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21 mars 2006

Hier soir

Nous avons fini de travailler. Les enfants sont rentrés de l'école. Après vérification des devoirs, ils ont pris leur douche, et nous les avons appelés pour le dîner.

Pendant que sa maman faisait réciter une dernière fois sa leçon de grammaire au plus jeune, l'aîné m'aidait à vider le lave-vaisselle. "On mange quoi? des pâtes?" Valeur sûre avec les frites, même si on insiste pour qu'ils mangent des légumes le plus souvent possible. Va pour les pâtes! On y ajoutera du jambon et hop! un dîner simple de fait, pour enfants qui doivent se coucher tôt en semaine. Pour la grande cuisine, on attendra ce week-end.

Il parle des grèves, pose des questions sur le CPE, sur le monde du travail qui lui semble si loin encore mais déjà préoccupant. Il commence à s'y projeter et c'est de plus en plus souvent qu'il évoque devant nous des projets d'avenir de moins en moins flous, de plus en plus conformes à sa personnalité naissante. Un peu inquiet d'une douleur au pied, il m'a expliqué comment il s'était blessé en jouant au ballon avec un copain. Nous avons regardé ensemble cet orteil qui le fait souffrir: rien de cassé! C'est pleinement rassuré qu'il repart chercher son frère qui tarde à venir "C'est vrai quoi, merde, quand est-ce qu'on bouffe, moi j'ai faim!". De toute façon, il a toujours faim, comme tous les ados de son âge.

Nous avons dîné tous les quatre en nous racontant les menus détails de nos journées respectives. Le plus jeune, qui ne disait pas un mot à table il y encore trois ou quatre ans, ne s'arrêterait plus tant il a de choses à nous conter. Il en oublierait presque de manger! "C'est vrai qu'on va s'occuper du jardin ce week-end?" Il est ravi, beaucoup plus qu'à l'idée d'aller à l'école! C'est un gamin qui rêve d'outils, de nature, de construire et de bricoler. C'est pour cela que nous veillons soigneusement à ce qu'il fasse ses devoirs, afin de lui permettre d'accéder à ses rêves quels qu'ils soient dans l'avenir. Son aîné a toujours adoré l'école, ouf! quelle chance, pourvu que ça dure!

Ma compagne a également jeté un coup d'oeil au pied du grand blessé, "tu boîtes tout de même, fais-moi voir". Le grand blessé dormira sur ces deux oreilles cette nuit, mais pas avant de m'avoir raconté son nouveau jeu de stratégie "Ca y est, je l'ai installé sur l'ordi chez papa! C'est trop cooool ce jeu, on peut construire sa ville, son armée, et puis..." Il faudra l'arrêter pour qu'il aille se coucher à une heure raisonnable, et avec la promesse de jeter un coup d'oeil à l'un de mes jeux sur l'ordi chez nous "Ah bon, c'est de mon âge, je croyais que tu ne voudrais pas me montrer, trop gé-nial!"

Bon, allez, au lit tout ce petit monde! Sinon, il sera "trop" tard et demain le réveil sera dur et les cervelles peu réveillées en classe! Soirée bénie, où personne ne crie... ou presque... comment ça pas encore lavées ces dents? C'est quoi toute cette eau par terre? Non, tu ne me planques pas cette BD sous les couvertures, et puis quoi encore? Allez, un dernier câlin de maman et extinction des feux!

Parfois c'est beaucoup plus difficile, conflits d'autorité, "non j'le ferai pô!", tentatives de culpabilisation des adultes, bêtises diverses et variées, difficultés scolaires, conflits fraternels qui dégénèrent en coups, comme tous les enfants! N'empêche qu'on tâche toujours de communiquer et que personne ne part se coucher triste et malheureux, on s'explique toujours avant. Ils le savent bien et nous en remercient à leur façon.

Et puis, il y a quelques semaines, notre petit garçon m'a saisi le bras dans la rue alors que nous prenions la voiture pour faire des courses, il m'a regardé droit dans les yeux et m'a dit "Je t'aime". Je n'avais même jamais espéré qu'une telle chose arrive un jour, je m'occupe d'eux depuis des années comme s'ils étaient mes enfants tout en sachant qu'ils ne le sont pas. Ce que je fais, c'est pour eux, pas pour moi. Mais il est vrai qu'on a besoin d'encouragements dans la vie... Je pense que vous n'aurez aucun mal à imaginer ce que j'ai ressenti ce jour-là...

Quand on vous dit que les familles homoparentales, ce n'est pas la fin du monde!

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