site sur la déportation homosexuelle
Site sur le film PARAGRAPH 175

28 octobre 2005

Pour l'adoption homoparentale

Nadine Morano, députée UMP, après la conférence sur l'homoparentalité:

«Je suis favorable à l'adoption par un couple de même sexe»

par Charlotte ROTMAN, extrait de LIBERATION : vendredi 28 octobre 2005

La troisième conférence internationale sur l'homoparentalité s'est achevée mercredi à Paris. 43 chercheurs français, européens et nord-américains ont examiné les familles homoparentales sous toutes leurs formes. «Selon le dernier sondage Louis Harris, 66 % des Français estiment qu'un couple homosexuel est autant qu'un couple hétérosexuel capable d'assurer son rôle de parent. Reste que ceux-là mêmes qui ont la charge de légiférer sont pour l'instant sourds aux injustices faites aux homoparents et à leurs enfants», constate l'APGL, Association des parents et futurs parents gays et lesbiens. Celle-ci avait invité tous les députés et sénateurs, cinq seulement se sont déplacés, dont Valérie Pécresse et Patrick Bloche, respectivement rapporteuse UMP et président PS de la mission d'information sur la famille à l'Assemblée nationale. Nadine Morano, député de Meurthe et Moselle, secrétaire nationale de l'UMP, catholique, mariée, mère de famille, y est non seulement venue, mais elle a tenu à prendre la parole. Pour la reconnaissance de l'homoparentalité.

Etes-vous pour la prise en compte des familles homoparentales ?
Il y a une réalité. On peut se la cacher, la nier, dire que "ça n'existe pas". Qu'il n'y a pas de couples homosexuels qui ont des enfants, qu'il n'y a pas d'hommes et de femmes homosexuels qui s'arrangent ensemble par insémination artisanale pour avoir un enfant, qu'il n'y a pas de lesbiennes qui vont en Belgique se faire inséminer. Soit on ferme les yeux, soit on décide de regarder la réalité en face. Ces enfants doivent avoir le même niveau de sécurité que les autres. Il faut faire évoluer la législation.

Qu'est-ce qui vous a fait basculer ?
Je suis mère de trois enfants, catholique pratiquante. Mon statut de législateur me force à m'ouvrir, tout comme j'ai pu le faire sur les questions de fin de vie. Dans ma circonscription, rurale, les gens s'étonnent de m'entendre tenir ces propos. Ça fait peur de dire que deux personnes de même sexe peuvent élever un enfant. Mais il suffit d'un exemple pour comprendre. Si vous prenez le cas d'une mère biologique qui décède, sa compagne n'a pas de statut vis-à-vis de l'enfant. Si les grands parents veulent lui retirer l'enfant qu'elle a elle aussi élevé, ils le peuvent. Où est l'intérêt de l'enfant ? Pourra-t-elle continuer à le chercher à l'école, à lui donner de l'affection, sans statut légal ?

Etes-vous pour l'adoption par des couples homosexuels, comme au Royaume-Uni, en Espagne, en Suède ou aux Pays-Bas ?
Oui. Je suis favorable à l'adoption par un couple de même sexe. Et ce pour la sécurité de l'enfant, pour sa protection.

Etes-vous pour autoriser l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA) à laquelle de nombreux couples de lesbiennes ont recours en allant dans des pays européens voisins ?
Pourquoi faut-il que nos concitoyennes s'expatrient, comme certaines auparavant pour l'IVG, ou d'autres pour l'aide à mourir. Il n'est pas normal qu'une femme qui, de toute façon, se fera inséminer à l'étranger, s'exile ainsi. On ne peut pas interdire le désir de maternité. Au nom de l'égalité, il faut les laisser avoir accès à la PMA en France.

Vous sentez-vous isolée dans votre camp ?
Je ne me sens pas majoritaire. Certains, dont Nicolas Sarkozy, reconnaissent que la droite a eu une posture idiote au moment du PACS, que le combat idéologique droite-gauche sur ces questions était une erreur. Il y a des réactions hostiles : j'entends qu'il faut à tout prix interdire qu'un enfant vive chez un couple homosexuel. On se voile la face. Je suis pragmatique : il faut faire quelque chose pour ces familles, d'autant que cela n'empiète pas sur le droit des autres, cela tend vers l'égalité des droits.
A lire également

16 septembre 2005

UN MONDE EN MARCHE ...

AVEC NOUS? ... OU SANS NOUS?

M'ENFIN QUOI, TERMINATOR !!!
Arnold Schwarzenegger enterre le mariage gay (8 septembre 2005).
Le gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger va déposer un veto contre la loi autorisant le mariage des couples homosexuels en Californie, a annoncé son secrétariat mercredi.
Selon sa porte-parole, Margita Thompson, Schwarzenegger ne signera pas le projet de loi autorisant le mariage gay "par respect pour la volonté du peuple". Il y a cinq ans, une majorité d'électeurs californiens avaient par référendum approuvé un texte définissant le mariage comme une union entre un homme et une femme. Le gouverneur est tenu de respecter cette décision, a expliqué Mme Thompson. Le Congrès, à majorité démocrate, de l'Etat de Californie avait adopté mardi soir, par 41 voix contre 35, un texte autorisant le mariage des couples homosexuels.

PENDANT CE TEMPS-LA, EN ESPAGNE !!!
Indemnisation d’un veuf homosexuel
A Séville, la compagnie d'assurances nationale Mapfre a été condamnée à indemniser le compagnon d'un gay décédé dans un accident de la route. La justice a confirmé la sentence aux dépens de la mère du défunt. Elle a appuyé sa décision sur le fait que les deux hommes vivaient en couple depuis six ans, qu'ils avaient ensemble acheté un appartement et qu'ils étaient recensés dans leur municipalité comme partageant le même domicile. La compagnie d'assurances avaient fait appel de la décision arguant que seuls les couples hétérosexuels avaient le droit d'être indemnisés. La Fédération espagnole des gays et des lesbiennes s'est déclarée pleinement satisfaite de la décision de justice.
Et bien ça, c'était en septembre... 2004 !!! Avant même que le mariage gay soit autorisé là-bas! Ca fait rêver, non?

BON! ET EN FRANCE ALORS?
Tout a commencé avec un article du Code Civil:
Chapitre I: Des qualités et conditions requises pour pouvoir contracter mariage. Article 144 du Code civil :L'homme avant dix-huit ans révolus, la femme avant quinze ans révolus, ne peuvent contracter mariage.

Cet article ne dit pas que le mariage doit nécessairement être contracté entre personnes de sexe différent.
C'est ainsi qu'un certain nombre de maires de France s'interrogent sur la validité d'un mariage homosexuel (la position du Conseil d'Etat ou de la Cour de Cassation ne semble pas très claire sur ce point précis). Répondront-ils en 2007?

MAIS POURQUOI CE DEBAT PROVOQUE-T-IL DE TELLES PASSIONS?
A l'aube du 19ème siècle, le mariage -hétérosexuel par définition- était effectivement une institution "pilier" de la société.
Il s'agissait d'ailleurs moins de sentiments et d'élans amoureux que d'économie et de filiation. Le mariage avait alors une fonction "patrimoniale". Il permettait de faire des alliances et des transmissions ... N'oublions pas qu'alors, la France était principalement agricole et ce que cela peut signifier pour des propriétaires terriens.
Les romantiques, l'industrialisation, mai 68 (...) se sont ensuite succédés et le mariage est progressivement passé de l'union des fortunes à celle des coeurs.
Et pourquoi donc l'amour homosexuel aurait-il moins de valeur que l'amour hétérosexuel ?
Oh, et puis qu'on arrête aussi de prendre la natalité ou la sécurité des enfants en otage !
L'adoption n'est pas, de droit, réservée aux hétéros et à l'heure de l'apogée des familles recomposées, le couple hétéro ne constitue plus l'exclusif terreau sur lequel vont croître nos enfants!
La famille moderne, dont l'existence ne remonte finalement qu'à la révolution industrielle de 1850, s'est profondément modifiée en à peine plus d'un siècle, souvent à l'occasion de grandes crises, comme la guerre de 1914-1918 qui a grandement contribué à la libération des femmes, jusqu'à notre époque, où la liberté des moeurs, la contraception, les divorces, l'ont complètement remaniée : familles recomposées, familles monoparentales, familles homoparentales, union libre, PACS, concubinage, garde alternée, autant de notions qui n'existaient pas il y a quelques décennies.
Nous sommes devant une évidence : la famille est en pleine évolution, elle n'est pas inamovible, elle doit vivre avec son temps et s'adapter aux modifications sociologiques. Ce n'est pas une institution à laquelle on n'aurait pas le droit de toucher, mais un mode de vie en société où chacun cherche à faire exister au mieux son couple, tout en élevant ses enfants ou ceux des autres, et parfois même les deux ensemble. Et il serait logique que tout citoyen ait les mêmes droits sociaux, quelle que soit son orientation sexuelle.
Oui, la famille du XXIe siècle reste à inventer, et ce n'est pas celle du XIXe siècle ni celle du XXe siècle.

14 septembre 2005

Je suis outrée

* Depuis quelques jours, le nouveau "Catéchisme de l’Eglise catholique abrégé" rappelle, sous forme de 600 questions-réponses, la doctrine de l’Eglise et de son nouveau chef.

Les actes homosexuels y sont placés au même niveau de gravité que le viol (question 492).
"Sont des péchés gravement contraires à la chasteté, chacun selon la nature de son objet : l'adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels. Ces péchés sont l'expression du vice de la luxure."
Mais qu’est-ce qu’un vice ? Réponse (n° 398) :. "Les vices sont des habitudes perverses qui obscurcissent la conscience et inclinent au mal." !!!

* Le Vatican se prépare à interdire la prêtrise aux gays.
Le Vatican veut non seulement interdire l’entrée au séminaire aux homosexuels mais aussi déplacer les prêtres homosexuels déjà au sein de l’Eglise.


OH! HE! HEIN! BON!

- Primo: une enquête doit avoir lieu le mois prochain aux Etats-Unis pour évaluer le nombre de prêtres concernés. Car l’un des problèmes de l’Eglise est qu’en excluant les homosexuels de ses rangs, elle risque de se priver d’une partie non négligeable de ses recrues…

- Deuxio: comme disait Colette: "Le vice, c'est le mal qu'on fait sans plaisir"!.
Et bien, non, désolée, je ne me sens pas la conscience obscurcie par une habitude perverse. C'est en mon âme et conscience que j'aime une femme et EN PLUS j'y prends grand plaisir et elle aussi!
Ce qui fait que nous donnons plus de bonheur autour de nous.

- Tertio: on se demande vraiment comment l'homosexualité est devenue un mal...

Pendant une très longue période, l'homosexualité ne fut pas une malédiction. On ne prêtait pas attention à l'homosexuel qui faisait partie intégrante de la collectivité. Pas d'image pathétique, pathologique, hystérique, comique ou sordide. Ni ridicule, ni marqué au sceau de quelque fatalité particulière. L'homosexuel et l'hétérosexuel exprimaient simplement la diversité de la nature.

Quand on enquête sur l'histoire de l'homosexualité, on constate très vite que de nombreux livres ont été cachés durant des siècles dans des bibliothèques, des archives d'état ou d'églises.
Ces témoignages relataient pourtant des faits historiques. D'autres ont été confisqués et archivés dans des locaux de police. D'autres encore détruits par l'Eglise surtout durant l'inquisition: ceux-là ont à jamais disparu.

Heureusement quelques documents étrangers traduits récemment nous parviennent peu à peu.
Par exemple des études sur les populations tribales d'Amazonie, d'Australie, du Grand-Nord, d'Afrique et Amérindiens, démontrant que l'homosexuel faisait naturellement partie de la vie communautaire de la tribu et qu'il était considéré sans différence, sans rejet, sans honte, sans gêne.

- Quatro: Alors comment est apparue l'hostilité des chrétiens vis à vis des homosexuels?

Dans le monde païen de la Rome Antique, on abordait les questions sexuelles avec une extraordinaire absence de passion. Chaque adulte mâle était libre d'avoir des relations avec l'un ou l'autre sexe.

L'homosexualité durant cette ère est traitée avec une totale indifférence morale. Les 2 premiers siècles de l'Empire, à l'apogée de la puissance romaine, se signalent par la même tolérance (ni blâme, ni fierté).

Pendant le Haut Moyen-âge régnait également la plus grande indifférence. Les amitiés passionnées fleurissaient aussi bien chez les laïcs que dans le clergé.

A partir du XIe siècle, le développement des villes, l'essor de l'artisanat, l'extension des libertés individuelles favorisèrent l'essor d'une riche culture où la communauté homosexuelle avait grande part. Chacun était libre et la religion n'était pas répressive.

A compter du XIIIe siècle, le renforcement du pouvoir dans les différents états, la centralisation croissante, l'uniformisation des esprits et des institutions mirent fin aux libertés et à la tolérance. La répression commençait pour tous, avec l'Inquisition!

L'inquisition a été instituée avec mission d'éliminer les fragments décousus de pensée et de faire taire les divergences d'opinion. Tout cela pour des motifs de pouvoir politique et non religieux. Toutes les minorités, toutes les dissidences, tous ceux qui représentaient une communauté, une culture, une façon de vivre particulières furent poursuivis et persécutés. Que ce soient les juifs, l'ordre des Templiers, et tous ceux jugés "hérétiques", pour l'inquisition, tout ce qui sortait de la norme établie par elle était persécuté.

Les homosexuels, eux, furent assimilés tantôt aux hérétiques, aux juifs, aux Templiers, tantôt aux musulmans, c'est-à-dire aux ennemis les plus redoutés de l'Europe... et autres victimes de l'antipathie de l'Eglise ou de l'Etat. Ce n'était pas la particularité sexuelle qui attirait la foudre royale et ecclésiastique, mais le fort pouvoir culturel, la liberté d'expression et surtout la révolte face à l'inquisition qui n'étaient pas du goût des puissants. Les homos se trouvaient dans toutes les couches de la Société : de l'évêque au paysan, du chevalier à l'artisan, du pêcheur au commerçant, du juif au musulman. Ils ne se fondaient pas dans une communauté à proprement parler, d'où la difficulté de les cerner vraiment. C'est pourquoi on les assimilait à telle ou telle minorité dissidente. Soumis à la réprobation publique non pour des motifs d'ordre sexuel mais politique, ils étaient persécutés tout de même pour une raison ou une autre.

Au fil du temps, la différence de sexualité devenait évidente. Lentement s' instaurait l'idée que "l'homosexuel est différent donc contre le peuple". L'opinion assimilait peu à peu ce nouveau concept. Une nouvelle catégorie de brebis galeuses se créait mais les homos, malgré les nouvelles théories lancées, restaient intégrés à la population. Comment faire pour les écarter du troupeau ?

Les états mirent en place de nouveaux codes législatifs qui se distiguaient tous par une extrême sévérité contre les "déviations sexuelles" , présentées comme un danger pour le pouvoir. Pendaisons en Espagne, castration suivie du bûcher en France, confiscation des biens en Toscane. En Angleterre, ceux qui entretenaient des rapports avec des juifs, des animaux ou des personnes de leur propre sexe devaient être enterrés vivants.

Entre 1250 et 1300, dans la plupart des textes juridiques européens, les actes homosexuels furent ajoutés aux crimes passibles de la peine capitale. Saint Thomas d'Aquin, par souci de pouvoir, rallia la religion à la cause politique et s'associa complètement aux moyens de répression. Il compléta même la condamnation politique par une condamnation religieuse.

Il classa parmi les vices contre-nature : la masturbation, les rapports avec les animaux, les rapports homosexuels, l'union hétérosexuelle non vouée à la procréation... Donc, à dater de ce jour et sur sa décision, l'église rejetterait ces actes sous le motif de contre-nature.

Sept siècles plus tard, ce point de vue fait toujours autorité chez les catholiques. Cette nouvelle façon de penser du XIIIe siècle pourrait être désuette et dépassée en l'an 2005.
En fait, elle hante encore nos esprits. Nous portons encore dans nos mentalités ce lourd fardeau moyen-âgeux.
Le pape semble oublier que l' Inquisition, c'est fini...

Tiens, une autre fois, je vous parlerai de la place des femmes dans l'Eglise. Mais... pas ce soir.
Non. Pas ce soir.