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28 octobre 2005

Pour l'adoption homoparentale

Nadine Morano, députée UMP, après la conférence sur l'homoparentalité:

«Je suis favorable à l'adoption par un couple de même sexe»

par Charlotte ROTMAN, extrait de LIBERATION : vendredi 28 octobre 2005

La troisième conférence internationale sur l'homoparentalité s'est achevée mercredi à Paris. 43 chercheurs français, européens et nord-américains ont examiné les familles homoparentales sous toutes leurs formes. «Selon le dernier sondage Louis Harris, 66 % des Français estiment qu'un couple homosexuel est autant qu'un couple hétérosexuel capable d'assurer son rôle de parent. Reste que ceux-là mêmes qui ont la charge de légiférer sont pour l'instant sourds aux injustices faites aux homoparents et à leurs enfants», constate l'APGL, Association des parents et futurs parents gays et lesbiens. Celle-ci avait invité tous les députés et sénateurs, cinq seulement se sont déplacés, dont Valérie Pécresse et Patrick Bloche, respectivement rapporteuse UMP et président PS de la mission d'information sur la famille à l'Assemblée nationale. Nadine Morano, député de Meurthe et Moselle, secrétaire nationale de l'UMP, catholique, mariée, mère de famille, y est non seulement venue, mais elle a tenu à prendre la parole. Pour la reconnaissance de l'homoparentalité.

Etes-vous pour la prise en compte des familles homoparentales ?
Il y a une réalité. On peut se la cacher, la nier, dire que "ça n'existe pas". Qu'il n'y a pas de couples homosexuels qui ont des enfants, qu'il n'y a pas d'hommes et de femmes homosexuels qui s'arrangent ensemble par insémination artisanale pour avoir un enfant, qu'il n'y a pas de lesbiennes qui vont en Belgique se faire inséminer. Soit on ferme les yeux, soit on décide de regarder la réalité en face. Ces enfants doivent avoir le même niveau de sécurité que les autres. Il faut faire évoluer la législation.

Qu'est-ce qui vous a fait basculer ?
Je suis mère de trois enfants, catholique pratiquante. Mon statut de législateur me force à m'ouvrir, tout comme j'ai pu le faire sur les questions de fin de vie. Dans ma circonscription, rurale, les gens s'étonnent de m'entendre tenir ces propos. Ça fait peur de dire que deux personnes de même sexe peuvent élever un enfant. Mais il suffit d'un exemple pour comprendre. Si vous prenez le cas d'une mère biologique qui décède, sa compagne n'a pas de statut vis-à-vis de l'enfant. Si les grands parents veulent lui retirer l'enfant qu'elle a elle aussi élevé, ils le peuvent. Où est l'intérêt de l'enfant ? Pourra-t-elle continuer à le chercher à l'école, à lui donner de l'affection, sans statut légal ?

Etes-vous pour l'adoption par des couples homosexuels, comme au Royaume-Uni, en Espagne, en Suède ou aux Pays-Bas ?
Oui. Je suis favorable à l'adoption par un couple de même sexe. Et ce pour la sécurité de l'enfant, pour sa protection.

Etes-vous pour autoriser l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA) à laquelle de nombreux couples de lesbiennes ont recours en allant dans des pays européens voisins ?
Pourquoi faut-il que nos concitoyennes s'expatrient, comme certaines auparavant pour l'IVG, ou d'autres pour l'aide à mourir. Il n'est pas normal qu'une femme qui, de toute façon, se fera inséminer à l'étranger, s'exile ainsi. On ne peut pas interdire le désir de maternité. Au nom de l'égalité, il faut les laisser avoir accès à la PMA en France.

Vous sentez-vous isolée dans votre camp ?
Je ne me sens pas majoritaire. Certains, dont Nicolas Sarkozy, reconnaissent que la droite a eu une posture idiote au moment du PACS, que le combat idéologique droite-gauche sur ces questions était une erreur. Il y a des réactions hostiles : j'entends qu'il faut à tout prix interdire qu'un enfant vive chez un couple homosexuel. On se voile la face. Je suis pragmatique : il faut faire quelque chose pour ces familles, d'autant que cela n'empiète pas sur le droit des autres, cela tend vers l'égalité des droits.
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19 octobre 2005

Vénus Beauté

Au fait, la beauté c'est quoi?

La vraie, celle qui se voit de plus en plus au fil des années, c'est la beauté intérieure, c'est le bonheur que tu donnes et que tu reçois aussi, et qui irradie sur ton visage.

L'autre, la beauté factice et superficielle des magazines, est une vaine et rassurante tentative de normalisation, une façon comme une autre de tomber dans le piège de la mode au détriment du développement de la personne humaine. Celle-là, elle passe vite comme le jour!
Et ceux qui ont tout parié sur elle se retrouvent un jour bien vides et bien seuls, avec leurs pots d'onguents, leur balance dernier cri et leur table de muscu, devant leur visage défait malgré tous leurs efforts pour paraître.

Pour moi, être moche, c'est n'avoir pas su développer la beauté du coeur...

12:00 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

09 octobre 2005

AIMEE ET JAGUAR:

Un film à voir et à revoir
Un livre à déguster


Berlin, 1942: Lilly Wust est l'épouse d'un nazi et la mère de quatre enfants. Alors que son mari est au front, la blonde Lilly s'amuse en toute insouciance, prend des amants, et ne s' intéresse guère aux événements qui déchirent le monde. Jusqu'au jour où elle fait la connaissance de Felice Schrader, brune ardente qui n'a jamais caché son attirance pour les femmes. Mais Felice («Jaguar») est Juive et vit dans la clandestinité. Tout en travaillant dans un journal nazi, elle trafique des faux papiers pour faire sortir des juifs d'Allemagne.
Felice va déployer toute sa séduction pour faire la conquête de Lilly («Aimée»), femme douce et maternelle qui n'aurait jamais imaginé qu'elle pourrait un jour aimer une femme. Les deux jeunes femmes tombent éperdument amoureuses l'une de l'autre. Pour Lilly, c'est non seulement l'épanouissement sensuel et amoureux, mais aussi une prise de conscience politique et morale, quand elle apprend que sa maîtresse est juive, et que son propre bonheur et l'histoire du monde sont cruellement liés.
Au printemps 1943, Felice emménage chez Lilly. Les deux femmes vont vivre ensemble plus d'un an de passion. Mais la menace sur les habitants est incessante. Le 21 août 1944, Felice est arrêtée...
A la sortie du film en 1999, Lilly Wust vivait toujours à Berlin,seule. Elle avait quatre-vingt-quatre ans.
Même si le réalisateur Max Färberböck n'a pas su éviter les clichés, la blonde aryenne et la brune résistante par exemple, ou bien Lilly très féminine et impliquée dans son rôle de mère alors que Felice est en costume d'homme et gravite dans un monde professionnel typiquement masculin, le film n'en reste pas moins très émouvant et fort bien interprété.
Quant au livre, Erica Fischer y reconstitue avec minutie l'histoire des deux femmes, à partir d'une foule de témoignages et de lettres. Une photo montre Felice et Lilly se souriant mutuellement: deux femmes amoureuses qui se ressemblent. Les lettres que Felice envoie des différents camps de concentration où elle sera internée et où elle mourra, Terezin notamment, sont bouleversantes. Toutes témoignent du courage exceptionnel de cette femme, de son intelligence et de son humour dont elle ne se départira jamais.

08:15 Publié dans Films | Lien permanent | Commentaires (0)