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21 août 2007

Il est parti

Il a choisi. Il est parti.

Je suis très triste et très soulagée à la fois. Il a fait le meilleur choix: il ne souffre plus.

C'est le début d'une grande solitude pour ma mère... 

16 août 2007

Tout déglingué

Nous l'avons trouvé tout dépenaillé, les gobelets et le réveil jetés par terre, le pyjama arraché, la couverture et les draps valdingués. Les infirmiers ont confirmé qu'il n'avait pas cessé de tout dévirer depuis la nuit précédente.

Et pourtant ... les yeux tout ronds tout brillants comme un gosse, un sourire large en dépit de sa grande faiblesse et cette phrase d'entrée: "Je suis tout déglingué!". Lucide, ravi de me voir, de nous voir, et de la bonne surprise qu'on lui fait là.

Près de trois heures passées auprès de lui à 95 % cohérent, trois heures merveilleuses. Nous nous sommes dit si peu de choses car il n'arrive presque plus à parler, mais si essentielles! C'est le meilleur qui a été dit, de part et d'autre. Il était si content, si touchant, si touché!

Je sais qu'aujourd'hui déjà il ne se rappelait plus m'avoir vue la veille et qu'il s'éteint en accéléré. Je sais qu'on le maintient en vie de force, mais enfin, s'il ne veut ni ne peut plus manger, à quoi bon? Il respire mal, s'étouffe de plus en plus, décline, ne se lèvera plus, ne fait rien à part encore un peu regarder la télévision ou écouter la radio d'une oreille distraite, subir quelques soins le matin et attendre parfois les visites de ma mère quand le temps signifie encore quelque chose et qu'il n'est pas tout déboussolé. Je ne comprends pas pourquoi s'acharner comme cela pour le maintenir dans cet état! Et ce soir l'on me dit qu'aujourd'hui encore il y a eu un acte chirurgical sous AG: changement du PAC (port à cath) pour le nourrir artificiellement! Mais quoi? Il arrache toutes ses perfs, ce PAC c'est lui qui l'a mis hors d'état ce lundi! Pourquoi lui imposez-vous encore cette souffrance? Vous ne comprenez donc pas?

S'il vous plaît, laissez-le partir! Pleaaase, let him goooo. Foutez-lui la paix! Laissez-le partir en paix! Ce n'est plus une vie, ce n'est pas une vie, ce n'est pas la vie qu'il aime! Qui voudrait être traité comme cela? S'il vous plaît!

11 août 2007

Ouééééééé 2 !

Dimanche soir. 22h passées. Le téléphone sonne. "Allo c'est moi (= my mother), je t'appelle pour te dire que ton père va être hospitalisé dans les minutes qui viennent, il est tombé ce matin par terre sans pouvoir se relever, j'ai dû appeler les pompiers. Et maintenant, il tousse sans arrêt, il part en urgence à  l'hôpital P".

Cela faisait cinq jours qu'il était de retour chez lui...

Il faudra deux jours pour lui trouver un lit dans cet établissement de pointe, probablement l'un des meilleurs d'Europe pour le traitement du cancer. C'est dire combien cette maladie frappe de monde... Il faudra trois autres jours pour que soit choisi l'établissement qui va se charger des soins à faire en attendant l'entrée en unité de soins palliatifs, un peu plus tard dans l'été. Ca y est donc, il ne rentrera plus jamais chez lui.

Pour celles et ceux qui ne sont pas ou plus bien au courant, les derniers mois ont été plutôt mouvementés. Je résume: mon père souffre depuis quelques années d'un cancer de la prostate qui s'est progressivement généralisé, aux os d'abord, puis aux vaisseaux sanguins, puis au foie et aux poumons. Il n'a pas d'atteinte cérébrale, ce qui ne l'empêche pas de dérailler un bon coup, car il est dans le déni complet de sa mort prochaine et même de sa maladie tout court maintenant. Il a franchi depuis près de deux ans le stade de l'incurable et de la résistance du cancer à tous les traitements. Pourtant il souffre peu ou pas, et supporte d'ailleurs fort bien les traitements analgésiques qu'on lui donne en quantité minime pour le moment. Il se contente d'être insupportable, d'insulter médecins et infirmières, de se déclarer miraculé, de s'en prendre aux autres patients quand il les croise et de délirer par moments assez fort. C'est ma mère qui s'en prend le plus: il lui en veut de tout, probablement aussi plus encore de sa survie, car au fond de lui il y a bien quelque chose qui sait tout en niant l'évidence. 

Il est hospitalisé depuis mi-juin, dans divers établissements, car son état mental lui a valu un mois d'hôpital psy en plus du reste, jusqu'à ce qu'il soit assez calme pour retourner dans un établissement conventionnel. Jusqu'à ces cinq jours chez lui enfin, les derniers.

Ce qui veut dire que je le perds deux fois, la première c'est fait - impossible d'avoir une conversation normale avec lui depuis l'an passé - la deuxième est pour bientôt. Cette fois-ci encore, l'infection pulmonaire est banale, ils vont résorber tout ça en deux coups d'antibiotiques. Mais le cancer gagne du terrain: amaigrissement prononcé, fatigue, dégradation physique importante, lui qui aimait tant manger - et oui! j'ai de qui tenir!! - ne mange plus grand-chose. Il reste couché en permanence, alors qu'il manigançait sans cesse des évasions invraisemblables il y a encore quelques jours...

Un jour concessionnaire de voitures de luxe - le seul patient de France à avoir voulu vendre un coupé sport de grand renom à son oncologue, à plus de 80 ans!!! - un autre jour il est commandant de bord chez Air ChezNous, un autre encore capitaine de navire!!! Il aura vécu jusqu'au bout ses passions: automobile, aviation, bateau, mécanique. Il aimait la nature aussi, et la pêche et la chasse. Il a même repris tous ses permis cette année, alors qu'il ne tenait plus bien debout! C'est le rêve qui le maintient en vie, le rêve! Il pousse à l'extrême ce qu'il a vécu en vrai - et en plus petit! -  dans le temps. Grâce à lui, j'ai roulé dans de belles voitures américaines quand j'étais gosse, j'ai fait de l'avion à ses côtés et acquis des rudiments de pilotage, j'ai appris la voile et la navigation de plaisance... et l'on cherche un peu moins à m'entuber me faire passer pour une conne dans les garages.

Ce vieux fou délabré, c'est mon père. 

Nous montons donc le voir une journée la semaine prochaine. Ce sera la dernière fois. J'espère bénéficier de cinq minutes de lucidité, cela arrive encore, de temps en temps... Il faudra que je n'oublie pas de lui raconter la truite que j'ai pêchée il y a quelques jours: même pas très grande, elle était bien plaisante à sortir du courant où elle s'était postée et nous l'avons dégustée avec délectation!

04 août 2007

Ici radio Londres

Message personnel:
l'oiseau s'est envolé!
Je répète:
l'oiseau
s'est
envolé!

03 août 2007

Ouéééééééé!

Champion vient d'être admis en clinique pour appendicite... Il ne prendra donc pas l'avion avec son père demain pour les Antilles comme prévu! Je suis sincèrement désolée pour lui: en plus de ses malaises, il est fort triste de ne pouvoir aller voir sa famille paternelle comme tous les ans. Pauvre gosse!

N'empêche... Pour ce qui est de souffler et pour les vacances en amoureuses, on repassera! Je sens que je ne vais même plus oser prononcer le mot "vacances", moi si ça continue!

Humpfff! C'est la vie!

Et encore qu'il y a tout ce que vous ne savez pas, car je ne puis en parler maintenant, la justice n'ayant pas encore statué!  Je vous raconterai tout cela un jour, dès que possible. Sachez seulement que j'en ai certains jours bien gros sur le coeur... Beaucoup n'imaginent pas à quel point parfois l'on nous fait payer cher le fait d'aimer quelqu'une quand on est quelqu'une et quelqu'un quand on est quelqu'un. Beaucoup n'imaginent pas comme il faut se battre pour élever ses propres enfants quand on est lesbienne, ni la dose de stress que cela engendre...

Nous z'aurons pas! On est 'achement résistantes, d'abord! Na! Même pô qu'on pourra nous faire fléchir, ah mais!

02 août 2007

Tsoin tsoin ta ra ta tsoin ta tsoin ta tsoin!

 

Happy birthday to you Mary L!

 

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de ma belle! Alors je vais conduire notre petite famille vers l'océan et trouver un beau bord de mer où voir les bateaux et les vagues, goûter les embruns et regarder les mouettes se jouer du vent et de l'eau! Ca, ça lui plaît tellement!

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Quant aux nains, 'zont qu'à bien se tenir! Manqueraient plus qu'ils énervent leur mère, à deux jours de leur départ pour le mois de vacances avec leur père! Elle a tant fait pour eux ce mois de juillet, j'espère qu'ils seront gentils aujourd'hui avec elle.