14 septembre 2005
Je suis outrée
Les actes homosexuels y sont placés au même niveau de gravité que le viol (question 492).
"Sont des péchés gravement contraires à la chasteté, chacun selon la nature de son objet : l'adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels. Ces péchés sont l'expression du vice de la luxure."
Mais qu’est-ce qu’un vice ? Réponse (n° 398) :. "Les vices sont des habitudes perverses qui obscurcissent la conscience et inclinent au mal." !!!
* Le Vatican se prépare à interdire la prêtrise aux gays.
Le Vatican veut non seulement interdire l’entrée au séminaire aux homosexuels mais aussi déplacer les prêtres homosexuels déjà au sein de l’Eglise.
OH! HE! HEIN! BON!
- Primo: une enquête doit avoir lieu le mois prochain aux Etats-Unis pour évaluer le nombre de prêtres concernés. Car l’un des problèmes de l’Eglise est qu’en excluant les homosexuels de ses rangs, elle risque de se priver d’une partie non négligeable de ses recrues…
- Deuxio: comme disait Colette: "Le vice, c'est le mal qu'on fait sans plaisir"!.
Et bien, non, désolée, je ne me sens pas la conscience obscurcie par une habitude perverse. C'est en mon âme et conscience que j'aime une femme et EN PLUS j'y prends grand plaisir et elle aussi!
Ce qui fait que nous donnons plus de bonheur autour de nous.
- Tertio: on se demande vraiment comment l'homosexualité est devenue un mal...
Pendant une très longue période, l'homosexualité ne fut pas une malédiction. On ne prêtait pas attention à l'homosexuel qui faisait partie intégrante de la collectivité. Pas d'image pathétique, pathologique, hystérique, comique ou sordide. Ni ridicule, ni marqué au sceau de quelque fatalité particulière. L'homosexuel et l'hétérosexuel exprimaient simplement la diversité de la nature.
Quand on enquête sur l'histoire de l'homosexualité, on constate très vite que de nombreux livres ont été cachés durant des siècles dans des bibliothèques, des archives d'état ou d'églises.
Ces témoignages relataient pourtant des faits historiques. D'autres ont été confisqués et archivés dans des locaux de police. D'autres encore détruits par l'Eglise surtout durant l'inquisition: ceux-là ont à jamais disparu.
Heureusement quelques documents étrangers traduits récemment nous parviennent peu à peu.
Par exemple des études sur les populations tribales d'Amazonie, d'Australie, du Grand-Nord, d'Afrique et Amérindiens, démontrant que l'homosexuel faisait naturellement partie de la vie communautaire de la tribu et qu'il était considéré sans différence, sans rejet, sans honte, sans gêne.
- Quatro: Alors comment est apparue l'hostilité des chrétiens vis à vis des homosexuels?
Dans le monde païen de la Rome Antique, on abordait les questions sexuelles avec une extraordinaire absence de passion. Chaque adulte mâle était libre d'avoir des relations avec l'un ou l'autre sexe.
L'homosexualité durant cette ère est traitée avec une totale indifférence morale. Les 2 premiers siècles de l'Empire, à l'apogée de la puissance romaine, se signalent par la même tolérance (ni blâme, ni fierté).
Pendant le Haut Moyen-âge régnait également la plus grande indifférence. Les amitiés passionnées fleurissaient aussi bien chez les laïcs que dans le clergé.
A partir du XIe siècle, le développement des villes, l'essor de l'artisanat, l'extension des libertés individuelles favorisèrent l'essor d'une riche culture où la communauté homosexuelle avait grande part. Chacun était libre et la religion n'était pas répressive.
A compter du XIIIe siècle, le renforcement du pouvoir dans les différents états, la centralisation croissante, l'uniformisation des esprits et des institutions mirent fin aux libertés et à la tolérance. La répression commençait pour tous, avec l'Inquisition!
L'inquisition a été instituée avec mission d'éliminer les fragments décousus de pensée et de faire taire les divergences d'opinion. Tout cela pour des motifs de pouvoir politique et non religieux. Toutes les minorités, toutes les dissidences, tous ceux qui représentaient une communauté, une culture, une façon de vivre particulières furent poursuivis et persécutés. Que ce soient les juifs, l'ordre des Templiers, et tous ceux jugés "hérétiques", pour l'inquisition, tout ce qui sortait de la norme établie par elle était persécuté.
Les homosexuels, eux, furent assimilés tantôt aux hérétiques, aux juifs, aux Templiers, tantôt aux musulmans, c'est-à-dire aux ennemis les plus redoutés de l'Europe... et autres victimes de l'antipathie de l'Eglise ou de l'Etat. Ce n'était pas la particularité sexuelle qui attirait la foudre royale et ecclésiastique, mais le fort pouvoir culturel, la liberté d'expression et surtout la révolte face à l'inquisition qui n'étaient pas du goût des puissants. Les homos se trouvaient dans toutes les couches de la Société : de l'évêque au paysan, du chevalier à l'artisan, du pêcheur au commerçant, du juif au musulman. Ils ne se fondaient pas dans une communauté à proprement parler, d'où la difficulté de les cerner vraiment. C'est pourquoi on les assimilait à telle ou telle minorité dissidente. Soumis à la réprobation publique non pour des motifs d'ordre sexuel mais politique, ils étaient persécutés tout de même pour une raison ou une autre.
Au fil du temps, la différence de sexualité devenait évidente. Lentement s' instaurait l'idée que "l'homosexuel est différent donc contre le peuple". L'opinion assimilait peu à peu ce nouveau concept. Une nouvelle catégorie de brebis galeuses se créait mais les homos, malgré les nouvelles théories lancées, restaient intégrés à la population. Comment faire pour les écarter du troupeau ?
Les états mirent en place de nouveaux codes législatifs qui se distiguaient tous par une extrême sévérité contre les "déviations sexuelles" , présentées comme un danger pour le pouvoir. Pendaisons en Espagne, castration suivie du bûcher en France, confiscation des biens en Toscane. En Angleterre, ceux qui entretenaient des rapports avec des juifs, des animaux ou des personnes de leur propre sexe devaient être enterrés vivants.
Entre 1250 et 1300, dans la plupart des textes juridiques européens, les actes homosexuels furent ajoutés aux crimes passibles de la peine capitale. Saint Thomas d'Aquin, par souci de pouvoir, rallia la religion à la cause politique et s'associa complètement aux moyens de répression. Il compléta même la condamnation politique par une condamnation religieuse.
Il classa parmi les vices contre-nature : la masturbation, les rapports avec les animaux, les rapports homosexuels, l'union hétérosexuelle non vouée à la procréation... Donc, à dater de ce jour et sur sa décision, l'église rejetterait ces actes sous le motif de contre-nature.
Sept siècles plus tard, ce point de vue fait toujours autorité chez les catholiques. Cette nouvelle façon de penser du XIIIe siècle pourrait être désuette et dépassée en l'an 2005.
En fait, elle hante encore nos esprits. Nous portons encore dans nos mentalités ce lourd fardeau moyen-âgeux.
Le pape semble oublier que l' Inquisition, c'est fini...
Tiens, une autre fois, je vous parlerai de la place des femmes dans l'Eglise. Mais... pas ce soir.
Non. Pas ce soir.
22:35 Publié dans Homosexualité | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.