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10 avril 2006

"The Laramie project"

Le projet Laramie ressuscite Matthew Sheppard

Le 6 octobre 1998. Matthew Shepard, jeune gay de 21 ans, étudiant en Sciences Politiques à l’Université du Wyoming, est battu à mort par deux hommes rencontrés dans un bar de Laramie. Après dix-huit heures passées dans la nuit glaciale du Wyoming, Matthew est retrouvé dans le coma, attaché à une barrière, dans un état épouvantable. Il s’éteint le 11 octobre. Les associations gay réclament l’adoption d’une loi contre les crimes haineux et Judy Sheppard, la mère de Matthew, devient une des égéries de ce combat pour la reconnaissance des crimes liés à l’homophobie. Les assassins sont condamnés à une double peine de prison à perpétuité : l’un a évité la peine de mort en plaidant coupable, l’autre à la demande de la famille de la victime.

Le "Projet Laramie" tente de percer le mystère de ce déferlement de haine

"L’idée du Projet Laramie trouve son origine dans mon désir d’en apprendre plus sur les causes du meurtre de Matthew Shepard" explique Moisés Kaufman, également auteur de la pièce sur Oscar Wilde, Outrage aux bonnes mœurs. "L’idée d’écouter les témoignages des habitants m’intéressait. En quoi Laramie est-il différent du reste du pays, en quoi est-il identique? Que pouvons-nous faire, en tant qu’artistes, pour répondre à cet incident?"

C’est ainsi que Moisés Kaufman et sa troupe du Tectonic Theater Project ont recueilli à Laramie des interviews destinées à devenir la matière d’une pièce de théâtre. Des témoignages authentiques, des minutes du procès, dont le contenu n’a en rien été adapté, modifié ou inventé. Créé à Denver en février 2000, "Le projet Laramie" fut ensuite joué à New York et à Laramie la même année.

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Hervé Bernard Omnes crée à Paris, au XXe Théâtre, le texte de Moises Kaufman

Laissons-lui la parole: "Le meurtre de Matthew Shepard va au-delà de l’homophobie. Il est l’expression de cette violence banalisée où l’on tue et on agresse des gens non pas parce qu’on ne les aime pas, mais parce qu’ils sont différents. Ce texte est un acte de militantisme contre toutes les formes d’intolérance. Il ne juge personne. C’est un coup de zoom sur des êtres tels qu’il en existe autour de nous.
Cette pièce parle de l’homophobie, de l’intolérance, du féminisme, de la religion, de la peine de mort, de la violence dans les prisons, des médias... Elle fait comprendre que l’homophobie n’est pas que le fait de tuer des gays ou des lesbiennes. Ce sont des insultes au quotidien, des rapports avec des familles immondes, celles qui font subir à leurs enfants des rejets, des tortures mentales quant à ce déshonneur, cette honte d’avoir un fils pédé."
"Nous sommes dix comédiens sur scène pour incarner soixante-dix personnages. J’ai été très heureux d’avoir dans ma troupe des comédiens hétéros et parents qui comprenaient l’importance de jouer ce texte. Il n’y a ni accessoires, ni décors, ni costumes. Nous ne sommes pas là pour faire des numéros d’acteurs. Les spectateurs seront uniquement là pour écouter ce que nous avons à leur dire."

"The Laramie project", de Moises Kaufman, inédit en France, sera jouée jusqu'au 07/05 au Vingtième Théâtre, 7 rue des Plâtrières, 75020 Paris.
Rens. : 01 43 66 01 13.

Métro : Ménilmontant ou Gambetta (sortie Place Martin Nadaud)
Bus : 96 (arrêt Henri Chevreau).


Une représentation exceptionnelle aura lieu le 14 avril au profit de SOS homophobie.


05:00 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

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